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Services de la circulation aérienne

Les services de la circulation aérienne, autrement appelés services de la CA ou services ATS (ATS pour Air Traffic Services) désignent l'ensemble des services assurés par un organisme de la circulation aérienne afin de participer à la sécurité des vols. Ils sont au nombre de trois :

  • le service de contrĂ´le,
  • le service d'information de vol,
  • le service d'alerte.
tour de contrôle des services de la circulation aérienne faisant atterrir l’Airbus A380

Service du contrôle de la navigation aérienne

Le service du contrôle de la navigation aérienne, ou du trafic aérien, parfois abrégé ATC (pour Air Traffic Control) a pour objectif de renforcer la sécurité du trafic aérien.

Buts

Le service du contrôle de la circulation aérienne est instauré dans le but de :

  • EmpĂŞcher les collisions entre aĂ©ronefs.
  • EmpĂŞcher les collisions entre aĂ©ronefs sur l'aire de manĹ“uvre et les obstacles se trouvant sur cette aire.
  • AccĂ©lĂ©rer et ordonner la circulation aĂ©rienne.

Bénéficiaires

Les vols bénéficiant du service de contrôle sont les suivants.

Fonctionnement du service de contrĂ´le

Afin d’assurer le service du contrôle de la circulation aérienne, un organisme du contrôle de la circulation aérienne doit :

  • Recevoir des renseignements au sujet des mouvements prĂ©vus de chaque aĂ©ronef et des modifications qui leur sont apportĂ©es et connaĂ®tre en permanence la progression effective de chaque aĂ©ronef ;
  • DĂ©terminer, d’après les renseignements reçus, les positions relatives des aĂ©ronefs signalĂ©s ;
  • DĂ©livrer des clairances et des renseignements afin de prĂ©venir les abordages entre les aĂ©ronefs placĂ©s sous son contrĂ´le et d’accĂ©lĂ©rer et ordonner la circulation aĂ©rienne ;
  • Se mettre d’accord avec les autres organismes de la circulation aĂ©rienne :
    • Chaque fois qu’un aĂ©ronef risquerait sans cela d’entraver la circulation aĂ©rienne placĂ©e sous le contrĂ´le de ces autres organismes ;
    • Avant de transfĂ©rer Ă  ces autres organismes le contrĂ´le d’un aĂ©ronef.

Moyens

Pour assurer le service du contrôle de la circulation aérienne, un contrôleur aérien dispose de deux moyens principaux :

Le moyen utilisé pour prévenir les abordages pour un aéronef donné dépend du régime de vol de l'aéronef et de la classe de l'espace aérien dans lequel il évolue.

Service d'information de vol

Buts

Le but du service d'information de vol est de fournir aux aéronefs tous les avis et renseignements utiles à l’exécution sûre et efficace des vols.

Bénéficiaires

Le service d’information de vol doit être assuré au bénéfice de tous les aéronefs auxquels les renseignements correspondants pourraient être utiles et :

  • Auxquels est assurĂ© le service du contrĂ´le de la circulation aĂ©rienne
  • Dont la prĂ©sence est connue par ailleurs.

Renseignements fournis

Les renseignements suivants relèvent du service d’information de vol :

  • Renseignements SIGMET
  • Renseignements concernant toute activitĂ© volcanique prĂ©-Ă©ruptive, toute Ă©ruption volcanique et la prĂ©sence de cendres volcaniques
  • Renseignements sur les modifications de l’état de fonctionnement des aides Ă  la navigation
  • Renseignements sur les modifications concernant la nature des services de la circulation aĂ©rienne et les conditions dans lesquelles ils sont assurĂ©s
  • Renseignements sur l’activitĂ© des zones dangereuses et rĂ©glementĂ©es
  • Renseignements sur les modifications de l’état des aĂ©rodromes et notamment de l’état de fonctionnement des installations, des aides Ă  l’atterrissage et des services connexes, de l’état de l’aire de manĹ“uvre quand ses caractĂ©ristiques sont modifiĂ©es en particulier par la prĂ©sence de neige, de verglas ou d’une Ă©paisseur significative d’eau
  • Renseignements sur la prĂ©sence d’oiseaux sur un aĂ©rodrome et au voisinage de celui-ci
  • Renseignements sur les conditions mĂ©tĂ©orologiques observĂ©es ou prĂ©vues aux aĂ©rodromes de dĂ©part, de destination et de dĂ©gagement
  • Renseignements sur les conditions mĂ©tĂ©orologiques sur le parcours lorsqu’elles peuvent influer sur la poursuite du vol et notamment sur la prĂ©sence d’orage, de conditions de fort givrage, ainsi que pour les vols VFR sur l’existence de conditions mĂ©tĂ©orologiques qui risquent de compromettre la poursuite du vol
  • Renseignements sur la position de l’aĂ©ronef et la route suivie ou sur les Ă©carts par rapport Ă  la route ou Ă  la trajectoire prĂ©vue
  • Renseignements sur la prĂ©sence d’un aĂ©ronef connu et sur sa position relative lorsque le service de la circulation aĂ©rienne estime que cette information peut aider les pilotes Ă  prĂ©venir un abordage
  • Suggestion de manĹ“uvre pour rejoindre un point ou une trajectoire ou pour aider Ă  la prĂ©vention d’un abordage
  • Tous autres renseignements disponibles lorsqu’ils sont susceptibles d’influer sur la bonne conduite du vol et en particulier sur sa sĂ©curitĂ©

