Ramush Haradinaj
Ramush Haradinaj, né le à Gllogjan, près de Deçan, est un homme d'État kosovar, membre et président de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK).
Ramush Haradinaj | ||
Ramush Haradinaj en 2018. | ||
Fonctions | ||
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Député à l'Assemblée du Kosovo | ||
En fonction depuis le (6 ans, 4 mois et 28 jours) |
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Élection | 11 juin 2017 6 octobre 2019 14 février 2021 |
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LĂ©gislature | 6e, 7e, 8e | |
– (1 an, 7 mois et 29 jours) |
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Élection | 8 juin 2014 | |
LĂ©gislature | 5e | |
– (2 ans, 11 mois et 7 jours) |
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Élection | 17 novembre 2001 | |
LĂ©gislature | 1re | |
Président de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo | ||
En fonction depuis le (22 ans, 2 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Parti crée | |
Premier ministre du Kosovo | ||
– (2 ans, 4 mois et 25 jours) |
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Président | Hashim Thaçi | |
Gouvernement | Haradinaj II | |
LĂ©gislature | 6e | |
Coalition | PDK-AAK-NISMA-AKR-SL | |
Prédécesseur | Isa Mustafa | |
Successeur | Albin Kurti | |
Premier ministre de la RĂ©publique du Kosovo | ||
– (3 mois et 5 jours) |
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Président | Ibrahim Rugova | |
Gouvernement | Haradinaj I | |
LĂ©gislature | 2e | |
Prédécesseur | Bajram Rexhepi | |
Successeur | Adem Salihaj (intérim) Bajram Kosumi |
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Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Gllogjan (Yougoslavie) | |
Nationalité | Yougoslave (1968-2003) Serbe (2003-2008) Kosovare (depuis 2008) |
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Parti politique | AAK | |
Diplômé de | Institut de technologie de Rochester Université de Pristina |
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Premiers ministres du Kosovo | ||
Ancien chef militaire de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK), il devient Premier ministre du Kosovo en . Il démissionne trois mois plus tard, après avoir été inculpé de crimes de guerre par le TPIY. Il est soupçonné d'avoir fait torturer et tuer des dizaines de civils serbes détenus par son groupe, les Aigles noirs. Il est acquitté en première instance en , puis en appel en .
Il redevient Premier ministre kosovar, le pays ayant pris son indépendance en 2008, en à la tête d'une coalition de cinq partis dont la Liste serbe (SL). Il remet sa démission en , après avoir été convoqué par la cour spéciale pour le Kosovo qui le soupçonne d'être un criminel de guerre. Sa majorité est incapable de se maintenir et des élections législatives anticipées sont convoquées.
Jeunesse
Famille et enfance
Ramush Haradinaj naît le à Gllogjan, un village près de Deçan, dans la province autonome yougoslave du Kosovo. Il est le deuxième d'une fratrie de neuf. Sa famille paternelle est originaire de Berishë, dans le nord de l'Albanie.
Il passe sa jeunesse dans son village natal. Il suit son enseignement primaire à Irzniq, puis ses études secondaires à Deçan et Gjakovë. Il accomplit ensuite son service militaire dans l'Armée populaire yougoslave (JNA), où il atteint le grade de commandant de peloton.
Vie professionnelle et Ă©tudes
En 1989, sous un faux nom, il émigre à Leysin, en Suisse. Il y travaille huit ans exerçant les métiers d'ouvrier du bâtiment, agent de sécurité et enfin videur dans une boîte de nuit.
Après la guerre du Kosovo, il étudie le droit à l'université de Pristina. Il obtient également une maîtrise en administration des affaires de l'université américaine du Kosovo, associée au Rochester Institute of Technology de New York.
Guerre du Kosovo
Au début des années 1990, des mouvements pour l'indépendance commencent à se former dans de nombreuses régions de Yougoslavie. En Suisse, Haradinaj rejoint l'organisation nationaliste albanaise « Mouvement populaire du Kosovo », qui donne naissance à l'Armée de libération du Kosovo (UÇK). Cette organisation voulait séparer le Kosovo de la Yougoslavie par la lutte armée.
En 1996, il suit un entraînement au sabotage en Albanie, puis participe à la création de bases de l'UÇK à Kukës et à Tropojë. Selon les médias, il aurait organisé la contrebande d'armes au Kosovo. Lors d'une de ces opérations, il est pris dans une embuscade de l'armée fédérale yougoslave à la frontière, au cours de laquelle il est blessé tandis que son frère Luan perd la vie.
Il revient deux ans plus tard dans son village natal de Gllogjan.
