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Sergio Storel

Sergio Storel, né le à Domegge di Cadore en Vénétie et mort le à Paris[1] - [2], est un peintre, poÚte et sculpteur italien.

Sergio Storel
Sergio Storel a Trevise
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités

Biographie

Son pĂšre, Giuseppe Ă©tait technicien spĂ©cialisĂ© en mĂ©canique d’avion de chasse. Il a fait partie de l’équipe de Francesco Baracca, pilote et hĂ©ros de la PremiĂšre Guerre (l'emblĂšme de Ferrari est d'ailleurs inspirĂ© du cĂ©lĂšbre cheval cabrĂ© dessinĂ© sur le fuselage de l’avion de Francesco Baracca). La famille de sa mĂšre Ă©tait connue dans le milieu artistique. Elle lui a fait partager sa passion de la musique et de la nature. Mais ce sont surtout ses grands-parents maternels qui l'incitĂšrent Ă  s'engager dans une vocation artistique.

Jusqu'Ă  l'Ăąge de cinq ans, Sergio Storel vit Ă  Zurich, oĂč naĂźt sa sƓur Anna en 1930. La famille s'installe ensuite en Italie pour rĂ©sider Ă  TrĂ©vise, Mestre puis Villorba. En 1935 naĂźt sa seconde sƓur Raffaella puis son frĂšre Alessio en 1940. Sergio Storel a Ă©tĂ© un “Ballila”, une expĂ©rience traumatisante pour lui.

Il retourne à Zurich pour suivre une formation dispensée par une académie privée de dessin de 1946 à 1947.

Son nom d'artiste date de cette Ă©poque. Sergio Storel explique l'origine de cette appellation. “ Me voyant peindre en pleine nature par tous les temps, avec une chaise en guise de chevalet, les gens et mes proches me donnĂšrent des surnoms “Stornello”, “Storello” pour rappeler un oiseau un peu Ă©trange dĂ©crivant des arabesques dans le ciel, un “stornel” en dialecte vĂ©nitien. SpontanĂ©ment, j’ai signĂ© “STOREL” par dĂ©fi Ă  leur moquerie”.

En poĂ©sie, il est sĂ©lectionnĂ© et publiĂ© en 1952 et 1953 au Concours National de PoĂ©sie “Cittadella”. Il a remportĂ© Ă  Milan un prix pour ses dessins illustrant l’Ɠuvre de Garcia Lorca.

De 1954 à 1956, il expose ses peintures à Trévise. Cette exposition lui permet de présenter ses premiÚres sculptures en fer et en ciment. Il s'installe à Paris en 1958 et crée ses premiers masques et grands Torses en métal. Il rencontre Jeanne et André Matossian qui seront des amis et des collectionneurs fidÚles

La galerie Knoedler, de 1961 Ă  1972, prĂ©sente les Ɠuvres de Storel avec celles de Braque, Chagall, Picasso, Poliakoff et Soulages.

Son thÚme de Nucleus (abstraction géométrique) est développé à partir de 1972-1978.

En 1991, il expose ses peintures et ses sculptures à la Galleria d'arte de Bergame. L'exposition « L'art est mon oxygÚne » au musée d'Art moderne d'Ostende (hommage à Jeanne Matossian) est présentée en 1999.

Il crée la Fondation Jeanne Matossian en 2002 et le musée d'Ostende inaugure un espace consacré à sa collection.

En 2006 et 2007, une rétrospective Storel est organisée au Museum Constant Permeke, à Jabbeke en Belgique.

En 2011, le musĂ©e des Beaux Arts de Chartres prĂ©sente ses Ɠuvres.

Un thĂšme artistique central: la reprĂ©sentation du torse masculin

Chez Storel, le torse en voit de toutes les formes (hiĂ©ratique, puissant, longiligne, ou tranchant avec des arĂȘtes coupantes).

Le torse « a toujours été un grand mùt de mon art sculptural. Il est devenu un sujet central comme un mythe, comme un tronc d'arbre dans le destin. Je lui ai dédié plusieurs moments. » a précisé Sergio Storel.

Storel a créé plus de 140 sculptures autour du torse, dans des styles variés (de la figuration à l'abstraction), à des époques différentes, avec plusieurs matériaux (fer forgé, martelé ou nickelé ; en acier Corten, en cuivre, en aluminium).

