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Rue Gambetta (Nantes)

La rue Gambetta est une rue du quartier Malakoff - Saint-Donatien Ă  Nantes, en France.

Rue Gambetta
Image illustrative de l’article Rue Gambetta (Nantes)
Vue de la rue en mars 2023.
Situation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 17″ nord, 1° 32′ 37″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Malakoff - Saint-Donatien
DĂ©but Rue de Coulmiers
Fin Place Maréchal-Foch
Morphologie
Type Rue
Histoire
Création 1875-1880
Anciens noms Petite rue Traversière (partie ouest)
Rue Grou (partie est)
Monuments Couvent de la Visitation
Musée des beaux-arts
Jardin des plantes
Cimetière La Bouteillerie
HĂ´tel PĂ©pin de Bellisle
Façade sud d'un immeuble inscrit
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue Gambetta
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Gambetta
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue Gambetta

DĂ©nomination

La rue est baptisée (en 1884[1]) en hommage à Léon Gambetta (1838-1882) homme politique français républicain, membre du Gouvernement de la Défense nationale en 1870, président de la Chambre des députés de 1879 à 1881, puis président du conseil et ministre des Affaires étrangères de 1881 à 1882[2].

Historique

La rue actuelle commence, à l'ouest, après l'ancienne motte Saint-Pierre. Il s'agit donc d'un secteur se trouvant à l'extérieur des remparts, qui, à l'est de la ville, gardent le même emplacement, de l'Antiquité au XVIIIe siècle. La zone la plus ancienne de la rue se situe au sud du faubourg Saint-Clément[3].

Le collège des oratoriens est édifié, à la limite de la zone non constructible imposée par l'autorité militaire dans le cadre de la préservation du caractère défensif des remparts de la ville. En 1632, des religieuses, les Visitandines, s'installent dans la propriété de la Mironnerie, et y fondent le couvent de la Visitation. Un chemin conduit vers la ville intra-muros via la porte Saint-Pierre[2].

Au Moyen Âge, l'évêque de Nantes disposait de vignes et de chais dans une propriété située au sud de la partie centrale de l'actuelle rue Gambetta. Le vin y étant mis en bouteille, le site prend le nom de Bouteillerie. Vendu par l'évêque Daniel en 1320, le terrain a appartenu en 1523 à la famille de la marquise de Sévigné, en 1554 à Christophe Vavasseur, puis à la famille de Coutances. Les Chartreux l'acquièrent au XVIIe siècle[4].

Lorsque Jean-Baptiste Ceineray procède aux vastes chantiers de transformation de la ville Ă  la fin du XVIIIe siècle, il conçoit un plan, achevĂ© en 1763, pour l'ensemble des cours Saint-Pierre et Saint-AndrĂ©. Au centre se trouve la place d'Armes (actuelle Place MarĂ©chal-Foch), que l'architecte organise selon un plan de symĂ©trie. Pour la respecter, il trace un coude faisant dĂ©boucher la future rue Gambetta selon l'angle observĂ© par la route de Paris, qui fait face Ă  celle de l'ÉvĂŞchĂ©. Au nord-ouest de la place, Ceineray dessine une rue qui, faute d'utilitĂ©, devient une impasse n'ayant d'autre but que d'offrir un prolongement Ă  la « petite rue Traversière Â», amorce de la future « rue Gambetta »[5].

En 1774, sur arrêt du Conseil d'État du Roi, la propriété de la Bouteillerie est achetée par les paroisses de Saint-Clément, Sainte-Croix, Saint-Denis, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Sainte-Radegonde, Saint-Vincent et la collégiale Notre-Dame pour en faire leur cimetière commun, le cimetière du Grand-Brigandin, qui prend plus tard le nom de cimetière La Bouteillerie[4].

Après la RĂ©volution, les bâtiments religieux sont transformĂ©s en casernes. En 1806, le prĂ©fet Belleville dĂ©finit les contours du jardin des plantes[6], qui a pour limite nord la « petite rue du Jardin des plantes Â» (dont la rue Gambetta ne reprend pas le tracĂ©)[7]. Sur un plan de 1836, la rue accĂ©dant Ă  la place Louis-XVI (« Place MarĂ©chal-Foch Â») est appelĂ©e « petite rue Traversière Â», et ne mesure que quelques dizaines de mètres. Plus loin Ă  l'est, la rue du jardin des plantes, qui longe le nord de ce dernier, rejoint la rue Guillaume-Grou, qui va jusqu'Ă  la rue de la Bouteillerie. L'ensemble de ces rues n'est pas rĂ©gulier, et forme plusieurs angles[7].

En 1842, on construit dans l'enclos du couvent de la Visitation, une caserne qui sera baptisée « caserne Bedeau » en l'honneur du général Marie-Alphonse Bedeau, natif de Vertou, et qui s'illustra durant la conquête de l'Algérie. Cette caserne abritera un régiment d'infanterie jusqu'à son déménagement dans la « caserne Cambronne » vers les années 1880[8].

