Mouwatana
Mouwatana (en arabe : Ù Ùۧ۷ÙŰ©, qui signifie « citoyennetĂ© ») est un mouvement politique algĂ©rien crĂ©Ă© le 6 juin 2018 par des membres de l'opposition contre le cinquiĂšme mandat d'Abdelaziz Bouteflika[1].
Chronologie
Avant la crĂ©ation du mouvement, 14 personnalitĂ©s algĂ©riennes signent une lettre ouverte au PrĂ©sident Abdelaziz Bouteflika pour qu'il ne se prĂ©sente pas Ă un cinquiĂšme mandat. Parmi les signataires figurent lâancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, le prĂ©sident de Jil Jadid, Soufiane Djilali et la militante du mouvement Barakat, Amira Bouraoui, le romancier Yasmina Khadra, Zoheir Rouis, la constitutionnaliste Fatiha Benabbou et le sociologue Nacer Djabi[2].
Par la suite, le mouvement est crĂ©Ă© le 6 juin 2018 au siĂšge du parti Jil Jadid, toujours avec Soufiane Djilali, Amira Bouraoui, Ahmed Benbitour et lâavocat Me Salah Dabouz, lâhomme d'affaires Ali Benouari et prĂ©sident du parti Nidaa El Watan, le journaliste SaĂąd Bouokba, et Zoubida Assoul prĂ©sidente du parti UPC et qui sera dĂ©signĂ©e porte-parole du mouvement dĂšs le mois de juillet, elle dĂ©clare : « Mouwatana nâest pas un parti politique. Ce nâest pas non plus un projet de sociĂ©tĂ©. Mouwatana est un projet de gouvernance »[3].
Lâobjectif est de rassembler le maximum dâAlgĂ©riens pour hĂąter le dĂ©part du rĂ©gime et prĂ©parer les vĂ©ritables conditions dâune transition pacifique.
RĂ©pression
Le mouvement tente d'organiser plusieurs sit-in et rassemblements qui sont empĂȘchĂ©s par les forces de l'ordre Ă Alger le 12 aoĂ»t[4], Constantine le 8 septembre[5] et BĂ©jaia le 15 septembre[6], les membres sont souvent embarquĂ©s au commissariat. Abdelkrim ZeghilĂšche, le coordinateur de Mouwatana a Constantine, est incarcĂ©rĂ© un peu moins de deux mois entre novembre et dĂ©cembre 2019[7].
A l'initiative de sa structure Europe, Jil Jadid organisera aussi des rassemblements de Mouwatana au sein de la Diaspora algérienne, Paris République, Lyon, Marseille, Londres, GenÚve et Montréal.
Rapprochement avec le général Ali Ghediri
Le général et candidat aux élections présidentielles de 2019, Ali Ghediri, obtiendra le 13 février 2019 le ralliement de Zoubida Assoul à sa candidature et elle quittera son poste de porte-parole de Mouwatana[8].
Hirak
Lors du grand mouvement contestataire du 22 février, Mouwatana annonce son soutien au mouvement du 22 février et appelle les algériens à le rejoindre. Mouwatana organise aussi un rassemblement le dimanche 24 février 2019.
Le 27 mars, et prenant acte que le peuple algĂ©rien avait dĂ©montrĂ© sa capacitĂ© Ă sâapproprier sa citoyennetĂ©, Jil Jadid a annoncĂ© son retrait de Mouwatana qui devait dĂ©sormais ĂȘtre dirigĂ©e par les membres de la sociĂ©tĂ© civile[9].
Notes et références
- Karim Kebir, « DANS LE PROLONGEMENT DE LâAPPEL Ă BOUTEFLIKA Ă RENONCER AU 5E MANDAT Naissance du mouvement âMouwatanaâ », sur LibertĂ©,
- « Lettre ouverte au président Bouteflika : « un autre mandat serait un calvaire pour vous et pour le pays », sur El Watan,
- Ali Boukhlef, « âMouwatana est un projet de gouvernanceâ », sur LibertĂ©,
- MADJID MAKEDHI, « Des membres du mouvement Mouwatana interpellés à Alger », sur El Watan,
- « Constantine : La manifestation du mouvement Mouwatana empĂȘchĂ©e par la police », sur El Watan,
- « Rassemblement de Mouwatana contre le 5e mandat : Soufiane Djilali et Zoubida Assoul arrĂȘtĂ©s par la police Ă BĂ©jaia », sur El Watan,
- Kamel Ghimouze, « LE COORDINATEUR DE MOUWATANA Ă CONSTANTINE LIBĂRĂ HIER Abdelkrim ZeghilĂšche : âLe vrai combat commence maintenantâ », sur LibertĂ©,
- Sonia Lyes, « Zoubida Assoul nâest plus porte-parole de Mouwatana », sur TSA,
- « JIL DJADID QUITTE LE MOUVEMENT MOUWATANA », sur Maghreb Emergent,