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Shen Yun Performing Arts

Shen Yun Performing Arts (chinois simplifiĂ© : 焞韔 ; chinois traditionnel : 焞韻 ; pinyin : ShĂ©nyĂčn, traduit par « la beautĂ© d’ĂȘtres divins dansant ») anciennement connue sous le nom Divine Performing Arts, est une compagnie d’arts de la scĂšne et de divertissement basĂ©e Ă  New York. Elle produit des spectacles de danse classique chinoise, de danses ethniques et folkloriques, ainsi que des danses narratives dont certaines sont inspirĂ©es de la discipline spirituelle du Falun Gong. Les danses sont accompagnĂ©es d'un orchestre symphonique composĂ© d’instruments occidentaux classiques et d’instruments traditionnels chinois. Le spectacle peut aussi inclure des solos vocaux et musicaux.

Shen Yun Performing Arts
illustration de Shen Yun Performing Arts
Danse classique chinoise
Compagnie
Lieu New York Drapeau des États-Unis États-Unis
Date de création 2006
Site web fr.shenyunperformingarts.org

Shen Yun présente chaque année un nouveau spectacle dans de nombreuses villes à travers le monde. Elle s'est produite au Palais des congrÚs de Paris[1], au Royal Festival Hall à Londres et au Lincoln Center for the Performing Arts[2] à New York ou encore au Kennedy Center à Washington.

Création

Shen Yun Performing Arts a Ă©tĂ© fondĂ©e en 2006 en AmĂ©rique du Nord avec le but de faire revivre « l’essence de 5000 ans de culture chinoise ». Lors de sa crĂ©ation, la compagnie Ă©tait composĂ©e de 90 artistes comprenant danseurs, musiciens, solistes et personnel de production, puisant leur inspiration dans le Falun Gong[3]. Depuis, Shen Yun s'est agrandie et compte actuellement plusieurs compagnies distinctes, composĂ©es chacune d'environ 80 artistes. Les artistes et le personnel de production sont formĂ©s Ă  l'AcadĂ©mie des arts Fei Tian[4], Ă  Cuddebackville, prĂšs de New York[5].

La compagnie explique que son spectacle s'appuie sur un travail de recherches historiques et des références qui sont actuellement absentes des arts présentés en Chine contemporaine[6].

Contenu

Chaque annĂ©e, Shen Yun produit un nouveau spectacle d’une durĂ©e de 2 h 30 comprenant une vingtaine de scĂšnes de danse classique et ethnique chinoise, ainsi que des musiciens solistes et des chants lyriques[7] - [5]. Avant chaque acte, la reprĂ©sentation est prĂ©sentĂ©e en chinois et dans la langue locale[8] - [5].

Danse classique chinoise

En Chine, les danses sont depuis des millĂ©naires considĂ©rĂ©es comme un moyen de vĂ©nĂ©ration et de connexion avec le divin. La danse classique chinoise est un systĂšme de danse complet transmis depuis des milliers d’annĂ©es et reconnaissable par son utilisation d’acrobaties, de postures et de techniques sophistiquĂ©es[9] - [3]. D’une façon gĂ©nĂ©rale, cette danse permet d’exprimer des sentiments profonds, et agit comme la rĂ©vĂ©lation de la nature innĂ©e d’une personne[10]. Les gestes de mains et postures du corps, ainsi que les mouvements sont tous dotĂ©s, au regard des traditions chinoises, de significations profondes.

D’aprĂšs le site officiel de Shen Yun, les spectacles s'inspirent de ces aspects et prĂ©sentent des histoires et des lĂ©gendes de la culture chinoise, telles que la lĂ©gende de Mulan, Voyage vers l’Ouest, ou les Brigands du Marais. En plus de la danse classique chinoise, Shen Yun s’inspire de l’esprit de diverses dynasties et ethnies telles que les Yi, Miao, Qiang ou la danse mongole. D’autres scĂšnes symbolisent des cĂ©lĂ©brations, comme la fĂȘte des lanternes, la fĂȘte de la Lune, la rĂ©colte des champs ou les batailles cĂ©lĂšbres. Certains numĂ©ros font rĂ©fĂ©rence Ă  l’histoire contemporaine de la Chine[11].