Engagé en politique
Député
Il est plusieurs fois député à l'Assemblée du Kosovo : de à (1ère législature), de à (5ème législature) et de à (6ème législature)[1].
Premier ministre du Kosovo autonome
Le , il prend la succession de Bajram Rexhepi comme Premier ministre de la province serbe du Kosovo, alors sous administration onusienne.
Inculpation et premier procès
Il est inculpé en par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye pour des crimes de guerre qu'il aurait commis en tant que commandant de l'UÇK, ce qui le conduit à démissionner de son poste de Premier ministre du Kosovo. Pendant sa détention, de nombreux concerts et manifestations de soutien sont organisés au Kosovo pour aider la famille Haradinaj à payer les frais engendrés par le procès.
Son procès commence le et il est acquitté le , ce qui déclenche les protestations des autorités serbes.
Appel et acquittement
La cour d'appel du TPIY casse le premier jugement le et ordonne sa remise en détention, jugeant que les mesures de sécurité n'ont pas été prises par la Cour pour lutter contre les tentatives d'intimidation des témoins[2].
Cette décision de la Cour affaiblit le parti d'opposition qu'il mène, l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK, en albanais : Aleanca për Ardhmërinë e Kosovës), un an avant les élections législatives prévues au printemps 2011, qui sont avancées à et dans lesquelles l'AAK progresse de 2 sièges (12 sièges au total). Lors de son procès le , il est accusé de meurtres et de tortures[3]. Il est remis en liberté conditionnelle par le TPIY en et revient à Pristina[4].
Haradinaj est acquitté en [5]. Son acquittement, précédé de celui d'Ante Gotovina, amène de nombreuses critiques contre le TPIY[6].
Arrestation en France
Le , il est arrêté en France, à l'aéroport de Bâle-Mulhouse alors qu'il venait d'arriver par avion de Pristina, sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par la Serbie[7]. Le , la justice française rejette son extradition et lève son contrôle judiciaire[8]. Cela provoque le rappel par la Serbie de son ambassadeur en France[9].
Majorité courte
À nouveau nommé Premier ministre du Kosovo le [10], il est investi par le Parlement deux jours plus tard par 61 voix favorables, soit l'exacte majorité absolue.
Nouvelle inculpation et démission
Le , après avoir été convoqué par la justice internationale, il démissionne de son poste de Premier ministre et annonce vouloir que de nouvelles élections soient organisées[11]. Le , il est auditionné[12]. Le , les députés dissolvent le parlement et convoquent de nouvelles élections législatives.
Prises de position
Déclaration de politique extérieure
Lors d’un discours le , Haradinaj explique que les droits de douane de 100 % sur les marchandises en provenance de Serbie et de Bosnie-Herzégovine ont été introduits « contre les intérêts russes et serbes dans les Balkans ». Il se décrit comme « un soldat américain qui ne fait qu’appliquer les ordres liés à la situation sur le terrain ». Il ajoute qu’« un Kosovo fort sert les intérêts des États-Unis, en s’opposant à ceux des Russes »[13].
Références
- (sq) « Biografia e Kryeministrit », sur kryeministri-ks.net, (consulté le )
- [PDF] Résumé du jugement de la cour d'appel du TPIY, 21 juillet 2010
- « L'ancien Premier ministre du Kosovo accusé de meurtres », Radio-télévision belge de la Communauté française,
- « TPI : libération conditionnelle pour Ramush Haradinaj, de retour à Pristina », Le Courrier des Balkans,
- « Le bilan du TPIY en question après des acquittements », Le Monde,
- Pierre Hazan, « Les victimes serbes ignorées par la justice internationale », Le Monde,
- Le Monde.fr et AFP, « Un ancien premier ministre kosovar, recherché par la Serbie, arrêté en France », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « La justice française rejette l’extradition du Kosovar Ramush Haradinaj vers la Serbie », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Affaire Haradinaj : la Serbie rappelle son ambassadeur en France », bfmtv.com, 27 avril 2017.
- « Kosovo: l'ex-guérillero Haradinaj désigné Premier ministre », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- Le Point, magazine, « Kosovo: démission du Premier ministre, convoqué par la justice internationale », sur Le Point (consulté le )
- « Vidéo - L'ex-Premier ministre kosovar Haradinaj arrive au tribunal spécial pour le Kosovo - 24/07/2019 11:58:34 - Boursorama » (consulté le )
- (en) « Kosovo PM: I’m American soldier on the ground, following orders », http://rs.n1info.com, 8 avril 2019