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Serebryanka (navire)

Le Serebryanka est un navire russe construit en 1974, apte Ă  circuler dans l'Arctique et spĂ©cialisĂ© dans le transport maritime de combustible nuclĂ©aire et de dĂ©chets radioactifs[1], y compris liquides (capacitĂ© de citerne : 1 000 m3[2]. Son port d'attache est Mourmansk et il bat pavillon russe aprĂšs avoir naviguĂ© sous le pavillon de l'Union soviĂ©tique (jusqu'en 1992).

On distingue à gauche la proue du Serebryanka prÚs de trois brise-glaces russes à propulsion nucléaire qui sont (de gauche à droite) : le Sovetskiy Soyuz (rouge), le Rossiya (rouge) et le Vaygach (blanc).

Immatriculations

  • IMO : 8929513
  • MMSI : 273133300
  • Call Sign : UCJK

Caractéristiques

  • Poids max : 2 925 t
  • Poids Ă  vide : 1 625 t
  • Dimensions : longueur : 102 m, largeur : 15,03 m
  • Motorisation : deux arbres d'hĂ©lice (hĂ©lices Ă  4 pales)

Il est équipé d'un systÚme d'identification automatique.

Risques et sécurité

Ce type de navire est confrontĂ© aux risques maritimes classiques, qui sont pour certains exacerbĂ©s par les conditions de grand froid qui peuvent sĂ©vir en Arctique. À ces risques s'ajoutent ceux liĂ©s Ă  la nature radioactive des produits transportĂ©s, et Ă  un Ă©ventuel besoin de refroidissement[2]. Comme pour les navires et sous-marins Ă  propulsion nuclĂ©aires de la flotte du Nord et comme les brise-glace russes (dont certains ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis hors service et sont Ă  divers stades de dĂ©classement/dĂ©mantĂšlement), des prĂ©cautions particuliĂšres sont nĂ©cessaires, tant pour la gestion courante du navire (en mer ou au port), qu'en cas d'accident ou lors du dĂ©classement en fin de vie[2].

Utilité

Usages civils

Pour ce qui concerne ses utilisations civiles, ce navire est un navire de service, prĂ©vu pour assister la flotte de brise-glace nuclĂ©aires de Russie (de la compagnie de navigation de Mourmansk. Il a ainsi pu assister les brise-glace Arktika, Rossiya, Sovetskiy Soyus, Yamal, Taymyr, Vaigatch, ou le LĂ©nine (brise-glace) et le Sibir aujourd'hui tous les deux dĂ©classĂ©s et vidĂ©s de leur combustible nuclĂ©aire), ou encore le cargo / navire porte-conteneurs (Sevmorput), navire tous affectĂ©s Ă  l’atelier technique de rĂ©paration d’Atomflot (ĐŃ‚ĐŸĐŒŃ„Đ»ĐŸŃ‚), prĂšs de Mourmansk)[3] ou le nouveau brise-glace 50 Let Pobedy du chantier naval Baltiysky de Saint-PĂ©tersbourg. Le Serebryanka peut ravitailler des navires Ă  propulsion nuclĂ©aire en combustible nuclĂ©aire, et il est Ă©quipĂ© pour stocker et transporter du combustible irradiĂ© et/ou des dĂ©chets radioactifs. Il peut aussi contribuer Ă  des rĂ©parations.

Jusque dans les annĂ©es 1980, de nombreux pays ont immergĂ© en mer une partie de leurs dĂ©chets radioactifs. Selon une Ă©tude publiĂ©e par Green Cross Russia[4] en 2004, le Serebryanka a Ă©tĂ© utilisĂ© jusqu’en 1986 (avec deux autres navires, le « Lepse » et le « Volodarsky ») pour immerger une grande quantitĂ© de dĂ©chets radioactifs solides ou liquides en Mer de Barents et en Mer de Kara, avant l’interdiction de ce procĂ©dĂ© en 1985. La pĂ©ninsule de la rĂ©gion de Mourmansk/Arkhangelsk en produit beaucoup, en raison de sa flotte de brise-glace nuclĂ©aires notamment : « jusqu’à un millier de mĂštres cubes solides et 5 000 m3 de dĂ©chets radioactifs liquides produits annuellement », selon Kuznetsov et al., pour les seules rĂ©gions de Mourmansk et d’Arkhangelsk.

Usages militaires

Ses usages militaires ne sont pas communiqués, mais on sait que :

  • en 2018, ce navire a Ă©tĂ© utilisĂ© pour rĂ©cupĂ©rer une unitĂ© de propulsion nuclĂ©aire perdue aprĂšs un essai Ă©chouĂ© de missile de croisiĂšre Ă  propulsion nuclĂ©aire, au large de la Nouvelle-Zemble (archipel de Novaya Zemlya) en Mer de Barents[4] ;
  • en 2019, il a Ă©tĂ© citĂ© (en aout) comme prĂ©sent en mer Blanche, Ă  proximitĂ© de l'accident nuclĂ©aire russe du 8 aoĂ»t 2019 ; Jeffrey Lewis (en), expert sur les questions de contrĂŽle des armements Ă  l’Institut d’études internationales Middlebury Institute of International Studies at Monterey (en) (Middlebury College, Ă  Monterey) a supposĂ© que cette prĂ©sence pouvait indiquer que l'engin qui a explosĂ© prĂ©sentait une composante inhabituelle[5] (caractĂšre inhabituel qui sera ensuite confirmĂ© par des sources officielles reconnaissant l'implication de radio-isotopes dans le systĂšme de motorisation de l'engin). Cette coĂŻncidence a fait penser Ă  Lewis que l'essai pouvait concerner des tests sur un « missile de croisiĂšre Ă  propulsion nuclĂ©aire »[6]. Lewis, relayĂ© par CNN et d’autres, suggĂšre que plutĂŽt qu'un engin Ă  propergol liquide, l'accident a pu survenir sur un missile Burevestnik (aussi dĂ©nommmĂ© « SSC-X-9 Skyfall » par l’OTAN)[7]. Huit jours aprĂšs l'accident (15-), selon sa balise qui peut ĂȘtre suivie en temps rĂ©el sur le site Marinetraffic.com, le Serebryanka Ă©tait Ă  quai son port d’attache, un peu au nord de Mourmansk[1].

Notes et références

  1. Serebryanka, sur Marine Traffic
  2. Serebryanka is a tanker used for storage of liquid waste. It has a capacity of 1000 m3, dans Ølgaard P. (2001), The Potential Risks from Russian Nuclear Ships, ref:NKS-57 (ISBN 87-7893-112-6) ; Pitney Bowes Management Services Denmark A/S, 2002.
  3. Tableau 4.1., dans Ølgaard P. (2001), The Potential Risks from Russian Nuclear Ships, ref:NKS-57 (ISBN 87-7893-112-6) ; Pitney Bowes Management Services Denmark A/S, 2002.
  4. Kuznetsov, V. M., Yablokov, A. V., Kolton, I. B., Simonov, E. J., Desyatov, V. M., Forofontov, I. V. et Nikitin, A. K (2004), Floating nuclear power plants in Russia: A threat to the arctic, World Oceans and non-proliferation treaty [PDF], Moscou (traduction et révision en anglais de l'original qui était en russe), Agenstwo Rakurs Production, p. 72
  5. Image satellite du 8 aout, commentée par Lewis, sur Twitter
  6. What We Know About Russia’s Mysterious Rocket Explosion So Far, 13 aout 2019
  7. Nathan Hodge, A deadly mishap in Russia's Far North, and a nuclear mystery lingers ; Scientists killed employed by state atomic corp, CNN, 12 aout 2019

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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