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Schistosoma haematobium

Schistosoma haematobium est un ver plat parasite, appartenant Ă  l’embranchement des Plathelminthes (vers plats non segmentĂ©s), Ă  la classe des TrĂ©matodes (appareil digestif avec cæcum), Ă  l’ordre des Strigeatida (ventouses ventrale et buccale), Ă  la famille des SchistosomatidĂ©s (cercaires libres) et enfin au genre Schistosoma, car l’hĂ´te dĂ©finitif est un mammifère. Schistosoma haematobium est un petit schistosome dont les femelles pondent leurs Ĺ“ufs dans les capillaires du plexus veineux pĂ©ri-vĂ©sical dĂ©terminant la bilharziose vĂ©sicale, qui est dĂ©crit comme facteur de risque d'adĂ©nocarcinome de la vessie. 112 millions de personnes seraient infectĂ©es par ce ver hĂ©matophage Ă  travers le monde, dont 80 millions sous sa forme morbide, causant 150 000 dĂ©cès par an[1].

Il est responsable de la bilharziose sous sa forme urogénitale.

Répartition géographique

On le retrouve dans les zones tropicales et subtropicales (Afrique et Moyen-Orient essentiellement). Il a également été signalé en Corse, dans la rivière Cavo, à proximité de Porto-Vecchio[2] et récemment on en a détecté dans le fleuve Solenzara[3].

Morphologie

Le mâle, foliacé mais roulé en gouttière longitudinale, est blanchâtre et long de 10 à 15 mm ; la femelle est filiforme, sombre, et mesure 20 mm. Tous deux portent deux petites ventouses antérieures.

Biologie

Le couple monogame, femelle logée dans la gouttière du mâle, vit dans le système porte. La femelle gravide (prête à pondre) migre vers le plexus veineux péri-vésical, s'y bloque et pond des œufs caractéristiques, sans clapet mais à éperon terminal, ovales allongés de 150 sur 50 microns ; ces œufs se déplacent à travers les tissus et gagnent la lumière vésicale, avant d'être éliminés avec les urines et d'arriver dans l'eau où le cycle se poursuivra. Sorti de l’œuf, le miracidium pénètre dans un gastéropode aquatique du genre Bulin (hôte intermédiaire), d'où sortiront les furcocercaires infectieuses. L'infestation humaine se fait de manière active, par voie trans-cutanée à l'occasion d'un bain, et le cycle se boucle quand les jeunes schistosomes, après un périple organique compliqué, deviennent adultes dans les veines du foie, s'accouplent et remonte le système porte.

Clinique

Les hématuries de la période d'état ainsi que les complications rénales et génitales de la période chronique dominent la clinique de la bilharziose vésicale. Il faudra toutefois savoir les dépister sous une symptomatologie dont la discrétion masque habituellement la gravité réelle de l'affection.

L'infestation passe souvent inaperçue, la traversée des téguments par les furcocercaires infectieuses donnant exceptionnellement un tableau typique de "dermatite des nageurs".

La période d'invasion, pendant le périple vasculaire des larves et leur évolution vers l'adulte, est très longue (de 3 mois à 1 ou 2 ans après le bain infectant) et paucisymptomatique : léger état fébrile à clocher vespéral, petits troubles allergiques, respiratoires et intestinaux. Un signe d'alerte : l'éosinophilie croissante atteignant bientôt 70 à 80 %.

La période d'état ou de l'hématurie commence par des signes d'irritation vésicale : envies fréquentes, pollakiurie, brûlures urétrales, douleurs vésicales. Les urines sont floconneuses (nubecula).
Puis apparait l'hématurie, microscopique, discrète, terminale, augmentée par la fatigue, les excès et les épices ; plus tard elle devient totale, par poussée de quelques jours, avec caillots[4].
L'examen microscopique des urines révèle les hématies et les œufs caractéristiques, surtout dans les nubecula ; l'examen du sang montre une éosinophilie revenue vers 30 ou même 20 % ; la cystoscopie montre des aspects caractéristiques.

L'évolution en pays d'endémie se fait vers les complications :

  • vĂ©sicales avec sclĂ©rose et calcifications ;
  • rĂ©nales avec hydronĂ©phrose, pyĂ©lonĂ©phrite et dĂ©compensation rĂ©nale ;
  • gĂ©nitales atteignant 30 % des malades et conduisant Ă  l'impuissance chez l'homme et l'infertilitĂ© chez la femme.


En revanche, les lésions spléniques ou hépatiques sont l'exception.

Diagnostic

Les constatations cliniques dirigent vers les examens complémentaires suivants :

  • examen des urines, avec Ă©preuve des trois verres rĂ©vĂ©lant l'hĂ©maturie terminale, recherche microscopique des Ĺ“ufs dans le culot de centrifugation du 3e verre ou test d'Ă©closion miracidienne ;
  • cytoscopie montrant au dĂ©but les grains miliaires jaune brillant Ă  l'aspect de sable mouillĂ© sur la muqueuse saine (Ĺ“ufs) puis des plaques jaunes entourĂ©es d'un halo inflammatoire (coalescence des Ĺ“ufs) et enfin des bilharziomes mĂ»riformes saignant facilement ;
  • tests sĂ©rologiques, immuno-Ă©lectrophorèse, mais surtout immunofluorescence indirecte, qui est prĂ©coce, sensible, quantitative et très fidèle.

Traitement

Praziquantel per os, à raison de 40 mg/kg, en prise unique, et minimum 8 semaines après la contamination initiale (majoration des effets secondaires si prise trop précoce).

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Partnership for Parasite Control, Second Meeting Rome », sur World Health Organization, .
  2. Si vous êtes allés en Corse, vous êtes peut-être atteints de bilharziose, 7 juillet 2014, rtbf.be
  3. (en-US) « Promed Post – ProMED-mail » (consulté le )
  4. (en) Berton Roueché, The Medical Detectives, Plume Books / Penguin, (ISBN 9780452265882), « A Swim in the Nile »
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