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Sati Beg

Sati Beg ou Sati Beg (persan : ۳ۧŰȘی ŰšÛŒÚ©, translittĂ©ration : sātÄ« bÄ«k), nĂ©e vers 1300, morte vers 1345, est une princesse mongole de la dynastie des ilkhans Houlagides de Perse, fille du huitiĂšme ilkhan, OldjaĂŻtou (r. 1304-1316).

Sati Beg
Fonction
Khatun
Titres de noblesse
Reine régnante (en)
Princesse
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Activité
Famille
PĂšre
Conjoints
Chupan (de Ă  )
Arpa Ka'on ()
Enfant
Surgan (d)

Biographie

Origine familiales et mariages

Sati Beg est la fille d'OldjaĂŻtou et d'une mĂšre non documentĂ©e ; la sƓur du neuviĂšme ilkhan Abu SaĂŻd Bahadur (r. 1316-1335) et de DowlandĂź Khatun, premiĂšre Ă©pouse de Chupan.

En 1319, elle Ă©pouse l'Ă©mir Chupan ; de ce mariage, naĂźt un fils, Surgan.

Veuve en 1328, elle Ă©pouse en 1336 l’il-khan Ă©phĂ©mĂšre Arpa Ka'on qui meurt dans l’annĂ©e.

En 1338, elle est prĂ©tendante au trĂŽne des ilkhans contre Togha TemĂŒr. Le petit-fils de son premier Ă©poux, Hasan KĂ»tchek lui fait Ă©pouser son propre candidat au trĂŽne Sulayman en 1339. Elle dĂ©cĂšde aprĂšs son dernier Ă©poux.

Rùgne d’Abu Saïd (1316-1335)

Chupan veuf en 1314 de DowlandĂź Khatun, fille d’OldjaĂŻtou, demande en 1319 Ă  Abu SaĂŻd, de lui donner en mariage sa sƓur Sati Beg. La noce est cĂ©lĂ©brĂ©e le [1].

En 1326/1327, Chupan est en campagne dans le Khorasan ; il a laissé son fils Demachq Khùja à la cour pour le représenter. En , Demachq Khaja est renversé à la suite d'intrigues de cour et exécuté. Abu Saïd se tourne ensuite contre Chupan et ses autres fils[2]

AprĂšs une conciliation ratĂ©e, l’armĂ©e de Chupan et celle d’Abu SaĂŻd se rencontrent prĂšs de Ray. Avant mĂȘme que la bataille commence, Chupan est abandonnĂ© par certains de ses officiers. Il s’enfuit vers le Khorasan, laissant en chemin ses deux Ă©pouses, Kordotchin et Sati Beg, et son jeune fils Surgan. Comme Sati Beg est la sƓur d’Abu SaĂŻd, il pense que ses Ă©pouses peuvent demander la protection de l’ilkhan. En revanche, il emmĂšne avec lui Jela'u Khan, le fils qu’il a eu de DowlandĂź Khatun.

Il se rend à Hérat chez le Kert Ghiyùth al-Dßn auprÚs duquel il pense trouver un appui. Mais à la demande d'Abu Saïd qui promet à Ghiyùth al-Dßn de lui donner Kordotchin en mariage, Chupan est exécuté ainsi que Jela'u Khan et les officiers qui les accompagnent[3].

Rùgne d’Arpa Ka'on (1335-1336)

Abu SaĂŻd dĂ©cĂšde sans hĂ©ritier en 1335. Une lutte pour le pouvoir s’engage entre les prĂ©tendants au titre d’ilkhan, certains soutenus par les Chupanides avec Ă  leur tĂȘte Hasan KĂ»tchek (Hasan le petit), d’autres sont soutenus par leurs concurrents les Jalayirides sous les ordres de Hasan Buzurg (Hasan le grand).

Le Gengiskhanide Arpa Ka'on, descendant d’Ariq Boqa, frĂšre d'Houlagou Khan[4], est intronisĂ© le et Ă©pouse Sati Beg[5].

DelchĂąd KhĂątĂ»n, veuve d’Abu SaĂŻd, enceinte d’un possible hĂ©ritier, se rĂ©fugie Ă  Diyarbakır auprĂšs de son cousin et oncle d’Abu SaĂŻd, AlĂź PĂądchĂąh. Sept mois plus tard, elle donne naissance Ă  une fille ()[6].

AlĂź PĂądchĂąh attaque Arpa Ka’on, soutenu par Surgan, fils de Chupan et de Sati Beg. Arpa Ka’on est battu au cours d’un combat confus au bord de la riviĂšre Zarrineh. Il est fait prisonnier Ă  Sultaniya et amenĂ© Ă  Ujan oĂč il est remis Ă  l’injouĂŻde Mahmud Chah qui le met Ă  mort (). AlĂź PĂądchĂąh proclame MĂ»sĂą nouvel ilkhan[5].

