Accueil🇫🇷Chercher

Renée Burlamacchi

Renée Burlamacchi est une femme de lettres italienne protestante née le à Montargis et morte le au Petit-Saconnex. Femme de caractère, elle œuvre aux côtés de son second mari Agrippa d'Aubigné, alors exilé comme elle à Genève.

Renée Burlamacchi
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Genève
Activité
Père
Michele Burlamacchi (d)
Postérité

Biographie

Famille

Renée est issue d'une famille de notables de la ville de Lucques, en Italie. Les Burlamacchi sont nobles et portent d'or à la croix d'azur. Son grand-père paternel, Francesco Burlamacchi, a été un homme politique important de la ville, successivement membre du Conseil des Anciens de la République de Lucques et gonfalonier de Justice. Victime de ses visées politiques, il meurt mort décapité en 1548[1]. Son père, Michele, est un banquier toscan ; né en 1532, il a épousé à Lucques en 1566 Chiara Calandrini, sa cadette de treize ans, dont la famille a embrassé la Réforme.

En Toscane, la bulle pontificale du provoque une vague de répression contre les huguenots : en 1567, Renée et Chiara fuient Lucques pour Paris, grâce à la protection de plusieurs princes et princesses sympathisants, liés aux Calandrini : Antoine de Bourbon, Louis Ier de Bourbon-Condé et Renée de France, duchesse de Ferrare[2]. Celle-ci, fille du roi Louis XII et veuve du duc Hercule II d'Este, est rentrée en France en 1559 : dans son château de Montargis elle met en place une église réformée et accueille de nombreux réfugiés protestants.

C'est là que naît le l'aînée des six enfants de Michele et Chiara ; Renée de France accepte d'en être la marraine, et la petite fille adopte son prénom[2].

Une enfance en exil

Dans une France agitée par les guerres de Religion, les Burlamacchi mènent une vie errante pendant toute l'enfance et l'adolescence : en 1572, ils s'échappent de justesse de Paris après la Saint-Barthélémy, au cours de laquelle Michele Burlamacchi est blessé[2]. Le duc de Bouillon les recueille à Sedan[2] puis, en 1585 Michele devenu veuf émigre à Genève avec les enfants, ville d'accueil pour les protestants italiens.

Premier mariage

Dans cette ville profondément acquise au calvinisme, Renée épouse le le banquier Cesare Balbani, un marchand aisé de vingt-neuf ans issu d'une autre puissante famille de Lucques[3].

« Le 29 May 1586 j’épousay mon cher mari M. Cesar Balbani d’heureuse mémoire au temple de St. Germain en l’assemblée Italienne. M. Nicolas Balbani fut le ministre, qui benit notre mariage, que l’on peut dire avoir été le commencement de la restauration que Dieu fit sentir à notre pauvre et désolée famille, qui étoit fort incommodée des biens de la fortune[3]. »

De 1587 à 1606, leur naissent dix enfants (sept fils et trois filles, qui mourront tous en bas âge)[2]. Cesare décède quant à lui le , laissant une veuve argentée de cinquante-trois ans[3].

Agrippa d'Aubigné

Deux ans plus tard, le , Renée épouse Théodore Agrippa d'Aubigné, alors âgé de soixante-et-onze ans, lui-aussi réfugié à Genève depuis 1620 en raison de son adhésion au calvinisme[4] - [5].

Pendant les dernières années de la vie du poète français, elle le seconde dans toutes ses activités, dans leur domicile de Genève ou en leur château de Crest à Jussy en Suisse[6].

Après sa mort en 1630, elle vit à Genève jusqu'à sa mort le . Elle est inhumée auprès de son premier mari, dans le cimetière du quartier de Plainpalais.

Ĺ’uvres

Femme de lettres elle-mĂŞme, elle laisse :

  • une relation des derniers instants d'Agrippa d'AubignĂ© (1630), Lettres sur la mort d'Agrippa d'AubignĂ©, in ThĂ©ophile Heyer, ThĂ©odore-Agrippa d'AubignĂ©. Notice biographique avec lettres inĂ©dites, MĂ©moires d'Histoire et d'ArchĂ©ologie de Genève, 17, 1872, p. 187, 205[2] ;
  • des lettres personnelles adressĂ©es Ă  ses proches[2] ;
  • des mĂ©moires familiaux consacrĂ©s Ă  son père (1623)[2], Descrittione della vita e morte del signor Michele Burlamacchi gentilhuomo lucchese, missa in luce della signore Renea Burlamacchi, sua figlia, nel mese di gennaro del 1623 in Geneva, Ă©crit dans un style dĂ©pouillĂ©, Ă©vitant toute subjectivitĂ©[3]. Il en existe une traduction en français, attribuĂ©e Ă  son fils adoptif Vincenzo Burlamacchi (1598-1682)[7] ;
  • un Album poĂ©tique qui comporte des poèmes de son second mari (vers 1630), Album poĂ©tique, Ă©d. EugĂ©nie Droz, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 9, 1947, p.173-189[2] ;
  • un testament (1641)[3].

Bibliographie

  • Charles Eynard, Notice sur la vie de RenĂ©e Burlamacchi, in «Revue Suisse», 5, 1842, p. 745-763.
  • Marc Monnier, Les deux RenĂ©e. Étude sur la RĂ©forme en Italie, in «Bibliothèque universelle et revue suisse», 60, 1877, p. 337-359 et p. 626-657.
  • Simonetta Adorni Braccesi, L'esilio e la memoria: Vincenzo Burlamacchi (Ginevra 1598-1682) e il Libro di ricordi degnissimi delle nostre famiglie, Rome, Associazione degli storici europei, 1991
  • Susan Broomhall et Colette H. Winn, Les femmes et l'histoire familiale (XVIe – XVIIe siècle). RenĂ©e Burlamacchi et Jeanne du Laurens, Paris, HonorĂ© Champion, 2008

Références

  1. « Francesco Burlamacchi : Premier martyr de l’Unité Italienne | Ma Toscane… », sur www.ma-toscane.com (consulté le )
  2. Gilbert Schrenck, « Renée Burlamacchi — SiefarWikiFr », sur siefar.org, (consulté le )
  3. Susan Broomhall et Colette Winn, « La représentation de soi dans les mémoires féminins du début de l’époque moderne », Tangence, no 77,‎ , p. 11–35 (ISSN 0226-9554 et 1710-0305, DOI 10.7202/011697ar, lire en ligne, consulté le )
  4. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9663691r/f47.image.r=Renee%20Burlamacchi%20(1568%201641).
  5. « Renée BURLAMACCHI », sur 100 Elles* (consulté le )
  6. « MIR | Chroniques des experts », sur www.musee-reforme.ch (consulté le )
  7. Mémoires concernant Michel Burlamacchi et sa famille, par Mademoiselle Renée Burlamacchi — relation très brève des principaux événements de famille, de 1567 à 1600, Bibliothèque de Genève, ms. suppl. 84.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.