Rhinocéros d'or de Mapungubwe

Le rhinocéros d'or est découvert par la famille Van Graan, des exploitants agricoles, lors de leur première exploration du site de la colline de Mapungubwe en décembre 1932[3] - [4] - [5] - [6]. Plus précisément, c'est le 31 décembre 1932 que les fouilleurs découvrent des objets d'or, dont le rhinocéros, dans une tombe, la première fouillée, dénommée ensuite Original Gold Grave M1, A 620. Au total, trois tombes du site contenaient des objets d'or[7] - [8].

Jerry Van Graan écrit à son ancien professeur, Leo Fouché, professeur d'histoire à l'université de Pretoria[9], pour lui signaler sa découverte. Celui-ci organise des fouilles archéologiques à partir de 1933 [10] - [4] - [8]. Elles révèlent un site comportant de nombreuses structures et objets[11]. Avec d'autres sites voisins, il témoigne d'une culture qui s'est développée du IX^e siècle au XIII^e siècle, avec une différenciation sociale croissante - [12].

• Mapungubwe
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  La colline de Mapungubwe
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  Le rhinocéros d'or de Mapungubwe

D'autres objets en or sont découverts dans la même tombe que le rhinocéros d'or. Il s'agit d'un bol[13], d'un bovin et d'un félin, qui ont la même taille que le rhinocéros, ainsi que d'autres feuilles d'or[8]. Aucun d'entre eux n'a pu être daté. En effet, si des tests ont démontré que des artefacts trouvés dans une autre tombe datent du XIII^e siècle[14], ce résultat ne peut être extrapolé aux objets en or de la tombe Original Gold Grave M1, A 620[15].

Le fait que le rhinocéros d'or n'ait une seule corne, comme certains rhinocéros d'Asie (rhinocéros indien et rhinocéros de Java), a pu faire croire à un objet importé, mais l'analyse chimique de l'or montre qu'il provient de la région de Mapungubwe[16].

Il est par contre possible que la structure en bois qui le soutenait et qui a disparu au fil du temps ait pu être importée et plaquée d'or dans le « royaume » de Mapungubwe, en guise d'appropriation[16]. De nombreux artéfacts archéologiques retrouvés à Mapungubwe témoignent en effet d'échanges intenses avec le monde indien ou chinois[17].

Selon Alex Duffey, Le rhinocéros d'or, le bovin et le félin, qui font sensiblement la même taille, pourraient avoir été cloués sur un bol divinatoire en bois, qui se serait désagrégé avec le temps[18], sur le modèle des bols divinatoires Vendas ou découverts à Grand Zimbabwe[19].

Le rhinocéros d'or est devenu l'emblème de Mapungubwe[20]. Son existence démontre la richesse du passé de l'Afrique australe avant l'arrivée des Européens[21]. Laissé de côté de ce fait pendant l'apartheid, il est un élément symbolique important de la réappropriation de son histoire longue menée par l'Afrique du Sud depuis[22].

Du 27 octobre 2016 au 26 février 2017, le rhinocéros d'or de Mapungubwe est présenté au British Museum, dans le cadre d'une exposition intitulée South Africa the art of a nation. Il est reproduit dans la communication officielle de l'exposition[23] - [24].

Depuis 2002, la plus haute distinction d'Afrique du Sud est l'ordre de Mapungubwe, dont l'insigne reprend le profil du rhinocéros d'or[20] - [25].

• Mapungubwe
• Ordre de Mapungubwe
• Le Rhinocéros d'or

• (en) Jane Carruthers, « Mapungubwe: an historical and contemporary analysis of a World Heritage cultural landscape », Koedoe, vol. 49, n^o 1,‎ 19 décembre 2006 (ISSN 2071-0771 et 0075-6458, DOI 10.4102/koedoe.v49i1.89, lire en ligne, consulté le 15 juin 2023).
• (en) Alex Duffey, « Mapungubwe: Interpretation of the Gold Content of the "Original Gold Burial M1, A620" », Journal of African Archaeology, vol. 10, n^o 2,‎ 2012, p. 175–187 (ISSN 1612-1651, lire en ligne, consulté le 15 juin 2023).
• François-Xavier Fauvelle, Le rhinocéros d'or : histoires du Moyen Âge africain, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », 2014, 382 p. (ISBN 9782070454556)
• (en) Leo Fouché, Mapungubwe, Ancient Bantu Civilization on the Limpopo: Reports on excavations at Mapungubwe (Northern Transvaal) from February 1933 to June 1935, edited on behalf of the Archaeological Committee of the University of Pretoria, Cambridge, Cambridge University Press, 1937, 221 p. (lire en ligne).
• (en) Maryna Steyn, « The Mapungubwe Gold Graves Revisited », The South African Archaeological Bulletin, vol. 62, n^o 186,‎ 2007, p. 140–146 (ISSN 0038-1969, lire en ligne, consulté le 15 juin 2023).