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Salomon Morel

Salomon Morel, nĂ© le dans le village de GarbĂłw dans le district de Lublin dans une famille de confession juive, fut directeur du camp de Zgoda (ex-section d'Auschwitz). Il a Ă©tĂ© inculpĂ© en 1996 par la justice polonaise pour crimes de guerre et pour crimes contre l'humanitĂ©, aprĂšs avoir fui en IsraĂ«l oĂč il est mort le .

Salomon Morel
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  87 ans)
Tel Aviv
Nationalités
Formation
Faculté de droit de l'université de Varsovie (d)
Activités

Biographie

Avec ses trois frĂšres, il aide son pĂšre Ă  exploiter une boulangerie puis, poussĂ© par les mauvaises conditions matĂ©rielles de la famille, Salomon (Schlomo) quitte sa famille pour aller chez sa tante qui habite la ville industrielle de LĂłdz. Il est employĂ© dans une entreprise textile en qualitĂ© de commis. AprĂšs l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, il revient chez ses parents Ă  GarbĂłw. Pour Ă©viter d’ĂȘtre enfermĂ©e dans le ghetto, la famille Morel doit se cacher. Salomon et son frĂšre Izaak trouvent refuge Ă  GarbĂłw dans la ferme de JĂłzef Tkaczyk (qui sera dĂ©corĂ© de la mĂ©daille des Justes en 1983).

Au dĂ©but de 1942, Salomon et son frĂšre Izaak fondent un groupe armĂ© qui pille les villages des environs. Izaak est exĂ©cutĂ© pour ses crimes par les hommes de Grzegorz Korczynski (Kilianowicz) de la Garde Populaire (Gwardia Ludowa – rĂ©sistance communiste)[1].

Salomon n'est pas pris et il intĂšgre le groupe de Korczynski. Durant quelques mois, il est chargĂ© d’éplucher les pommes de terre pour la brigade. En 1943, il saisit une occasion pour s’échapper vers l’URSS, d’oĂč il reviendra plusieurs mois plus tard. Le dernier frĂšre, Joseph, meurt abattu en tentant de passer en URSS. Il prĂ©tendra plus tard avoir Ă©tĂ© dĂ©portĂ© Ă  Auschwitz, ce qui, aprĂšs enquĂȘte de l'IPN, s'est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre un mensonge.

AprĂšs son retour, il intĂšgre le ministĂšre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure polonais (Ministerstwo BezpieczeƄstwa Publicznego, MBP) – populairement appelĂ© UB (l’acronyme des bureaux locaux de la sĂ»retĂ© : Urząd Bezpieczenstwa).

À l'Ă©tĂ© 1944, Salomon Morel participe Ă  l’organisation de la Milice Citoyenne (MO – Milicja Obywatelska) dans la ville de Lublin, alors la capitale de la nouvelle Pologne pour le gouvernement communiste en place. Il devient ensuite le commandant de la prison du chĂąteau de Lublin puis est nommĂ© commandant du camp de concentration de Zgoda, section du camp d'Auschwitz rĂ©cupĂ©rĂ© par les communistes.

De nombreux prisonniers sont torturĂ©s et assassinĂ©s par Morel[2]. Le nombre de personnes assassinĂ©es par Morel et le personnel du camp demeure inconnu. De nombreux tĂ©moignages attestent que Morel tuait lui-mĂȘme[3].

Il est ensuite nommĂ© commandant du camp spĂ©cial pour les prisonniers politiques mineurs Ă  Jaworzno ; ce camp est installĂ© dans les structures de l’ancien camp de concentration. Outre les camps de Swietochlowice-Zgoda et Jaworzno, Morel commande Ă©galement les prisons d’Opole, de RacibĂłrz et de Katowice. C’est en tant que commandant de la prison de Katowice qu’il termine, en , sa carriĂšre dans le monde pĂ©nitentiaire. Il part en retraite avec le grade de colonel.

Durant son activitĂ© professionnelle, il avait passĂ© son bac en 1949 puis, en 1958, il avait commencĂ© des Ă©tudes de droit par correspondance Ă  l’universitĂ© de Varsovie. À la fin de 1964, il a soutenu un mĂ©moire de maĂźtrise intitulĂ© Le travail des prisonniers et son importance.

Salomon Morel a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de la Croix de chevalier de l’ordre Polonia Restituta ainsi que de la Croix du MĂ©rite en Or.

Jusqu’en 1992, Morel habite à Katowice.

Devant la justice

En , la Commission d’étude des Crimes contre la Nation Polonaise commence une investigation au sujet du camp de concentration de Swietochlowice-Zgoda ; l’enquĂȘte officielle est lancĂ©e le . La mĂȘme annĂ©e, aprĂšs avoir Ă©tĂ© entendu une seule fois par la justice, Salomon Morel Ă©migre en IsraĂ«l.

MĂȘme s'il s'exile en IsraĂ«l, l’enquĂȘte continue, et le , Salomon Morel est accusĂ© de neuf chefs d’accusation, dont crime contre l'humanitĂ© et tortures physiques et morales. Le , le tribunal de Katowice lance un mandat d'arrĂȘt contre lui, mais l'État d'IsraĂ«l refuse son extradition.

En , la famille de Salomon Morel fait part de sa mort Ă  Tel Aviv, oĂč il est enterrĂ©.

Bibliographie

  • (de) Sepp Jendryschik, Zgoda : Eine Station auf dem schlesischen Leidensweg, 2000, (ISBN 3-927933-67-8), trad. fr.: Zgoda. Une station sur le chemin de croix silĂ©sien, 2004, (ISBN 978-2-913-61215-0)
  • (de) Gerhard Gruschka: Zgoda – ein Ort des Schreckens. ars una, Neuried 1995, (ISBN 3-89391-604-0).
  • (en) John Sack, An Eye for an Eye: The Story of Jews Who Sought Revenge for the Holocaust., 4. Ă©dition. John Sack, s. l. 2000, (ISBN 0-9675691-0-9).

Liens externes

Notes et références

  1. Mateusz Wyrwich, Ɓagier Jaworzno, 1995
  2. Keith Lowe (trad. de l'anglais), L'Europe Barbare : 1945-1950, Paris, Perrin, , 488 p. (ISBN 978-2-262-03776-5) [EPUB] emplacements 3247-3330 sur 13628.
  3. TĂ©moignages et les documents rassemblĂ©es par John Sack dans son livre ƒil pour Ɠil.
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