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Ronan Trémel

Ronan Trémel est un animateur de cours de breton[1] français.

Ronan Trémel
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Biographie
Naissance
Nationalité

Il a œuvré au développement de la langue bretonne en région parisienne, puis en Bretagne.

Biographie

Ancien membre du Front de libération de la Bretagne (FLB), amnistié en 1969, après avoir donné ses premiers cours de breton à la prison de la Santé, il enseigne le breton à l’université de Paris-VIII de 1974 à 1989 (entre 50 et 120 étudiants tous les ans), crée le du Département des Langues opprimées et minorisées, dirigé par l’Amérindien quechua Abdon Yaranga, regroupant diverses langues (breton, basque, catalan, occitan, berbère, tamoul, quechua, aymara, nahuatl), anime ou participe à des colloques et intervient à l’Unesco (1985) sur la situation du breton.

Enseignement du breton dans l’académie de Paris de 1976 à 1989

Avec la crĂ©ation de l’Association des professeurs de langue bretonne (APLB) qu’il prĂ©side, les cours se dĂ©veloppent dans les lycĂ©es de la rĂ©gion parisienne ; le nombre de candidats au baccalaurĂ©at progresse de 48 (1984) Ă  249 (1989).

ConsidĂ©rĂ© par l’Éducation nationale comme maĂ®tre auxiliaire d’armĂ©nien, il est titularisĂ© en anglais (1984). Les obstacles Ă   son enseignement du breton se multiplient ; il est contraint tous les ans de commencer ses cours dans la rue (Ă  la gare Montparnasse) pendant quelques mois (quatre mois en 1987), avec interdiction administrative de pĂ©nĂ©trer dans les Ă©tablissements.

Il en appelle Ă  l’ONU en 1987 et saisit la Commission des droits de l’Homme Ă  Genève arguant du non-respect par l’État français du pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Le Gouvernement français rĂ©pond Ă  la Commission en 1988 que : « aucun obstacle n’a naturellement jamais Ă©tĂ© mis Ă  l’enseignement du breton par M. Tremel Â» ( !) et qu’il ne pouvait ĂŞtre titularisĂ© en breton, du fait qu’il n’existait pas de poste budgĂ©taire… (le CAPES sera crĂ©Ă© l’annĂ©e suivante en 1985) ; le Gouvernement prĂ©cise dans son argumentaire (Pacte, art. 27) qu’il n’y a pas de minoritĂ©s ethniques en France et donc pas de droits s’y rĂ©fĂ©rant.

Avec l’APLB, il organise de nombreux stages intensifs de breton à Paris, Bruxelles et Lille et des séjours linguistiques en Bretagne chez des brittophones de naissance (Trégor, Haute-Cornouaille, Vannetais).

Diwan le recrute Ă  la fin de 1989 en tant que directeur : la licence de breton devient alors critère de recrutement ; il nĂ©gocie la titularisation de vingt-trois enseignants ; Ă  la suite d'un diffĂ©rend avec le prĂ©sident d’alors, il refuse que Spered ar Yezh soit intĂ©grĂ© Ă  Diwan, qu’il quitte en refusant un poste de directeur pĂ©dagogique.

Ronan Tremel reprend l’enseignement du breton en Centre-Bretagne et le dĂ©veloppe notamment Ă  Carhaix : plus de 50 % des Ă©lèves du collège public suivent ses cours en 2002 (breton facultatif, langue vivante II ou III) quand il cesse d’enseigner.

Cours de breton aux adultes

Ă€ partir de 1992, Ronan Tremel donne bĂ©nĂ©volement des cours de breton aux adultes Ă  Pleiben, Châteaulin ; Ă  partir de 1994, Ă  Carhaix (70 inscrits en 2000) ; il organise une trentaine de stages de langue et de chant du terroir (kan-ha-diskan). Il ouvre des cours de breton Ă  Callac en parallèle Ă  ceux de Carhaix, en 2007.

Eostiñ, collectage du breton parlé

En partenariat avec la RĂ©gion, les dĂ©partements du Finistère, des CĂ´tes-d’Armor et du Morbihan, il organise, de 2002 Ă  2004, au sein de l’association Spered ar Yezh un pĂ´le de recherche sur le breton parlĂ© par les brittophones de naissance (3e et 4e âges), intitulĂ© Eostiñ (moissonner, collecter). Le maximum de moyens est utilisĂ© en fonction de l’urgence : prioritĂ© au collectage de langue sur le terrain, avec enregistrements et comptes rendus Ă©crits. Des collecteurs salariĂ©s sont recrutĂ©s (CDD) et conseillĂ©s par Ronan Tremel, bĂ©nĂ©vole Ă  temps plein. Les aires de recherche concernent surtout la Cornouaille et le pays Vannetais.

La gestion financière de l’association est confiée à la secrétaire et à son mari le trésorier, vice-président de la Chambre de commerce de Morlaix. Alors qu’il était urgent de recruter un(e) secrétaire d’édition qualifié(e) en breton, la non-information sur les finances laisse planer un doute sur la faisabilité du recrutement, l’ambiance devient délétère et des pressions rendent impossible de travailler correctement. Un nouveau président, ex-élu UDB, émerge, il licencie, début 2005, les collecteurs en exercice, la secrétaire, et livre les travaux de recherche en cours au conseil général du Finistère sans en informer qui de droit ni en faire de copies de sauvegarde. Spered ar Yezh prend l’appellation de Deskiñ Spered ar Yezh. Le partage des ressources, se révélant importantes, destinées au fonctionnement des deux associations Deskiñ Spered ar Yezh et Eostiñ Spered ar Yezh ne sera pas effectué au détriment du collectage.

Eostiñ Spered ar Yezh

Actuellement, l'association donne des cours du soir à des adultes à Carhaix et à Callac. Ronan Tremel poursuit un collectage local bénévole en Centre-Bretagne à Spézet, Carhaix et Callac.

Cours de cornique (Kernewek)

Ronan Trémel prépare en sessions intensives à Callac des bretonnants aux examens oraux et écrits de la langue sœur du breton. Ses collectages (qu'il dit avoir commencés dans les années 70 et qui se sont poursuivis jusqu'en 2015) n'ont jamais donné lieu à la moindre publication.

Bibliographie

  • Jean Bothorel, Un terroriste Breton, Calmann-LĂ©vy, 2001 (ISBN 270213209X)
  • (en) Peter Berresford Ellis, The Celtic revolution : a study in anti-imperialism, Y Lolfa, 1983, p.69 (ISBN 0-86243-096-8)

Notes et références

  1. « Apprendre le breton en s'amusant avec Eostin Spered ar Yezh », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
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