Shen Yun dĂ©crit la danse classique chinoise comme comprenant trois composantes clĂ©s : la forme, la technique, et l’allure ou posture (yun)[12]. La forme comprend l’expression subtile des mouvements et des postures qui font de la danse chinoise ce qu’elle est. La technique regroupe les techniques physiques de sauts et de figures de gymnastiques. Et finalement, l’allure est dĂ©crite par les artistes de la compagnie comme Ă©tant une rĂ©fĂ©rence Ă  « l’esprit intĂ©rieur », quelque chose se rapprochant de l’ADN culturel ou la particularitĂ© ethnique. Elle se reflĂšte dans la grĂące particuliĂšre des mouvements et postures adoptĂ©es, et permet au danseur de partager ses Ă©motions.

Puisque l’allure (yun) de la danse classique est en relation avec la culture de la sociĂ©tĂ©, une partie de ce qui distingue l’allure chinoise a Ă©tĂ© « perdue » depuis les changements culturels effectuĂ©s lors de la rĂ©volution culturelle de Mao, selon la chorĂ©graphe de Shen Yun, Vina Lee[12]. Dans la tradition chinoise, une part importante Ă©tait consacrĂ©e Ă  la recherche de l'harmonie et de la sĂ©rĂ©nitĂ©, nĂ©cessaire dans l'accomplissement d'une tĂąche ou d'un art. Aussi Vina Lee, ainsi que les danseurs de Shen Yun, doivent « raffiner leur caractĂšre moral » afin de « communiquer la spiritualitĂ© et transcendance » qui font l'« Ăąme de la culture chinoise »[13].

Musique

Le spectacle Shen Yun est accompagnĂ© d’un orchestre philharmonique occidental qui intĂšgre plusieurs instruments traditionnels chinois tels que le pipa, la suona, le dizi, le guzheng, ainsi qu’une variĂ©tĂ© d’instruments Ă  percussion chinois[5] - [14]. Il comprend Ă©galement des performances solos d’instruments chinois[7]. Entre certaines scĂšnes de danse, des chanteurs d’opĂ©ra se produisent sur scĂšne, Ă©voquant parfois des thĂšmes religieux et spirituels[15].

La compagnie compte parmi ses rangs des musiciens cĂ©lĂšbres. Trois artistes, le flutiste Ningfang Chen, l’erhuiste Mei Xuan et le tĂ©nor Guan Guimin, tous bĂ©nĂ©ficiaires de la rĂ©compense « National First Class Performer » du MinistĂšre de la Culture chinoise. Avant de rejoindre Shen Yun, Guan Guimin Ă©tait trĂšs connu en Chine pour son travail sur la bande son de plus de cinquante films et Ă©missions de tĂ©lĂ©vision[16]. Une autre musicienne cĂ©lĂšbre est l’erhuiste solo Xiaochun Qi[17].

Costumes et décors

Les costumes des danseurs varient d'une scĂšne Ă  l'autre, reprĂ©sentant diffĂ©rentes ethnies, des soldats, ou des personnages de rĂ©cits classiques[12]. Ils sont souvent accompagnĂ©s d'accessoires, tels que des mouchoirs colorĂ©s, des Ă©ventails, des tambours, des baguettes ou encore d’écharpes en soie[12] - [11]. Par exemple, pour « la danse des Mandchoues », les danseuses portent les traditionnelles chaussures surĂ©levĂ©es dites « pots de fleurs » et utilisent des mouchoirs et des Ă©ventails de soie.

À l'arriĂšre-plan, les dĂ©cors numĂ©riques reprĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement des paysages (prairies et montagnes), des cours impĂ©riales, d'anciens villages ou des temples[5] - [8]. Certains dĂ©cors contiennent des Ă©lĂ©ments en mouvement qui s’intĂšgrent Ă  la narration du spectacle[5].

Tournées

La premiĂšre tournĂ©e de la compagnie a eu lieu en 2007. Au dĂ©but, les spectacles Ă©taient intitulĂ©s Chinese Spectacular[12], Holiday Wonders[18], Chinese New Year Splendor ou Divine Performing Arts, pour finalement prendre le nom de Shen Yun. Au cours de cette premiĂšre saison 2007, la compagnie Shen Yun Performing Arts s’est produite trente-deux fois sur scĂšne, et a Ă©tĂ© vue par environ 200 000 personnes.

Shen Yun s’est agrandi et compte actuellement plusieurs compagnies qui se produisent dans plus de 130 villes Ă  travers le monde[5]. En France, les spectacles sont organisĂ©s par l'Association Lotus SacrĂ©.

