Accueil🇫🇷Chercher

Roger Lefèvre

Roger Lefèvre est un philosophe, universitaire et homme politique français né le à Sotteville-sur-Mer (Seine-Inférieure) et décédé le à Nice[1]. Militant socialiste et député Front populaire de la Charente-Inférieure, il s'illustre pendant la Seconde Guerre mondiale par son activité de résistant, après avoir été introduit aux milieux collaborationnistes parisiens.

Roger Lefèvre
Illustration.
Roger Lefèvre vers 1946.
Fonctions
Député
–
(5 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 3 mai 1936
Circonscription Charente-Inférieure
Groupe politique SOC
Conseiller général
–
(3 ans)
Circonscription Canton de Rochefort-Nord
Biographie
Nom de naissance Roger Ferdinand Lefèvre
Date de naissance
Lieu de naissance Sotteville-sur-Mer (Seine-Inférieure)
Date de décès
Lieu de décès Nice (Alpes-Maritimes)
Nationalité française
Parti politique Section française de l'Internationale ouvrière
Profession Professeur agrégé
Journaliste

Biographie

Fils de professeur à l'École normale d'instituteurs de Caen, petit-fils d'instituteur, il réalise de brillantes études secondaires, consacrées par une réussite à l'agrégation de philosophie en 1932 (3e). Il est nommé dans la foulée professeur au lycée de Douai, puis, à la rentrée 1933, au lycée de Rochefort.

Militant à la Ligue des droits de l'homme et au parti socialiste, il commence une carrière politique locale, se faisant élire successivement conseiller d'arrondissement puis conseiller municipal de Rochefort en 1934. À l'issue des élections municipales de 1935, il est fait adjoint au maire nouvellement élu, Théodore Landré. Il fonde la section rochefortaise du Comité antifasciste et participe à l'établissement et la consolidation du Front populaire en Charente-Maritime.

Il se présente comme candidat SFIO aux élections législatives de 1936 dans l'arrondissement de Rochefort ; il est élu face à un radical hostile au Front populaire et un socialiste dissident. À la Chambre, c'est un défenseur ardent de la politique des gouvernements du Front populaire. Il est successivement membre de la commission de l'aéronautique puis de l'enseignement et des beaux-arts. En mai 1937, Léon Blum le charge d'une mission diplomatique aux États-Unis et en 1938 il aide au ravitaillement des républicains espagnols en se rendant personnellement à Barcelone.

Il est Ă  l'origine de la proposition de loi portant changement de nom de son dĂ©partement d'Ă©lection de Charente-InfĂ©rieure en Charente-Maritime, adoptĂ©e par la Chambre des dĂ©putĂ©s le 22 juin 1939, mise en application seulement Ă  partir du 4 septembre 1941.

Roger Lefèvre participe aux combats de la Seconde Guerre mondiale, notamment Ă  la dĂ©fense du canal de Charleroi puis de Dunkerque en juin 1940, en qualitĂ© de capitaine du 122e rĂ©giment d'infanterie. Après un rapatriement en Angleterre, il retourne en France pour prendre part aux combats sur le front normand, oĂą il est fait prisonnier le 18 juin. Il s'Ă©vade assez vite pour rejoindre Vichy et prendre part Ă  l'AssemblĂ©e nationale ; oĂą il vote les pleins pouvoirs au marĂ©chal PĂ©tain, grandement influencĂ© par l'Ă©loge prononcĂ© en introduction de la sĂ©ance du 10 juillet par le prĂ©sident de la Chambre, Édouard Herriot[2].

Le gouvernement de Vichy le rĂ©voque du conseil municipal de Rochefort et de l'enseignement ; il dĂ©cide alors d'entreprendre une thèse sur Descartes tout en apportant rĂ©gulièrement, entre 1941 et 1943, sa collaboration Ă  La France socialiste de RenĂ© Château, dĂ©putĂ© Front populaire de La Rochelle. L'appel pour le STO le 9 juillet 1943 l'amène Ă  entrer en clandestinitĂ© et Ă  changer de camp : il prend le maquis dans le Midi et participe aux combats pour la libĂ©ration dans les Bouches-du-RhĂ´ne.

Ă€ la LibĂ©ration, il est exclu du parti socialiste et frappĂ© d'inĂ©ligibilitĂ© du fait de son vote favorable le 10 juillet 1940, Ă  Vichy. Il voit toutefois son inĂ©ligibilitĂ© relevĂ©e par le Jury d'honneur, « considĂ©rant que l’intĂ©ressĂ© a effectivement participĂ© Ă  cette lutte, que notamment, il a pris part aux opĂ©rations des maquis de Provence, qu’il s’est courageusement conduit lors de la LibĂ©ration d’Aix-en-Provence au cours de laquelle il a Ă©tĂ© blessĂ© »[3].

Après la guerre, il reprend sa carrière d'enseignant et ses recherches à l'annexe de Saint-Cloud du lycée Hoche de Versailles en février 1945, puis au lycée Claude-Bernard à la rentrée d'octobre 1945. Docteur en philosophie, il poursuit sa carrière successivement au sein des universités d'Alger, Montpellier, Grenoble puis Lille. Il reprend une activité politique à Grenoble, étant élu conseiller municipal en 1959 ; il tentera par la suite une implantation dans les Hauts-de-Seine en 1967 et en 1973, sous l'étiquette FGDS.

Il meurt Ă  Nice le 11 septembre 1981.

Ĺ’uvres

  • Raz de MarĂ©e, visions de la guerre, Paris, Baudinière, 1946.
  • De nombreuses Ă©tudes sur divers aspects de la pensĂ©e de Descartes.

Sources

Liens externes

Références

  1. « Base de données des députés français depuis 1789 », sur l’Assemblée nationale (consulté le ).
  2. Lettre du 27 septembre 1944 Ă  la direction de la SFIO, par laquelle il demande sa rĂ©intĂ©gration au sein du parti.
  3. Journal officiel du 20 juillet 1945.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.