Rue du Bât-d'Argent
La rue du Bât-d'Argent est une voie du quartier des Terreaux dans le 1er arrondissement de Lyon, en France. Elle tire son origine de la présence d'une enseigne en argent d'un commerce en rapport avec le métier de bâtier ou de bourrelier. La rue longe notamment le collège-lycée Ampère.
Rue du Bât-d'Argent
| ||
| ||
Situation | ||
---|---|---|
Coordonnées | 45° 45′ 58″ nord, 4° 50′ 11″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 1er | |
Début | Rue du Président-Édouard-Herriot | |
Fin | Quai Jean-Moulin | |
Morphologie | ||
Type | Rue | |
Histoire | ||
Anciens noms | Rue Pet-Estroit Rue Petestroit Rue Pas-Étroit |
|
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
| ||
Situation
Elle débute perpendiculairement à la rue du Président-Édouard-Herriot pour se terminer sur le quai Jean-Moulin[1]. La rue Commarmot se termine sur cette voie.
Origine du nom
Elle reçut son nom actuel en référence au métier de bourrelier ou bâtier[2], nom qui provient de l'enseigne en argent d'un commerce alors situé au numéro 11 ou 17 de la rue[3] - [4] - [5] - [6].
Histoire
La rue a été initialement nommée rue du Pet Étroit (également orthographié Pet Estroit, nom déjà attesté en 1350)[7] en raison de son étroitesse et son odeur fétide[8], puis rue du Pas Étroit (ou Étrée, selon une autre source)[5] au XVIIe siècle.
La rue a été créée à la fin du Moyen Âge, et en 1793, le Club des Jacobins y tenait ses réunions dans la partie nord[9]. La section de la rue comprise entre la rue du Garet et le quai a été ouverte en 1551. En 1827, neuf métiers à tisser étaient encore dans la rue[9]. La ville de Lyon acheta plusieurs immeubles entre 1844 et 1883 afin d'élargir la rue et de modifier les abords directs. Les hospices du numéro 13 furent achetés pour la somme de 210 000 francs en 1859. En 1890, le Laboratoire municipal de Slaughter, utilisé pour les vaccinations publiques, s'est installé au numéro 21[10]. Au numéro 8, à l'angle avec la rue de la Republique, le restaurant du fabricant de chocolat Casati fut détruit en 1894, lors de l'assassinat de Sadi Carnot[11].
Au bout de la rue, vers le quai, il y avait une voute de communication entre le collège et la maison à l'angle nord de la rue. Tous deux étaient reliés par la salle de jeu du collège, qui est devenue en 1793 le Club Central. Quant à la voûte, elle a été démolie[12].
La papillote a été créée dans cette rue par un apprenti pâtissier, dont le patron a été nommé Papillot, qui envoyait à sa fiancée des gourmandises enveloppées dans des lettres d'amour[13]. Au XIXe siècle, la plupart des fabricants ou vendeurs de selles de la ville étaient installés dans cette rue[14].
Parmi les habitants historiques de la rue figurent le sculpteur Antoine Coysevox au XVIIe siècle, André-Marie Ampère et son épouse en 1800[15], Stendhal en 1837, les peintres Jean-Pierre Crolle et François Nolin (au XVIIIe siècle) et Alphonse Daudet.
Architecture
La rue actuelle commence avec une section très large composée d'immeubles de quatre étages construits à la fin du XIXe siècle ; il reste encore une maison du XVIIIe siècle à l'intersection avec la rue de la Bourse[9]. Déjà au XVIIIe siècle, l'habitation du numéro 18 était composée de différentes pièces ayant chacune leur propre fonction et les enfants avaient même leur propre chambre, ce qui était assez rare à l'époque[16].
Autrefois au numéro 2, à l'angle avec la rue du Président-Édouard-Herriot (alors rue de l'Hôtel-de-Ville) se trouvait la Vierge à l'enfant[17] sculptée par Coysevox en 1676-77[18], laquelle est considérée comme un chef-d'œuvre baroque et conservée depuis 1771 dans l'église Saint-Nizier[19].
- Fronton de 1865
- Immeuble Ă arcades
- Immeuble XIXe siècle
- Société lyonnaise
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rue du Bât-d'Argent » (voir la liste des auteurs).
- Maurice Vanario, Rues de Lyon : à travers les siècles, Lyon, ELAH, , 333 p. (ISBN 2-84147-126-8), p. 28
- Jean-Claude Bouvier, Les noms de rues disent la ville, (lire en ligne), p. 43
- « Les noms de rues ou de places liés à une enseigne » [PDF], Lyon (consulté le )
- Louis Maynard, Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon, avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, Les Traboules, , 412 p. (ISBN 978-2-911491-57-3), p. 39
- Jean Pelletier, Lyon pas à pas — son histoire à travers ses rues — Presqu'île, rive gauche du Rhône, quais et ponts du Rhône, Roanne / Le Coteau, Horvath, , 222 p. (ISBN 2-7171-0453-4), p. 20
- « Rue du Bât-d'Argent », sur Rues de Lyon (consulté le )..
- Maurice Vanario, Rues de Lyon : à travers les siècles, Lyon, ELAH, , 333 p. (ISBN 2-84147-126-8), p. 225
- Gilbert Bouchard, L'histoire des rues de Lyon, Grenoble, Glénat, , 124 p. (ISBN 2-7234-3442-7), p. 13
- « Rue du Bât-d'Argent », Rues de Lyon (consulté le )
- Louis Maynard, Dictionnaire des lyonnaiseries — Les hommes. Le sol. Les rues. Histoires et légendes, vol. 1, Lyon, Jean Honoré, (réimpr. 1982), p. 147–50
- Robert Brun De La Valette, Lyon et ses rues, Paris, Le Fleuve, , p. 119
- Adolphe Vachet, À travers les rues de Lyon, Lyon, Laffitte reprints, , 1982, Marseille éd., 500 p. (ISBN 2-7348-0062-4), p. 58–59
- Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, 1504 p. (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 957
- Aimé Guillon, Lyon tel qu'il étoit et tel qu'il est ou tableau historique de sa splendeur passée; suivi de l'Histoire pittoresque de ses malheurs et de ses ruines, (lire en ligne), p. 65
- Robert Locqueneux, Ampère, encyclopédiste et métaphysicien, (lire en ligne), p. 77–80
- Gilbert Gardes, Lyon, l'art et la ville — Architecture, décor, vol. 2, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , p. 80
- « Listing des Saints et Madones du 1er » [PDF], Lyon (consulté le )
- (Unknown author), Revue universelle des arts, vol. 1, (lire en ligne), p. 48
- Gilbert Gordes, Lyon, l'art et la ville — Architecture, décor, vol. 2, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , p. 144