AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Soufiane Djilali

Soufiane Djilali, né le à Blida, est un homme politique algérien. Secrétaire général du Parti du renouveau algérien, il crée son propre parti Jil Jadid (« Nouvelle génération ») en 2012. Il se déclare, le , candidat à l'élection présidentielle de 2014[1] - [2]. Le , il annule sa participation aprÚs la décision du président sortant de se représenter pour un 4e mandat[3].

Soufiane Djilali
ŰłÙÙŠŰ§Ù† ŰŹÙŠÙ„Ű§Ù„ÙŠ
Illustration.
Soufiane Djilali, le 15 mai 2022 à la Radio Algérienne
Fonctions
Président du Jil Jadid
En fonction depuis le
(6 ans, 4 mois et 7 jours)
Prédécesseur création
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Blida (Algérie)
Nationalité Algérienne
Parti politique PRA (1989-1999)
Jil Jadid (depuis 2012)
Entourage Abderrahmane Djilali (oncle)
DiplÎmé de université Pierre-et-Marie-Curie
Profession Vétérinaire

Biographie

TroisiĂšme de quatre enfants, il est issu d’une ancienne famille algĂ©roise, les Djilali. Son oncle est le thĂ©ologien et historien algĂ©rien Abderrahmane Djilali[4]. Il a grandi Ă  El Anasser (ex-Ruisseau) Ă  Alger oĂč il frĂ©quente durant son enfance l’école primaire du Mirabeau du Ruisseau, puis le lycĂ©e El Thaalibya Ă  Hussein Dey. Il termine son cycle secondaire au lycĂ©e El Idrissi du Champ de ManƓuvres.

Il pratique durant son adolescence les sports Ă©questres (le saut d'obstacles) : il est champion d’AlgĂ©rie en 1975 et du Maghreb Ă  Tunis en 1978.

Il obtient son diplĂŽme de docteur vĂ©tĂ©rinaire en 1982 Ă  l'universitĂ© d'Alger, et poursuit son doctorat en science vĂ©tĂ©rinaire Ă  l’universitĂ© Pierre-et-Marie-Curie[5], en relation avec l’Institut Pasteur de Paris. Durant ses Ă©tudes en France, il publie des articles de vulgarisation en tant que journaliste scientifique, dans, La Semaine vĂ©tĂ©rinaire. Il a aussi publiĂ© ses travaux de recherche dans des revues scientifiques en relation avec la biologie d’un rĂ©trovirus, ses modes de rĂ©plication, les cellules-cibles ainsi que la mise au point de la production et la caractĂ©risation des anticorps monoclonaux pour la dĂ©finition de catĂ©gories lymphocytaires T du systĂšme immunitaire.

CarriĂšre politique

Soufiane Djilali commence son parcours politique en aoĂ»t 1989, il s’engage au Parti du renouveau algĂ©rien (PRA). À cette Ă©poque, l’AlgĂ©rie s’est vue aspirer dans le tourbillon de la crise. Il abandonne alors l’universitĂ© et se consacre dĂšs juin 1990 au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du parti. En 1991 et 1997, il se prĂ©sente aux Ă©lections lĂ©gislatives et locales. En 1995, il est dĂ©signĂ© directeur de la campagne prĂ©sidentielle pour le candidat du PRA.

En mars 1996, et aprÚs l'élection du président Liamine Zéroual en 1995, Soufiane Djilali est nommé au Conseil national de transition.

En , à la suite d'un désaccord avec le président du PRA, Nourddine Boukrouh, il démissionne du parti[6] avec plusieurs dizaines de cadres pour ne pas cautionner le rapprochement avec le président Abdelaziz Bouteflika.

En 2000, il fonde le Mouvement pour les libertĂ©s et le dĂ©veloppement, mais le ministĂšre de l’IntĂ©rieur refusa de lui octroyer l’agrĂ©ment[7].

En 2001, il fonde avec des personnalitĂ©s de divers horizons, le parti politique El Badil, mais encore une fois, le pouvoir refusa l’octroi des autorisations nĂ©cessaires pour organiser le CongrĂšs[8].

En 2004, Soufiane Djilali devient membre de la direction de campagne du candidat Ali Benflis aux élections présidentielles [9]. Et en 2009, il anime un site internet, « forum-democratique.com[10] - [11]».

Le champ politique Ă©tant fermĂ©[12], il se consacra Ă  l’écriture et Ă  la publication de contributions dans des quotidiens nationaux. Ses textes les plus importants sont regroupĂ©s et publiĂ©s sous forme d’ouvrages[13].

