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Richard De Smet

Richard Vital Nestor Ghislain De Smet, nĂ© le Ă  Montignies-sur-Sambre, prĂšs de Charleroi (Belgique) et mort le Ă  Bruxelles, Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite belge, missionnaire en Inde et indianiste de renom.

Richard De Smet
Le pĂšre Richard De Smet, en 1975
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  80 ans)
Bruxelles Drapeau de la Belgique Belgique
Nationalité
belge
Formation
Lettres, indologie, philosophie et théologie
Activité
Indianiste, Enseignant, Ă©crivain
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Richard De Smet est le fils de Jules De Smet et de Marie CompĂšre[1]. AprĂšs des Ă©tudes au CollĂšge du SacrĂ©-CƓur de Charleroi, il entre dans la Compagnie de JĂ©sus le . Il poursuit sa formation spirituelle et philosophique en Belgique avant de partir en Inde en 1946 : il est destinĂ© Ă  la mission du Bengale. À la fin de ses Ă©tudes de thĂ©ologie Ă  Kurseong (Darjeeling) il est ordonnĂ© prĂȘtre le par l’archevĂȘque de Calcutta, Ferdinand Perier.

Fort intĂ©ressĂ© par la philosophie indienne il Ă©tudie, Ă  Calcutta, le sanscrit sous la direction de Georges Dandoy. Au congrĂšs philosophique de 1950 il assiste Ă  une confĂ©rence du grand philosophe (et futur prĂ©sident de l’Inde) S. Radhakrishnan qui lui fait dĂ©couvrir Shankaracharya, le sage hindou du VIIIe siĂšcle. Cependant, au contraire de Radhakrishnan qui le prĂ©sente comme penseur rationaliste, De Smet voit en Shankara un thĂ©ologien subordonnant la raison humaine au Divin qui se rĂ©vĂšle.

Il passe trois ans (1950-1953) Ă  l’universitĂ© grĂ©gorienne de Rome pour y faire un doctorat en thĂ©ologie qu’il obtient avec une thĂšse dont le titre est The theological method of Shankara. Bien que non publiĂ© le texte circule parmi les indianistes, et modifie les opinions traditionnelles sur le philosophe vedantin indien.

Revenu en Inde en 1954 De Smet y enseigne Ă  Jnana Deepa Vidyadeep (dans le diocĂšse de Pune), un centre national de formation et d’études philosophiques des jĂ©suites d'Asie du sud. Il y passera toute sa vie. Enseignant au dĂ©part les matiĂšres traditionnelles de tout sĂ©minaire catholique, il y introduit progressivement des Ă©lĂ©ments de philosophie indienne et, en particulier un cours sur SĂąmkhya.

En 1968 il y ouvre un dĂ©partement d’études indiennes et, de 1968 Ă  1975, il met au point un syllabus d’études indiennes (Guidelines in Indian philosophy) pour une Ă©tude progressive de l’hĂ©ritage philosophique indien, de la pĂ©riode vĂ©dique Ă  Shankara.

De Smet est par ailleurs trĂšs actif dans le milieu des philosophes et indianistes. Il participe aux congrĂšs des diffĂ©rentes associations philosophiques du pays, nationale et rĂ©gionales, y faisant des exposĂ©s fort apprĂ©ciĂ©s. On ne manque pas non plus de l’accuser parfois de ‘zĂšle missionnaire dĂ©placé’. Sa compĂ©tence intellectuelle et son sens pĂ©dagogique font cependant qu’il est invitĂ© dans de nombreuses universitĂ©s, sĂ©minaires et ashrams (dont le Sivananda Ashram (en) de Rishikesh qu’il visite frĂ©quemment). Il collabore au dictionnaire philosophique marathi (‘Marathi Tattvajnana Mahakosa’) dont il est finalement le plus prolifique contributeur: 68 articles.

Sa grande ouverture religieuse fait qu’il est invitĂ© Ă©galement par les Sikhs, auxquels il parle de 'Guru Nanak et JĂ©sus’, et par les musulmans de l’universitĂ© Jamia Millia Islamia (en) de Delhi. Il est en contact avec les Jains de Pune pour lesquels il Ă©crit des articles comparant Mahavir et JĂ©sus. Il contribue Ă©galement au dialogue interreligieux encouragĂ© par l’Église catholique aprĂšs le concile Vatican II. Avec d’autres, comme Henri Le Saux, J.A. Cuttat, et Francis Acharya, il en Ă©tait en fait le prĂ©curseur.

ƒuvres

La contribution majeure de De Smet en Indologie est son interprĂ©tation nouvelle du grand philosophe vedantin Shankara. Lorsque Shankara affirme que le RĂ©el est un, il le faut comprendre comme ‘Cause unique originelle’. Rien d’autre ne peut ĂȘtre appelĂ© ‘ĂȘtre’ dans le mĂȘme sens. Lorsque Brahma est dit ‘nirguáč‡a’ (‘sans forme’) cela n’implique pas qu’il soit impersonnel, mais plutĂŽt qu’il est ‘PersonnalitĂ© absolue’. ‘Māya’ ne peut non plus ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme rĂ©duisant la personne humaine et la crĂ©ation Ă  une simple illusion. Ces perspectives ouvrent la porte Ă  un riche dialogue thĂ©ologique entre Shankara et le christianisme.

Excellent pĂ©dagogue et fort apprĂ©ciĂ© de ses Ă©tudiants, De Smet a prĂ©fĂ©rĂ© - une option faite explicitement au dĂ©but de sa carriĂšre - Ă©crire des articles, rĂ©pondant Ă  des demandes et questions particuliĂšres lui venant d’Hindous, de Jains, de Sikhs, de Musulmans et de non-chrĂ©tiens en gĂ©nĂ©ral plutĂŽt que de produire quelques grandes Ɠuvres magistrales. Ainsi sa bibliographie officielle comprend 222 articles, et quelques livres seulement.

Richard De Smet meurt inopinĂ©ment Ă  Bruxelles le , alors qu’il Ă©tait en visite dans son pays natal.

Bibliographie

  • Philosophical Activity in Pakistan (Pakistan Philosophical Congress Series), Lahore, 1961.
  • Hinduismus und Christentum (ed. et contributeur). Vienne, 1962.
  • Religious Hinduism (ed. avec J. Neuner, et contributeur), Allahabad, 1964 (plusieurs rĂ©impressions).
  • La QuĂȘte de l’Éternel; approches chrĂ©tiennes de l’Hindouisme, Paris, 1967.

Notes et références

  1. Acte de naissance Ă  Montignies-sur-Sambre

Liens externes

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