Des reprĂ©sentations sont donnĂ©es en AmĂ©rique du Nord, en Europe, en Asie, en Australie, et en AmĂ©rique latine, notamment au Palais des CongrĂšs Ă  Paris[1], au Royal Festival Hall Ă  Londres, au Kennedy Center Ă  Washington, ou encore au Lincoln Center de New York[19]. DĂšs la fin 2010, d’aprĂšs le New York Times, environ un million de spectateurs ont assistĂ© aux reprĂ©sentations de la compagnie[5].

Shen Yun Symphony Orchestra

En , l'orchestre symphonique de la compagnie, le Shen Yun Symphony Orchestra, a fait ses débuts en jouant au Carnegie Hall l'ouverture d'Egmont de Beethoven et le concerto en do majeur de Vivaldi, ainsi que des compositions originales qui fusionnent instruments chinois et occidentaux[20].

Chaque annĂ©e, l'orchestre symphonique effectue une tournĂ©e en AmĂ©rique du Nord. En 2013, il s’est produit Ă  la salle de concert du Kennedy Center Ă  Washington, et au Davies Symphony Hall de San Francisco. DĂšs 2016, il se rend en tournĂ©e en Asie, avec notamment des concerts Ă  TaĂŻwan et au Japon.

Lien avec le Falun Gong

Shen Yun a été fondée en 2006 en Amérique du Nord par des pratiquants de Falun Gong[21] - [22]. Aussi, et sans que les spectateurs ne soient nécessairement prévenus[23] - [24], Shen Yun Performing Art est produit par New Tang Dynasty Television[25] et compte sur des médias affiliés au Falun Gong, notamment Epoch Times, pour sa promotion[26]. Reprenant à travers la danse et le chant la vision sur la Chine du Falun Gong[25], chaque spectacle est présenté par l'association locale de Falun Gong[22] et un tableau est réservé à la répression du mouvement. Plus généralement, le mouvement est représenté comme salvateur et s'opposant au communisme et au modernisme[27] - [25] - [28]. Les autorités chinoises dénoncent les représentations dans le cadre de leur politique d'opposition au Falun Gong[25], en mobilisant notamment les ambassades de Chine dans les villes traversées par les troupes pour tenter d'interdire les spectacles[22].

MalgrĂ© une tournĂ©e touchant les cinq continents, Shen Yun ne s’est jamais produit en Chine continentale. Des reprĂ©sentants de Shen Yun soutiennent que l'opposition du gouvernement chinois au spectacle provient des reprĂ©sentations de l’oppression actuelle ayant cours en Chine[29], car un ou deux tableaux parlent notamment de la persĂ©cution du Falun Gong. Les membres de haut rang du Parti communiste chinois ont Ă©galement exprimĂ© leur inquiĂ©tude parce que les troupes artistiques chinoises financĂ©es par l'État ont Ă©tĂ© incapables de rivaliser avec la popularitĂ© de Shen Yun Ă  l'Ă©chelle internationale[30]. Les autoritĂ©s chinoises mobilisent notamment les ambassades et les consulats de Chine dans les villes traversĂ©es par les artistes de la compagnie pour mettre sous pression la direction des thĂ©Ăątres et tenter d'interdire les spectacles[22]. Les diplomates chinois ont Ă©galement envoyĂ© des lettres aux Ă©lus locaux, les exhortant Ă  ne pas assister ou soutenir le spectacle, dĂ©clarant qu'il vise Ă  salir l'image de la Chine[31]. Shen Yun avait programmĂ© de se rendre Ă  Hong Kong en , mais le spectacle a Ă©tĂ© annulĂ© aprĂšs une dĂ©cision controversĂ©e du gouvernement de Hong Kong de refuser des visas d'entrĂ©e Ă  l'Ă©quipe de production de Shen Yun[32].

En France, Shen Yun recourt massivement à des affichages publicitaires dans les transports en commun ou aux abords des routes, tout en refusant les interviews ou contacts avec les médias[23]. Le spectacle utilise également des citations de célébrités pour faire sa publicité. Le journal Libération rapproche ces méthodes de celles du mouvement sectaire de la scientologie[23]. Des prospectus faisant la promotion du Falun Gong sont proposés aux spectateurs des spectacles de la compagnie Shen Yun[33].

