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Rance (Belgique)

Rance est une section de la commune belge de Sivry-Rance située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Rance
Rance (Belgique)
Rance, le village du marbre Rouge belge
Blason de Rance
HĂ©raldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Sivry-Rance
Code postal 6470
Zone téléphonique 060
DĂ©mographie
Gentilé Rançois(e)
Population 1 682 hab. (01/12/2011)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 50° 08′ 35″ nord, 4° 16′ 23″ est
Localisation
Localisation de Rance
Localisation de Rance au sein de Sivry-Rance
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Rance
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Rance
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Rance
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Rance

    C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

    Lors de la fusion des communes de 1977, les anciennes communes deGrandrieu, Montbliart, Rance, Sautin et Sivry ainsi qu'une partie du territoire de Solre-Saint-Géry ont été réunies pour former la nouvelle commune de Sivry-Rance.

    Ce gros village se trouve au bord de l'Eau d'Eppe, à mi-chemin entre les villes de Beaumont et Chimay. Il est surtout connu pour son ancienne activité marbrière.

    Histoire

    Vers l'an 700, la forêt de Rance fait partie du patrimoine du monastère de Sainte-Aldegonde à Maubeuge, qui nommera les curés. Au cours du XIe siècle, une "ville-neuve" est établie dans la forêt de Rance par défrichement.

    Vers 1188, Baudouin V, comte de Hainaut, donne au monastère de Sainte-Aldegonde à Maubeuge par l'intermédiaire de son fidèle Ghislain, châtelain de Beaumont, un tiers de la dîme de Rance. En fait, il s’agit d’une restitution inspirée par le Décret de Gratien. C'est à cette époque que doit dater la fondation de la paroisse de Rance.

    Au début du XVIIIe siècle, l'abbesse cède son droit de patronage à l'archidiacre de Hainaut. Les dîmes sont perçues par le curé au profit de la communauté paroissiale. Il est autorisé par le Souverain Conseil de Hainaut à en prélever 300 florins d'Espagne pour sa portion congrue[1].

    La terre de Rance est attribuée en 1356 à Robert de Glynes, du pays de Looz — qui va épouser Jehenne de Beaumont — par Jean de Hainaut, seigneur de Beaumont, dont il avait été un compagnon d’armes. Elle restera dans cette famille jusqu'en 1483[2]. À la fin du 16e siècle, les descendants de ce Robert de Glynes vont modifier leur nom en Glymes et même s’attribuer les armoiries des Glymes de Brabant[3].

    La nef et le transept de l'église de Rance remontent au XVIe siècle. Ils sont de style gothique hennuyer. Le chœur a été construit en 1719, la tour en 1779.

    Le château-fort construit au XIVe siècle par Jacques de Glimes possédait une chapelle fondée en 1322 et dont le bénéfice se trouvait être à la collation du prince de Chimay en 1703. Le château fut détruit en 1578 par les troupes de don Juan d'Autriche.

    Économie

    Le marbre de Rance employé pour les pierres tombales puis comme pierre à bâtir, servira à profusion à partir de la Renaissance pour la décoration d’édifices de prestige. L’industrie marbrière rançoise connaîtra des heures de gloire jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.

    Entre 1769 et 1784, Pierre Thomas, un marbrier entreprenant du lieu, effectue 900 livraisons vers la France principalement. Durant ces 15 années, la production des carrières de Rance est réduite et ne représente que 5 % des livraisons, qui sont surtout redevables aux exploitations de Clermont (34 %), Cerfontaine (23 %), Soulme (19 %) et Merlemont (11 %)[4].

    L’industrie sidérurgique a fait la fortune de quelques familles comme les Jacquier au XVIe siècle. L'exploitation forestière est importante jusqu’au début du XXe siècle.

    Description de 1597

    Sur une gouache de l'un des albums de CroĂż (datĂ©e de 1597) Rance est reprĂ©sentĂ© comme un village relativement arborĂ©, organisĂ© autour d'une Ă©glise couverte d'ardoises, sur le flanc d'une petite colline boisĂ©e. L'ovale qui encadre le dessin semble avoir volontairement cachĂ© les ruines qui existaient Ă  l'Ă©poque, car en rĂ©alitĂ©, Rance venait d'ĂŞtre fortement endommagĂ© par la guerre, par les troupes du roi d'Espagne, puis par les bandes armĂ©es qui parcouraient le pays, sous l'autoritĂ© d'Henri VIII. En 1608, le besognĂ© dĂ©crit 31 maisons restant encore Ă  reconstruire (sur une centaine au maximum qui constituaient ce bourg). Ă€ cette Ă©poque le château ornĂ© de quatre tourelles, construit au XIVe siècle par Jean de Beaumont, frère de Guillaume Ier, (probablement au sud du chemin de Montbliart, selon l'archĂ©ologie et la toponymie) Ă©tait en ruines. Des quelques « murailles de cailloux Â» et des chĂŞnes qui bordaient autrefois les chemins ne subsistent que des restes « pleins de nĹ“uds et sans branches Â». Sur la peinture de 1597, l'artiste a figurĂ© une palissade de larges planches taillĂ©es en pointes sur la gauche du dessin, elle pourrait dĂ©fendre l'accès aux ruines du château et/ou de la cense. L'artiste a aussi figurĂ© un Ă©tang (appartenant Ă  Pierre Jacquier, mayeur de Rance et maĂ®tre des forges, dont la maison Ă©tait la plus proche. Cet Ă©tang pourrait ĂŞtre le mĂŞme que celui qui figure (mais plus près de l'Ă©glise) sur des plans du XIXe siècle. Sur la droite du dessin de 1597, est dessinĂ©e une pièce d'eau, qui pourrait ĂŞtre la carrière abandonnĂ©e de marbre de Rance.