Le Parti Jil Jadid (« Nouvelle Génération »)

Sous l’effet de la pression du printemps arabe, le pouvoir rouvre le champ politique[14]. Soufiane Djilali en profite pour rĂ©activer dĂšs la fin de l'annĂ©e 2010, son rĂ©seau d’amis politiques, dont Smail Saidani et Zoheir Rouis et entame la prĂ©paration de la fondation d’un nouveau parti politique dĂ©nommĂ© Jil Jadid. La rĂ©union fondatrice s’est dĂ©roulĂ©e dans un “ hangar ” Ă  Mektaa Kheira (KolĂ©a, W de Tipaza) le 11 mars 2011.

Le 13 avril 2011, la création du parti était rendue publique. Jil Jadid organise son congrÚs constitutif le et élit Soufiane Djilali en tant que président.

Le , il lance, avec l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour et Ahmed Mechati, un appel pour une alliance stratĂ©gique entre les forces du changement pour dire non Ă  un quatriĂšme mandat du prĂ©sident Bouteflika, non Ă  l’allongement de son mandat, non Ă  la rĂ©vision de la Constitution et non Ă  la manipulation des rĂ©sultats des Ă©lections prĂ©sidentielles[15] - [16].

Le , il est désigné par son parti Jil Jadid pour se porter candidat à l'élection présidentielle de 2014, avant d'annuler sa participation à la suite de la présentation de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatriÚme mandat.

Soufiane Djilali participe au lancement le à Zéralda de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), une alliance large de partis politiques islamistes, laïcs, berbÚres et nationalistes qui appelle à une transition démocratique[17] - [18]. En 2016 lors du retrait de Jil Jadid de la CNLTD, Soufiane Djilali le justifie par des rapprochements de la CNLTD avec le systÚme de pouvoir[19].

Le 25 février 2017, à l'occasion du 1er congrÚs ordinaire de Jil Jadid, Soufiane Djilali sera élu président du parti, mandat renouvelé le 25 juin 2022, lors de son 2Úme congrÚs ordinaire.

Mouvement Mouwatana

Le 26 mai 2018, Soufiane Djilali, avec plusieurs acteurs politiques et de la sociĂ©tĂ© civile demande publiquement Ă  M. Bouteflika de ne pas se prĂ©senter Ă  un 5Ăšme mandat et le 10 juin, il annonce, avec plusieurs partis, associations et militants de la sociĂ©tĂ© civile et des droits de l’homme, la crĂ©ation d’un mouvement citoyen « DĂ©mocratie-CitoyennetĂ© », « Mouwatana » (citoyennetĂ©) destinĂ© Ă  « hĂąter le dĂ©part du rĂ©gime et Ă  prĂ©parer les vĂ©ritables conditions d’une transition politique pacifique » et contre le 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika[20] - [21]. Mouwatana a organisĂ© dans plusieurs villes des sorties destinĂ©es Ă  briser le mur de la peur et proposĂ© le 13 octobre une feuille de route destinĂ©e Ă  sortir le pays de la crise.

Hirak

DÚs le lancement du mouvement populaire du 22 février 2019, Soufiane Djilali le rejoint naturellement et affirme qu'un changement de Constitution est absolument nécessaire, « cela peut se faire à travers une conférence nationale animée par un président légitime pour arbitrer les points les plus délicats »[22] et préconise d'aller rapidement vers une élection présidentielle de transition, avec un nouveau président qui s'engagerait à lancer dÚs son élection un processus constituant[23].

Le 2 juin 2019, puis le 6 juillet devant le Forum national du dialogue organisĂ© par l’opposition, puis le 22 aoĂ»t au Panel de la mĂ©diation et enfin le 24 aoĂ»t 2019 lors de la rencontre de la sociĂ©tĂ© civile, partis et syndicats, Soufiane Djilali propose une sortie de crise par l’organisation d’une Ă©lection prĂ©sidentielle digne de ce nom couplĂ©e Ă  un processus constituant pour aboutir Ă  une Constitution de la nouvelle AlgĂ©rie, tout en rĂ©itĂ©rant les prĂ©alables du parti relatifs Ă  la libĂ©ration des dĂ©tenus d’opinion et Ă  la libĂ©ralisation des espaces d’expression et de manifestations.

Le l’ONG Pomed (Projet pour la dĂ©mocratie au Moyen orient) dĂ©cerne, Ă  Washington, son prix international « Leaders de la dĂ©mocratie » Ă  sept personnalitĂ©s, dont le prĂ©sident de Jil Jadid, Soufiane Djilali, en raison de son action en faveur de la citoyennetĂ© et la dĂ©mocratie en AlgĂ©rie. Prix dĂ©diĂ© par Soufiane Djilali au mouvement populaire « Hirak »[24].

