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Souks de Salé

Les souks de Salé au Maroc, tels le souk Lakbir et le souk Laghzal, sont aujourd'hui parmi les plus authentiques et les plus anciens du Maroc[1]. Protégées par la muraille érigée contre les attaques des flibustiers espagnols, les étroites ruelles couvertes de bois de thuya datant parfois d'au moins cinq siècles abritent les échoppes de tissu, de babouches, d'épices ou celles de bijoux autrefois tenues par les juifs[2].

OrganisĂ©s par quartiers et par mĂ©tiers, les souks de SalĂ© jouissent d'une bonne popularitĂ© grâce Ă  leur artisanat et leur culture. La kissaria (souk de tissus) vend des tissus et des bijoux[2]. En 1912, la rue des vendeurs de fils et presque la moitiĂ© de la rue des cordonniers Ă©taient considĂ©rĂ©s comme partie intĂ©grante d'un souk de tissu (qissariya) qui s'Ă©tendait sans interruption sur environ 2 500 m2[3]. Plusieurs rues se croisent dans ce souk, les principales Ă©tant la rue des kharrazines (cordonniers) et celle des harratines (vendeurs de fil de soie)[3]. Le souk Al-Ghazel est un marchĂ© de ventes aux enchères ; la laine brute ou teinte en tas y est Ă©galement vendue. C'est aussi la plus grande place de la ville[1] - [4] - [5].

Kissaria As-sawari (le souk des colonnes) est le centre principal de vente de tissu et de lainage, une vingtaine de boutiques y seraient ouvertes[3]. Le grand marché ou souk El-Kbir, est spécialisé dans la vente de tissus et vêtements traditionnels tels les djellabas, les babouches et le fez. Ce souk est un ancien marché d'esclaves chrétiens[6]. Le souk Sebt (marché du samedi) n'est ouvert que ce jour-ci. Le souk El-Attarine est l'un des principaux marchés d'épices.

Le souk el-Merzouk est réservé aux bijoutiers, aux nattiers et aux vanniers[7]. Le souk Lakhmiss, l'un des plus anciens souks de la ville, vend essentiellement des plantes. Le souk alimentaire est spécialisé dans la vente de produits alimentaires dont des spécialités d'origine salétine ainsi que des épices[1]. Le souk aux bijoutiers est constitué d'une dizaine de boutiques qui vendent principalement des bijoux[2].

Parmi ces souks, la kissaria a été classée comme monument historique par un dahir de 1935[8], établi sous le règne du sultan Mohammed ben Youssef (futur roi du Maroc sous le nom de Mohammed V), dans le cadre du protectorat français alors en vigueur.

Principaux souks de Salé

Le Maristan sur le chemin de souk Laghzel
Place du souk el Kebir vers 1920
  • Kissaria : (souk de tissus) ici se trouve aussi plusieurs boutiques de bijoutiers[9], vers 1912 elle s’étendait dans une superficie d'environ 2500 m², ce souk s'attache Ă  maintes rues principalement la rue des kharrazines (Cordonniers) et la rue des harratines (vendeurs de fil de soie)[10], elle dispose plusieurs unitĂ©s dont la principale qui mène au souk Al-Ghzel[11]. La kissaria est classĂ©e patrimoine national par dahir de 1935[12].
  • Souk Al-Ghzel : ( Laghzel signifie laine ou encore opĂ©ration de filage de laine) marchĂ© de vente aux enchères et de la laine brute ou teinte en tas, elle est aussi la plus grande place de la ville[1] - [11] - [13].
  • Kissaria As-sawari : (souk des colonnes) centre principal de vente de tissu et de lainages, il y a Ă  peu près une vingtaine de boutique [10].
  • Souk El-Kbir (Le Grand marchĂ©) : marchĂ© de tissus et de vĂŞtements traditionnels (Djellabas, Jabadors, Sarwal qandrissa, Babouches, Fez, Takchita) et de menuisiers, il Ă©tait anciennement un marchĂ© des esclaves chrĂ©tiens [14].
  • Souk Sebt (MarchĂ© du Samedi)
  • Souk El-Attarine : (Attarine vient du mot Attare qui veut dire vendeur de remèdes populaires et d'Ă©pices et de parfums ) marchĂ© des Ă©pices
  • Souk el-Merzouk : souk rĂ©servĂ© aux bijoutiers, nattiers et vanniers [15].
  • Souk Lakhmiss : marchĂ© de plantes, il est l’un des anciens marchĂ©s de la ville, ce souk existe depuis l’ère du protectorat français au Maroc.
  • Souk Alimentaire : marchĂ© d’aliments (olives et citrons confits, Ă©pices, pâtisseries salĂ©tines, etc.)[1].
  • Souk aux bijoutiers : se constitue d'une dizaine de boutiques, elle occupe une rue Ă©troite couverte terminĂ© par une arcade ogivale dans le quartier de la MĂ©dina[9].

Organisation sociale des souks

Les souks sont organisés par quartiers et par métiers.

