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Sandale

Une sandale est, dans l'acception la plus générale :

Dessin de sandale.
Aidée par Eros, Aphrodite se défend des assiduités de Pan en le menaçant avec sa sandale. IIe siècle av. J.-C. Musée national archéologique d'Athènes, inv. no 3335.
Pieds de femme chaussés de sandales.
Pieds d'homme chaussés de sandales.

Elle est appelée aujourd'hui plus spécifiquement sandalette ou nu-pied ; une chaussure légère, sans talon, et à brides ouvertes dont la particularité est de montrer la nudité des pieds. Elle existe en différentes matières, tissus, plastique et cuir pour la plupart. La tong en est la forme la plus simple. Par contre les sandales pied nu sont constituées par un bracelet de cheville et une bague d'orteil reliés en travers de l'avant du pied, avec des ornements tels que du cristal ou des perles, et sont portées comme des bijoux.

Spartiate

Sandale de cuir naturel à lanières entrecroisées laissant le pied à découvert qui faisait partie du costume des guerriers spartiates.

Tropézienne

Sa forme vient de Gustave Robert qui l'a créée à partir d'un dessin de l'un de ses clients inspiré d'une statue grecque. Une bride horizontale, quatre brides verticales et une bride derrière le talon. Le modèle est alors exploité par plusieurs chausseurs du village.

Les tropéziennes sont remises au goût du jour dans les années 1930. Arrivant d’Italie, Dominique Rondini arrive à Saint-Raphaël puis part travailler à Saint-Tropez. Au départ, il est cordonnier[1] : « Rondini bottier, chaussure sur commande & réparations en tout genre » est-il écrit sur l'enseigne[2]. Il déménage sa boutique-atelier au 18, rue Georges Clémenceau.

Il lance un premier modèle de ces sandalettes en cuir en 1927 ; après la Seconde Guerre mondiale, c'est son fils Serge qui reprend les affaires avec sa femme Roseline Ă  la caisse. Leurs deux fils, dont Alain, grandissent dans l'atelier. Rondini reste donc une affaire familiale[1] - [2]. Ă€ l'Ă©poque, ce sont les mocassins et ballerines l'hiver, l'Ă©tĂ© les sandales. En 1994, Rondini embauche des salariĂ©s[1]. Certains modèles, tous fabriquĂ©s Ă  la main, restent emblĂ©matiques de l'entreprise, telles la Bikini, la Saint-RaphaĂ«l, le Capri, la SalomĂ© parmi une trentaine de modèles vendus au total Ă  40 000 exemplaires chaque annĂ©e, uniquement des sandales de nos jours[2].

MĂ©duse

Une forme historique de sandale est le modèle français en PVC souple transparent — à l'origine une simple galoche garnie de lanières en PVC — crée dans le Puy-de-Dôme en 1946 par Jean Dauphant, coutelier au hameau Les Sarraix, d'où son nom « la Sarraizienne » adopté en 1962. Il avait l'expérience de la bakélite par sa production de couteaux avec un manche de plastique. Après la guerre, le cuir étant rare, il imagine une sandale bon marché créée avec du plastique souple, à la semelle résistante et antidérapante avec ses picots, que l'inventeur pensait comme chaussure de travail, tout terrain, résistante à l'eau et facile d'entretien, destinée avant tout à l'Afrique-Occidentale française et aux divers territoires d'outre-mer, ce qui explique que 80 % de la production des premières années fut exporté en dehors de la France métropolitaine. Les premiers modèles n'étaient pas totalement en plastique, comprenant des pièces de métal sous forme de rivets, permettant de fixer la bride aux semelles.

