Saddlebred
Le Saddlebred (anglais : American Saddlebred , soit « cheval de selle américain ») est une race de chevaux de selle d'origine américaine, anciennement connue sous le nom de Kentucky Saddlebred. La race est gérée par l'American Saddle-Horse Breeders’ Association qui tient le studbook et qui cherche à fixer les caractéristiques originelles de la race. C'est un cheval fin et élégant qui a la particularité de posséder des allures supplémentaires nommées le slow gait et le rack. Il est destiné essentiellement aux exhibitions.
Saddlebred
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American Saddlebred pratiquant le rack. | |
Région d’origine | |
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Région | Kentucky, États-Unis |
Caractéristiques | |
Morphologie | Cheval de selle |
Taille | 1,60 m à 1,75 m en moyenne |
Robe | Noire, baie, alezane, grise |
Caractère | Gentil et énergique |
Autre | |
Utilisation | Shows attelés et montés |
Histoire
Les origines de l’American Saddlebred sont liées aux chevaux Galloway et Hobbie importés des Iles britanniques en Amérique du Nord par les colons britanniques au XVIIe siècle[1]. Ces petits chevaux robustes avaient la particularité d’ambler, ce qui leur donnait un certain confort[1]. Ils ont prospéré en Amérique et donné naissance au Narragansett Pacer qui s’est développé le long du littoral oriental[1]. L’importation au début du XVIIIe siècle de pur-sang anglais offre de nouvelles possibilités de croisements[1]. Le Narragansett Pacer croisé avec le Pur-sang anglais crée ainsi un nouveau cheval avec des caractéristiques spécifiques qu’on nomme American Horse ou Cheval Américain[1]. Ce dernier a hérité de la taille et de la beauté du Pur-sang anglais mais a conservé la capacité d’apprendre l’amble caractéristique du Narragansett Pacer[1]. Le croisement avec le Pur-sang anglais s’est poursuivi pendant des années en y incluant aussi d’autres races comme le Pur-sang arabe et le Morgan[1]. Au début du XIXe siècle, la race est connue sous le nom de Kentucky Saddlebred et commence à se distinguer en concours où l’on apprécie sa beauté, son style et son côté pratique[1]. Dans les années 1880, les éleveurs ont commencé à se regrouper et ainsi former une association de la race[2]. Sous l’impulsion de Charles F. Mills, les pédigrées sont compilés et des règles d’enregistrement formulées[2]. L'Association des Éleveurs de Cheval de Selle Américain (American Saddle-Horse Breeders’ Association) voit le jour le à Louisville dans le Kentucky[2]. Cette association tient le registre du Cheval de Selle Américain jusqu’en 1980, date à laquelle elle change de nom pour l’American Saddlebred Horse Association (ASHA) qui tient aujourd’hui le studbook[2].
Description
Morphologie
Sa silhouette est celle d'un cheval élégant[3]. Sa tête est fine et racée[3], le profil droit[4]. Les oreilles sont pointues et ses grands yeux espacés[3]. Ses naseaux sont petits mais ses narines bien ouvertes[3]. Son encolure est longue[3] ce qui contribue au port très noble de sa tête[4]. Le thorax est large et sec[4]. Les côtes sont arquées[3]. Les épaules sont fortes, le corps court et musclé[4]. La croupe est forte et souple[3]. Ses membres sont sveltes et élégants[3]. Les paturons sont inclinés ce qui donne une action confortable[3]. L'habitude veut qu'on laisse pousser les sabots, en particulier sur les antérieurs, et qu'on les chausse de fers lourds[3]. La crinière et la queue ont des crins abondants et fluides[4].
Toutes les robes sont admises[5].
Sa posture doit être campée comme l'est celle du Morgan[5]. Sa queue doit être portée haut[3], ce que les éleveurs font de manières artificielles au moyen d'interventions chirurgicales (myotomie ou névrotomie) ou par des systèmes de maintien artificiels contraignants[5]. Autrefois on pratiquait même des fractures artificielles des vertèbres caudales (caudectomie) pour modifier le port de queue[5]. Mais cette pratique est maintenant interdite[5].
Allures
L'American Saddlebred effectue les trois allures classiques (pas, trot, galop) dans une action relevée[3]. Cette action est souvent favorisée par les éleveurs qui utilise un ferrage lourd pour exagérer les relevés[6].
À côté du type threegaited, aux trois allures classiques, il existe le fivegaited qui possède deux allures supplémentaires à quatre temps, naturelles mais entretenues plus ou moins artificiellement[5] : le slow gait (ou stepping pace) est une sorte de pas amblé à quatre temps, relevé et lent, où chaque membre tour à tour frappe énergiquement le sol, et le rack, une allure à quatre temps, très rapide, relevée et spectaculaire, de type amble rompu, mais très confortable[5].
Par sa gentillesses et sa forte capacité d'apprentissage, l'American Saddlebred acquiert généralement très rapidement ces allures particulières[4].
