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STET

Società Finanziaria Telefonica S.p.A. (né avec le nom de Società Torinese per l'Esercizio Telefonico S.p.A.), en sigle STET, était une des nombreuses holdings financières appartenant au groupe de l'État Italien IRI chargée du secteur des télécommunications. Elle opérait, comme toutes les sous holdings de l'IRI, selon une structure intégrée très verticale. Elle regroupait toutes les activités liées au secteur, de la production des appareils de téléphonie à la gestion des communications en passant par la recherche appliquée sur les nouveaux produits et technologies.

Histoire

Affiche publicitaire du groupe STET - Società Torinese Esercizi Telefonici des années 1930. Photo "Archivio Storico Telecom Italia"

La holding STET a été créée le par l'IRI sous le nom de "Società Torinese per l'Esercizio Telefonico", avec un siège social à Turin et la direction générale à Rome. L'objectif était de concentrer les parties techniques et administratives et comptables de toutes les sociétés concessionnaires d'État de téléphonie en Italie et pour les services publics de télécommunication. Elle avait entière liberté pour investir et/ou racheter des entreprises privées travaillant dans le domaine de la production d'appareils de téléphonie et dans les installations d'infrastructures téléphoniques et de télécommunications. Le premier exemple date de 1933 avec la Società Idroelettrica Piemonte qui contrôlait les sociétés STIPEL, TELVE et TIMO, fut sauvée par l'État Italien avec l'IRI, à travers STET[1].

Les logos des 5 différentes sociétés qui composeront la SIP en 1964

En 1964, toutes les sociétés sont regroupées dans la Società Italiana per l'Esercizio Telefonico et le laboratoire de recherche appliquée du groupe, CSELT, est créé afin d'unifier techniquement tous les réseaux de téléphonie. En 1976, le Campus de l'École Supérieure Guglielmo Reiss Romoli est créé à L'Aquila pour les activités de formation du groupe dans le cadre des nouvelles technologies de l'information et de la communication[2].

La STET a connu son apogĂ©e durant la dĂ©cennie 1980. Pendant cette pĂ©riode elle compta jusqu'Ă  136 000 salariĂ©s et dĂ©clarait un chiffre d'affaires de 14 400 milliards de ÂŁires, dont 11 000 milliards provenaient des sociĂ©tĂ©s concessionnaires publiques, 3 500 du dĂ©partement construction de rĂ©seaux et production d'appareils de tĂ©lĂ©phonie, le restant des activitĂ©s d'Ă©dition et la tĂ©lĂ©matique. Cette holding gĂ©ante contrĂ´le des sociĂ©tĂ©s importantes comme Selenia, Sistel, Italtel et STET International et ses filiales en Grèce avec STET Hellas[3], BrĂ©sil avec Brasil Telecom[4], Espagne avec RetevisiĂłn[5]. Ces filiales Ă©trangères ont largement contribuĂ© au rayonnement international de la haute technologie dont disposait l'Italie ainsi qu'au dĂ©veloppement des activitĂ©s du groupe IRI[6].

NDR : Rappelons que l'Italie a disposé d'un réseau entièrement automatique dès 1970 alors que la France n'a connu la commutation automatique qu'en 1975 à Paris et en 1979 sur tout le territoire !

Les domaines d'activité du groupe STET

STET Ă©tait une des nombreuses holding financières du mastodonte IRI (groupe industriel comprenant plus de 1 000 sociĂ©tĂ©s en 1980 avec plus de 550 000 salariĂ©s et un chiffre d'affaires de 80 000 milliards de ÂŁit, soit 3,5% du PIB du pays), gĂ©rant tout le secteur italien des tĂ©lĂ©communications et contrĂ´lait une multitude de sociĂ©tĂ©s dans les domaines suivants :

  • Services de tĂ©lĂ©communications,
  • Services tĂ©lĂ©matiques,
  • Construction de rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication,
  • Services Ă©ditoriaux,
  • Construction de matĂ©riels de tĂ©lĂ©communications, tĂ©lĂ©phones, centraux tĂ©lĂ©phoniques etc..,
  • PublicitĂ©.

