Siège de Constantine (1836)
Le siège de Constantine de 1836 est une tentative française de prendre la ville aux mains d'Ahmed Bey, bey de Constantine, dernier dignitaire de la régence d'Alger. Elle est conduite par le maréchal Clauzel, conseillé par Joseph Vantini. Mal préparée, et sous estimant les forces du beylik de l'Est, elle se solde par une catastrophe pour les Français sur le plan militaire. La retraite est également chaotique sous l'effet de la météo rude et des escarmouches pratiquée par les Kabyles[4].
Date | - |
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Lieu | Constantine, Algérie |
Issue | Victoire algérienne |
Royaume de France | Beylik de Constantine Tribus arabes alliées Tribus kabyles alliées |
Bertrand Clauzel Louis, duc de Nemours Camille Alphonse Trézel Alexandre Gaulthier de Rigny | Ahmed Bey Ali ben Aïssa |
Conquête de l'Algérie par la France
Coordonnées | 36° 17′ 00″ nord, 6° 37′ 00″ est |
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Expédition (13-21 novembre 1836)
Le corps expéditionnaire français s'élève à 8 040 hommes commandés par Clauzel[5].
L’armée partit de Bône le 13 novembre ; le 18, elle franchit le col de Râs-el-Akba et n’était plus qu’à deux marches de Constantine. Après un campement à Raz-Oued-Zenati, l'armée française subit des conditions climatiques difficiles. L'armée était parvenue dans des régions très élevées ; pendant la nuit, la pluie, la neige et la grêle tombèrent avec tant d’abondance et de continuité, que les soldats, au bivouac, furent exposés à toutes les rigueurs d’un hiver de la Russie ; les terres, entièrement défoncées, rappelaient les boues de la Pologne. L'armée se mit toutefois en marche le 20, et parvint, à l’exception des bagages et d’une arrière-garde, au monument de Constantin, où elle fut obligée de s’arrêter. Le froid était excessif. Plusieurs hommes eurent les pieds gelés ; d’autres périrent pendant la nuit, car depuis Raz-el-Akba on ne trouvait plus de bois.
Enfin, les bagages sur lesquels on doublait et triplait les attelages, ayant rejoint l’armée, l'armée française franchit, le 21, le Bou-Merzoug, un des affluents de l’oued Rhummel et prit position sous les murs de Constantine. Cette ville est défendue par la nature même : un ravin de 60 mètres de largeur, d’une immense profondeur, et au fond duquel coule l’oued Rhummel, présente pour escarpe et contrescarpe un roc taillé à pic, inattaquable par la mine comme par le boulet. Le plateau de Mansourah communique avec la ville par un pont très étroit et aboutissant à une double porte très forte et bien défendue par les feux de mousqueterie des maisons et des jardins qui l’environnent.
Siège (21-24 novembre 1836)
Le maréchal Clauzel occupa le plateau de Mansourah avec le duc de Nemours et les troupes du général Trézel ; le général de Rigny eut ordre de s’emparer des mamelons de Koudiat-Aty, d’occuper les marabouts et les cimetières en face de la porte Ez-Rabahah et de bloquer cette porte. Il était cependant impossible pour l'armée française de conduire sur ce point, le seul attaquable, l’artillerie de campagne. Ahmed Bey avait craint de s’enfermer dans Constantine, il en avait confié la défense à son lieutenant Ben Haïssa, et la garnison se composait de 2 000 soldats turcs, 500 hommes de la milice et 500 Kabyles, bien déterminés à la défendre[1].
La brigade d’avant-garde française se porta sur les hauteurs qui furent successivement enlevées. Le maréchal fit diriger le feu de l’artillerie contre la porte El-Cantara. Le 22, cette brigade soutint un combat contre les musulmans sortis par celle des portes que l’armée ne pouvait bloquer, puisqu’elle ne comptait plus que 3 000 hommes sous les armes. Le temps continuait à être affreux : la neige tombait à gros flocons, le vent était glacial et enfin munitions et vivres étaient épuisés.
Le 23, nouvelle attaque contre les Français qui furent repoussés. Deux attaques simultanées contre les Français, dans la nuit du 23 au 24, n’eurent pas de succès. Beaucoup d’hommes furent mis hors de combat.
Retraite (24 novembre-1er décembre 1836)
Le 24, le maréchal ordonna la retraite. Cette première journée fut très difficile ; la garnison entière et une multitude de cavaliers attaquèrent l'arrière-garde avec acharnement dont le commandant Changarnier, du 2e léger. Entouré d'ennemis, il forme son bataillon en carré et, au moment d’une terrible attaque, fait ouvrir un feu de deux rangs à bout portant, qui couvre d’hommes et de chevaux trois faces du carré.
Le 26, l’armée française campa à Sidi Tamtam. Le 27, elle avait passé le défilé difficile qui conduit au col de Ras el Agba, et les musulmans abandonnèrent leur poursuite. Le 28, elle atteignit Guelma où elle laissa ses malades. Les pertes s'élèvent à 1 000 hommes pour la seule retraite[6]
Pertes
Les pertes françaises sont de 453 morts et 304 blessés[3].
Notes et références
- Campagnes de l'Armée d'Afrique 1835 - 1839 Par le Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri d' Orléans : Publié par ses Fils. Avec un portrait de l'Auteur et une Carte de l'Algérie (1870), p. 200. Lire en ligne.
- Campagnes de l'Armée d'Afrique 1835 - 1839 Par le Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri d' Orléans : Publié par ses Fils. Avec un portrait de l'Auteur et une Carte de l'Algérie (1870), p. 200. .
- Bertrand Goujon, Monarchies postrévolutionnaires. 1814-1848 : (1814-1848), , 446 p. (ISBN 978-2-02-109445-9, lire en ligne).
- Histoire populaire contemporaine de la France. Tome premier [-tome quatrième] : illustré, l. hachette et cie, 456e éd., 456 p. (lire en ligne), p. 402.
- Ernest (1840-1907) Mercier, Les deux sièges de Constantine (1836-1837) : par Ernest Mercier ; avec un plan de la ville en 1837 et 4 illustrations d'après Horace Vernet, (lire en ligne), p. 98.
- Pierre Montagnon, Histoire de l'Algérie : Des origines à nos jours, Pygmalion, , 424 p. (ISBN 978-2-7564-0921-4, lire en ligne), p. 310.
Source
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, .
- Ernest Mercier, Les deux sièges de Constantine, imp. Poulet (Constantine), 1896.