    Patrimoine

    • Le Marbre de Rance, exportĂ© partout en Europe, n'est plus exploitĂ©. La carrière est fermĂ©e. Ce marbre fut abondamment utilisĂ© lors de la construction du Palais de Versailles.
    • Le MusĂ©e national du marbre, installĂ© dans l'ancien hĂ´tel de ville.
    • L'Ă©glise Sainte-Aldegonde recèle de nombreux trĂ©sors en marbre local.

    Monuments

    • Au canon : au carrefour des routes de Sivry et de Montbliart, on plaça en 1919 un obusier de tranchĂ©es abandonnĂ© par les troupes allemandes Ă  l'endroit atteint par troupes françaises le Ă  11h. Il sera enlevĂ© par les Allemands au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, puis remplacĂ© Ă  la fin de celle-ci.
    • Le chĂŞne des 4 frères : en 1939, Arthur Massart (1872-1939), Ă©chevin, lĂ©gua Ă  la commune un bois de 210 ha. Dans le bois existe une stèle qui commĂ©more cette donation. Au cimetière (derrière l’église, Ă  droite en entrant), sur la tombe de cet Ă©dile est sculptĂ© un arbre d’un mètre de hauteur, qui reprĂ©sente ledit chĂŞne, formĂ© de 4 rejets d’un arbre, abattu vers 1820, qui se sont soudĂ©s pour ne plus former qu’un seul pied de m de circonfĂ©rence[5].

    Bibliographie

    • AndrĂ© LĂ©pine, « Rance - Liste des Ă©lecteurs de 1932 », Cahier du MusĂ©e de Cerfontaine, no 241,‎
    • AndrĂ© LĂ©pine, « Rance - Liste des Ă©lecteurs de 1964 », Cahier du MusĂ©e de Cerfontaine, no 242,‎
    • AndrĂ© LĂ©pine, « 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse », Cahier du MusĂ©e de Cerfontaine, no 520,‎
    • LĂ©opold Devillers, « BesoignĂ© du village de Rance », Annales du Cercle ArchĂ©ologique de Mons, vol. 8,‎
    • Georges Ducarme et Emile Dony, « Toponymie de la commune de Rance », Bulletin de la Commission royale de Toponymie et de Dialectologie, Tongres, Imprimerie Michiels-Broeders, vol. 10,‎
    • Maurice Herlin (prĂ©f. Catherine Tellier), La vie quotidienne Ă  Rance, citĂ© marbrière, Ă  la veille de la Grande guerre, Sivry, Éditions du Foyer culturel de Sivry-Rance, coll. « Autrefois, c'Ă©tait comment? », , 107 p.
    • Jean-Louis Van Belle, Deux livres d'expĂ©dition de marbres d'un marchand de Beaumont-Rance en Hainaut (1769-1784), vol. LXII, Bruxelles, Commission royale d'Histoire, , 275 p.
    • AndrĂ© LĂ©pine, « Rance - Chute d'un aviateur anglais le 2 janvier 1944 », Cahier du MusĂ©e de Cerfontaine, no 409,‎
    • AndrĂ© LĂ©pine (dir.) et al., « Rance - Notes d’histoire et Bibliographie des Échos de la StĂ© d’Histoire RĂ©gionale de Beaumont (SHRR) (1967-2004 — n° 1 Ă  353) », Cahier du MusĂ©e de Cerfontaine, no 381,‎

    Notes et références

    1. Abbé Auguste Soupart, Histoire du doyenné de Thuin, tome II, Les paroisses, n° 47 : Rance, cahier n° 203 du Musée de Cerfontaine, 1996.
    2. Cécile Dumont, Communes de Belgique, Crédit Communal, 1980.
    3. Marc Delvaux, Les Glymes, de Cour-sur-Heure, sont-ils réellement des Glymes ? Essai de réponse et généalogie de cette famille, Le Parchemin, n° 353, pages 329-354, 2004.
    4. Jean-Louis Van Belle, Deux livres d’expéditions de marbres d’un marchand de Beaumont-Rance en Hainaut (1769-1784), Commission Royale d’Histoire, 2010.
    5. André Lépine, 80 monuments insolites d'Entre-Sambre-et-Meuse, pages 53 et 54, cahier n° 520 du Musée de Cerfontaine, 1989.
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