En , Soufiane Djilali annonce le rejet de Jil Jadid de l’élection prĂ©sidentielle du 12 dĂ©cembre 2019 en raison de l’absence de garanties de transparence, de refus de tout dialogue avec l’opposition et de rejet de ses prĂ©alables.

Le 17 dĂ©cembre, Soufiane Djiali considĂšre l'Ă©lection du 12 dĂ©cembre, bien que massivement rejetĂ©e, s’impose de fait comme un repĂšre nouveau pour l’ensemble des protagonistes de la crise politique. Tout en rappelant que Jil Jadid est alignĂ©, sans ambiguĂŻtĂ©, sur la volontĂ© populaire, il a indiquĂ© que conscient de la complexitĂ© de la situation que traverse le pays, il interagira avec responsabilitĂ© avec le PrĂ©sident de la RĂ©publique, qu’il prendra position en toute indĂ©pendance sur les diffĂ©rents sujets et qu’il jugera, au fur et Ă  mesure, des actes concrets que dĂ©ciderons les autoritĂ©s en fonction des objectifs du mouvement populaire.  Il indiquera attendre des gestes forts, avec une libĂ©ration immĂ©diate des dĂ©tenus d’opinion, la libĂ©ration des champs mĂ©diatiques et politique avant l’entame d’un dialogue inclusif, sincĂšre et sĂ©rieux pour formaliser dans un accord global la volontĂ© populaire. Il ajoutera que dĂ©sormais le Hirak doit donner naissance Ă  un vĂ©ritable travail et Ă  un engagement pour transformer la conscience du Hirak en action politique organisĂ©e.

Le , il est reçu par le prĂ©sident de la RĂ©publique, Abdelmadjid Tebboune dans le cadre d'un dialogue politique et aprĂšs que plusieurs dĂ©tenus du Hirak aient Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s[25] - [26]. Lors de cette entrevue, Soufiane Djilali demande une ouverture des mĂ©dias et la libĂ©ration de « l’ensemble des dĂ©tenus d’opinion, en citant les cas de Karim Tabbou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui, ainsi que tout autre dĂ©tenu du Hirak », et auquel lui rĂ©pond le prĂ©sident qu’« il suivait de prĂšs ces questions et que le processus judiciaire en cours permettra une libĂ©ration rapide de celles et ceux qui sont en dĂ©tention pour raison d’opinion»[27].

Le , dans un dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© sur la chaĂźne nationale algĂ©rienne numĂ©ro 3, Soufiane Djilali dĂ©clare que les objectifs du Hirak sont un changement rĂ©el et profond de gouvernance et l'instauration d'un État de droit, et il estime que la nouvelle constitution est une premiĂšre Ă©tape vers ce but. Il prĂ©cise que le plus important sera cette fois l'application de cette nouvelle constitution. Il ajoute que la constitution doit organiser les institutions de l'État selon un Ă©quilibre des pouvoirs, qu'elle est un contrat social entre les gouvernants et les gouvernĂ©s. Il affirme que l'ancienne constitution donnait les pleins pouvoirs au prĂ©sident (« zaĂŻm ») et qu'il fallait que cela change. Selon lui, les propositions de l'avant-projet font Ă©voluer la constitution (comme la nomination du chef du gouvernement issu d’une majoritĂ© parlementaire) et Ă©vitent ainsi l'existence d'un pouvoir dictatorial incarnĂ© par un seul homme. Partisan du changement progressif et rĂ©aliste, Soufiane Djilali met en garde contre l'anĂ©antissement de l'État comme en Libye et au YĂ©men, et critique les positionnements politiques radicaux et nihilistes qui refusent de nĂ©gocier avec le pouvoir en place.

Le , dans une interview accordée à Sky News Arabia, Soufiane Djilali estime que l'ancien systÚme algérien corrompu a relativement changé avec la mise à l'écart ou l'emprisonnement de figures politiques telles qu'Abdelaziz Bouteflika et son frÚre Saïd ainsi que plusieurs hauts officiers de l'armée, et de nombreux ex-ministres et oligarques.

Le 2 juin 2020, Soufiane Djilali annonce qu'en rĂ©ponse Ă  la requĂȘte portĂ©e auprĂšs de lui, le prĂ©sident Tebboune, a acceptĂ© lors de l'audience qu'il lui avait accordĂ© le 27 mais, de libĂ©rer Karim Tabbou et Samir Benlarbi.

