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Snoezelen

Le snoezelen est une pratique de stimulation multisensorielle accompagnée et contrÎlée, visant à éveiller, canaliser ou entretenir la sensorialité de la personne stimulée, dans une ambiance sécurisante.

Étymologie, sĂ©mantique

Le terme « snoezelen » (nom masculin, prononcĂ© /ˈsnuzələ(n)/) est un nĂ©ologisme et « mot-valise » rĂ©sultant de la concatĂ©nation des mots nĂ©erlandais : snuffelen « sentir » et doezelen « somnoler ». L'appellation alternative de « stimulation multisensorielle contrĂŽlĂ©e » est parfois utilisĂ©e (surtout dans sa version anglaise Controlled Multisensory Stimulation ou CMS) oĂč la notion de contrĂŽle Ă©voque le fait que la durĂ©e et l'intensitĂ© des stimuli est contrĂŽlĂ©e de maniĂšre Ă  ne pas ĂȘtre excessive ni sans effets. On a parfois parlĂ© de sensory cafeteria (« cafĂ©tĂ©ria sensorielle »)[1].

Histoire

Ad Verheul, l'un des deux concepteurs du snoezelen.

Lancée au Centre Hartenberg à Ede (Pays-Bas) vers 1974 par Ad Verheul et Jan Hulsegge[2], le snoezelen est une pratique[note 1] de stimulation visant à établir une relation personnelle, dans un milieu naturel ou non, permettant de vivre une expérience sensorielle, subjective et constructive. Des lieux sont parfois spécifiquement aménagés pour cela (espace Snoezelen, salle Snoezelen
)[3].

Initialement, Il s'agissait d'un moment de loisir oĂč une personne sensoriellement handicapĂ©e pouvait se dĂ©tendre et se retrouver, afin de rĂ©duire les effets nĂ©fastes de la privation sensorielle (ou plus exactement de « restrictions sensorielles » comme le prĂ©cisaient Pat Schofield et Bryn Davis en 2009)[4], offert Ă  des personnes ayant des troubles d'apprentissage[5]. En effet, il a Ă©tĂ© montrĂ© que la pauvretĂ© sensorielle et des capacitĂ©s cognitives rĂ©duites peuvent induire, entretenir ou exacerber Ă  des Ă©motions nĂ©gatives et incontrĂŽlables, ainsi parfois que la douleur chronique et des comportements apathiques ou au contraire perturbateurs (cris, agitation, autostimulations ou actes violents Ă  l'Ă©gard des autres ou de soi-mĂȘme)[6] - [7] - [8].

DĂ©finition

Enfants dans un « espace snoezelen ».
(Crédit photo : Het Balanske, Tielt-Winge, Belgique).
Espace de snoezelen dans la maison d'un enfant handicapé mental aux Pays-Bas.

Selon Hutchinson (1994)[9], Hope (1998)[10], Baker (2001)[11], par des approches Ă  la fois non‐directives et capacitante, le snoezelen veut aider certaines personnes, par exemple autistes et/ou aux fonctions cognitives rĂ©duites, Ă  interagir de maniĂšre contrĂŽlĂ©e avec des stimuli sensoriels, Ă©ventuellement nouveaux, dans un environnement positif et non stressant[1]. D'abord popularisĂ© au Royaume-Uni, il s'est Ă©tendue aux États-Unis et Ă  des nombreux pays[12]

Cette pratique peut contribuer à éveiller et gérer la sensorialité de la personne « en soin » de deux maniÚres :

  • en stimulant ceux de ses sens qui seraient hyposensibles[1] ;
  • et inversement, chez une personne hypersensible, le snoezelen peut chercher Ă  canaliser et calmer les flux sensoriels et Ă©motions trop intenses[1].


 dans les deux cas, ceci se fait grĂące Ă  une relation privilĂ©giĂ©e au lieu et Ă  l'accompagnateur, sĂ©curisante, rĂ©duisant les tensions, tout en motivant la personne, au service d'une rĂ©alisation de son ĂȘtre[1]. Pour Recordon-Gaboriaud (2012) il s'agit de crĂ©er « un Ă©quilibre entre la stimulation sensorielle et le plaisir de la relaxation corporelle dans une atmosphĂšre propice, harmonieuse et sĂ©curisante »[13].