Les participations majoritaires de STET avant sa privatisation

  • Ilte (76%) / Edition (dont les annuaires tĂ©lĂ©phoniques de SIP),
  • Finsiel (74%) / Entreprise italienne regroupant des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialistes dans les Technologies de l'information et de la communication qui Ă©tait, dans les annĂ©es 1980/90 leader europĂ©en incontestĂ© du secteur,
  • Italtel (59%) / Conçoit et rĂ©alise des rĂ©seaux de communications avec le protocole IP et ICT, cloud computing et pour la sĂ©curitĂ© intĂ©grĂ©e,
  • Telecom Italia (59%) / opĂ©rateur historique italien des tĂ©lĂ©communications ayant succĂ©dĂ© Ă  SIP prĂ©sent en Italie et Ă  l'Ă©tranger (notamment 1er opĂ©rateur au BrĂ©sil) dans les domaines de la tĂ©lĂ©phonie fixe, mobile, publique, rĂ©seaux IP, Internet et la tĂ©lĂ©vision par câble (en technologie IPTV),
  • TIM (57%) / filiale de Telecom Italia pour la tĂ©lĂ©phonie mobile couvrant 99,8% du territoire italien, 1er opĂ©rateur en Europe et au BrĂ©sil,
  • STET International (51%) / Filiale de STET pour l'international, contrĂ´le plusieurs sociĂ©tĂ©s filiales Ă  l'Ă©tranger : Grèce, STET Hellas[3] - BrĂ©sil, Brasil Telecom[4] - et Espagne, RetevisiĂłn,
  • SCS Comunicazione Integrata (51%),
  • Telespazio (50%) / crĂ©Ă©e en 1961 par l'association d'Italcable et RAI, un des premiers et plus important opĂ©rateur au monde dans le domaine des services tĂ©lĂ©phoniques et distribution de liaisons de tĂ©lĂ©vision par satellite. C'est devenu, en 2003, est reprise par Finmeccanica qui, après les accords de coopĂ©ration italo-français et la constitution de filiales communes Finmeccanica-Thales voit Telespazio ĂŞtre dĂ©tenue, Ă  partir de 2007, par Finmeccanica (67%) et Thales (33%). Telespazio est restĂ© leader en Europe,
  • Sirti (49%) / entreprise crĂ©Ă©e en 1921, spĂ©cialisĂ©e dans l'Ă©tude, la conception, la rĂ©alisation et la maintenance de grands rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication. C'est le leader europĂ©en dans la construction de rĂ©seaux digitaux de communication pour les entreprises, dans l’énergie et les transports. Intervient surtout en Europe et au Moyen-Orient,
  • Italcable (47,25%) / sociĂ©tĂ© concessionnaire de l'État italien pour assurer les services de tĂ©lĂ©communication internationaux (tĂ©lĂ©phone, tĂ©lĂ©graphe, tĂ©lex et transmission de donnĂ©es sĂ©curisĂ©es depuis et vers l'Italie[7], sauf vers les pays dont la compĂ©tence a Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  ASST ou Ă  l'Administration des Postes et TĂ©lĂ©graphes, c'est-Ă -dire les pays europĂ©ens (Europe des 6 d'origine) et les pays autour de la MĂ©diterranĂ©e[8], sauf les liaisons vers IsraĂ«l qui sont assurĂ©es par Italcable,
  • IRITEL (100%) / sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e conformĂ©ment aux impositions de la Commission EuropĂ©enne en 1992, (Directive 90/388/CE), pour sĂ©parer les activitĂ©s de gestion des services de tĂ©lĂ©communication de ceux de contrĂ´le avec le transfert Ă  l'IRI des activitĂ©s de tĂ©lĂ©phonie et des services radio-maritimes assurĂ©s prĂ©cĂ©demment directement par l'État Italien Ă  travers l'ASST et l'Administration Autonome des Postes et TĂ©lĂ©communications qui dĂ©pendaient du Ministère des Postes et TĂ©lĂ©communications,
  • SIP (58%) / opĂ©rateur historique public de tĂ©lĂ©phonie national italien. Appartenait Ă  la holding tentaculaire italienne IRI depuis sa crĂ©ation en 1964, privatisĂ©e en 1994, renommĂ©e Telecom Italia en 1994,
  • Stream (100%) / sociĂ©tĂ© commerciale italienne crĂ©Ă©e en par directeur gĂ©nĂ©ral de STET, Miro Allione, pour diffuser 28 programmes de tĂ©lĂ©vision payante par câble (fibre optique) et, Ă  partir de 1998, par transmission stellite "Stream TV". En , elle fusionne avec TELE+ de Silvio Berlusconi pour former Sky Italia dont Telecom Italia dĂ©tenait 20%,
  • Optimes (51%) / entreprise informatique italienne productrice de compact disc (CD-ROM et CD Audio) ainsi que d'autres supports Ă  lecture optique pour les professionnels et assurant directement la commercialisation, l'installation et la maintenance. RachetĂ©e en 1994 par Finmeccanica.

La privatisation

En application des consignes de la Commission Européenne, le Gouvernement Amato I fait de l'Italie le premier pays européen à lancer la privatisation de ses sociétés publiques. Ce fut le cas du groupe pétrolier ENI en 1992, du groupe alimentaire SME en 1993, puis des multiples sociétés dépendant de l'IRI. En 1994, ce sera le tour de SIP[9] - [10]

STET voit son domaine d'activité s'élargir avec l'édition, la publicité et l'informatique. En 1993 STET crée Stream, un des plus importants groupes de Télévision payante digitale et par satellite d'Italie[11], qui sera dirigé par son ex Directeur Général Miro Allione[12].

(NDR : dans le langage italien, il est d'usage de doubler les lettres des sigles des sociétés publiques. ex la compagnie des chemins de fer italiens (Ferrovie dello Stato - FS) sont désignées FF.SS. Dans le cas des PP.SS., on entend les entreprises à participation d'État (P.S = Participazioni Statali).

En 1997, STET et Telecom Italia fusionnent et intègrent Telespazio et Italcable.

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Il telefono 1881-1991. Cento anni al servizio del Paese. Appunti di storia e note di cronaca sulla telefonia in concessione, SIP, Rome (1981)

Notes et références

  1. (it) Storia delle telecomunicazioni, V. Cantoni, G. Falciasecca, G. Pelosi - 2011 - Firenze University Press
  2. (it) « Scuola Superiore Reiss Romoli », Archivio Storico Telecom Italia (consulté le )
  3. repubblica.it
  4. corriere.it
  5. adnkronos.com
  6. Dallo Stato-imprenditore allo Stato-stratega: dibattito sull'Iri, Osservatorio Globalizzazione, 8 gennaio 2020
  7. repubblica.it
  8. site Lombardia Beni Culturali
  9. Russolillo, Franco. Storia dell'IRI. 5. Un Gruppo singolare. Settori, bilanci, presenza nell'economia italiana. Gius. Laterza & Figli Spa, 2015
  10. europa.eu: press release IP-96-1197
  11. (it) « Rivoluzione alla STET, Allione va a Stream », "La Repubblica",‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. La Repubblica - Dynasty dei riciclati nelle ex PP.SS. - 28 janvier 1994
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