Hérat
Hérat, Herat ou Hérât (en dari : هرات ; en pachto : هرات) est une ville de l'Ouest de l'Afghanistan proche des frontières de l'Iran et du Turkménistan. Elle est le chef-lieu de la province d'Hérat et du district d'Hérat. La ville compte 436 300 habitants[2] et est la troisième ville d'Afghanistan derrière Kaboul et Kandahar.
Hérat هرات (pachto) • هرات (dari) | |||
Vue générale d'Hérat en 2009 | |||
Administration | |||
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Pays | Afghanistan | ||
Province | Hérât | ||
District | Hérat | ||
Démographie | |||
Population | 463 300 hab. (est 2015[1]) | ||
Densité | 2 546 hab./km2 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 34° 34′ 01″ nord, 62° 19′ 59″ est | ||
Superficie | 18 200 ha = 182 km2 | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Afghanistan
Géolocalisation sur la carte : Afghanistan
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Histoire
C'est l'antique Alexandrie d'Arie fondée par Alexandre le Grand[3], une des villes-étapes de la Route de la soie et l'une des grandes cités du Khorassan historique.
Hérat, prise en 1383 par le Turco-mongol Tamerlan, est, avec Samarcande, l'un des phares de la Renaissance timouride, période artistique et culturelle brillante qui couvre tout le XVe siècle sous le gouvernement des Timourides, descendants de Tamerlan.
Elle est en particulier la capitale des princes Shah Rukh, père du prince-astronome Oulough Beg, de 1409 à 1447, et Husayn Bayqara, grand mécène, de 1469 à 1506. Celui-ci fit travailler le poète et mystique persan Djami, le poète et ministre turc Mir Alisher Navoï et le peintre Behzad, père de la miniature indo-persane.
Encore prospère au début du XIXe siècle, avec les vergers renommés du Bagh-i-Chah (jardin du roi), la ville et ses environs sont dévastés par les guerres qui opposent la Perse des Kadjars à l'Afghanistan. Sa population, évaluée à 80 000 habitants avant 1838, descend à 5 000 ou 6 000 après 1857[4]. Hérat est assiégée sans succès par les Perses en 1838[5]. Une nouvelle attaque perse est repoussée en 1857, lors de la guerre anglo-perse. La ville, cédée par la Perse au traité de Paris, passe sous le contrôle effectif de l'Afghanistan en 1863.
La ville change plusieurs fois de mains pendant la guerre d'Afghanistan (1989-1992). Elle est prise par les talibans en 1995 et reprise par l'Alliance du Nord en 2001.
Le , les représentants des gouvernements de l'Afghanistan, du Turkménistan, du Pakistan et de l'Inde inaugurent à Hérat le chantier du gazoduc TAPI reliant les gisements turkmènes aux marchés pakistanais et indien[6].
La Bibliothèque nationale de France abrite quelques beaux manuscrits illustrés réalisés à Hérat[7].
Le , les talibans s'emparent de nouveau de la ville, lors de leur offensive faisant suite au retrait des troupes de l'organisation militaire de l'OTAN, à la fin de la dernière guerre d'Afghanistan[8].
Géographie
Située à l'ouest du pays, proche de l'Iran, Hérat est la troisième plus grande ville d'Afghanistan avec 436 300 habitants selon une estimation de 2012[2]. Les principales langues parlées dans la ville sont le persan et, dans une moindre mesure, le pashto.
Hérat est située dans une zone fertile et produit du vin.
Monuments
- La Grande Mosquée du Vendredi d'Hérat.
- La citadelle d'Hérat.
- Le mausolée de Goharshad (en persan, گوهرشاد), l'épouse de Shah Rukh, le plus jeune des quatre fils de Tamerlan. Robert Byron y voyait le « plus bel exemple coloré d’architecture jamais conçu par l’homme à la gloire de Dieu et de lui-même ». Le dôme nervuré était alors recouvert d'émail bleu. L'édifice est situé dans le complexe monumental dénommé plateau du Mussella.
- Le mausolée de Fakhr ad-Dîn ar-Râzî.
- À 5 km de la ville, à Gazorgah, se trouve le mausolée du poète et philosophe soufi Abdullāh Ansārī, (en persan خواجه عبدالله انصاری). Il disait à propos d’Hérat : « Le soleil est là-bas et le rayon ici ; et qui a jamais vu rayon séparé du Soleil ? ».
- Mosquée du Vendredi, Hérat
Personnalités nées à Hérat
- Khwājah Abdullāh Ānsārī, mystique persan du XIe siècle ;
- Nadia Anjuman (1981-2005), poétesse
- Nūr ud-Dīn Jāmī, poète persan du XVe siècle ;
- Nizām ud-Din ʿAlī Shīr Navā'ī, poète et homme politique de la période timouride ;
- Ustād Kamāl ud-Dīn Behzād, peintre persan ;
- Mīrzā Shāhrūkh bin Tīmur Barlas, empereur de la dynastie timouride de Hérat ;
- Mīrzā Husseyn Bāyqarāh, empereur de la dynastie timouride de Hérat.
- Roya Mahboob, femme d'affaires afghane.
- Sonita Alizadeh, rappeuse et activiste en faveur du droit des femmes.
- Nadia Nadim, joueuse de football.
- Abū Manṣūr al-Azharī, lexicographe persan du Ier siècle.
Notes et références
- State of Afghan Cities 2015 : CSO et hypothèse haute selon recensement des habitations
- (en) , "Afghanistan Statistical Yearbook 2012/13", Central Statistics Office.
- « L'empire et les expéditions d'Alexandre le Grand », sur World Digital Library, (consulté le )
- Victor Langlois, Hérat, Dost-Mohammed et les influences politiques de la Russie et de l'Angleterre dans l'Asie centrale, Paris, 1864, p.5-7.
- Peter Hopkirk (trad. de l'anglais par Gerald de Hemptinne, préf. Olivier Weber), Le Grand Jeu : Officiers et espions en Asie Centrale [« The great game: On secret service in high Asia »], Bruxelles, Nevicata, (réimpr. 2013), 3e éd. (1re éd. 2011), 569 p. (ISBN 978-2-87523-096-6), chap. 14, p. 201.
- Romandie, "Le TAPI, grand projet de gazoduc régional enfin lancé en Afghanistan", 23 février 2018.
- « Hérât (Hérât, Afghanistan) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Afghanistan: Hérat tombée entre les mains des talibans, Kandahar sur le point de basculer
Voir aussi
Bibliographie
- Hérat ou l'art meurtri, Les Nouvelles d'Afghanistan no 41-42, Afrane, 1989
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Liste indicative, Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO
- Histoire de la ville d'Hérat, Secteur de la culture de l'UNESCO
- Hérat, une perle au milieu de la route de la soie
- Banque d'images Mandragore de la Bibliothèque nationale de France
- Victor Langlois, Hérat, Dost-Mohammed et les influences politiques de la Russie et de l'Angleterre dans l'Asie centrale, Paris, 1864.