DĂ©sormais produite par l'entreprise « Plastic Auvergne », les Dauphant, père et fils, mettent au point une nouvelle version de sandalette moulĂ©e en monobloc, vendue très bon marchĂ©. Sandale rĂ©sistante Ă  l'eau, pratique et Ă©conomique, elle est vite adoptĂ©e Ă  partir de 1962 par les vacanciers des bords de mer qui l'adoptent sous diffĂ©rents surnoms : « mĂ©duse » Ă  Paris (par analogie avec l'animal marin gĂ©latineux et translucide), « mica » aux Antilles, « squelette » en VendĂ©e, « fifi » dans le nord, « nouille » en Auvergne. Plus de 100 millions de paires de ces sandales furent achetĂ©es pour arpenter plages et rochers.

Cependant, elle a quelques défauts, les brides cisaillent le cou-de-pied et les petits cailloux se coincent facilement dans les picots des semelles. D'autre part, elle subit la dure concurrence des tongs brésiliennes avec une image devenue un peu vieillotte, ainsi que la concurrence des sandales fabriquées en Asie après les diverses décolonisations[3].

Depuis 2003, la sociĂ©tĂ© Humeau de BeauprĂ©au, qui a rachetĂ© l'outil de production de la Sarraizienne, dĂ©pose le nom « MĂ©duse Â» et continue d'assurer dans ses locaux la production de 700 000 paires de « mĂ©duses Â» dont 400 000 « Sun Â» (le modèle originel) par an[4], ainsi qu'une gamme plus large de diverses sandales colorĂ©es ou pailletĂ©es, ballerines et bottes. En 2009, elle reprend la sociĂ©tĂ© Plasticana, qui maĂ®trise la production de sandales en PVC recyclable additionnĂ© de fibres de chanvre[5]. Grâce Ă  ses capacitĂ©s d'absorption de carbone, le chanvre piège une partie du CO2 dĂ©gagĂ© par le plastique de la chaussure[6].

Sandale africaine

C'est une sandale très répandue sur le continent africain et dont l’appellation varie d'un pays à un autre. Elle est fabriquée soit à base de raphia ou de cuir d'animal et se porte de préférence en saison sèche ou en zone dépourvue d'humidité.

Elle est fabriquée à la main par des artisans locaux dont le savoir-faire se transmet de père en fils.

Au Cameroun par exemple, c'est un savoir-faire qui est maĂ®trisĂ© par des nord-camerounais. Elle est vendue dans des grands marchĂ©s au puces de YaoundĂ© comme le marchĂ© Mokolo, le marchĂ© central ou mĂŞme La Briqueterie. Dans ce pays, il est connu sous l’appellation « Samara Â». Dans la culture camerounaise, c'est une chaussure d'intĂ©rieur ou destinĂ©e Ă  effectuer des petites balades.

En CĂ´te d'Ivoire, la sandale africaine est connue sous l'appellation « AbodjĂ© Â» ou « Zandrai Â» selon les rĂ©gions.

L'entretien de cette sandale est difficile parce qu'elle ne peut ni être trempée dans de l'eau, ni nettoyée à avec un tissu humide, sinon la sandale s’abîmerait rapidement. Il serait donc préférable d'éviter de les salir pour éviter leur vieillissement rapide. Concernant les modèles de sandale, il y a des sandales décorées de fausse fourrure colorée, des sandales en cuir tressé, mais la plupart de ces sandales appartiennent à la famille des tongs qui est l'un des modèles de sandale les plus simples.

Exemples de sandales

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. BRIGITTE CHALLIOL, « Alain Rondini, « sandalier » à Saint-Tropez », sur lesechos.fr, .
  2. Elise Karlin, « Rondini transforme ses sandales en saga », L'Express, no 3427,‎ , p. 37 à 39 (ISSN 0014-5270).
  3. À la suite de la décolonisation et de l'importation de sandales asiatiques, « Plastic Auvergne » dépose le bilan en 2003.
  4. « Humeau fait revivre la sandale Méduse », sur Les Échos, (consulté le ).
  5. Guillaume Crouzet, « La piquante histoire de la Méduse », in Le Figaro Magazine, semaine du , pages 80-81.
  6. « Les méduses s'offrent une seconde jeunesse », sur Le Parisien, .
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