  • Vannier : est un artisan chargĂ© de confectionner des objets dĂ©coratifs ou utilitaires Ă  l'aide de tiges fines et flexibles (rotin, osier, paille tressĂ©e, raphia, roseaux, baguettes de bois, etc.) prĂ©alablement choisies en fonction de l'effet recherchĂ©. Pour ce faire, il met en Ĺ“uvre les techniques spĂ©cifiques au travail des fibres vĂ©gĂ©tales (nĹ“uds, tresses, entrelacs, etc.).
  • Forgeron : est un ouvrier ou artisan professionnel qui forge Ă  la main et assemble des pièces de mĂ©tal pour rĂ©aliser des objets usuels. Le bronze et l'argent sont les plus travaillĂ©s Ă  SalĂ©.
  • Tanneur : Personne dont le mĂ©tier est de tanner des cuirs Ă  travers des peaux d'animaux (bĹ“uf, mouton, chèvre) sont traitĂ©es chimiquement et mĂ©caniquement pour la production de cuir.
  • Mâalem : est un artisan de rang Ă©levĂ© qui a sous sa responsabilitĂ© un certain nombre d'apprentis qui travaillent dans son atelier. ExpĂ©rimentĂ©s de plusieurs annĂ©es, les mâalems sont les gardiens des savoir-faire ancestraux ainsi que des secrets de la profession.
  • Artisan d’art : Travailleur manuel chargĂ© de restaurer des objets dĂ©coratifs ou utilitaires. Il travaille sur base d’idĂ©es personnelles ou de modèles, parmi les spĂ©cialitĂ©s de ce mĂ©tier en compte :
    • La poterie
    • Le travail du bois
    • L'art du tapis
    • Le travail du cuir
    • La production de l'argent
    • Le travail du mĂ©tal
    • Le travail du textile
  • Tisserand : est un artisan qui tisse divers types de fils pour en faire des Ă©toffes ou des tapis.
  • Armurier est une personne qui rĂ©pare, modifie, conçoit ou fabrique des armes en suivant les spĂ©cifications du client, en utilisant des outils Ă  main ou des machines (comme des tours, et meuleuses).
  • Cordonnier (Kharraz en arabe dialectal) : Artisan qui fabrique ou rĂ©pare des chaussures.
  • Rakkas : facteur traditionnel assurait une fonction importante, parcourant parfois plusieurs dizaines de kilomètres et mettant plusieurs journĂ©es de marche pour transmettre courrier et valeurs entre les villes.
  • Guerrab : Porteur d’eau rĂ©pandu dans le passĂ© le long des souks et les places et irrigue les passants d’eau froide
  • Nattier: C'est celui qui fait les tapis nattĂ©s en tiges fines notamment pour recouvrir le sol des mosquĂ©es.

Références

  1. « Salé : Environs de Rabat », sur Azurever (consulté le ).
  2. Marie-Rose Rabaté, André Goldenberg, Jean-Louis Thau Bijoux du Maroc du Haut Atlas à la Méditerranée, depuis le temps des juifs jusqu'à la fin du XXe siècle, ed. Edisud, 1999 (ISBN 2-7449-0081-8) p. 109
  3. Brown, p. 73
  4. Mrini et Alaoui, p. 83
  5. Dominique Auzias Carnet de voyage Maroc : 2009, ed. Petit Futé, 2009 (ISBN 2746924676) p. 67
  6. Florence Dyan Maroc : voyage pratique, ed. Michelin, 2009 (ISBN 2067138758) p. 227
  7. Sophie Loizillon Maroc, ed. Marcus, 2008 (ISBN 2067138758) p. 41
  8. [PDF] « Dahir du 13 ramadan 1354 (10 décembre 1935) portant classement comme monument historique de la kissaria de Salé », Bulletin officiel du Royaume du Maroc, no 1211,‎ , p. 30 (lire en ligne)
  9. Bijoux du Maroc du Haut Atlas à la Méditerranée, depuis le temps des juifs jusqu'à la fin du XXe siècle, p. 109
  10. Les gens de Salé: tradition et changement dans une ville marocaine de 1830 à 1930, p. 73
  11. Salé : Cité Millénaire, p. 83
  12. Kissaria de Salé, classée patrimoine national par dahir de 1935 dans www.minculture.gov.ma
  13. Carnet de voyage Maroc 2009, p. 67
  14. Maroc, voyage pratique, p. 227
  15. Maroc , p. 41

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Driss Mrini et Ismail Alaoui, SalĂ© : CitĂ© MillĂ©naire, Editions Eclat de Rabat, ImprimĂ© Ă  Milan, , 200 p. (ISBN 9981-9995-0-4), p. 83, 84 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 1997.
  • Marie-Rose RabatĂ©, AndrĂ© Goldenberg et Jean-Louis Thau, Bijoux du Maroc du Haut Atlas Ă  la MĂ©diterranĂ©e : depuis le temps des juifs jusqu'Ă  la fin du XXe siècle(Tome II), Aix-en-Provence/Casablanca, Edisud, , 221 p. (ISBN 2-7449-0081-8, lire en ligne), p. 109 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 1999.
  • Dominique Auzias, Carnet de voyage Maroc : 2009, Petit FutĂ©, , 143 p. (ISBN 978-2-7469-2467-3 et 2-7469-2467-6), p. 67 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 2009.
  • Kenneth L. Brown, Les gens de SalĂ© : tradition et changement dans une ville marocaine de 1830 Ă  1930, Eddif, , 322 p. (ISBN 9981-09-053-0, lire en ligne), p. 73 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 2001.
  • Sophie Loizillon, Maroc, Editions Marcus, , 120 p. (ISBN 978-2-7131-0271-4 et 2-7131-0271-5, lire en ligne), p. 41 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 2008.
  • Florence Dyan, Maroc : voyage pratique, Michelin, , 560 p. (ISBN 978-2-06-713875-9 et 2-06-713875-8), p. 227 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    « Informations » sur l'ouvrage publié en 2009.
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