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Robert de Joly

Robert de Joly, né à Paris le et mort à Montpellier le est un spéléologue français. Ami, disciple et (parfois) concurrent d'Édouard-Alfred Martel, il relance la spéléologie entre les deux guerres mondiales. Il a conçu, adapté ou importé du matériel d'exploration et des techniques et participé à l'aménagement touristique de plusieurs gouffres. Il a formé de nombreux spéléologues. Selon ses volontés, l'urne de son cœur a été déposée dans la grotte de l'aven d'Orgnac (Ardèche) et ses restes ont été inhumés au cimetière protestant de Nîmes.

Robert de Joly
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  81 ans)
Montpellier
SĂ©pulture
Nom de naissance
Robert Jacques de Joly
Nationalité
Activité

Biographie

Ingénieur électricien de formation, il travaille dans une usine à Marseille, et au service des Mines. Capitaine mécanicien de réserve, Robert de Joly a participé aux deux conflits mondiaux (Croix de guerre).

Il s'intéresse à la spéléologie à la suite de la lecture des ouvrages d'Édouard-Alfred Martel. Enfant, il se rendait en vacances à Avèze près du Vigan (Gard), où ses grands-parents possédaient de vastes étendues de causses, truffées d'avens et de cavernes. À quatorze ans, dans une grotte de la Tessonne, sous le causse de Montdardier, il fait une intéressante découverte archéologique. Puis il s'inspire des travaux de Félix Mazauric pour continuer l'exploration du causse.

Il est un autodidacte en sciences de la Terre, mais son intérêt pour la spéléologie le pousse à apprendre la géologie en fréquentant les professeurs Répelin et Denizot à Marseille, la préhistoire avec P. Marcellin de Nîmes, et il fréquente les professeurs Lutaud et Bourcart du laboratoire de géographie physique de la Sorbonne.

En 1928, entre le 21 et le , Robert de Joly effectue une traversée complète des gorges du Verdon. Il est le premier à franchir les salles de l’Imbut à bord d’une sorte de canoë en caoutchouc.
La même année, il signe son nom au fond du petit garagaï de la Sainte-Victoire (Bouches-du-Rhône)[1].

En 1929, il fait la connaissance de Guy de Lavaur, il le convie Ă  sa campagne sur les Grands Causses et l'initie Ă  ses techniques.

Le , Robert de Joly reprend l'œuvre de Martel qui avait créé la Société de spéléologie en 1895. Il devient le président de la Société spéléologique de France (SSF) dont le siège social se trouvait à Montpellier. Son but était d'assurer la liaison entre spéléologues et d'aider au développement de l'activité des prospecteurs du sous-sol. Les plus grands spéléologues de l'époque en faisaient partie, parmi eux : Édouard-Alfred Martel (président d'honneur), Norbert Casteret, Bernard Gèze, Guy de Lavaur, etc. Les relations avec Martel se dégradèrent par la suite.

Le , avec l'abbé Glory et une équipe de spéléologues, il explore l'aven d'Orgnac. Il descend une verticale de cinquante mètres. Il coordonne par la suite les travaux d'aménagement. La première salle porte son nom et son urne funéraire y est visible.

En 1938, il reprend les explorations du gouffre de Padirac avec Guy de Lavaur : il dépasse le terminus atteint par Martel en 1900. Une barrière — obstacle majeur — et un grand affluent de la rivière souterraine de Padirac portent son nom.

On lui doit également les explorations du chourum Martin dans le Dévoluy (Hautes-Alpes), de la grotte des Eaux-Chaudes (Pyrénées-Atlantiques), etc.

En 1956, il conseille de percer un tunnel pour poursuivre les visites dans le gouffre de Proumeyssac.

Il généralise en spéléologie l'utilisation d'un matériel plus fiable et plus efficace qui permet de progresser dans des cavités plus difficiles :

  • en remplacement des Ă©chelles de corde Ă  barreaux en bois : des Ă©chelles souples Ă  barreaux en tube d'Ă©lektron (alliage mĂ©tallique très lĂ©ger) et Ă  montants en câbles d'acier. Le poids et le volume des Ă©chelles spĂ©lĂ©os se trouvent fortement rĂ©duits par cette innovation. Ce type d'Ă©chelles est encore utilisĂ© de nos jours ;
  • pour l'Ă©clairage, il utilise un gĂ©nĂ©rateur Ă  acĂ©tylène ;
  • utilisation de canots gonflables en rivière ;
  • bivouac souterrain sans tente, avec un canot pneumatique retournĂ©.

