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Seigneurie Saint-Armand

La seigneurie Saint-Armand ou seigneurie de Saint-Armand est une ancienne seigneurie de Nouvelle-France située dans les environs de Saint-Armand et Frelighsburg dans Brome-Missisquoi au Québec (Canada), ainsi que dans le nord de l'actuel comté de Franklin au Vermont (États-Unis).

Seigneurie Saint-Armand
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Drapeau des États-Unis États-Unis
Région/Province Drapeau du Québec Québec
Vermont
Subdivisions Brome-Missisquoi
Statut Seigneurie
Date de fondation 23 septembre 1748
Date de disparition 1854
Concessionnaire Godefroi d'Estrades
Géographie
Coordonnées 45° 03′ 00″ N, 72° 53′ 00″ O

Elle est d'abord concédée à Paul-Louis Dazemard de Lusignan et René Legardeur de Beauvais qui échouent à leurs devoirs de seigneurs. Après un retour dans le domaine royal, Saint-Armand est concédée de nouveau en 1748 à Nicolas-René Levasseur, qui quitte la Nouvelle-France à l'issue de la conquête de Montréal. Le titre seigneurial est ensuite transigé à quelques reprises avant d'être acquis par Thomas Dunn en 1788.

Convoitée par les provinces de New York et du New Hampshire, la seigneurie est finalement amputée des deux tiers de sa superficie le lorsqu'est signé le traité de Paris, qui fixe la frontière entre les États-Unis et la province de Québec au 45e parallèle.

Géographie

Selon A. E. B. Courchesne[1].

Évolution des limites

La seigneurie est d'abord concédée en deux parties, puis agrandie. Elle est par la suite réunie au domaine du Roi et concédée de nouveau après que le titre eût été rectifié. Elle change de forme au terme de la sécession des États-Unis.

La première concession, large d'une lieue en front de la baie Missisquoi et de trois de profondeur, est bornée par la seigneurie de Noyan à partir de l'embouchure de la rivière au Brochet. La seconde concession, aussi profonde de trois lieues, mesure deux lieues en front sur la baie Missisquoi, jusqu'à l'embouchure de la rivière de la Roche. Une troisième concession réunissant les deux première est agrandie pour y inclure le territoire riverain de la baie, de l'embouchure de la rivière de la Roche jusqu'au delta de la rivière Missisquoi[2].

Lors de la reconcession, les limites sont légèrement changées afin de projeter les mesures de front et d'inclure une partie du tracé de la rivière Missisquoi[2] - [3].

L'indépendance des États-Unis et la fixation de la frontière avec le Bas-Canada au 45 e parallèle ampute la seigneurie de ses deux tiers. Une concession est octroyée en compensation[4].

Histoire

Ère précolombienne

Des fouilles archéologiques révèlent des traces millénaires de l'occupation de la région et de la fréquentation du lac Champlain et de la rivière Missisquoi par différents peuples autochtones, soit de 5 000 Ã  3 000 ans AA. D'autres fouilles attestent de l'occupation régulière des abords des rivières au Brochet et Missisquoi et de leurs embouchures au début du XVe siècle par des Iroquoiens[5].

À la visite de Samuel de Champlain en 1609, la rive est du lac Champlain constitue alors la zone tampon entre les territoires mohawks et abénaquis[6]. L'occupation des environs du lieu par les Abénaquis est notée dès le xviie siècle. Pour certains auteurs, les tribus de ce peuple autochtone sont alors repoussés vers des territoires inoccupés au nord de leur territoire traditionnel par la colonisation de la Nouvelle-Angleterre[7] - [8], alors que d'autres affirment que c'est plutôt la paix d'Utrecht qui les a repoussés de la vallée du Saint-Laurent entre autres vers le lac Champlain, au sud[9].

Un établissement abénaquis est noté au xviiie siècle dans les environs de Swanton[9].

Régime français

Dans les années 1730, l'établissement du fort Saint-Frédéric ouvre un nouveau territoire à la colonisation, soit les abords du lac Champlain. Pour sortir le fort de son isolement, on concède d'abord le à Paul-Louis Dazemard de Lusignan, officier militaire une première seigneurie au nord-est du lac, puis le à René Legardeur de Beauvais, haut-fonctionnaire, à l'est du lac, de la rivière de la Roche jusqu'au delta de la rivière Missisquoi. Le découpage tient compte des titres de propriété et revendications territoriales des Abénaquis, qui occupent alors l'embouchure de la Missisquoi. Les seigneurs voient leurs concessions rapidement révoquées, trop occupés par leur charges publiques pour s'occuper de colonisation et davantage intéressés par l'exploitation forestière que l'agriculture[9].

Les seigneuries sont réunies au domaine du Roi en 1741[10], puis concédées de nouveau le . La seigneurie Saint-Armand est octroyée à René-Nicolas Levasseur, constructeur naval, intéressé par les ressources forestières de la région[9] - [11] . Un moulin à scie est érigé sur la rivière Missisquoi, près d'un établissement abénaquis. Un village est constitué et une église est construite, mais le moulin est détruit par une attaque britannique, mettant fin au projet de colonie forestière[12].

Ne laissant derrière lui que les ruines d'un moulin sur la rivière Missisquoi[9], Levasseur retourne en France après la Conquête de 1759-1760[10].

Notes et références

  1. « Carte des seigneuries de la province de Québec / A. E. B. Courchesne. - Février 1923 »
  2. Montgomery 1950, p. 11.
  3. Roland-Michel Barrin, Marquis de la Galissonière, Acte de concession, Québec, , 3 p. (lire en ligne)
  4. « Biographie – DUNN, THOMAS – Volume V (1801-1820) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  5. Morazain 2014, p. 15.
  6. Morazain 2014, p. 15-16.
  7. Montgomery 1950, p. 5.
  8. Morazain 2014, p. 16.
  9. Charland 1961.
  10. Bullett 2007, p. 17.
  11. Bullett 2007, p. 18.
  12. Montgomery 1950, p. 13.

    Annexes

    Bibliographie

    • Francis Bullett, Formation et développement d'une élite locale : le cas de Saint-Armand, de 1784 à 1831, Montréal, Université de Montréal, , 139 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • Thomas Charland, « Un village d’Abénakis sur la rivière Missisquoi », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 15, no 3,‎ , p. 319–332 (ISSN 0035-2357 et 1492-1383, DOI 10.7202/302132ar, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • (en) George H. Montgomery, Missisquoi Bay (Philipsburg, Que.), Granby, Granby Printing and Publishing Co. Ltd., , 134 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • Jeanne Morazain, « Sutton, terre des Abénakis », Histoire Québec, vol. 19, no 3,‎ , p. 15–19 (ISSN 1201-4710 et 1923-2101, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • (en) Bruce Dudley Walker, The County of Missisquoi in the Eastern Townships of the Province of Quebec (1770's - 1867) (mémoire de maîtrise en histoire), Montréal, Université McGill, , 250 p. (lire en ligne)

    Articles connexes

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