La démarche Snoezelen, empirique, ne s'appuie pas sur un référentiel théorique propre ; elle fait appel à d'autres référentiels dont[14] :

  • l'approche « VAKO » (Visuel, Acoustique, KinesthĂ©sique, Olfactif) notamment dĂ©veloppĂ©e par la P.N.L (Programmation Neurolinguistique)[14] ;
  • l’ « IntĂ©gration sensorielle » d’Ayres[14], basĂ© sur « la maniĂšre dont le cerveau intĂšgre les sensations, la stimulation vestibulaire et somatosensorielle contrĂŽlĂ©e et la normalisation des mĂ©canismes sensoriels et moteurs du tronc cĂ©rĂ©bral » qui selon cet auteur peut faire significativement progresser les enfants en difficultĂ© d'apprentissage (notamment en raison de troubles de langage et/ou de l'audition sans autre implication perceptivo-motrice Ă©vidente)[15] ;
  • des techniques psycho-musicales, corporelles et de musicothĂ©rapie[14] ;
  • la stimulation basaleÂź de Fröhlich[14] ;
  • la pyramide des besoins de Maslow[14] ;
  • l’aromathĂ©rapie[14]


Principes de base

Le snoezelen est une pratique essentiellement non-directive, d'abord expérimentée en santé mentale.

Son objectif est de crĂ©er un Ă©tat de bien-ĂȘtre chez la personne stimulĂ©e, grĂące Ă  un environnement calme, sĂ©curisant et source de plaisirs sensoriels, propice Ă  l'Ă©veil de la personne au monde extĂ©rieur, Ă  une meilleure conscience de soi dans l'ici et le maintenant, via son corps et de ses cinq sens. Le Snoezelen cherche Ă  donner plus de substance Ă  sa relation au rĂ©el et plus de contrĂŽle dans ses Ă©motions et sa relation Ă  l'autre (grĂące Ă  l'accompagnateur-trice qui apporte son aide en apaisant, en Ă©coutant les rĂ©ponses aux stimuli, et en agissant sur l'ambiance si nĂ©cessaire).

Deux états sensoriels opposés, la surcharge sensorielle et la privation sensorielle, au delà de certains seuils (variables selon les individus, leur ùge et le contexte), sont nuisibles au fonctionnement du cerveau et à la santé.
Kovach en 2000 a proposĂ© un modĂšle de gestion des stimuli qu'il a nommĂ© sensoristasis[16] - [17]. Selon ce modĂšle, tout individu rechercherait un Ă©quilibre, un Ă©tat sensoriel optimal ; entre surcharge et privation. Certains individus peinent Ă  gĂ©rer ou Ă©viter l'un ou l'autre de ces deux Ă©tats extrĂȘmes, parfois pour un ou quelques sens seulement (ce qui est frĂ©quent dans le cas de l'autisme ou en fin de vie en cas de dĂ©mence sĂ©nile). Selon Kovach, on peut tenter de retrouver cet Ă©quilibre en dosant le rythme et l'intensitĂ© de l'exposition Ă  deux types de stimuli : stimulants ou au contraire calmants, ce Ă  quoi le snoezelen peut contribuer.