De Joly marque son temps par une discipline stricte et hiérarchisée dans les équipes d'exploration : seuls les spéléologues plus anciens et expérimentés font partie de l'équipe de pointe ; les autres équipiers sont là en soutien, ils assurent les aînés, manient des treuils et attendent dans le froid, sur les paliers. Cette organisation efficace, en regard des techniques utilisées, dure jusqu'en 1970. Par la suite, des équipes plus restreintes sont capables d'assurer seules l'entièreté des explorations.

La Fédération française de spéléologie crée en 1964 le prix Robert de Joly pour récompenser l'activité d'exploration spéléologique d'un club ou groupe de clubs français. Ce prix est regroupé avec le prix Martel en 1982 pour distinguer l'activité d'un spéléologue ou d'un club qui aura réalisé une exploration exceptionnelle ou œuvré à l'évolution de la spéléologie.

Publications

  • (1951) - « Ă€ propos du mont-milch », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 1, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 27
  • (1951) - « Le congrès spĂ©lĂ©ologique de Salsbourg », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 2-3, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 38
  • (1951) - « Armand VirĂ© (1869-1951) », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 2-3, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 44-45
  • (1952) - « Joseph Martin » et « Le R.P. RaphaĂ«l Marie Pouget», Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 2-3, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 53
  • (1952) - « L'abbĂ© Ortiz », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 4, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 69
  • (1953) - « Allocution prĂ©sidentielle : RĂ©flexions sur la SpĂ©lĂ©ologie et le matĂ©riel moderne du SpĂ©lĂ©ologue », Premier congrès international de spĂ©lĂ©ologie, tome IV, Paris, p. 151-154[2]
  • (1955) - « Henri de Lapierre », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 1, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 14-15
  • (1955) - « AndrĂ© Bancal », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 4, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 39
  • (1956) - « On redĂ©couvre l'igue d'Aussure », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 1, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 25
  • (1957) - « Phosphore et lampe Ă  acĂ©tylène », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 3, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 58
  • (1960) - « Paul PrĂ©gent », Bulletin du ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie no 3, ComitĂ© national de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 6
  • (1963) - « Albin Fontanilles (1883-1963 », Spelunca 4e sĂ©rie, no 4, FĂ©dĂ©ration française de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 46
  • (1967) - « Ă€ propos de l'Ă©quipement des spĂ©lĂ©ologues », Spelunca 4e sĂ©rie, no 1, FĂ©dĂ©ration française de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 53-54
  • (1968) - « En guise d'avant-propos - Épilogue (extraits de Ma vie aventureuse d'explorateur d'abĂ®mes », Spelunca 4e sĂ©rie, no 4, FĂ©dĂ©ration française de spĂ©lĂ©ologie, Paris, p. 44-46

Distinctions

  • MĂ©daille de bronze du Touring Club de France (1928)
  • MĂ©daille de la SociĂ©tĂ© de statistique de Marseille (1929)
  • MĂ©daille d'argent du Club CĂ©venol (1931)
  • Prix d'hydrogĂ©ologie de la SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie de Paris (1931)
  • Chevalier de l'ordre des Palmes acadĂ©miques Chevalier de l'ordre des Palmes acadĂ©miques (1936)
  • Membre de l'AcadĂ©mie des Sciences de Montpelier (1939)
  • Membre de l'AcadĂ©mie des Sciences de NĂ®mes (1940)
  • Vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© de Sciences Naturelles du Gard (1950)
  • Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (dĂ©cret de 1950 Ă  titre militaire)
  • MĂ©daille de la recherche et des inventions (1958)
  • MĂ©daille d'or du Commissariat aux Sports (1953)
  • MĂ©daille d'or du tourisme (1960)
  • Officier de la LĂ©gion d'honneur Officier de la LĂ©gion d'honneur (dĂ©cret de 1967 au titre de la spĂ©lĂ©ologie)

Sources et références

Références

  1. [Bigot 2011] Jean-Yves Bigot, « Signatures et graffitis anciens des cavités naturelles - », Spelunca, no 124,‎ , p. 44-46 (lire en ligne [PDF] sur alpespeleo.fr, consulté en ).
  2. « Premier congrès international de spéléologie, tome IV », sur UIS (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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