Saint-Igny-de-Vers
Saint-Igny-de-Vers [sɛ̃t‿iɲi də vɛʁ] est une commune française, située dans le département du Rhône en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Saint-Igny-de-Vers | |
Église Saint-Jean-Baptiste et monument aux morts, sur la place centrale du village. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Villefranche-sur-Saône |
Intercommunalité | Communauté de communes Saône Beaujolais |
Maire Mandat |
Alain Morin 2020-2026 |
Code postal | 69790 |
Code commune | 69209 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Ignons |
Population municipale |
556 hab. (2020 ) |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 14′ 29″ nord, 4° 26′ 12″ est |
Altitude | Min. 407 m Max. 943 m |
Superficie | 27,35 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Thizy-les-Bourgs |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.saintignydevers.fr/ |
Géographie
Saint-Igny-de-Vers fait partie du Beaujolais, dans le nord du département du Rhône[1]. À l'ouest, son territoire est limitrophe du département de Saône-et-Loire et de la région Bourgogne-Franche-Comté.
La densité démographique est faible, à l'image de celle de l'ensemble du canton, et l'habitat très dispersé. Le village était autrefois réputé pour sa production d'échelles et de bennes[1]. L'économie est aujourd'hui tournée vers la polyculture, à dominante d'élevage, et la sylviculture[2], qui occupe près de la moitié (1247 hectares) du territoire de la commune[1].
Lieux-dits, hameaux et écarts
On a compté à Saint-Igny-de-Vers jusqu'à 81 hameaux, portant les noms suivants[3] : les Agresles, Ajoux, les Alloings, la Bachasse, les Barres, En Bèche, Bel-Air, la Bénethuilière, le Bessay, les Bessères, Chez Blanchons, les Bois, les Bourbes, la Brette, le Brossard, la Brosse, les Bruyères, les Canots, Champ-Joint, les Charmes, le Charne, Chenevières, les Clachères, la Combe, les Côtes, Croix-de-Mont, le Crot-au-Loup, Églives, la Fabrique, la Forêt, les Gachots, le Galiot, la Garenne, les Gays, le Gazot, les Ghètes, les Gobiers, la Grande-Cheminée, la Guillotière, l'Haye du Pont, les Hayes, l'Horme, les Jaunets, Mémont, les Merles, les Michels, Mont, Montgelus, les Moussières, les Noires, la Noue, le Paquies, les Parois, le Patoz, les Perdus, les Pins, le Plat, le Pont-du-Gas, la Rêve, la Rivière, la Roche, le Rochon, le Rousset, le Royat, le Sauzay, les Sertines, les Sots, le Souchon, le Taluf, Terre-Noire, le Thillet, la Tourrelle, les Trives, la Tuilerie, Vaudemont, la Vendenesse, le Vernay, Vers, le Ververin, Vibus, Ville-de-Vers.
Communes limitrophes
Aigueperse | Saint-Bonnet-des-Bruyères | |||
Saint-Racho (Saône-et-Loire) | N | Monsols | ||
O Saint-Igny-de-Vers E | ||||
S | ||||
Saint-Clément-de-Vers | Propières |
Urbanisme
Typologie
Saint-Igny-de-Vers est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [4] - [5] - [6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7] - [8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51,9 %), prairies (42,1 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Semtiniacus au XIe siècle[11]. On trouve dans le cartulaire de Cluny la forme Santiniacum. La forme française Saintigny est devenue « Saint-Igny » par fausse étymologie.
Ce toponyme d'origine gauloise ou gallo-romane pourrait signifier « domaine de Santinus »[2] - [12] ou plutôt « de Sentinius », anthroponyme lui-même dérivé du gaulois sentu, « chemin »[12] - [13], suivi du suffixe -acum d'origine gauloise qui marque la propriété. C'est un homonyme de Sinzenich (de) (Allemagne), forme germanisée qui vient également d'un ancien Sentiniacum.
Une conjecture plaisante, mais sans fondement, préfère y voir l'évocation des « saints feux » (en latin sancti igni) que les habitants allumaient pour la Saint-Jean, fête du patron du pays[1].
Le déterminant complémentaire -Vers est celui d'un de ses nombreux hameaux, dont l'étymologie est obscure : peut-être vers ou verrats (sangliers)[2], ou bien le versant, désignant précisément le bon versant, celui qui est exposé au soleil[12].
Histoire
Au Moyen Âge, le territoire de Saint-Igny-de-Vers s'étendait pour partie en Beaujolais, pour partie en Mâconnais, d'où une situation d'une grande complexité administrative. La justice de la partie beaujolaise dépendait de la châtellenie de Chevagny-le-Lombard, à Aigueperse, alors que la partie mâconnaise relevait de la juridiction du château de Vers, qui s'étendait sur les paroisses des Feuillées et de Saint-Clément. De plus, en 1288, Louis de Beaujeu avait fait don aux chanoines d'Aigueperse de la partie de la paroisse qui lui revenait[2] : jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, cette partie releva comme le chapitre d'Aigueperse du diocèse d'Autun, l'autre appartenant au diocèse de Mâcon[14].