Des dessins au fusain, au pastel ou Ă  l'encre de Chine rĂ©alisĂ©s avec la main gauche (l'artiste est ambidextre) complĂštent cette production sculpturale. Hachures, aplats, couleurs adjacentes contrastĂ©es donnent forme aux masses des volumes, aux lignes de force et Ă  la matĂ©rialitĂ© des surfaces. Le blanc souligne le motif au mĂȘme titre que le vide en sculpture rĂ©vĂšle le plein. Ces dessins crĂ©Ă©s ne doivent pas ĂȘtre envisagĂ©s comme des croquis pour l'Ă©laboration d'une sculpture prĂ©cise. Ils sont plutĂŽt un stock d'idĂ©es et de formes qui pourront contribuer Ă  la crĂ©ation d'une sculpture.

Cette obsession du torse dans la production artistique est loin d'ĂȘtre unique : du Torse du BelvĂ©dĂšre de Rome, aux corps puissants de Rodin ou les Ɠuvres antiques dans les musĂ©es d'archĂ©ologie.

L'artiste associe souvent le torse au tronc d'un arbre car comme le végétal il possÚde les forces vitales, il monopolise les énergies et les déploie pour investir l'espace.

La gamme étendue de ses sculptures permet de traduire la variété des émotions humaines. Ses torses au style figuratif dont les formes ont été créées au feu du chalumeau soulignent leur force et leur puissance.

La violence peut ĂȘtre suggĂ©rĂ©e par la vision des soudures ou d'une surface bosselĂ©e signalant les blessures ou les cicatrices existentielles. « J'ai rĂ©alisĂ© des Torses dont la surface du dos, forgĂ©e, martelĂ©e, soudĂ©e, met en relief l'expression humaine."

Le torse est aussi envisagé comme le symbole du poids de l'existence que l'on porte sur les épaules, "un arbre fouetté par le sort, accablé par le temps qui opprime le dos et l'ùme. »

Ce torse, seul, sans tĂȘte, sans jambe, reflĂšte aussi un sentiment de solitude, un retour sur soi ou la difficultĂ© de communiquer avec l'autre.


Si ses torses arborent puissance et virilitĂ©, ils peuvent aussi dĂ©ployer plus de douceur obtenue par des surfaces lisses comme les Torses-Surface oĂč une suggestion de volume qui remplace la masse invite l'observateur Ă  recomposer mentalement. Dans ces Ɠuvres minimalistes, le torse semble ĂȘtre juste une peau de mĂ©tal souvent en aluminium. « La surface modelĂ©e peut suffire Ă  donner la sensation du volume . L'expression est donnĂ©e par la lumiĂšre qui effleure comme une caresse le modelage de la matiĂšre. »

L'Ă©poque des Nucleus dans les annĂ©es 70 est une pĂ©riode charniĂšre dans son parcours artistique. Elle est l'opportunitĂ© d'une rĂ©flexion sur la structure, la construction physique et mentale de l’Ɠuvre. Ces crĂ©ations abstraites sont issues de l'idĂ©e que « la nature nous montre la progression vers l'extĂ©rieur de forces issues d'un noyau interne. » Ses sculptures reprĂ©sentent alors des formes concentriques, prises dans un mouvement circulaire.

Progressivement, les Torses deviennent des motifs de plus en plus architecturés comme le "Portiere" en fer nickelé de 1971 ou l'"Homme Nucleus" créé en 1977.

La sculpture "Bi-face, forme et couleur" crĂ©Ă©e en 2002 rĂ©sume en une Ɠuvre les caractĂ©ristiques artistiques : la puissance d'une figure qui s'impose Ă  partir de diffĂ©rentes parties assemblĂ©es ou soudĂ©es. L’Ɠuvre dĂ©gage une verticalitĂ© rompue par une diagonale, revisitant le contrapposto de la statuaire antique[3].

Ces sculptures incarnent l'immobilisme en marche.

Notes et références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décÚs », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. (it) « È morto Sergio Storel poeta della materia - la tribuna di Treviso », sur Archivio - la tribuna di Treviso (consulté le )
  3. Magazine Connaissance des Arts - Mars 2015

Liens externes


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