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Satellite ballon

Un satellite ballon (appelĂ© occasionnellement « satelloon Â», nom de marque appartenant Ă  la sociĂ©tĂ© G.T. Schjeldahl Company de Gilmore Schjeldahl) est un satellite gonflĂ© au gaz après sa mise en orbite.

Echo 2 en cours de test le 19 mai 1961. Replié, il tenait dans l'étui au premier plan.

Liste des satellites ballon

Liste des satellites ballons (triés par date de lancement)
Satellite Date de lancement (UTC) Date de rentrée Masse (kg) Diamètre (m) NSSDC ID Nation Usage
Beacon 1 à 03:21 (échec au lancement) 4.2 3.66 1958-F18 États-Unis ado
Beacon 2 à 00:31:00 (échec au lancement) 4.2 3.66 1959-F07 États-Unis ado
Echo 1 à 09:36:00 180 30.48 1960-009A États-Unis pcr, ado, spc, tri
Explorer 9 à 13:12:00 36 3.66 1961-004A États-Unis ado
Explorer 19 (AD-A) à 18:43:00 7.7 3.66 1963-053A États-Unis ado
Echo 2 à 13:55:00 256 41 1964-004A États-Unis pcr, tri
Explorer 24 (AD-B) à 17:17:00 8.6 3.6 1964-076A États-Unis ado
PAGEOS à 00:14:00 56.7 30.48 1966-056A États-Unis tri
PasComSat (OV1-8) à 02:10:02 3.2 9.1 1966-063A États-Unis pcr
Explorer 39 (AD-C) à 20:12:00 9.4 3.6 1968-066A États-Unis ado
Mylar Balloon à 00:11:00 1er septembre à 1981 0.8 2.13 1971-067F États-Unis ado
Qi Qiu Weixing 1 Ă  00:53:00 4 3 1990-081B Chine ado
Qi Qiu Weixing 2 Ă  00:53:00 4 2.5 1990-081C Chine ado
Naduvaniy gazovoy balloon (?), depuis la station Mir[1] 1986-017FJ Russie
Orbital Reflector (en) États-Unis Œuvre d'art

Abréviations :

  • pcr = rĂ©flecteur de communication passif, le satellite rĂ©flĂ©chit les signaux micro-ondes.
  • ado = observations de la densitĂ© atmosphĂ©rique
  • spc = calculs de la pression solaire, estimation de l'impact du vent solaire sur l'orbite.
  • tri = triangulation par satellite, mesurant la surface de la Terre.

Satellites ballon Echo 1 et 2

Le premier corps volant de ce type a Ă©tĂ© Echo 1, lancĂ© le sur une orbite haute de 1 600 km par les États-Unis. Il avait Ă  l'origine une forme sphĂ©rique de 30 mètres de diamètre, avec une coque en plastique mince (en Mylar) recouverte de mĂ©tal. Il a servi de test pour un satellite de communication et gĂ©odĂ©sique « passif ».

L'un des premiers contacts radio utilisant le satellite a rĂ©ussi Ă  relier la cĂ´te est des États-Unis et la Californie sur une distance de près de 80 000 km. En 1968, au moment oĂą Echo 1 a brĂ»lĂ© dans l'atmosphère, les mesures de son orbite effectuĂ©es par plusieurs dizaines de stations terriennes avaient permis d'augmenter d'un facteur dix notre connaissance de la forme prĂ©cise de la planète.

Son successeur fut Echo 2, sphère de 41 m de diamètre construit de la mĂŞme manière et en orbite de 1964 Ă  1969 environ. Ce satellite a fait le tour de la Terre sur une orbite 400 kilomètres plus basse, non pas Ă  un angle de 47° semblable Ă  celui de Echo 1, mais sur une orbite polaire avec un angle moyen de 81°. Cela a permis d'Ă©tablir des contacts radio et des mesures Ă  des latitudes plus Ă©levĂ©es. Trente Ă  cinquante stations terriennes professionnelles, ainsi que près de deux cents astronomes amateurs de la planète dans des stations « Moonwatch Â» ont participĂ© aux vĂ©rifications de l'orbite d'Echo 2 pour dĂ©terminer les perturbations de son orbite et du champ gravitationnel de la Terre. Ces astronomes ont contribuĂ© Ă  environ la moitiĂ© de toutes les observations.

Gamme d'ondes radio, visibilité

Le théorème de Pythagore nous permet de calculer facilement à quelle distance un satellite est visible s'il se trouve à une certaine hauteur du sol. On peut déterminer qu'un satellite placé sur une orbite de 1500 kilomètres se lève et se couche lorsque la distance horizontale est de 4600 kilomètres, l'atmosphère pouvant faire légèrement varier ce chiffre. Ainsi, si deux stations de radio sont distantes de 9000 kilomètres (5 600 mi) et que le satellite se trouve entre elles, des échanges de signaux radios sont possibles si ceux-ci sont suffisamment puissants.

