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Raymond W. Baker

Raymond W. Baker est un homme d'affaires américain né le , chercheur et auteur spécialiste de la délinquance financière internationale[1]. Il est le fondateur et le président de Global Financial Integrity, une organisation basée à Washington, qui s'emploie à réduire les flux financiers illicites[2].

Biographie

Éducation

Raymond Baker est diplômé du Georgia Institute of Technology en 1957 et de la Harvard Business School en 1960[3].

Carrière

Raymond Baker commence sa carrière professionnelle comme homme d’affaires au Nigéria, où il occupe divers postes pendant 15 ans. Au milieu des années 1970, les Baker constatent que le Nigéria était devenu dangereux pour une famille expatriée avec de jeunes enfants. Ils déménagent alors aux États-Unis et s'installent dans la région de Washington. Au cours des 10 années suivantes, Raymond Baker exerce de nombreuses activités en Amérique latine, en Afrique, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Asie du Sud-Est et avec la République populaire de Chine. Puis, à la fin des années 1980, il devient consultant en matière de commerce et de finances auprès de gouvernements de pays en développement. Avec cette accumulation d'expériences, il s'associe à la Brookings Institution en 1996 en tant que chercheur invité en études économiques[4].

En 1996, Raymond Baker reçoit une subvention de la Fondation John D. et Catherine T. MacArthur pour un projet intitulé «Capital économique, pauvreté et économie de marché libre». Dans le cadre de ce projet, il interroge plus de 335 banquiers, hommes politiques, représentants du gouvernement, économistes, avocats, percepteurs, etc. dans 23 pays sur les relations entre fraude fiscale, corruption, blanchiment d'argent et croissance économique[5]. En 2005, il publie "Le talon d'Achille du capitalisme", un ouvrage de référence sur les flux financiers illicites (voir plus bas).

En 2006, Raymond Baker fonde Global Financial Integrity, une organisation de recherche et de plaidoyer basée à Washington, qu'il préside. Le but de GFI est de quantifier et d'analyser les flux financiers illicites tout en formulant et en promouvant des solutions politiques pour les réduire. D'après les recherches et publications de GFI, près de 1 000 milliards de dollars US sortent chaque année illégalement des pays en développement[2].

En , Raymond Baker réunit une coalition d'organisations de recherche et de défense des droits et plus de 50 gouvernements pour constituer le Groupe de travail sur l'intégrité financière et le développement économique, une organisation qui prône la transparence dans le système financier mondial[6]. Il sera le directeur de cette task-force depuis sa création en 2009 jusqu'au début de 2013.

Convictions fondamentales

Depuis son séjour de 15 ans au Nigéria, Raymond Baker est passionné pour cette question des flux financiers illicites. Sa conviction sous-jacente que ces sorties illégales de capitaux constituent le principal problème économique auquel sont confrontés les pauvres du monde. "Ce billion de dollars (ou plus) d'argent illicite produit chaque année circule au-delà des frontières et la structure qui facilite son déplacement n'est pas seulement la plus grande faille du système économique mondial. C'est également la situation économique la plus dommageable pour les pauvres des économies en développement et en transition"[7].

Évaluation et influence

Le travail de Raymond Baker "expliquant comment 1 billion de dollars en argent sale est extrait chaque année des pays pauvres" a contribué à faire entrer la transparence financière sur l'agenda des dirigeants mondiaux. Plus récemment, il s'est concentré sur le lien entre les flux financiers illicites, les violations des droits de l’homme et les inégalités économiques[8].

Raymond Baker est en outre membre du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique, créé par la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies en [9]. Le panel est présidé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki[10] - [11].

Raymond Baker est membre du Conseil sur le commerce illicite du Forum économique mondial[12]. Il a témoigné à plusieurs reprises devant des comités du Congrès à la Chambre des représentants et au Sénat américains sur le blanchiment de capitaux, la corruption et la fuite illégale de capitaux[13] - [14] - [15] - [16].

Ĺ’uvres

  • Raymond W. Baker (trad. de l'anglais), Le talon d'Achille du capitalisme : l'argent sale et comment renouveler le système d'Ă©conomie du marchĂ©, Oultremont, QuĂ©bec, Canada, alTERRE Ă©ditions, , 461 p. (ISBN 978-2-923640-00-6), traduction en français de l'ouvrage ci-dessous.
  • (en) Raymond W. Baker, Capitalism's Achilles Heel, Dirty Money and How to Renew the Free-market System, Hoboken, New-Jersey, John Wiley & sons, , 438 p. (ISBN 978-0-471-64488-0, lire en ligne)
  • Lors de ses annĂ©es de chercheur invitĂ© Ă  la Brookings Institution et de membre du Centre for International Policy [17], Raymond Baker a Ă©crit plusieurs articles : « La plus grande faille du système Ă©conomique libĂ©ral », « La fuite illĂ©gale de capitaux, un danger pour la stabilitĂ© mondiale »,« Comment l’argent sale lie les pauvres », etc.

Articles connexes

Références

  1. The Economist, "Storm survivors" (London: February 16, 2013) Retrieved 2013-02-28.
  2. About GFI, Global Financial Integrity Website
  3. John Dunn, "Out of Africa" (Atlanta, GA: Alumni Magazine, Georgia Institute of Technology, Winter 1994: 51-55) Retrieved 2014-09-26.
  4. Raymond W. Baker, "Capitalism's Achilles Heel: Dirty Money and How to Renew the Free-Market System" (Hoboken, NJ: John Wiley & Sons, 2005). Online version
  5. About Raymond W. Baker, Global Financial Integrity Website
  6. "Baffling" banking laws must change, Swissinfo.ch, March 19, 2009
  7. Raymond Baker, "The Ugliest Chapter in Global Economic Affairs Since Slavery" (Washington, DC: Speech, Global Financial Integrity, Nov 1, 2007) Retrieved 2014-09-26.
  8. Stella Dawson, “One Man's Campaign to Make Financial Transparency a Human Rights Issue” (Washington, DC: Thomson Reuters Foundation, January 24, 2013) Retrieved 2014-09-26.
  9. Inauguration of the High Level Panel on Illicit Financial Flows from Africa, Africa Governance Institute, February 18, 2012
  10. "Illicit Financial Flows from Africa: The High Level Panel Concludes Consultations in Nigeria, United Nations Economic Commission for Africa, May 29, 2013
  11. « Rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique », sur Site des Nations Unies, Commission Economique pour l'Afrique, (consulté le )
  12. Global Agenda Council on Illicit Trade 2012-2013, World Economic Forum, Accessed October 11, 2013
  13. Criminal Money Laundering and Illegal Flight Capital, Testimony of Raymond W. Baker before the House Committee on Financial Services, March 9, 2000
  14. Capital Loss, Corruption and the Role of Western Financial Institutions, U.S. House Committee on Financial Services, May 19 2009
  15. Private Banking and Money Laundering: A Case Study of Opportunities and Vulnerabilities, U.S. Senate Permanent Subcommittee On Investigations, November 10, 1999
  16. Money Laundering: Current Status of Our Efforts To Coordinate and Combat Money Laundering and Terrorist Financing, Testimony of Raymond W. Baker before the U.S. Senate Caucus of International Narcotics Control, March 4, 2004
  17. Garry Emmons, "Q&A: Raymond Baker Explores the Free Market's Demimonde" (Boston, MA: Alumni Bulletin, Harvard Business School, February 2001) Retrieved 2014-09-26.

Liens externes

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