Les il-khans fantoches

Une guerre de succession s'engage alors entre Musa soutenu par Ali Padchah, Togha Temur, soutenu par le gouverneur du Khorasan, Chaykh 'Ali ben 'Ali Qushji, et Muhammad soutenu par Hasan Buzurg, à qui se sont ralliés Sati Beg et Surgan.

Musa est éliminé par Hasan Buzurg le .

Le chupanide Hasan KĂ»tchek, restĂ© jusque-lĂ  cachĂ© en Anatolie, s'efforce alors de rassembler les partisans de son pĂšre (TemĂŒr Tash) autour d’un esclave turc nommĂ© QĂąrĂą-JarĂź qu’il fait passer pour son pĂšre[7]. MalgrĂ© l’intervention du sultan An-NĂąsir pour dĂ©masquer l’imposteur, Hasan KĂ»tchek parvient Ă  fĂ©dĂ©rer les partisans des Chupanides. Il part de Karahisar Ă  la rencontre des armĂ©es de Hasan Buzurg. Les deux armĂ©es se rencontrent prĂšs de Nakhitchevan[8] en . C’est une victoire pour les Chupanides, Ă  qui se rallient Sati Beg et Surgan.

AprĂšs l’exĂ©cution de Muhammad, QĂąrĂą-JarĂź essaie de se dĂ©barrasser de Hasan KĂ»tchek. Ses intentions sont dĂ©couvertes et il s’enfuit rejoindre Hasan Buzurg[9].

Hasan KĂ»tchek place sur le trĂŽne Sati Beg et marche contre Hasan Buzurg, croyant qu’il n’a pas eu le temps de reconstituer ses armĂ©es aprĂšs sa dĂ©faite. Une nĂ©gociation aboutit Ă  un accord de partage : Sati Beg et les Chupanides retournent dans l’Arran, l’émir Alaeddin Eretna[10] une partie del’Anatolie echoit Ă  Malek Achraf frĂšre de Hasan KĂ»tchek, le fils de l’injouĂŻde Charaf ad-DĂźn Mahmud se partagent le Fars, le muzaffaride MubĂąriz ad-DĂźn Muhammad conserve Yazd, Togha TemĂŒr rĂšgne sur le Mazandaran et le Khorasan.[11] Hasan Buzurg n’a pas confiance quant Ă  la durĂ©e de cet arrangement, il prĂ©fĂšre reconnaĂźtre Togha TemĂŒr comme il-khan[12].

Hasan KĂ»tchek manƓuvre pour sĂ©parer Togha TemĂŒr de Hasan Buzurg. Il promet la main de Sati Beg Ă  Togha TemĂŒr en promettant qu’il se dĂ©vouerait Ă  son service s’il consentait Ă  combattre avec lui contre Hasan Buzurg. Sati Beg est censĂ©e donner son consentement dĂšs qu’il aurait un Ă©crit de Togha TemĂŒr lui assurant son concours. DĂšs que Hasan KĂ»tchek reçoit le message de Togha TemĂŒr qui l’assure de son aide contre et de son aversion pour Hasan Buzurg, il le fait parvenir Ă  son adversaire en lui soulignant la duplicitĂ© de Togha TemĂŒr. Ce dernier s’aperçoit trop tard qu’il est tombĂ© dans un piĂšge et perd son titre d’il-khan, il continue nĂ©anmoins son rĂšgne dans le Khorasan jusqu’à son exĂ©cution par des SarbadĂąrs en 1353. Hasan Buzurg cherche une autre solution, il met sur le trĂŽne Jahan TemĂŒr un descendant d’Abaqa. De son cĂŽtĂ© Hasan KĂ»tchek estime qu’une femme ne peu pas rester sur le trĂŽne. Hasan KĂ»tchek apprend en outre que Sati Beg en veut Ă  ses jours. Il fait tuer plusieurs des officiers de Sati Beg et de son fils Surgan. Il met sur le trĂŽne Sulayman et oblige Sati Beg Ă  l’épouser[13].