Dans tous les cas, le snoezelen implique un « savoir-ĂȘtre » sensoriel de la part de la personne stimulante envers la personne stimulĂ©e. De ce fait, il n'est pas indispensable de disposer d'un lieu adaptĂ© pour le pratiquer. Les principes de base de la pratique du snoezelen peuvent aussi ĂȘtre repris par le personnel soignant dans tous les gestes du quotidien (plutĂŽt que lors de sĂ©ances dĂ©diĂ©es), ou dans des environnements calmes et sĂ©curisants, dans la Nature par exemple, oĂč les notions de respect des rythmes, d'attention, de prĂ©sence, d'Ă©coute et de tendresse peuvent aussi ĂȘtre mises en Ɠuvre, pour sĂ©curiser, libĂ©rer ou apaiser les Ă©motions de personnes handicapĂ©es, autistes de tous Ăąges, tout en crĂ©ant du lien et en encourageant l'Ă©change et les interactions avec l'environnement.

Les deux pĂŽles

Snuffelen (explorer)Doezelen (somnoler)
PÎle d'activitéPÎle de détente
Explorer sensoriellementCùliner, détendre, lézarder
Mode actifMode passif
Fait appel à la sensorialité et à la motricitéFait appel à l'émotion et à l'affectif
Favorise la motivation Ă  l'action (agrĂ©able, on continue / dĂ©sagrĂ©able, on arrĂȘte)Apporte confort, sĂ©curitĂ© et relĂąchement
Être acteurOuverture sensorielle

Efficacité

Elle est encore difficile à évaluer, et discutée concernant le cas particulier des démences séniles. Au début du XXIe siÚcle, des chercheurs comme Chung et Lai (2004) recommandent[18] des recherches supplémentaires et approfondies sur les effets du snoezelen dans divers contextes, durant les sessions de snoezelen, puis dans en phase post-session et à long terme.

Trois chercheurs (irlandais, néerlandais, américain), Lancioni et ses collaborateurs ont publié (2002) une évalusation basée sur 21 études scientifiques, dont 14 ont porté sur les effets du snoezelen sur des déficients intellectuels et 7 sur des personnes atteintes de démence. Parmi ces 28 études : 14 ont rapporté des effets positifs intra-session ; quatre des effets post-session positifs ; et deux trouvaient encore des effets positifs à plus long terme[19].

De nombreuses études ont spécifiquement porté sur des patients atteints de démence[20]. Une revue d'étude a porté sur l'efficacité des interventions sensorielles pour les patients atteints de démence et/ou de la maladie d'Alzheimer[21] (ou en phase terminale de la maladie d'Alzheimer)[12], en établissements résidentiels. Sur 47 études répondant aux critÚres d'inclusion, « il y avait des preuves solides pour l'utilisation du massage.
Selon une autre revue d'étude publiée en 2020, il y avait des preuves modérées d'efficacité d' approches multisensorielles (professionnelles et environnementales) dans le traitement de la démence Alzheimer, dont pour la luminothérapie, le jardinage, les repas, la musicothérapie, des approches Montessori, la thérapie assistée par l'animal, la danse et les séances de yoga. Des preuves non concluantes existaient pour l'aromathérapie, l'art, les « salles Snoezelen » et les interventions visuelles et auditives combinées »
[22].

Dans le contexte thérapeutique

Le snoezelen est connu pour ses effets positifs sur les personnes vivants avec des handicaps mentaux sévÚres. Ces personnes ont du mal à communiquer via les moyens traditionnels et on parfois une faible conscience ou perception de leur corps. Ne faisant pas appel à la communication verbale, le snoezelen permet de stimuler des enfants[23] ; et les personnes souffrant de douleur chronique[24] - [25] - [26] - [27], adolescents ou adultes autistes, notamment avec troubles du spectre autistique associé à un retard mental[28].

Outre pour des personnes autistes, le snoezelen est aussi utilisé pour des patients touchés par des handicaps lourds, notamment pour les aider à mieux maitriser leurs sens et leurs émotions, et selon Slevin et ses collaborateurs en 1999[29] et Baker et ses collaborateurs en 2001[11], également pour réduire certains comportements inadaptés.

