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Romilda de Frioul

Romilda de Frioul (née vers 575 - morte en 610), fut une noble lombarde d'Italie, femme de Gisulf II, duc de Frioul (c. 590 – 610) sous le règne du roi Agilulf. Elle est passée à la postérité grâce au récit de Paul Diacre, auteur à la fin du VIIIe siècle d'une histoire du peuple lombard.

Romilda de Frioul
Titre de noblesse
Duchesse du Frioul
années 590-
Biographie
Naissance
Vers
Décès
Père
Mère
Conjoint
Enfant
Taso de Frioul
Grimoald Ier de Bénévent
Radoald de Bénévent
Kako de Frioul (en)
Geila von Friaul (d)
Acca von Friaul (d)

Biographie

Romilda est probablement la fille de Garibald, 1er duc de Bavière, et de la princesse lombarde Waldrada[1].

En 610, lors d'une invasion avare dans le N.-E. du royaume lombard, Romilda perdit son époux, le duc Gisulf II, qui fut massacré avec la majeure partie de ses hommes après avoir marché audacieusement contre les envahisseurs, supérieurs en nombre et dirigés par le khagan Bayan II. Elle se réfugia avec femmes et enfants dans la place forte de Cividale (Forum Julii), capitale du duché de Frioul, bientôt rejointe par les guerriers lombards survivants. Quant aux Avars, ils arrivèrent devant Cividale après avoir ravagé le Frioul et mirent le blocus devant la forteresse.

Du haut des murailles de Cividale, Romilda observait le khagan avar en armes et grand Ă©quipage qui faisait le tour de la citĂ© assiĂ©gĂ©e, Ă©tudiant de quel cĂ´tĂ© ses troupes pourraient attaquer. Le voyant jeune et florissant, elle lui fit savoir par un messager que s'il l'Ă©pousait, elle lui livrerait la citĂ© avec tous ceux qui s'y trouvaient. Bayan II accepta et s'engagea Ă  la prendre en mariage. Romilda, contre l'avis du peuple, fit donc ouvrir les portes de la place forte ; entrĂ©s dans la ville, les cavaliers avars mirent Cividale Ă  sac, qu'ils incendièrent après avoir rĂ©duit en esclavage tous les habitants qui avaient survĂ©cu aux violences. Romilda, ses huit enfants et les habitants de Cividale rĂ©duits en esclavage furent emmenĂ©s prisonniers par Bayan II en Pannonie, dans le « Ring Â», la capitale fortifiĂ©e des Avars situĂ©e en actuelle Hongrie.

Romilda, l'« infâme putain Â» (meretrix nefaria) comme l'avait dĂ©signĂ© Paul Diacre dans son Histoire des Lombards[2], passa une nuit avec le khagan, comme s'ils Ă©taient mari et femme, Ă  cause du serment qu'il lui avait promis lors du siège de Cividale, mais il la livra immĂ©diatement après Ă  douze guerriers avars qui la violèrent l'un après l'autre. Après que Romilda eut Ă  subir ce viol collectif, Bayan II fit dresser un poteau au milieu du campement royal et ordonna de l'y empaler, ajoutant ces mots d'opprobre : « voilĂ  le mari que tu mĂ©rites ! ».

Les jeunes fils de Romilda (deux enfants et deux adolescents), réussissant à s'emparer de deux chevaux, s'échappèrent du campement avar et retournèrent en Italie. Les filles restèrent quant à elles prisonnières de Bayan II et furent plus tard vendues en divers pays comme esclaves, concubines ou épouses.

Paul Diacre paraît s'être inspiré du mythe de Tarpeia.

Descendance

Romilda eut du duc Gisulf II de Frioul huit enfants, quatre fils et quatre filles :

  • Tasso, qui deviendra duc de Frioul avec son frère Cacco ;
  • Cacco, qui deviendra duc de Frioul conjointement avec son frère Taso ;
  • Radoald, qui deviendra duc de BĂ©nĂ©vent ;
  • Grimoald, qui deviendra duc de BĂ©nĂ©vent puis roi des Lombards ;
  • Appa, qui, capturĂ©e lors de l'invasion de 610 par les Avars, est vendue par ces derniers et Ă©pouse le duc des Alamans ;
  • Gaila, qui subit le mĂŞme sort que sa sĹ“ur et Ă©pouse un prince Bavarois ;
  • une fille, qui subit le mĂŞme sort que ses sĹ“urs ;
  • une fille, qui subit le mĂŞme sort que ses sĹ“urs.

Notes et références

  1. Settipani 1989, pp. 89-90.
  2. Livre IV, XXXVIII.

Annexes

Sources

Liens externes

  • (en) Charles Cawley, « Romilda Â» sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.
  • « Romhild et Grimoald enfant Â», In: Les veillĂ©es allemandes ; chroniques, contes, traditions et croyances populaires, par Grimm. Imprimerie de Mme Huzard, Paris, 1838, pp. 58-60.
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