RĂšgne de Sulayman

La brutalitĂ© de Hasan KĂ»tchek le fait haĂŻr par de plus en plus de personnes. Deux de ses oncles, Surgan et Yagi Basti vont ĂȘtre les premiers Ă  l’abandonner. Le retournement de Surgan est peut-ĂȘtre dĂ» au traitement qu’a dĂ» subir sa mĂšre qui, semble-t-il, est allĂ©e se rĂ©fugier Ă  Bagdad auprĂšs d’Hasan Buzurg. Surgan s’allie au gouverneur de Diyarbakır dont le territoire vient d’ĂȘtre mis Ă  sac par Hasan KĂ»tchek. Cette coalition reçoit le soutien du sultan mamelouk Al-Malik an-NĂąsir Muhammad. NĂ©anmoins, Hasan KĂ»tchek parvient Ă  renverser la situation en produisant une lettre qui rend caduc le soutien d’Al-Malik an-NĂąsir Muhammad. Le cas de Yagi Basti est plus confus, il se trouve mĂȘlĂ© dans l’imbroglio du Fars oĂč s’affrontent les Chupanides, les InjouĂŻdes et les Muzaffarides. Hasan KĂ»tchek parvient lĂ  aussi Ă  sĂ©parer Hasan Buzurg de son nouvel alliĂ©. En 1242, Yagi Basti et Malek Achraf saccagent Abar KĂ»h et s'apprĂȘtent Ă  marcher vers Chiraz lorsqu’ils apprennent la mort d’Hasan KĂ»tchek le . Ce meurtre n’a Ă©tĂ© dĂ©couvert que trois jours plus tard, tellement on le craignait. La meurtriĂšre, l’épouse d’Hasan est immĂ©diatement tuĂ©e et son corps mis en piĂšces est dĂ©vorĂ© par des chiens. Hasan a Ă©tĂ© discrĂštement enterrĂ© dans un mausolĂ©e Ă  Tabriz. Personne ne s’est inquiĂ©tĂ© de son absence. La mort d’Hasan KĂ»tchek provoque une nouvelle lutte pour le pouvoir. C’est son frĂšre Malek Achraf qui l’emporte en Ă©liminant ses oncles[9].

Sulayman Khan se replie au Karabagh[14] et fait appel Ă  Malek Achraf et Ă  son oncle Yagi Basti. Tous deux se retrouvent Ă  Tabriz. Surgan qui vient de s’évader de la forteresse de Karahisar oĂč il a Ă©tĂ© enfermĂ© par Hasan Buzurg, vient se joindre Ă  eux. Sulayman Khan s’inquiĂšte de ce regroupement de la famille chupanide il prĂ©fĂšre se replier Ă  Diyarbakır. Les trois alliĂ©s ne tardent pas Ă  se quereller. Yagi Basti et Surgan se liguent contre leur neveu Malek Achraf qui les combat victorieusement prĂšs d’Anamur. AprĂšs cette victoire Malek Achraf met sur le trĂŽne un prince nommĂ© Anushkirwan qui prend le titre d’Adil[15] (juste) [13].

Le sort de Sati beg et de Sulayman Khan aprĂšs ces Ă©vĂšnements n’est pas connu. Une monnaie est frappĂ©e au nom de Sati Beg Ă  Hasankeyf[16] (Hisn Kayfa) et une au nom de Sulayman Khan Ă  Diyarbakır en 745 A.H. (1344). Sati Beg est probablement dĂ©cĂ©dĂ©e vers 1345 aprĂšs Sulayman Khan[9].

Bibliographie

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Notes et références

  1. Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre III », p. 641-643
  2. (en) Charles Melville, « Demaƥq Khāja », dans EncyclopÊdia Iranica (lire en ligne).
  3. Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre IV », p. 671-681
  4. René Grousset, op. cit. (lire en ligne), « Dissolution du khanat mongol de Perse. », p. 488
  5. (en) P. Jackson, « Arpa Khan », dans EncyclopÊdia Iranica (lire en ligne).
  6. (en) Charles Melville, « Delƥād ណātƫn », dans EncyclopÊdia Iranica (lire en ligne)
  7. Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre V », p. 724-727
  8. Controverse : La bataille a lieu prĂšs de Nakhitchevan le 10 juillet 1338 d’aprĂšs Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre V », p. 728 mais Ă  Alatag le 16 juillet 1338 d’aprĂšs (en) Charles Melville, ÊżAbbās Zaryāb, « Chobanids », dans EncyclopĂŠdia Iranica (lire en ligne)
  9. (en) Charles Melville, ÊżAbbās Zaryāb, « Chobanids », dans EncyclopĂŠdia Iranica (lire en ligne)
  10. Alaeddin Eretna représente en principe Hasan Buzurg en Anatolie. Il conquiert son indépendance en 1343 et fonde le beylicat des Eretnides à Kayseri.
  11. Phrase incompréhensible ; il manque quelque chose.
  12. Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre V », p. 729-730
  13. Constantin Mouradgea d’Ohsson, op. cit., vol. IV (lire en ligne), « livre VII, chapitre V », p. 731-733
  14. Karabagh, il s’agit de la province qui s’appelait Arran et qui correspond Ă  peu prĂšs Ă  la rĂ©gion appelĂ©e actuellement Karabagh.
  15. `Adil en arabe : ÊżÄdil, ŰčŰ§ŰŻÙ„, juste.
  16. Hasankeyf en arabe : áž„iáčŁan kayfā, Ű­Ű”Ù† ÙƒÙŠÙŰ§


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