En 1875, le percement de la rue entre la « place du Jardin-des-Plantes Â» (aujourd'hui place Sophie-TrĂ©buchet) et la rue de Coulmiers est projetĂ©[1]. Cette portion de rue est alors dĂ©nommĂ©e « rue Grou Â»[9]. Puis, en 1880, le tracĂ© rejoint la place Louis-XVI[2]. La rue, dont la crĂ©ation, rĂ©alisĂ©e en 1884, a pour but un meilleur accès au cimetière de La Bouteillerie et aux casernes Richemond et Lamoricière (quartier des Dragons et des Équipages) traverse la caserne d'infanterie, longe le cimetière, et le sud des propriĂ©tĂ©s de l'hospice des Incurables et la maison des Enfants trouvĂ©s[1]. Cette percĂ©e conduit Ă  un alignement de l'ensemble des parcelles pour former une voie rectiligne, Ă  l'exception de l'angle de l'extrĂ©mitĂ© ouest de la voie, en raison de la contrainte de symĂ©trie de la place Louis-XVI[10]. La rue prend alors son nom dĂ©finitif.

Entre 1893 et 1900, le bâtiment du musĂ©e des beaux-arts est Ă©difiĂ©[11]. Sa façade donne « rue du LycĂ©e Â» (future rue Georges-Clemenceau), tandis qu'au nord il borde la rue Gambetta.

En 1908, la commune de Doulon est annexĂ©e Ă  Nantes. Une rue de Doulon porte le nom de « rue Gambetta Â» ; afin d'Ă©viter ce doublon, la rue de la commune rattachĂ©e est baptisĂ©e rue Berthelot[12].

En 1913, huit ans après la promulgation de la loi de sĂ©paration des Églises et de l'État, les sapeurs-pompiers cantonnĂ©e auparavant dans l'ancien collège de l'Oratoire, sĂ©parĂ© du couvent de la Visitation part la rue Dugast-Matifeux, s'installent dans l'ancien couvent des Ursulines, qu'ils rebaptisent « caserne GouzĂ© Â» en hommage Ă  leur premier commandant[13].

Au centre des bâtiments de l'ancien collège de l'Oratoire, sera construit en 1921 un pavillon baptisĂ© « Pavillon DesgrĂ©e du Lou Â». Cet ensemble abrita par la suite le siège de la 33e division militaire territoriale (DMT), puis le bureau local du Centre d'Information et de Recrutement des Forces ArmĂ©es (CIRFA)[14].

En 1957, la partie est de la rue, à partir de la rue de Coulmiers, devient une rue à part entière, baptisée rue du 3e-Dragons[15].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Partant de la place Maréchal-Foch, la rue commence encadrée de deux immeubles :

Plus loin dans la rue :

Voies latérales secondaires

Avenue Masséna

Voie en impasse d'une trentaine de mètres de longueur[coord 1], dont le nom évoque le célèbre maréchal d'empire.

Avenue Mich

Voie en impasse d'une cinquantaine de mètres de longueur[coord 2], dont le nom évoque l'affichiste et caricaturiste Mich.

Avenue Thébaud

Voie en impasse d'une trentaine de mètres de longueur[coord 3].

Coordonnées des lieux mentionnés

  1. Avenue MassĂ©na : 47° 12′ 55″ N, 1° 32′ 22″ O.
  2. Avenue Mich : 47° 13′ 24″ N, 1° 32′ 23″ O.
  3. Avenue ThĂ©baud : 47° 13′ 24″ N, 1° 32′ 24″ O.

Notes et références

  1. Pajot 2010, p. 99.
  2. Pied 1906, p. 130.
  3. « Plan de Perronet (1778) », Archives de la ville de Nantes (consulté le ).
  4. Kahn et Landais 1990, p. 23.
  5. Collectif, Mathurin Crucy (1749-1826) : architecte nantais néo-classique, Nantes, musée Dobrée, , 154 p. (BNF 34868424).
  6. Catherine Vadon, Aventures botaniques, d'outre-mer aux terres atlantiques, Strasbourg, Jean-Pierre Gyss, , 184 p. (ISBN 978-2-914856-01-0), p. 88.
  7. « Plan de Bilange (1836) », Archives de la ville de Nantes (consulté le ).
  8. Plaquette « Nantes et ses soldats » - page 8
  9. « Notice de dossier de voirie », Archives de la ville de Nantes (consulté le ).
  10. « Plan de Nantes, 1887, dressé par Jouanne », Archives de la ville de Nantes (consulté le ).
  11. Flohic 1999, p. 746.
  12. « Berthelot (rue) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  13. La caserne Gouzé sur site du musée des Sapeurs-Pompiers de Loire-Atlantique
  14. Plaquette « Nantes et ses soldats » - pages 8 et 33
  15. « 3e Dragon (rue du) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
  16. « Inscription de l'hôtel Pépin de Bellisle », notice no PA44000023, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 12 avril 2012.
  17. [PDF] « Restauration urbaine à Nantes - Hôtel de Bellilse : un hôtel particulier XVIIIe », sur le site de l'association Nantes Renaissance (consulté le ).
  18. Flohic 1999, p. 692-693.
  19. Notice no PA00108659, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 12 avril 2012.
  20. Le Carré vert - Nantes

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic Ă©ditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X).
  • Claude Kahn et Jean Landais, Des Lieux de mĂ©moire : les quinze cimetières de Nantes, Nantes, Ouest Ă©ditions et UniversitĂ© inter-âges de Nantes, , 224 p. (ISBN 978-2-908261-01-1, LCCN 92161105).
  • StĂ©phane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).

Articles connexes

Liens externes

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