Richard De Smet
Richard Vital Nestor Ghislain De Smet, nĂ© le Ă Montignies-sur-Sambre, prĂšs de Charleroi (Belgique) et mort le Ă Bruxelles, Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite belge, missionnaire en Inde et indianiste de renom.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs | |
Nationalité |
belge |
Formation |
Lettres, indologie, philosophie et théologie |
Activité |
Indianiste, Enseignant, Ă©crivain |
Ordre religieux |
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Biographie
Richard De Smet est le fils de Jules De Smet et de Marie CompĂšre[1]. AprĂšs des Ă©tudes au CollĂšge du SacrĂ©-CĆur de Charleroi, il entre dans la Compagnie de JĂ©sus le . Il poursuit sa formation spirituelle et philosophique en Belgique avant de partir en Inde en 1946 : il est destinĂ© Ă la mission du Bengale. Ă la fin de ses Ă©tudes de thĂ©ologie Ă Kurseong (Darjeeling) il est ordonnĂ© prĂȘtre le par lâarchevĂȘque de Calcutta, Ferdinand Perier.
Fort intĂ©ressĂ© par la philosophie indienne il Ă©tudie, Ă Calcutta, le sanscrit sous la direction de Georges Dandoy. Au congrĂšs philosophique de 1950 il assiste Ă une confĂ©rence du grand philosophe (et futur prĂ©sident de lâInde) S. Radhakrishnan qui lui fait dĂ©couvrir Shankaracharya, le sage hindou du VIIIe siĂšcle. Cependant, au contraire de Radhakrishnan qui le prĂ©sente comme penseur rationaliste, De Smet voit en Shankara un thĂ©ologien subordonnant la raison humaine au Divin qui se rĂ©vĂšle.
Il passe trois ans (1950-1953) Ă lâuniversitĂ© grĂ©gorienne de Rome pour y faire un doctorat en thĂ©ologie quâil obtient avec une thĂšse dont le titre est The theological method of Shankara. Bien que non publiĂ© le texte circule parmi les indianistes, et modifie les opinions traditionnelles sur le philosophe vedantin indien.
Revenu en Inde en 1954 De Smet y enseigne Ă Jnana Deepa Vidyadeep (dans le diocĂšse de Pune), un centre national de formation et dâĂ©tudes philosophiques des jĂ©suites d'Asie du sud. Il y passera toute sa vie. Enseignant au dĂ©part les matiĂšres traditionnelles de tout sĂ©minaire catholique, il y introduit progressivement des Ă©lĂ©ments de philosophie indienne et, en particulier un cours sur SĂąmkhya.
En 1968 il y ouvre un dĂ©partement dâĂ©tudes indiennes et, de 1968 Ă 1975, il met au point un syllabus dâĂ©tudes indiennes (Guidelines in Indian philosophy) pour une Ă©tude progressive de lâhĂ©ritage philosophique indien, de la pĂ©riode vĂ©dique Ă Shankara.
De Smet est par ailleurs trĂšs actif dans le milieu des philosophes et indianistes. Il participe aux congrĂšs des diffĂ©rentes associations philosophiques du pays, nationale et rĂ©gionales, y faisant des exposĂ©s fort apprĂ©ciĂ©s. On ne manque pas non plus de lâaccuser parfois de âzĂšle missionnaire dĂ©placĂ©â. Sa compĂ©tence intellectuelle et son sens pĂ©dagogique font cependant quâil est invitĂ© dans de nombreuses universitĂ©s, sĂ©minaires et ashrams (dont le Sivananda Ashram (en) de Rishikesh quâil visite frĂ©quemment). Il collabore au dictionnaire philosophique marathi (âMarathi Tattvajnana Mahakosaâ) dont il est finalement le plus prolifique contributeur: 68 articles.
Sa grande ouverture religieuse fait quâil est invitĂ© Ă©galement par les Sikhs, auxquels il parle de 'Guru Nanak et JĂ©susâ, et par les musulmans de lâuniversitĂ© Jamia Millia Islamia (en) de Delhi. Il est en contact avec les Jains de Pune pour lesquels il Ă©crit des articles comparant Mahavir et JĂ©sus. Il contribue Ă©galement au dialogue interreligieux encouragĂ© par lâĂglise catholique aprĂšs le concile Vatican II. Avec dâautres, comme Henri Le Saux, J.A. Cuttat, et Francis Acharya, il en Ă©tait en fait le prĂ©curseur.
Ćuvres
La contribution majeure de De Smet en Indologie est son interprĂ©tation nouvelle du grand philosophe vedantin Shankara. Lorsque Shankara affirme que le RĂ©el est un, il le faut comprendre comme âCause unique originelleâ. Rien dâautre ne peut ĂȘtre appelĂ© âĂȘtreâ dans le mĂȘme sens. Lorsque Brahma est dit ânirguáčaâ (âsans formeâ) cela nâimplique pas quâil soit impersonnel, mais plutĂŽt quâil est âPersonnalitĂ© absolueâ. âMÄyaâ ne peut non plus ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme rĂ©duisant la personne humaine et la crĂ©ation Ă une simple illusion. Ces perspectives ouvrent la porte Ă un riche dialogue thĂ©ologique entre Shankara et le christianisme.
Excellent pĂ©dagogue et fort apprĂ©ciĂ© de ses Ă©tudiants, De Smet a prĂ©fĂ©rĂ© - une option faite explicitement au dĂ©but de sa carriĂšre - Ă©crire des articles, rĂ©pondant Ă des demandes et questions particuliĂšres lui venant dâHindous, de Jains, de Sikhs, de Musulmans et de non-chrĂ©tiens en gĂ©nĂ©ral plutĂŽt que de produire quelques grandes Ćuvres magistrales. Ainsi sa bibliographie officielle comprend 222 articles, et quelques livres seulement.
Richard De Smet meurt inopinĂ©ment Ă Bruxelles le , alors quâil Ă©tait en visite dans son pays natal.
Bibliographie
- Philosophical Activity in Pakistan (Pakistan Philosophical Congress Series), Lahore, 1961.
- Hinduismus und Christentum (ed. et contributeur). Vienne, 1962.
- Religious Hinduism (ed. avec J. Neuner, et contributeur), Allahabad, 1964 (plusieurs réimpressions).
- La QuĂȘte de lâĂternel; approches chrĂ©tiennes de lâHindouisme, Paris, 1967.
Notes et références
- Acte de naissance Ă Montignies-sur-Sambre