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Siège d’Amiens (1471)

Le siège d'Amiens de 1471 se déroula du 10 mars au 10 avril 1471 et opposa les armées du roi de France, Louis XI aux armées du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

Siège d'Amiens (1471)
Informations générales
Date -
Lieu Amiens
Issue Victoire française
Forces en présence
20 00030 000

Contexte historique

Le siège d'Amiens intervint dans le cadre du conflit qui opposa Louis XI à Charles le Téméraire à propos de la possession des Villes de la Somme qui avait été accordée au duc de Bourgogne par le Traité d'Arras de 1435, en contrepartie de la rupture de l'alliance anglo-bourguignonne.

À peine monté sur le trône, Louis XI décida de racheter, en 1463, les villes de la Somme au duc de Bourgogne mais pour mettre fin à la Ligue du Bien public, il dut les restituer au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, par le traité de Conflans du .

Pour éviter la signature d'une nouvelle alliance anglo-bourguignonne, Louis XI se rendit à Péronne, le , pour négocier un traité de paix directement avec Charles le Téméraire, successeur de Philippe le Bon.

C'est alors que le la nouvelle d'une insurrection des Liégeois fut connue. Louis XI soupçonné d'en être l'instigateur, fut gardé prisonnier par Charles le Téméraire et dut signer le traité de Péronne qui confirmait les traités d'Arras et de Conflans[Note 1], en échange de sa libération.

En , le roi réunit à Tours, une assemblée de nobles et de prélats qui condamna Charles le Téméraire pour parjure et annula le traité de Péronne. À la suite de quoi, les troupes royales envahirent la Picardie et occupèrent Amiens, en [1].

Préparatifs du siège

Furieux de la prise de contrôle d'Amiens par Antoine de Chabannes, comte de Dammartin et Grand maître de France, le duc de Bourgogne se dirigea à marche forcée vers la ville avec 30 000 hommes, le 13 février 1471. Le 21 il était à Daours, puis gagna Allonville avant de s'emparer du château de Picquigny. Le 10 mars il installa un camp retranché à Saint-Acheul, faubourg à l'est de la ville d'Amiens. Cependant, Charles le Téméraire hésita à donner l'assaut.

Pendant ce temps, le comte de Dammartin organisait la défense de la ville avec les troupes royales et la milice urbaine[1]. Les assiégés purent appuyer leur première ligne de défense sur la nouvelle ceinture de remparts remise en état[2].

Les hostilités

Le 12 mars, le comte de Dammartin décida d'attaquer les avant-postes bourguignons, sans succès. La semaine suivante, une sortie des Français faillit mal tourner : surpris par les Bourguignons, les Français furent contraints de refluer en désordre et de rentrer dans la ville par la porte de Beauvais laissant deux cents prisonniers aux mains de l'ennemi.

Les jours suivants des escarmouches eurent lieu entre les convois de ravitaillement bourguignons et français. Les deux camps hésitaient à s'engager dans une bataille frontale risquée pour chacun d'eux. Charles le Téméraire fit donner l'artillerie, plusieurs centaines de boulets de pierre s'abattirent sur la ville causant de gros dégâts aux maisons et aux églises, sans obtenir de succès.

Le 4 avril 1471, une trêve de trois mois était conclue entre le roi de France et le duc de Bourgogne qui leva le siège le 10 avril[1].

Le dimanche 14 avril, jour de Pâques, Louis XI assistait à la messe dans la cathédrale Notre-Dame d'Amiens[3].

Bilan et conséquences

  • La ville d'Amiens avait subi de gros dommages, sa banlieue était ravagée, les arbres fruitiers coupés, les jardins saccagés...
  • Par lettres patentes, Louis XI reconnaissait que la ville d'Amiens était définitivement attachée à la couronne de France.
  • Le roi participa financièrement aux travaux de la nouvelle enceinte de la ville.
  • La prise de contrôle d'Amiens par le roi de France constituait un revers que le duc de Bourgogne ne pouvait laisser sans réponse. Le conflit repris entre les deux princes l'année suivante.

Notes et références

Notes

  1. Le duc de Bourgogne obtenait, par ce traité, le contrôle de la municipalité d'Amiens.

Références

  1. Calonne 1899, p. 420-428.
  2. Ronald Hubscher (sous la direction de), Histoire d'Amiens, p. 91, Toulouse, Éditions Privat, 1986
  3. Paul Murray Kendall, Louis XI « ... L'universelle araigne... », 1971, traduction française Librairie Arthème Fayard, 1974, p. 269 à 273

Bibliographie

  • Albéric de Calonne (réédition: Bruxelles, Éditions culture et civilisation, 1976), Histoire de la ville d'Amiens, t. 1, Amiens, Piteux Frères, , p.420-428.
  • François-Hyacinthe Dusevel, Histoire de la ville d'Amiens depuis les Gaulois jusque 1830, t. I, Amiens, Imprimerie R. Machart, (lire en ligne), p.348-383.
  • Paul Murray Kendall, Louis XI « ... L'universelle araigne... », 1971, traduction française Librairie Arthème Fayard, 1974, p. 269 à 273.

Articles connexes

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