Le Snoezelen a aussi Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ© dans le cadre d'une clinique de la douleur chronique[30], et une Ă©valuation a portĂ© sur ses effets sur l'intensitĂ© et la qualitĂ© de la douleur, l'anxiĂ©tĂ©, la dĂ©pression, l'adaptation, l'auto-efficacitĂ© et le handicap, la confiance et la qualitĂ© de vie. L'Ă©tude a conclu Ă  un effet significatif de rĂ©duction de la douleur et Ă  des effets physiques, psychosociaux positifs, de mĂȘme pour les loisirs, le sommeil et l'impact global de la maladie. Selon l'auteur, « les rĂ©sultats suggĂšrent que les environnements Snoezelen sont aussi efficaces, sinon lĂ©gĂšrement meilleurs, que l'enseignement de la relaxation dans l'environnement traditionnel de la clinique de la douleur pour ce groupe de patients »[30].

AprĂšs une extension des domaines de la psychiatrie[31] et du handicap et polyhandicapĂ© (par exemple documentĂ© par Ashby et ses collaborateurs en 1995[32] ; Lancioni et ses collaborateurs, 2005) Ă  celui de la gĂ©riatrie[33] et de la psychogĂ©riatrie[34] ; le snoezelen a Ă©tĂ© peut expĂ©rimentĂ© en soins palliatifs. En 2003, une premiĂšre petite Ă©tude pilote[35] (essai contrĂŽlĂ© randomisĂ© + entretiens semi-structurĂ©s) avait portĂ© sur l'utilisation d'un espace Snoezelen (comparĂ© Ă  une simple « piĂšce calme ») dans le cadre de soins palliatifs de jour. L'anxiĂ©tĂ© et la dĂ©pression (Ă©valuĂ©es par l'Ă©chelle Hospital Anxiety and Depression) avaient Ă©tĂ© significativement rĂ©duites, mais sans modifications claires de qualitĂ© de vie (Ă©valuĂ©e par le questionnaire Core 30 de l'Organisation europĂ©enne pour la recherche et le traitement du cancer). Les auteurs invitaient Ă  de futures recherches. Vingt ans plus tard, une autre Ă©tude (2023), au Centre hospitalier de la rĂ©gion de Saint Omer, Ă  Helfaut (France) a « mis en Ă©vidence une amĂ©lioration de l’état de bien-ĂȘtre (sentiment d’apaisement physique, psychologique en lien avec son Ă©tat de santĂ©) (
) une Ă©volution positive sur le confort (apaisement des symptĂŽmes) au niveau du faciĂšs, de la respiration, de la tension du corps et du sommeil »[36]. Une Ă©tude prĂ©cĂ©dente (2003) avait portĂ© sur l'utilisation d'une « salle snoezelen » dĂ©diĂ©e. Cette fois, l'Ă©quipe mĂ©dicale a utilisĂ© un « chariot snoezelen » incluant cette technique permettant de pouvoir intervenir dans les chambres de l'unitĂ© de soins palliatifs ou dans l'espace de balnĂ©othĂ©rapie
) ; elle conclue que le snoezelen permet par des approches moins mĂ©dicamenteuses de significativement traiter des douleurs physique, morale et psychologique, et en particulier liĂ©e Ă  la peur, aux angoisses vespĂ©rales et autres troubles anxieux que l'approche de la mort peut susciter[36].

En gériatrie

Le Snoezelen est testĂ© pour les personnes ĂągĂ©es atteintes de dĂ©mence[37], aux États-Unis notamment[1]. Selon une revue Cochrane de 2002, les Ă©tudes qui ont cherchĂ© Ă  Ă©valuer scientifiquement l'efficacitĂ© des programmes Snoezelen ou multisensoriels contre la dĂ©mence sĂ©nile (ou Ă  quantifier leurs apports), sont rares. En outre, ils concernent des publics trĂšs diffĂ©rents et sont basĂ©es sur des protocoles d'essais cliniques trĂšs divers[38] - [39]. Une difficultĂ© est qu'il est difficile d'Ă©valuer scientifiquement le degrĂ© de bien ĂȘtre ou d'inconfort dans l'Ă©tat de dĂ©mence[40].

