Raymond Burgard
Raymond Burgard, né le à Troyes et mort le à Cologne, est un résistant français.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 51 ans) Cologne |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Distinction |
---|
Biographie
Né de parents alsaciens venus en France après 1871, il s'engage dans le scoutisme des éclaireurs de France et il sera chef de groupe à Sarreguemines, commissaire régional en Tunisie puis aux Antilles.
D'origine alsacienne, il est agrégé de grammaire en 1928. Venu de Sarreguemines, ce catholique militant de la Jeune République est nommé en professeur de lettres au lycée Buffon à Paris[1]. Une des salles du lycée est par ailleurs baptisée de son nom. Syndicaliste, il est candidat du Syndicat du personnel de l'enseignement secondaire (SPES) aux élections du Conseil supérieur de l'Instruction publique (CSIP) en . En septembre, il rejoint le camp des anti-munichois.
Occupation
Résistant de la première heure, il fonde le mouvement de résistance Valmy le , avec quatre amis issus du groupe catholique de gauche Jeune République. Le groupe rédige de multiples papillons, collés sur les murs parisiens ou sur les affiches de l'occupant. L'un d'eux proclame Vive la République, quand même.
Burgard rédige aussi des tracts en allemand, destinés à saper le moral des troupes d'occupation et les appelant à la désobéissance. En , paraît le premier numéro du journal Valmy, tiré à 50 exemplaires. Burgard en a rédigé l'éditorial, intitulé Certitudes.
Il collabore également au journal clandestin La France continue animé par Annie et Henri de Montfort, Suzanne Feingold, l’historien Émile Coornaert, le diplomate Paul Petit (écrivain) et l’écrivaine Marietta Martin.
Se sentant protégé par son origine alsacienne, Raymond Burgard ne craint pas de participer ouvertement aux manifestations qu'il contribue à organiser. Il encourage même ses élèves du lycée Buffon à participer à la manifestation du au cours de laquelle son fils est arrêté, puis relâché. En , il participe aux commémorations de Jeanne d'Arc qui rassemblent plusieurs milliers de personnes chantant La Marseillaise.
Arrestation et déportation
Combat Zone Nord qui diffusait Valmy est démantelé à partir de et Raymond Burgard est arrêté à son domicile par la Geheime Feld Polizei (GFP), le . Des lycéens du lycée Buffon manifestent pour sa libération. Il est déporté à la prison de Sarrebruck en vertu du décret Nacht und Nebel.
Le , avec Paul Petit et Marietta Martin, il est condamné à mort par le 2e sénat du Volksgerichtshof. Le , il est guillotiné à la prison de Cologne.
En 1943, son épouse pose pour La femme assise de René Iché représentant l'intense désespoir d'une jeune femme, la tête penchée et le visage enfoui dans sa paume droite.
Le journal Valmy
« — J. Oberlé : Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
— P. Simon : C'est parce que la bataille de Valmy est la première de la Révolution où les Français aient repoussé les Prussiens. C'est pour cela aussi que notre petit journal portait à côté du titre la devise : "Un seul ennemi, l'envahisseur."
— J. Oberlé : Et comment fabriquiez-vous votre journal ?
— P. Simon : ça n'était pas commode. Le premier numéro parut en janvier 41. Nous l'avons imprimé avec une imprimerie d'enfant. Cela nous prit un mois pour imprimer 50 exemplaires. Chaque exemplaire se composait d'une simple feuille de papier, imprimée recto et verso. »— Interview à la BBC, de Paul Simon par Jean Oberlé, . In Les Voix de la Liberté, Documentation Française, 1975.
Hommages
Raymond Burgard fait partie des écrivains morts pour la France dont le nom figure au Panthéon de Paris sous une plaque portant la mention : « Ici sont enfermés les hommages rendus le aux écrivains morts pour la France pendant la guerre 1939-1945 »[2]. Son nom est mentionné sous la forme « R. Burgard. »
Notes et références
- Raymond Burgard, chevalier de la République. Résumé d'un article de Gérard Poiron in Bull. Soc. hist. & arch. du XVe arrondt de Paris – n° 22".
- Liste des personnes citées au Panthéon de Paris.