Références

  1. NJI, « Le spectacle de Shen Yun au Palais des CongrĂšs de Paris les 12 et 13 avril », Neuilly Journal,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Elise Knutsen, « Shen Yun Performance Brings Out Stars And Awareness », Observer,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) Adriana Rambay FernĂĄndez, « Dancing around the world », Hudson Reporter,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (en) « Fei Tian »,
  5. (en) Susan Hodara, « 5,000 Years of Chinese Music and Dance, in One Night », New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) Elizabeth Schwyzer, « Shen Yun’s Classical Chinese Dance », Santa Barbara Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Micaele Sparacino, « Deities, Dragons, Dancers, and Divas », ConcertoNet.com, (consulté le )
  8. (en) Albert Goodwyn, « Chinese New Year Spectacular », San Francisco Bay Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « Introduction à la danse classique chinoise », Shenyunperformingarts.orgs, (consulté le )
  10. Tibet-info.net, Musique et danses traditionnelles tibétaines, ABC After School Programs.
  11. (en) Paula Citron, « A dazzling show with a clear message », The Globe and Mail: Arts,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) Mary Ellen Hunt, « Chinese New Year Spectacular in S.F », San Francisco Chronicle,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) Maureen Scott, « Shen Yun: 5,000 years of Chinese Culture and Civilization set to Song and Dance and the LAC », goodlifemississauga.com, (consulté le )
  14. (en) Elina Shatkin, « Vina leads Divine Performing Arts' Chinese New Year Spectacular », Los Angeles Times, (consulté le )
  15. (en) Joel Markowitz, « January Pleasures », DC Theatre Scene, (consulté le )
  16. (zh-Hant) Zhao Jingyu, « ć‚łéžçœŸć–„èˆ‡çœŸçŸŽ æć‡äșșéĄžé“ćŸ· ç„žéŸ»è—èĄ“ćœ˜ ć°ćŒ—ćŠ æŒ” », Liberty Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. (en) Robert Baxter, « New Year show, old traditions preserve Chinese culture », Courier Post,‎
  18. (en) Beau Higgins, « Holiday Wonders’ Chinese Meets West Extravaganza », Broadway World,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. (en) « Shen Yun Performing Arts » [archive du ], David H. Koch Theater, (consulté le )
  20. (en) « Shen Yun Symphony Orchestra - Sunday, October 28, 2012 », Carnegie Hall, (consulté le )
  21. (en) E. Assata Wright, « Shen Yun returns », Hudson Reporter,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. (en) Nicholas Hune-Brown, « The traditional Chinese dance troupe China doesn’t want you to see », sur the Guardian, (consultĂ© le ).
  23. François-Xavier Gomez, « «Shen Yun», glamour anticommuniste », Libération, 26 mars 2014.
  24. « Shen Yun : pourquoi la Chine ne veut pas que vous alliez voir ce spectacle », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. (en) Wendy Smith, Globalizing Asian religions : management and marketing, Amsterdam, Netherlands, Amsterdam University Press, , 378 p. (ISBN 978-94-6298-144-7 et 94-6298-144-2, OCLC 1040529642), p. 125-133.
  26. (en) Matthias Gafni, « Behind the blitz: Falun Gong practitioners spend millions on Shen Yun ads. How do they do it? », sur sfchronicle.com, .
  27. (en) « Stepping Into the Uncanny, Unsettling World of Shen Yun », sur The New Yorker, (consulté le ).
  28. (en) Wendy Smith, Globalizing Asian religions : management and marketing, Amsterdam, Netherlands, Amsterdam University Press, , 378 p. (ISBN 978-94-6298-144-7 et 94-6298-144-2, OCLC 1040529642), « Falun Gong in Song and Dance by Benjamin Penny », p. 125-133.
  29. (en) Regina Weinreich, « Beauty and the Beast:Shen Yun at Lincoln Center », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  30. (en) Raymond Li, « State-funded arts troupes fail to shine against Falun Gong rivals abroad », South China Morning Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  31. (en) Reports on International Religious Freedom 2010, U.S. Department of State (lire en ligne)
  32. (en) Agence-France Presse, « Falungong decries HK as democracy row deepens », mysinchew.com, (consulté le )
  33. Shen Yun : le spectacle de danse chinoise est-il la vitrine d’une secte ?, article de Vincent Coquaz dans LibĂ©ration le 17 janvier 2023. Page consultĂ©e le 17 janvier 2023.

Bibliographie

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