Parmi les renseignements ci-dessus utiles pour l’utilisation d’un aérodrome, certains renseignements sont dénommés « paramètres ». Ce sont les suivants :

  • piste en service ;
  • Direction et force du vent, et variations significatives ;
  • VisibilitĂ© horizontale ;
  • QuantitĂ© de nuages bas et hauteur de leur base ;
  • TempĂ©rature au sol et point de rosĂ©e ;
  • Calage altimĂ©trique requis pour lire au point le plus Ă©levĂ© de l’aire d’atterrissage, une altitude Ă©gale Ă  l’altitude topographique de l’aĂ©rodrome (QNH) ;
  • Pression atmosphĂ©rique Ă  l’altitude topographique de l’aĂ©rodrome ou au seuil de piste (QFE) ;
  • Niveau de transition.

Service d'alerte

But

Le but du service d'alerte est d’alerter les organismes appropriés lorsque des aéronefs ont besoin de l’aide des organismes de recherche et de sauvetage, et de prêter à ces organismes le concours nécessaire.

Bénéficiaires

Le service d’alerte est assuré :

  • Ă  tout aĂ©ronef en vol contrĂ´lĂ© ;
  • Ă  tout autre aĂ©ronef ayant communiquĂ© un plan de vol ;
  • Ă  tout aĂ©ronef n’ayant pas communiquĂ© de plan de vol, lorsqu’un organisme de la circulation aĂ©rienne estime qu’il possède suffisamment d’élĂ©ments lui permettant de douter de la sĂ©curitĂ© de l’aĂ©ronef ou de ses occupants ;
  • Ă  tout aĂ©ronef que l’on sait ou croit ĂŞtre l’objet d’une intervention illicite.

Phases d'urgence

Pour simplifier la coordination entre les organismes en cas d'alerte, des phases ont été définies, ainsi que les cas où elles doivent être déclenchées. Chaque phase correspond à un déclenchement de moyens.

Phase d’incertitude (INCERFA)

L'INCERFA est une phase de recherche. Les organismes de recherche téléphonent aux organismes de la circulation aérienne ayant pu être en contact avec l'aéronef, afin de limiter la zone ou l'aéronef aurait pu avoir un problème. Ils téléphonent ensuite aux gendarmeries locales pour vérifier que personne n'a vu un avion s'écraser. À ce stade, la recherche est uniquement téléphonique, aucun moyen n'est déployé.

Une INCERFA est déclenchée lorsque :

  • aucune communication n’a Ă©tĂ© reçue d’un aĂ©ronef, après un certain dĂ©lai (30 minutes en France) qui suit l’heure Ă  laquelle une communication aurait dĂ» ĂŞtre reçue ou l’heure Ă  laquelle a Ă©tĂ© effectuĂ©e la première tentative infructueuse de communication avec cet aĂ©ronef, si cette dernière heure est antĂ©rieure Ă  la première ;
  • un aĂ©ronef n’arrive pas, après un certain dĂ©lai (30 minutes en France) qui suit la dernière heure d’arrivĂ©e prĂ©vue notifiĂ©e aux organismes de la circulation aĂ©rienne ou la dernière heure d’arrivĂ©e calculĂ©e par ces organismes si cette dernière heure est postĂ©rieure Ă  la première, Ă  moins qu’il n’existe aucun doute quant Ă  la sĂ©curitĂ© de l’aĂ©ronef et de ses occupants.

Phase d’alerte (ALERFA)

Une ALERFA est déclenchée lorsque :

  • après la phase d’incertitude, les tentatives pour entrer en communication avec l’aĂ©ronef ou les demandes de renseignements Ă  d’autres sources appropriĂ©es n’ont apportĂ© aucune information sur l’aĂ©ronef
  • un aĂ©ronef qui a reçu l’autorisation d’atterrir n’atterrit pas dans les cinq minutes qui suivent l’heure prĂ©vue d’atterrissage et qu’il n’a pas Ă©tĂ© Ă©tabli de nouvelle communication avec l’aĂ©ronef
  • les renseignements reçus indiquent que le fonctionnement de l’aĂ©ronef est compromis, sans que, toutefois, l’éventualitĂ© d’un atterrissage forcĂ© soit probable, Ă  moins que des indices concluants apaisent toute apprĂ©hension quant Ă  la sĂ©curitĂ© de l’aĂ©ronef et de ses occupants
  • l’on sait ou que l’on croit qu’un aĂ©ronef est l’objet d’une intervention illicite.