La visibilité optique est toutefois inférieure à celle des ondes radio, car :

  • le satellite doit ĂŞtre Ă©clairĂ© par le Soleil
  • l'observateur a besoin d'un ciel sombre (c'est-Ă -dire qu'il doit ĂŞtre dans l'ombre de la Terre au crĂ©puscule ou la nuit)
  • la luminositĂ© d'une sphère dĂ©pend de l'angle entre la lumière incidente et l'observateur (voir les phases de la Lune)
  • la luminositĂ© d'une sphère est très rĂ©duite Ă  l'approche de l'horizon, l'extinction atmosphĂ©rique engloutissant jusqu'Ă  90% de la lumière

MalgrĂ© cela, il n'y a aucun problème Ă  observer un corps volant tel que Echo 1 Ă  des fins prĂ©cises de gĂ©odĂ©sie par satellite, jusqu'Ă  une Ă©lĂ©vation de 20°, ce qui correspond Ă  une distance de 2 900 km. En thĂ©orie, cela signifie que des distances allant jusqu'Ă  5 000 kilomètres entre les points de mesure peuvent ĂŞtre « reliĂ©es Â». En pratique des distances jusqu'Ă  3000/4000 km ont Ă©tĂ© utilisĂ©es.

Autres satellites ballon

À des fins d'essais spéciaux, plusieurs satellites du programme Explorer ont été construits en ballons tels ceux du programme Air Density Explorer.

Echo 1 était un succès reconnu de l'ingénierie radio, mais le principe des télécommunications passives (réflexion des ondes radio sur la surface du ballon) fut bientôt remplacé par des systèmes actifs. Telstar 1 (1962) et Early Bird (1965) ont été en mesure de transmettre plusieurs centaines de canaux audio simultanément en plus d'un programme télévisé échangé entre les continents.

La gĂ©odĂ©sie par satellite avec Echo 1 et 2 a Ă©tĂ© en mesure de rĂ©pondre Ă  toutes les attentes non seulement pour les 2 Ă  3 ans prĂ©vus, mais aussi pour près de 10 ans. Pour cette raison, la NASA a rapidement planifiĂ© le lancement de PAGEOS, encore plus grand, un ballon de 40 mètres. Le nom vient de « PAssive Geodetic Earth Orbiting Satellite Â» et rappelle Geos (« Geodetic Earth Orbiting Satellite Â», aussi nommĂ© Explorer 29 (en)), un satellite Ă©lectronique actif Ă  succès de 1965.

PAGEOS et le réseau mondial

Test de gonflage de PAGEOS

PAGEOS a Ă©tĂ© spĂ©cialement lancĂ© pour le « rĂ©seau mondial de gĂ©odĂ©sie par satellite Â», qui occupait environ 20 Ă©quipes d'observation Ă  temps plein dans le monde entier jusqu'en 1973. Au total, ils ont enregistrĂ© 3000 plaques photographiques utilisables provenant de 46 stations de repĂ©rage avec des appareils photo BC-4 calibrĂ© de manière entièrement Ă©lectronique (1:3 / focale 30 et 45 cm). Ă€ partir de ces images, ils ont pu calculer la position des stations en trois dimensions avec une prĂ©cision d'environ 4 mètres. Le professeur Hellmut Schmid (en), de l'École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich, Ă©tait le coordinateur de ce projet.

Trois stations du réseau mondial étaient situées en Europe : Catane en Sicile, Hohenpeißenberg en Bavière et Tromsø au nord de la Norvège. Pour l'achèvement du réseau de navigation, des mesures de distance exactes étaient nécessaires ; elles ont été prises sur quatre continents et en Europe avec une précision de 0,5 millimètre par kilomètre.

Le rĂ©seau mondial a permis de calculer une « date gĂ©odĂ©sique Â» (la position gĂ©ocentrique du système de mesure) sur diffĂ©rents continents, Ă  quelques mètres près. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, on pouvait calculer des valeurs fiables pour près de 100 coefficients du champ de gravitĂ© de la Terre.

1965-1975 : succès avec les balises clignotantes

Les satellites ballon lumineux sont bien visibles et étaient mesurables sur des plaques photographiques à grain fin (moins sensibles), même au début du voyage spatiaux, mais la chronométrie exacte de la trajectoire d'un satellite posait problème. À cette époque, elle ne pouvait être déterminée qu'en quelques millisecondes.

Comme les satellites tournent autour la Terre à environ 7–8 km/s, une erreur de temps de 0,002 seconde se traduit par un écart d’environ 15 mètres. Afin de répondre au nouvel objectif de mesurer les stations de repérage précisément au bout de quelques années, une méthode de balises clignotantes a été adoptée vers 1960.

Pour construire un réseau de mesure tridimensionnel, la géodésie a besoin de points cibles définis avec précision, plus que d'une date précise. Cette précision est facilement atteinte en faisant en sorte que deux stations de suivi enregistrent la même série de flashs d'un satellite.

Cette technologie était déjà bien développée en 1965 lorsque le petit satellite électronique (actif) Geos 1 (Explorer 29 (en)) a été lancé ; avec son compagnon en 1968, Geos 2 (Explorer 36 (en)), il a entraîné une augmentation remarquable de la précision.

À partir de 1975 environ, presque toutes les méthodes de mesure optiques ont perdu de leur importance, dépassées par les progrès rapides de la mesure électronique de distance. Seules de nouvelles méthodes d'observation utilisant le CCD et les positions des étoiles extrêmement précises du satellite d'astrométrie Hipparcos ont permis d'améliorer encore la mesure de la distance.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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