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Simulation (géostatistique)

En géostatistique, les méthodes de simulation visent à proposer une variable régionalisée reproduisant un phénomÚne (ou processus) désiré. On parle de simulation conditionnelle lorsque les valeurs de la variable régionalisée en certains points sont définies.

En pratique, on veut souvent que la simulation respecte les deux premiers moments du processus, son histogramme et son variogramme.

Ces méthodes sont particuliÚrement employées en géostatistique non linéaire, comme souvent le seul moyen techniquement disponible pour l'estimation de grandeurs. En effet, les méthodes de modélisation géostatistique donnent la meilleure estimation de la variable régionalisée, mais lissent le résultat et donc échouent à reproduire une variabilité naturelle du phénomÚne.

Notations

Dans la suite, les notations suivantes seront utilisées :

  • N et n respectivement le nombre de points de donnĂ©es et le nombre de points d'estimation
  • i l'indice allant de 1 Ă  N pour les points de donnĂ©es, de N+1 Ă  N+n pour les points d'estimation
  • xi la position du iĂšme point
  • zi la valeur de la variable rĂ©gionalisĂ©e au iĂšme point
  • Z la fonction alĂ©atoire du phĂ©nomĂšne.
  • C la covariance du phĂ©nomĂšne simulĂ©.

Pour un vecteur v donnĂ©, on note v|k le vecteur des k premiers Ă©lĂ©ments de v. Par exemple, z|N est le vecteur des valeurs connues aux points x|N. De mĂȘme, pour une matrice M, M|k note sa sous-matrice aux k premiĂšres lignes et k premiĂšres colonnes.

Pré-calculs

Aplanissement

Cette Ă©tape est un prĂ©alable possible Ă  la modĂ©lisation Ă  l'intĂ©rieur d'une couche gĂ©ologique. PlutĂŽt que de travailler dans un repĂšre de coordonnĂ©es XYZ, l'on passera Ă  un repĂšre XYh oĂč h est la distance selon Z entre le point courant et une surface de rĂ©fĂ©rence (par exemple, la base de la couche). Ceci vise Ă  s'approcher d'un travail en lignes de niveau qui correspondraient aux isochrones de dĂ©pĂŽt.

Anamorphose gaussienne

L'anamorphose gaussienne consiste Ă  appliquer une bijection Ă  la variable pour lui donner une distribution gaussienne. En effet, plusieurs mĂ©thodes de simulation exigent ce prĂ©alable. La bijection inverse devra ĂȘtre appliquĂ©e sur le rĂ©sultat.

MĂ©thodes de simulations

Simulation matricielle

Cette mĂ©thode utilise la dĂ©composition de Cholesky et se prĂȘte bien aux simulations en une dimension en voisinage globale. Soit (Ci,j) la matrice de covariance, des Ă©lĂ©ments Ci,j = C(xj−xj) que l'on dĂ©compose par la mĂ©thode de Cholesky en C = LLT.

Dans le cas non-conditionnel, L est d'ordre n. On tire n valeurs alĂ©atoirement selon une loi normale centrĂ©e rĂ©duite, x1, 
, n. Une rĂ©alisation est alors z = Lx.

Dans le cas conditionnel, L est d'ordre N+n. Le conditionnement est fixĂ© par y|N = L|N−1z|N. On tire n valeurs yN+1,
,yN+nselon une loi normale centrĂ©e rĂ©duite. Une rĂ©alisation est alors z = Lx.

Cette technique permet de réaliser un grand nombre de simulations sans grand allongement des calculs, une seule décomposition de Cholesky est nécessaire.

Simulation gaussienne séquentielle

Cette méthode exige que la fonction aléatoire soit gaussienne ; alors, une distribution conditionnelle est également une gaussienne, dont les espérance et variance se déduisent d'un krigeage simple.

Elle s'effectue par Ă©tapes, l'ordre de visite des n points d'estimation pouvant en pratique influer sur le rĂ©sultat. À l'Ă©tape k+1un krigeage simple sur les N points de donnĂ©es et les k points dĂ©jĂ  simulĂ©s donne une valeur krigĂ©e z* et un Ă©cart-type de krigeage σ*. On tire la valeur de zN+k+1 selon une loi normale d'espĂ©rance z* et de variance σ*2.

Bandes tournantes

L'idĂ©e est de transformer la simulation sur une partie de ℝ3 ou ℝ2 en composĂ©e de simulations sur des parties de ℝ. On trace dans l'espace une sĂ©rie de bandes (lignes) Si, sur chacune est calculĂ©e une rĂ©alisation Yi(x) du processus. La valeur en un point x quelconque est une somme des valeurs aux projetĂ©s sur les bandes, affectĂ©e d'un facteur.

Cette méthode requiert typiquement quelques centaines de bandes tournantes pour que s'effacent les artéfacts de calcul.

Post-conditionnement

Soit une méthode de simulation non-conditionnelle. On suppose la fonction gaussienne centrée (pas forcément réduite).

RĂ©sidu de rubanage

Le conditionnement peut s'effectuer selon l'algorithme suivant :

  • tirage d'une simulation conditionnelle en tout point xi de donnĂ©es ou de simulation. On obtient respectivement zD et zS.
  • krigeage (simple ou ordinaire) aux points de simulation en utilisant les valeurs observĂ©es z|N. On obtient n valeurs zd*
  • krigeage (idem) aux points de simulation en utilisant les valeurs simulĂ©es aux points de donnĂ©es zD. On obtient zDS.
  • La simulation conditionnelle est donnĂ©e par zd*+zS−zDS.

Convergence

Conditionnellement aux donnĂ©es, l'espĂ©rance d'un grand nombre de simulations tend en tout point vers l'estimation par krigeage ; de mĂȘme, leur variance tend vers la variance de krigeage.

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