Rupture de retenue de résidus miniers
Une rupture de retenue de résidus miniers est un cas particulier de rupture de barrage, c'est en effet une digue à résidus qui cède laissant s'échapper vers l'aval les résidus miniers qu'elle contenait. Aux dégâts occasionnés par la vague submersive et la coulée de boue s'ajoute une catastrophe environnementale: la pollution aux métaux lourds, au cyanure ou parfois au schlamm.
Quelques cas tristement célèbres de ruptures de retenue de résidus :
- Rupture du barrage de Mailuu-Suu (en), Kirghizistan en 1958, libérant 600 000 m3 de déchets radioactifs
- Rupture du barrage de Certej, en Roumanie en 1971
- Catastrophe de Marcopper, aux Philippines en 1996
- DĂ©sastre d'AznalcĂłllar, en Espagne en 1998
- Catastrophe de Baia Mare, en Roumanie en 2000
- Accident de l'usine d'aluminium d'Ajka, en Hongrie, en 2010
- Rupture de barrages de Bento Rodrigues, au Brésil en 2015
- Rupture du barrage de Brumadinho, au Brésil en 2019
Les causes
L’extraction minière nécessite de traiter des volumes importants de matériaux. Dans un premier temps, les stériles qui cachent le filon sont éliminés. Ils sont partiellement employés pour constituer la retenue des bassins à résidus. Ces derniers, après broyage fin et traitement (lixiviation à l'acide sulfurique ou au cyanure) sont des boues fines et instables, souvent acides, stockées dans ces bassins. Si la surveillance et l'entretien (exhaure) sont insuffisants, les retenues se dégradent et finissent par céder brutalement, laissant s'écouler un flot qui va polluer les vallées en aval.
Les conséquences
La rupture d'une retenue de résidus a des conséquences mécaniques plus importantes que celle d'une simple rupture de barrage. En effet, les effets destructeurs de la vague et de la coulée de boue de celle-ci sont amplifiés par la densité de cette boue, plus lourde que l'eau d'un barrage.
Par ailleurs, la nature des résidus miniers ajoutent une pollution chimique importante dans l'environnement, du fait de restes de produits de traitement : acide ou cyanure ; du fait aussi de la présence de métaux et de sulfures naturels libérés par la finesse du broyage. Ces métaux et sulfures, lorsqu'ils sont prisonniers de la roche réagissent peu avec l'environnement. Mais une fois celle-ci broyée, et c'est le but du broyage, la surface d’interaction est énormément multipliée et les métaux et sulfures sont soudainement libérés.