Publications

En 1993,il publie Que veut le PRA ? : histoire d'une démocratie refusée[28].

En 2002, il publia un essai : L’AlgĂ©rie : une nation en chantier, et en 2010, son dernier ouvrage intitulĂ© L’AlgĂ©rie en question.

En 2017, il publie un autre essai intitulé : La société algérienne, choc de la modernité, crise des valeurs et des croyances[29].

Notes et références

  1. Soufiane Djilali, « Discours de candidature », sur lematindz.net,
  2. Hadjer Guenanfa, « Soufiane Djilali officiellement candidat à la présidentielle de 2014 », sur Tout sur l'Algérie,
  3. http://www.leconews.com/fr/actualites/nationale/politique/sofiane-djilali-se-retire-de-la-course-22-02-2014-167787_363.php
  4. Abdou Semmar, « Soufiane Djilali : "Si je suis Ă©lu PrĂ©sident, en deux ans, je donnerai Ă  l’AlgĂ©rie un nouveau visage" », sur algerie-focus.com,
  5. Notice de la thĂšse dans le catalogue du Sudoc
  6. Brahim Taouchichet, « Soufiane Djilali, coordinateur de Jil Jadid : "Le pouvoir actuel est usĂ© jusqu’à la corde" », sur Le Soir d'AlgĂ©rie
  7. « Fiche biographique », sur algerie-livres.com
  8. « http://dzairinfos.com/article/conference-d-el-badil-nous-denoncons-l-abus-de-pouvoir-de-bouteflika »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  9. S. H., LibertĂ©, « PrĂ©sidentielle 2004: Les candidats prĂ©parent leur campagne », Quotidien LibertĂ©,‎ (lire en ligne)
  10. Webmaster Habib OULDMOUSSA, « Réalisation technique/désigne par Habib OULDMOUSSA webmaster de Newagency à l'époque », sur Newagency
  11. Webmaster habib ouldmoussa, « Archive du site », sur newagency
  12. Arezki Aït-Larbi, « Algérie : Abdelaziz Bouteflika ferme le jeu », sur Ouest-France,
  13. Abdelkrim Sais, « L'Algerie, une nation en chantier de Soufiane Djilali », sur ecrivainsmaghrebins.blogspot.fr,
  14. « Ould Kablia autorise 10 nouveaux partis à organiser leur congrÚs », sur lematindz.net,
  15. « Conférence d'Ahmed Benbitour et de Sofiane Djilali : "Non à un 4e mandat pour Bouteflika" », sur lesoirdalgerie.com
  16. « Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, répond à "Mon Journal" », sur jiljadidbejaia.unblog.fr,
  17. « FFS, CNLTD, MSP, FCE, pouvoir, Une floraison d'initiatives » [archive du ], Algérie 360/L'Expression, (consulté le )
  18. « La CNLTD trace son programme d’actions » [archive du ], LibertĂ©, (consultĂ© le )
  19. Abla Cherif, « Entretien avec M. Soufiane Djillali, président de jil jadid : «Le pays est bloqué» » [archive du ], Le Soir d'Algérie, (consulté le )
  20. Karim Kebir, « DANS LE PROLONGEMENT DE L’APPEL À BOUTEFLIKA À RENONCER AU 5E MANDAT Naissance du mouvement “Mouwatana », sur LibertĂ©,
  21. AdlÚne Meddi, « Algérie - Bouteflika : un cinquiÚme mandat loin de faire l'unanimité », sur Le Point,
  22. Neila Latrous, « AlgĂ©rie – Soufiane Djilali : « Un changement de Constitution est absolument nĂ©cessaire » », sur Jeune Afrique,
  23. Djalal Larabi, « Soufiane Djilali : Pour un mandat présidentiel de transition », sur https://www.lematindalgerie.com,
  24. « POMED’s 2019 Leaders for Democracy Award Reception - POMED », sur pomed.org (consultĂ© le )
  25. « Tebboune reçoit Sofiane Djilali »
  26. « Ce que se sont dit Tebboune et Djilali Sofiane »
  27. MOKRANE AIT OUARABI, « Soufiane Djilali reçu hier : «Le PrĂ©sident promet de libĂ©rer les dĂ©tenus d’opinion» », sur El Watan,
  28. « http://www.cca-paris-biblio.com/index.php?lvl=author_see&id=2810e8776c&biw=1280&bih=619 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  29. Soufiane Djilali, La société algérienne, choc de la modernité, crise des valeurs et des croyances., Blida, Jil Jadid Editions, , 206 pages (ISBN 9789931938705)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.