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South Barrule

Le South Barrule (Baarool Jiass en mannois) est une colline située au sud de l'île de Man, dans la paroisse de Malew. On peut voir à son sommet les restes de fortifications remontant à la fin de l'âge du bronze ou au début de l'âge du fer (-500 environ).

South Barrule
Image illustrative de l’article South Barrule
GĂ©ographie
Altitude 483 m[1]
Massif ĂŽle de Man
CoordonnĂ©es 54° 08′ 58″ nord, 4° 40′ 09″ ouest[1]
Administration
Pays Drapeau de l'île de Man Île de Man
Sheading Ayre
Paroisse Malew
GĂ©ologie
Type Marilyn
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle de Man
(Voir situation sur carte : ĂŽle de Man)
South Barrule

Selon la tradition, sur la pente sud du South Barrule vivent une multitude de fées[2].

C'est sur le sommet de cette colline, aussi, que le légendaire Manannan Mac Lir aurait acquis sa force, forgé sa magie, caché son royaume dans le brouillard, situé en un lieu d'où il pouvait surveiller la venue de navires ennemis. Ces légendes ont été favorisées par l'existence des ruines au sommet du South Barrule, vestiges dont on a longtemps ignoré l'origine.

Toponymie

Le nom ancien du South Barrule est Warfell, dĂ©formĂ© en Warfield. Ce nom, d'origine norroise, se disait, dans l'ancienne langue viking VörĂ°fjall (« Montagne du signal Â»)[3]. Le nom Barrule, lui, pose davantage de problèmes d'interprĂ©tations. Il pourrait dĂ©river du latin regulus. Ce terme dĂ©signerait l'abbĂ© qui apporta en Écosse les reliques de saint AndrĂ©. Il Ă©tait cĂ©lèbre sur l'Ă®le de Man et le [South-]Barrule pourrait ĂŞtre le sommet (baare) du regulus (rule)[4]. Selon Arthur Moore, cet abbĂ© se serait nommĂ© Romuil (forme gaĂ©lique de Romulus), qui aurait donnĂ© Rowell ou Rowill en mannois, contractĂ© en Roole[4]. Baare-Roole aurait donc donnĂ© le nom Barrule.

GĂ©ographie

Topographie

Moulin sur une pente du South Barrule.

Le South Barrule est, avec le North Barrule et le Snaefell, l'un des trois plus hauts sommets de l'Ă®le de Man[5]. Il prĂ©sente un aspect que certains qualifient de « royal[5] Â» en raison de sa forme conique et des bruyères noires qui poussent sur ses pentes.

GĂ©ologie

La forme géologique du South Barrule a donné naissance à l'expression Barrule Formation qui désigne une formation très homogène de lutite variant du gris-noir au gris-bleu, parfois noir[6]. On retrouve ce type de roche sur l'île de Man, particulièrement sur la côte nord-est, mais également dans certaines falaises difficiles d'accès situées au sud-ouest[6]. Le sol de la montagne est également riche en quartz[7].

Histoire

Sur les pentes du mont, on a identifié au moins 70 petites maisons rondes celtiques, ce qui fait du South Barrule la colline fortifiée la plus impressionnante de l'île[8].

Fortifications du South Barrule

Le sommet du South Barrule prĂ©sente les vestiges de fortifications remontant probablement Ă  la fin de l'âge du bronze ou au dĂ©but de l'âge du fer, soit au VIe ou VIIe siècle av. J.-C.. Les fortifications prĂ©historiques que l'on trouve Ă  son sommet indiquent que ce sommet avait jadis une valeur religieuse Ă©vidente. La surface enclose fait une superficie de 20 000 m2. En 1316, lors de l'invasion de l'Ă®le par Richard de Mandeville, les troupes mannoises refluent vers le sommet du South Barrule, ce qui tend Ă  montrer que, jusqu'au Moyen Ă‚ge, ce site a constituĂ© une place forte[5]. Des Ă©lĂ©ments dĂ©fensifs ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s sur place, comme des assemblages de troncs taillĂ©s en pointe, appelĂ©s chevaux de frise, permettant de retarder une attaque massive vers le sommet. Des lignes entières ont Ă©tĂ© mises au jour. Ce système de dĂ©fense ne semble se retrouver dans aucun autre site des Ă®les Britanniques[9]. Il ne convient toutefois pas de considĂ©rer que ce fort a fait l'objet d'une occupation permanente tout au long des siècles. Son altitude et sa dĂ©clivitĂ© n'en rendaient pas l'accès aisĂ©[10]. Le site pouvait toutefois accueillir une population consĂ©quente. Son rempart intĂ©rieur contenait au moins 80 maisons circulaires dont on voit encore les fondations[10].

Culture populaire

LĂ©gendes sur le South Barrule

Bois au pied du South Barrule.

La légende prétend que sur les pentes de la montagne se trouvait le château dans lequel vivait le roi mannois Godred Crovan qui tua son épouse en jetant sur elle un bloc de granit[5]. Un autre château illustre s'y dressait : celui du grand chasseur Kitter qui mourut au lieu aujourd'hui dénommé Kitterland, alors qu'il hâtait le pas pour rejoindre son château en flammes[5]. Enfin, la pente septentrionale du South Barrule en direction du Sulby Glen abritait la demeure du satyre Phynnoddeeree[5].

George Waldron (1731) évoque un château enchanté au South Barrule, dont le seul fait de franchir le portail transformait les visiteurs en pierre[11]. Cela causait tant de terreur aux habitants qu'au fil du temps, la région du South Barrule en vint à être désertée.

À Ballamodda, sur le piémont de la montagne, est évoquée l'existence de fées qui enlèvent les bébés dans les maisons[12].

Notes et références

  1. Visualisation sur les cartes de l'Ordnance Survey.
  2. (en) On the slopes of South Barrule.
  3. (en) The Surnames and Place-Names of the Isle of Man, Arthur William Moore, préface, BiblioLife, LLC, 2009, p. vi.
  4. The Surnames and Place-Names of the Isle of Man, op. cit., p. 217, 218.
  5. (en) Jenkinson's Practical Guide to the Isle of Man, Henry Irwin Jenkinson, BiblioLife, LLC, 2009, p. 174-178.
  6. (en) In sight of the suture: Palaeozoic geology of the Isle of Man in its lapetus Ocean context, N. H. Woodcock, Geological Society of London, n° 160, p. 59sq.
  7. (en) Colouring the past: the significance of colour in archaeological research, Andrew Jones, Gavin MacGregor, Ă©d. Berg, 2002, p. 80.
  8. (en) Celts and Vikings in Mann, Manx National Heritage, Douglas, p. 5.
  9. (en) Hillforts of England and Wales, James Dyer, Shire Publications Ltd., Princes Risborough, 1981, 1992, p. 32.
  10. (en) The Iron Age in northern Britain: Celts and Romans, natives and invaders, Dennis William Harding, Ă©d. Routledge, Abingdon, 2004, p. 49.
  11. (en) A Description of the Isle of Man, George Waldron, 1731.
  12. (en) The Fairy Faith in Celtic Countries: The Classic Study of Leprechauns, Pixies, and Other Fairy Spirits, W. Evans-Wentz, Nuvision Publications, 2007, p. 109.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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