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Ruth KlĂŒger

Ruth Susan KlĂŒger (nĂ©e le Ă  Vienne (Autriche) et morte le Ă  Irvine en Californie[2] - [3] - [4]) est une Ă©crivaine et universitaire amĂ©ricaine d'origine autrichienne.

Ruth KlĂŒger
Ruth KlĂŒger en 2010.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  88 ans)
Irvine
Nom de naissance
Susanne Ruth KlĂŒger
Nationalités
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Lieux de détention
Distinctions
Liste détaillée
Prix de littérature de Rauris (en) ()
Prix Marie-Luise-Kaschnitz (en) ()
Prix d'État de critique littĂ©raire (d) ()
Prix MĂ©moire de la Shoah ()
Prix Thomas-Mann (en) ()
Prix de la Frankfurter Anthologie (d) ()
Prix de journalisme de la ​​Ville de Vienne (d) ()
Docteur honoris causa de l'université de Göttingen ()
MĂ©daille Goethe ()
Officier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne ()
Prix Theodor-Kramer (d) ()
Prix FrÚres Grimm de l'université de Marbourg (en) ()
Docteure honoris causa de l'université de Vienne ()
Archives conservées par

Biographie

Ruth KlĂŒger est nĂ©e Ă  Vienne le dans une famille juive « Ă©mancipĂ©e mais non assimilĂ©e », ainsi qu'elle la dĂ©crit elle-mĂȘme.

Son pĂšre, Viktor KlĂŒger est nĂ© le Ă  Vienne[5]. Issu d'une famille pauvre, Ă©tait gynĂ©cologue et pĂ©diatre. Sa mĂšre, Alma Kluger nĂ©e Gredinger[6], d'origine bourgeoise avait un fils, Jiri (Georg en allemand) d'un prĂ©cĂ©dent mariage avec un tchĂšque.

AprĂšs l'anschluss, son pĂšre ne peut avoir que des patients juifs. Il est arrĂȘtĂ© pour avoir illĂ©galement fait avorter une patiente non-juive, sans moyens, qui le suppliait de l'aider. LibĂ©rĂ©, il se rĂ©fugie en France[6].

Il est arrĂȘtĂ© Ă  Nice. Il est dĂ©portĂ© par le Convoi No. 73, en date du de Drancy vers Kaunas/Reval. Il est ĂągĂ© de 45 ans[5].

Les premiers souvenirs de Ruth sur le monde extĂ©rieur sont liĂ©s Ă  l'antisĂ©mitisme. En 1942, ĂągĂ©e de 11 ans, elle a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e avec sa mĂšre Ă  Theresienstadt, puis en 1944 Ă  Auschwitz oĂč elle Ă©chappe Ă  la mort. Elle est ensuite transfĂ©rĂ©e dans le camp de travail de Christianstadt en Basse-SilĂ©sie, camp de travail annexe de Gross-Rosen. En , pendant l'Ă©vacuation du camp, Ruth KlĂŒger et sa mĂšre parviennent Ă  s'enfuir. Elles se rĂ©fugient en BaviĂšre, puis Ă©migrent en 1947 aux États-Unis, oĂč Ruth KlĂŒger poursuit ses Ă©tudes Ă  New York puis Ă  l'universitĂ© de Californie Ă  Berkeley.

En 1980, elle devient professeur Ă  l'universitĂ© de Princeton et a enseignĂ© par la suite dans plusieurs universitĂ©s amĂ©ricaines. Elle a Ă©tĂ© Ă©galement pendant plusieurs annĂ©es professeur invitĂ© Ă  l'universitĂ© de Göttingen en Allemagne. Elle est une spĂ©cialiste reconnue de la littĂ©rature allemande. Un jour, Ă  Göttingen, elle est renversĂ©e par un cycliste dans la Judenstrasse (rue des Juifs). Le traumatisme de la chute rĂ©veille ceux de sa jeunesse : « Je crois qu’il me poursuit [verfolgt], veut me renverser, vif dĂ©sespoir, une lumiĂšre dans la nuit, son phare, mĂ©tallique, comme un projecteur sur du fil barbelĂ©, je veux me dĂ©fendre, le repousser, les deux bras tendus, l’impact, l’Allemagne, un moment semblable Ă  un combat Ă  mains nues, cette lutte que je perds, du mĂ©tal, l’Allemagne encore, qu’est-ce que je fais ici, pourquoi suis-je venue, suis-je seulement jamais partie ? » (p. 272)
Cela déclenche en elle un retour vers le passé qui aboutit à la rédaction de son témoignage en 1992 Weiter leben (Continuer à vivre), traduit en français en 1997 sous le titre Refus de témoigner, autobiographie et livre de réflexions sur la déportation, dont le thÚme principal est le refus de voir son identité réduite à la catégorie d'ancienne déportée, ainsi que la critique des stéréotypes engendrés par la mémoire de la déportation.

Ruth KlĂŒger a reçu de nombreux prix littĂ©raires, dont, en France, le prix MĂ©moire de la Shoah (1998) et en Autriche, le prix Theodor Kramer (de) (2011).

ƒuvres

  • (de) Katastrophen. Über deutsche Literatur, Göttingen 1993, rĂ©Ă©d. 2012 (ISBN 3835304844)
  • (de) Frauen lesen anders. Essays (Munich 1996).
  • (de) Von hoher und niedriger Literatur (Göttingen 1996).
  • Refus de tĂ©moigner : une jeunesse (en), Ă©d. Viviane Hamy, Paris, 1997 (ISBN 2-87858-172-5) traduction (par Jeanne ÉtorĂ©) de Weiter leben. Eine Jugend (Göttingen 1992).
  • (de) Dichter und Historiker. Fakten und Fiktionen (Vienne 2000).
  • (de) Schnitzlers Dramen. Weiber, MĂ€deln, Frauen (Vienne 2001).
  • (de) Unterwegs verloren, Paul Zsolnay Verlag, Vienne, 2008 - traduction française Chantal Philippe et Jean-LĂ©on Muller pour les poĂšmes, Perdu en chemin, Viviane Hamy, Paris, 2010, 233 p., reliĂ© (ISBN 978-2-87858-308-3).

Notes et références

  1. « https://www.onb.ac.at/ueber-uns/presse/pressemeldungen/oesterreichische-nationalbibliothek-erhaelt-vorlass-von-ruth-klueger-und-nachlass-von-frederic-morton/ »
  2. (de) « Die Schriftstellerin und KZ-Überlebende Ruth KlĂŒger ist 88-jĂ€hrig in den USA gestorben », sur nzz.ch
  3. (en) Office of the Dean, « In memoriam - Ruth Kluger, professor emerita of German », sur UCI School of Humanities, (consulté le )
  4. (en) Emily Langer, « Ruth Kluger, author of searing and celebrated Holocaust memoir, dies at 88 », sur The Washington Post, (consulté le )
  5. Voir, Klarsfeld, 2012.
  6. (en) Sam Roberts. Ruth Kluger, Who Wrote a Haunting Holocaust Memoir, Is Dead at 88. The New York Times, Monday, October 19, 2020, p. A23.

Articles connexes

Liens externes

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