Pendant la Révolution, Saint-Igny-de-Vers fut rebaptisée Vers-la-Montagne. En 1801, elle devint momentanément le chef-lieu d'un canton qui regroupait autour d'elle Aigueperse, Azolette, Propières et Saint-Bonnet-des-Bruyères. En 1868, une partie du territoire de la commune en fut détachée pour former celle de Saint-Clément-de-Vers[2].
Durant la Seconde Guerre mondiale, la commune fut le théâtre, du 19 au 22 , de la tragédie de Vers : après un accrochage avec le maquis, une compagnie de la Wehrmacht pilla et incendia le hameau de Vers, tuant deux prisonniers pris dans la population[15].
Héraldique
Blason | D'or au sanglier de sable, défendu d'argent, soutenu de deux ondes alésées d'azur et surmonté de trois sapins de sinople rangés en chef. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2009[17].
En 2020, la commune comptait 556 habitants[Note 2], en diminution de 7,33 % par rapport à 2014 (Rhône : +4,53 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 19,0 %, soit en dessous de la moyenne départementale (40,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 48,0 % la même année, alors qu'il est de 21,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 290 hommes pour 287 femmes, soit un taux de 50,26 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,08 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Lieux et monuments
Sur la place centrale du village, en face du monument aux morts, se trouve l'église Saint-Jean-Baptiste : reconstruite vers 1848, elle garde cependant des traces de constructions antérieures dont les plus anciennes (baptistère) pourraient remonter au XIIe siècle[2]. La façade de l'église est décorée d'un bestiaire médiéval unique dans la région, bien qu'un peu abîmé par le temps et datant du XIIe siècle. Les collines boisées environnantes abritent quelques ruines et des promenades aménagées longent la rivière du Sornin. La commune dispose par ailleurs du plan d'eau de la Vendenesse[1], de terrains de football et de tennis et d'une salle des fêtes.
La chapelle Notre-Dame-de-Vers, dans le hameau du même nom, a été bâtie au XIIe siècle par les moines du mont Saint-Rigaud[14]. Elle attirait de nombreux pèlerins qui attendaient peut-être de leurs prières la destruction des vers nuisibles aux cultures, ou la guérison de leurs enfants fatigués par les parasites homonymes. Déclaré bien national en 1793, le bâtiment a été rendu au culte en 1874 après d'importantes réparations[1], poursuivies jusqu'en 1879. Sauvée des flammes lors de l'incendie du hameau en 1944[14], la chapelle se singularise par sa toiture recouverte de tuiles polychromes et son intérieur entièrement peint et décoré à la main, dans un style 1900[1], qui a fait l'objet d'un programme de restauration de 1993 à 1997[14].
Vers dans la littérature
Dans le poème d’Aragon, Le Conscrit des cent villages, écrit comme acte de résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[22], les lignes 73 Vers Pré-en-Paille ou Trinquetaille et 74 Vers Venouze ou vers Venizy peuvent donner lieu à plusieurs interprétations.
Dans la ligne 74, il semble normal de privilégier la lecture de Vers comme une préposition.
En revanche, en l'absence de ponctuation et de répétition de vers avant Trinquetaille, il faut probablement lire la ligne 73 comme une succession de trois noms de villages : Vers, Pré-en-Paille, Trinquetaille.
Vers peut alors faire référence à quatre lieux au choix :
- Vers, dans le Lot ;
- Vers, en Saône-et-Loire ;
- Vers, en Haute-Savoie ;
- Vers, un lieu-dit de Saint-Igny-de-Vers, dans le Rhône.
Manifestations sportives
Saint-Igny-de-Vers est le berceau de l'autocross français : chaque année la commune accueille, fin mai ou début juin, une manche du championnat de France ainsi que, à la fin de l'été et depuis 2007, une manche du championnat d'Europe[1] - [23]. En France, seulement deux étapes européennes existent : une à Saint-Igny et une à Saint-Georges-de-Montaigu (Vendée).
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Saint-Igny-de-Vers sur le site de l'Office de tourisme du Haut-Beaujolais.
- André Pelletier, « Canton de Monsols » in Grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône, t. 4 : Arrondissement de Villefranche, Horvath, 1982 (ISBN 9782717102314), p. 389, en ligne sur http://membres.lycos.fr/dumoulinhome.
- Liste des hameaux de la commune sur le site de la Société généalogique du Lyonnais et du Beaujolais.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 604b.
- Mario Rossi, Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais : témoins de l'histoire du peuplement et du paysage, Publibook, , 579 p. (ISBN 978-2-7483-5072-2, lire en ligne), p. 499.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit..
- Site http://www.chapelle-de-vers.com.
- Dossier de la tragédie sur http://www.chapelle-de-vers.com.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Saint-Igny-de-Vers (69209) », (consulté le ).
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département du Rhône (69) », (consulté le ).
- Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375
- Présentation de l'épreuve sur le site de la FFSA.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Maurice Chalayer, Un buisson d'aubépine, Éditions De Borée, Romagnat, 2006 (ISBN 2844943691), en ligne (aperçu) sur Google Livres :
histoire dont l'action se situe dans ce village pendant l'entre-deux-guerres