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Shawinigate

Shawinigate est le nom donné à un scandale politique survenu dans les années 1990 au Canada : le premier ministre du Canada d'alors, Jean Chrétien, a été accusé d'avoir profité de certaines transactions immobiliÚres et de certaines politiques gouvernementales dans sa ville natale, Shawinigan au Québec[1].

DĂ©roulement

En 1988, avant de devenir premier ministre du Canada, Jean ChrĂ©tien et deux associĂ©s ont achetĂ© un club de golf et un hĂŽtel pour la somme de 625 000 $ CA. En 1993, six mois avant qu'il ne soit nommĂ© premier ministre, Jean ChrĂ©tien et ses associĂ©s dĂ©cident de vendre ces propriĂ©tĂ©s Ă  Yvon Duhaime, un ami de ChrĂ©tien.

Un mois aprĂšs ĂȘtre devenu premier ministre, Jean ChrĂ©tien dĂ©cide de vendre sa participation dans le club de golf Ă  un magnat torontois, Jonas Prince. Cependant, en , Jean ChrĂ©tien dĂ©tenait toujours les actions puisque Price n'avait pas versĂ© le montant demandĂ©. Il a rapportĂ© cette situation au Commissaire fĂ©dĂ©ral Ă  l'Ă©thique du Canada, Howard Wilson.

Pendant la mĂȘme pĂ©riode, le nouveau propriĂ©taire de l'hĂŽtel, Yvon Duhaime, a demandĂ© un prĂȘt de 2 000 000 $ CA Ă  Banque de dĂ©veloppement du Canada (BDC) dans le but d'augmenter la taille de l'hĂŽtel. ChrĂ©tien est personnellement intervenu dans le dossier, appelant et rencontrant le directeur de la banque. MalgrĂ© son intervention, la demande de prĂȘt fut rejetĂ©e.

Au dĂ©but de 1997, Jean ChrĂ©tien a commencĂ© par demander Ă  la banque s'il Ă©tait possible de proposer un plus petit prĂȘt pour augmenter la taille de l'hĂŽtel. Elle a acceptĂ© de prĂȘter 615 000 $ CA Ă  Duhaime et le DĂ©partement des ressources humaines du gouvernement fĂ©dĂ©ral a acceptĂ© d'accorder en plus une subvention de 164 000 $ CA.

Mise en lumiĂšre

Les interventions de Jean Chrétien ont été mises en lumiÚre lentement par le Parti libéral du Canada aprÚs qu'une série d'articles furent publiés dans des journaux, que des parlementaires canadiens de l'opposition questionnÚrent Jean Chrétien à répétition à la Chambre des communes et qu'une poursuite judiciaire fut entamée[2].

En 1999, le commissaire Ă  l'Ă©thique Wilson a jugĂ© que Jean ChrĂ©tien n'avait violĂ© aucune rĂšgle d'Ă©thique, bien qu'il ait admis plus tard qu'il n'Ă©tait pas au courant que ChrĂ©tien Ă©tait intervenu dans le dossier en rencontrant le prĂ©sident de la BDC dans le but de favoriser le prĂȘt de 615 000 CAD.

En , l'ancien prĂ©sident de la BDC, qui avait initialement refusĂ© le prĂȘt Ă  Duhaime, a reçu un jugement favorable Ă  la suite de son congĂ©diement parce qu'il avait suggĂ©rĂ©, en 1999, que la BDC devait reprendre le prĂȘt de 615 000 CAD[3]

Au dĂ©but de , la Cour supĂ©rieure de l'Ontario a ordonnĂ© au quotidien National Post de remettre des documents ayant servi Ă  documenter les allĂ©gations du Shawinigate, affirmant que le besoin de faire appliquer la loi doit ĂȘtre supĂ©rieur Ă  la protection des sources anonymes[4]. Le National Post a dĂ©cidĂ© d'en appeler du jugement Ă  la Cour suprĂȘme du Canada[5].

Notes et références

  1. (en) Personnel de rĂ©daction, « Timeline: Shawinigate/L'Affair Grand-MĂšre », National Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) CBC News Indepth: Jean Chrétien
  3. (en) 'Shawinigate' bank exec wins dismissal suit
  4. (en) http://www.scc-csc.gc.ca/information/cms-sgd/sum-som-eng.asp?32601
  5. La Presse canadienne, « Le National Post en Cour suprĂȘme pour la protection des sources », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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