Phase de détresse (DETRESFA)

Une DETRESFA est lancée lorsque :

  • après la phase d’alerte, l’échec de nouvelles tentatives pour entrer en communication avec l’aĂ©ronef et de nouvelles demandes de renseignements plus largement diffusĂ©es indiquent que l’aĂ©ronef est probablement en dĂ©tresse ; ou
  • l’on estime que l’aĂ©ronef doit avoir Ă©puisĂ© son combustible ou que la quantitĂ© qui lui reste est insuffisante pour lui permettre de se poser en lieu sĂ»r
  • les renseignements reçus indiquent que le fonctionnement de l’aĂ©ronef est compromis au point qu’un atterrissage forcĂ© est probable
  • l’on a Ă©tĂ© informĂ© ou qu’il est Ă  peu près certain que l’aĂ©ronef a effectuĂ© un atterrissage forcĂ© ou est sur le point de le faire, Ă  moins qu’il ne soit Ă  peu près certain que l’aĂ©ronef et ses occupants ne sont pas menacĂ©s d’un danger grave et imminent et n’ont pas besoin d’une aide immĂ©diate.

Délais de déclenchement maximums

  • Signal de dĂ©tresse : MAYDAY - SOS - Transpondeur 7700 : DETRESFA dans les 5 minutes
  • Signal d'urgence : PAN-PAN - Balise de dĂ©tresse : ALERFA dans les 5 minutes, DETRESFA selon les circonstances
  • Intervention illicite - Transpondeur 7500 : ALERFA dans les 5 minutes, DETRESFA selon les circonstances
  • Perte de contact radio (si obligatoire) et radar : ALERFA dans les 5 minutes, DETRESFA dans les 10 minutes
  • Perte de contact radio en approche et dans la circulation de l'aĂ©rodrome : ALERFA dans les 5 minutes, DETRESFA dans les 10 minutes
  • Absence de contact radio en sortie de circulation d'aĂ©rodrome : INCERFA dans les 10 minutes, ALERFA dans les 20 minutes, DETRESFA dans les 30 minutes.
  • Perte de contact radio d'un vol contrĂ´lĂ© : INCERFA dans les 10 minutes, ALERFA dans les 20 minutes, DETRESFA dans les 30 minutes.
  • Retard Ă  l'arrivĂ©e d'un aĂ©ronef avec plan de vol : INCERFA dans les 30 minutes, ALERFA dans les 60 minutes, DETRESFA dans les 90 minutes.
  • Absence de contact radio si obligatoire pour un aĂ©ronef avec plan de vol : INCERFA dans les 30 minutes, ALERFA dans les 60 minutes, DETRESFA dans les 90 minutes.
  • Pour un aĂ©ronef non contrĂ´lĂ© sans plan de vol, les phases sont dĂ©clenchĂ©es selon les circonstances.

Ce tableau n'est pas exhaustif, il fixe des limites pour les phases dans les cas classiques, et sert de guide pour déclencher des phases dans des cas non classiques. Bien entendu, les phases ne sont pas déclenchées, et les phases existantes sont annulées, s’il s'avère que l'aéronef est en sécurité.

Financement des services

Lié au budget annexe de l'aviation civile, le financement des services de la circulation aérienne en Europe - comprenant les frais généraux, la formation, les études, les essais, ainsi que la recherche et le développement consacrés aux services rendus - est assuré par deux types de redevances[1] :

  • redevances de route : elles rĂ©munèrent l'usage des installations et services mis en Ĺ“uvre par chaque État-membre d'Eurocontrol au-dessus de son territoire et dans son voisinage pour les services de circulation aĂ©rienne en route. Chaque vol accompli est caractĂ©risĂ© par un certain nombre d'unitĂ©s de service (UDS) correspondant aux prestations de service de la circulation aĂ©rienne fournies Ă  un avion de 50 tonnes sur une distance de 100 km auxquelles s'appliquent des taux unitaires variables selon les États. Il y a une volontĂ© d'harmonisation de ces taux Ă  l'Ă©chelle europĂ©enne qui devrait se concrĂ©tiser avec la mise en place des blocs d'espace aĂ©rien fonctionnels (FAB). La redevance est gĂ©rĂ©e par Eurocontrol qui en assure le recouvrement et verse Ă  chacun des États survolĂ©s la part de redevance qui lui revient.
  • redevances pour services terminaux : elles rĂ©munèrent les services rendus par chacun des États pour les services de la circulation aĂ©rienne Ă  l'arrivĂ©e et au dĂ©part des aĂ©rodromes. En France la redevance des services de contrĂ´le terminaux de la circulation aĂ©rienne (RSCTA) est perçue pour les aĂ©rodromes dont l'activitĂ© dĂ©passe un certain seuil. Les unitĂ©s de service de la RSCTA sont calculĂ©es Ă  partir de la masse moyenne au dĂ©collage des aĂ©ronefs. En France, la RSCTA est collectĂ©e pour 61 aĂ©rodromes contrĂ´lĂ©s[2]. A titre d'exemple, la DGAC a perçu en 2008 1068 millions d'euros de redevance de route pour 1249 millions budgĂ©tĂ©s en dĂ©penses pour le contrĂ´le aĂ©rien.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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