La personne ĂągĂ©e tend souvent Ă  progressivement se distancier du monde rĂ©el, et elle subit des troubles d'origine neurophysiologique, souvent source d'anxiĂ©tĂ© et parallĂšlement de mĂ©canismes de dĂ©fense rigidifiĂ©s, conduisant Ă  des troubles du comportement contribuant eux-mĂȘmes Ă  l'isoler des ĂȘtres qui l'entourent. Sa dĂ©pendance augmente alors. Selon Burns (2000) au moins durant le temps du snoezelen, elle peut s'engager dans un environnement sensoriel cognitivement moins exigeant, et donc diminuer son anxiĂ©tĂ©[37].

Quelques évaluations scientifiques des effets de la méthode sur les symptÎmes de la démence modérée à sévÚre de la personne ùgée ont été tentées, par Baker en 2003 (à la suite d'une premiÚre étude publiée par lui en 2001), puis par van Weert (2005). Ces auteurs ont recherché les effets (à court moyen et long terme) des snoezelen sur le comportement, l'humeur et la communication des patients inscrits dans le programme en se basant sur deux essais[1] :

  • le premier programme proposait des sessions de snoezelen ; selon Baker (2003), il n'a pas eu d'effets observables sur le comportement, l'humeur, la cognition et la communication/interaction Ă  court terme (pendant ou immĂ©diatement aprĂšs les sessions), ni Ă  moyen terme (dans le mois ayant suivi l'intervention)[1] ;
  • le second a Ă©tĂ© un long soin snoezelen (24 heure) : selon van Weert (2005), il n'a pas dĂ©montrĂ© d'effets significatifs Ă  court et Ă  long terme sur le comportement, l'humeur et l'interaction[1].

Au début des années 2000, aucune preuve n'a encore démontré l'efficacité du snoezelen pour traiter la démence de la personne ùgée, ce qui pourrait notamment s'expliquer par le fait que dans ce cas « il y a détérioration progressive du cerveau et de tous les aspects des fonctions cognitives à mesure que la maladie progresse » (ce qui n'est pas le cas chez la plupart des personnes handicapés et/ou autistes dont les fonctions cognitives et des capacités de communication et de gestion des émotions peuvent généralement progresser[1]. selon Jenny Chung et Claudia Ky (2002) « il est nécessaire de disposer de preuves plus fiables et fondées sur la recherche pour informer et justifier l'utilisation du snoezelen dans les soins aux personnes atteintes de démence sénile »[1].

Périnatalité

Dans le moment de la périnatalité, l'approche snoezelen a été testée comme moyen de facilitation du travail de la femme se préparant à accoucher[41], et pour la relaxation des nouveau-nés (Aspin, 2004)[42] ;

À l'Ă©cole

C'est une pratique qui tend Ă  se dĂ©velopper aux États-Unis dans certaines Ă©coles, mais une lĂ©gislation rĂ©cente demande au systĂšme Ă©ducatif de ne mettre en oeuvre que des pratiques fondĂ©es sur des preuves.

Or, selon une étude publiée en 2008 par trois universitaires américains [43], on manque encore de preuve empiriques d'efficacité concernant son usage à l'école. Cinq études ont été conduites non pas à l'école, mais en milieu résidentiel ; concernant les effets relaxants observable dans des environnements dits SnoezelenŸ, leurs conclusions sont incohérentes entre elles. Selon Botts et ses collÚgues, en 2008, faute de recherche empirique, les environnements SnoezelenŸ tels qu'utilisés à l'école ne répondent pas aux normes de la pratique fondée sur des preuves[43].

L'espace de snoezelen

Lorsque la fréquence et les exigences de professionnalisme l'exigent, la pratique du snoezelen peut faire appel à un espace dédié à la fois apaisant et stimulant. Cet espace porte différent noms : espace de snoezelen ; « salle multisensorielle », « environnement (ou espace) multisensoriel » (en anglais : Multisensory Environment).