Le Saddlebred a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaire : l'étude de 89 sujets a permis de détecter la présence de cette mutation chez 27,5 % d'entre eux, et l’existence de chevaux pratiquant le rack et le slow-gait parmi la race[7].
Utilisations
Utilisé à l'origine pour le travail dans les plantations de Virginie et du Kentucky, il a ensuite été très utilisé comme cheval de cavalerie où sa robustesse et son port élégant était très appréciés[4].
Aujourd'hui, l'American Saddlebred est surtout élevé et utilisé pour les exhibitions où il excelle tant en attelage que monté[3]. C'est lui qui est à l'origine de la création du National Show Horse aux États-Unis[5]. Il peut ainsi concourir dans trois classes : cinq allures (fivegaited), trois allures (threegaited) et fine carriage[5].
S'il est ferré normalement, il est aussi un très bon cheval de loisir apte à toutes les activités[6].
Diffusion de l'élevage
L'American Saddlebred est surtout présent aux États-Unis et au Canada, mais on trouve aussi quelques élevages en Europe et en Afrique du Sud[8].
Aux États-Unis, la population de chevaux American Saddlebred est restée assez constante ces dernières années[8]. En 1988, on comptait 156 000 chevaux American Saddlebred sur l'ensemble du territoire[9]. Sa répartition n'est par contre pas semblable d'un état à l'autre[8]. Les États ayant le plus grand nombre de représentants de la race sont le Missouri, le Kentucky, Virginie et les deux États de Caroline[8].
Au Canada, l'American Saddlebred est élevé avec succès depuis plus de 60 ans[10]. Le studbook est géré sur place par l'American Saddlebred Horse Association of Canada (ASHAC)[10].
En Afrique du Sud, le premier cheval American Saddlebred a été importé par Claude Orpen en 1917[11]. Il s'agit d'un étalon noir, Myer’s Kentucky Star[11]. Il est suivi par de nombreux autres excellents étalons qui forment la base de la race en Afrique du Sud[11]. La Saddle Horse Breeders' Society of South Africa a été fondée en 1949 et tient le registre de la race dans le pays[11]. On compte près de 4 000 chevaux American Saddlebred en Afrique du Sud[11]. L'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) classe le Saddlebred parmi les races de chevaux de selle connues au niveau international[12].
Chevaux American Saddlebred renommés
Notes et références
- (en) « Breed History », sur saddlebred.com (consulté le )
- (en) « About The American Saddlebred Horse Association », sur saddlebred.com (consulté le )
- Hartley Edwards 2005, p. 194-195
- Ravazzi 2002, p. 52
- « Races de chevaux et d'équidés (A) » (consulté le )
- Hartley Edwards 2006, p. 26
- (en) M. Promerová, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2,‎ , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Considerations of the American Saddlebred Horse for Purchase Examination » (consulté le )
- (en) « Le cheval aux Etats-Unis » (consulté le )
- (en) « Canadian Breeding » (consulté le )
- (en) « History of the breed in South Africa » (consulté le )
- (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 57.
- (en) « Breed History 2000 », sur ASHA (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
: Ouvrage utilisé pour la rédaction de cet article
Ouvrages spécialisés
- (en) Charlotte Wilcox, The American Saddlebred Horse, Capstone Press, , 48 p. (ISBN 978-1-56065-364-6, lire en ligne)
- (en) Cheryl Lutring, The American Saddlebred, J. A. Allen, , 24 p. (ISBN 978-0-85131-910-0)
- (en) Lori Coleman, The American Saddlebred Horse, Capstone Press, , 32 p. (ISBN 978-0-7368-5458-0)
- (en) Victor Gentle et Janet Perry, Saddlebreds, Gareth Stevens Pub, , 24 p. (ISBN 978-0-8368-2938-9)
- (en) Kim O'Brien, American Saddlebred Horses, Capstone Press, , 24 p. (ISBN 978-1-4296-3302-4, lire en ligne)
- (en) Emily Leuthner, The American Saddlebred Horse, Bellwether Media Inc, , 24 p. (ISBN 978-1-60014-654-1, lire en ligne)
Ouvrages généralistes
- Elwyn Hartley Edwards, L'Å“il nature : Chevaux, Nord Compo, Villeneuve-d'Ascq, Larousse, , 255 p. (ISBN 978-2-03-560408-8), p. 194-195.
- Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, Éditions de Borée, , 272 p. (ISBN 978-2-84494-449-8, lire en ligne), p. 26.
- Gianni Ravazzi, L'encyclopédie des chevaux de race, Bergame, Italie, De Vecchi, , 190 p. (ISBN 978-2-7328-2594-6), p. 52.
- (en) Fran Lynghaug, The Official Horse Breeds Standards Book : The Complete Guide to the Standards of All North American Equine Breed Associations, Voyageur Press, , 672 p. (ISBN 978-0-7603-3499-7, lire en ligne), p. 250-255
- (en) Mary Ellen Bauer, Which Horse Of Course, Xlibris Corporation, , 440 p. (ISBN 978-1-4628-6621-2), p. 359-360