Ce lieu est spécialement conçus pour offrir des stimuli, éventuellement sens par sens, dont via des effets lumineux fixes et mouvants, des jeux de couleurs et d'intensité variable, de textures, de sons et musique, de parfums (huiles essentielles supposées relaxantes ou stimulantes, en général), etc.. L'utilisation de différentes textures de matiÚres sur le sol, les objets et les murs, la présence éventuellement d'un grand lit à eau permet une exploration tactile inhabituelle. Le sol est agencé de façon à stimuler la recherche d'équilibre. L'espace est typiquement adapté par la personne accompagnante et stimulante pour répondre au besoin spécifique de la ou des personne(s) à stimuler. Certains auteurs tel que Hutchinson en 1994[9] ont plutÎt insisté sur l'aspect esthétique du lieu alors que d'autres ont plutÎt insisté sur son utilité thérapeutique face à certains troubles cognitifs, tels Hulsegge en 1987[2] ou Kewin en 1994.

Aujourd'hui, les espaces de snoezelen existent essentiellement dans des institutions spĂ©cialisĂ©es, dans le monde entier. L'Allemagne est le pays oĂč la pratique connaĂźt le plus grand dĂ©ploiement avec plus de mille espaces recensĂ©s (voir lien vers ISNA).

Des espaces de snoezelen existent également dans des habitations privées, essentiellement dans les familles comptant une personne handicapée, mais pas exclusivement.

Exploitation commerciale

La pratique du snoezelen bénéficiant d'une image positive, certains spécialistes et opérateurs en font une exploitation commerciale qui s'avÚre plus ou moins heureuse. Sa marchandisation donne lieu non seulement à des congrÚs, formations, à des services de conseil en tous genres, mais aussi à la commercialisation d'un équipement spécialisé présenté comme utile ou nécessaire à ces espaces.

Selon les pays et contextes, tout ou partie des coĂ»ts de crĂ©ation d'espaces de snoezelen peuvent ĂȘtre pris en charge par la communautĂ©. La pratique n'Ă©tant pas rĂ©glementĂ©e, elle manque encore de transparence et de cadre prĂ©cis. Il est par exemple difficile de trouver des informations publiques sur la tarification des sĂ©ances de snoezelen donnĂ©es par un praticien autorisĂ© dans un espace dĂ©diĂ© mais le coĂ»t matĂ©riel, humain et financier de construction, d'organisation, d'entretien et de fonctionnement d'un programme snoezelen peut ĂȘtre important.

Notes et références

Notes

  1. Le terme de « pratique » est prĂ©fĂ©rable Ă  ceux de « mĂ©thode », « thĂ©rapie » ou « technique » dans la mesure oĂč le snoezelen s'appuie sur des capacitĂ©s d'Ă©changes sensoriels et non sur l'application de recettes ou de procĂ©dures reproductibles et formatĂ©es.

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • Patrice d'Arfeuille, RĂ©ussir son projet multisensoriel (guide), Évry, PĂ©trarque (lire en ligne [PDF])
  • Pascal Martin, Un modĂšle de soins psychologiques et d'Ă©valuation, inspirĂ© de l'approche Snoezelen, pour des adultes atteints d'autisme (thĂšse), Paris 5, (lire en ligne).
    Ce travail de thĂšse effectuĂ© en 2000-2003 sous la direction du Pr Jean-Louis Adrien Ă  l'UniversitĂ© RenĂ© Descartes, Paris 5, a portĂ© sur l'intĂ©rĂȘt d'un espace snoezelen pour des adultes atteints d'autisme associĂ© Ă  un retard mental (dans un cadre prĂ©ventif et de soins psychologiques).
  • C. Michel, « Snoezelen ou l'expĂ©rience multisensorielle (avec fiche relative au contenu de formation du brevet d'accompagnateur Ă  l'approche Snoezelen (BAAS) et une bibliographie thĂ©matique.) », sur Doc'AMP, (consultĂ© le ), P.P. 8–14.
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Vidéographie

Liens externes

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