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RĂ©sine photosensible

La résine photosensible (appelée aussi photorésine et parfois photorésist) est un matériau photosensible utilisé dans de nombreux procédés industriels, comme la photolithographie ou la photogravure, afin de former un revêtement protecteur ajouté à la surface d'un substrat.

Classes de résines photosensibles

Les résines photosensibles peuvent être classées en deux groupes, les résines « positives » et les résines « négatives » :

  • une rĂ©sine « positive » est un type de rĂ©sine photosensible pour laquelle la partie exposĂ©e Ă  la lumière devient soluble au rĂ©vĂ©lateur et oĂą la partie de rĂ©sine photosensible non exposĂ©e reste insoluble ;
  • une rĂ©sine « nĂ©gative » est un type de rĂ©sine photosensible pour laquelle la partie exposĂ©e Ă  la lumière devient insoluble au rĂ©vĂ©lateur et oĂą la partie de rĂ©sine photosensible non exposĂ©e reste soluble.

Absorption aux UV et Ă  des longueurs d'onde plus courtes

Les rĂ©sines photosensibles sont habituellement utilisĂ©es Ă  des longueurs d'onde dans le spectre ultraviolet ou plus courtes encore (< 400 nm). Ainsi par exemple, le DNQ absorbe entre 300 et 450 nm approximativement. Les bandes d'absorption peuvent ĂŞtre assignĂ©es aux transitions n-p* (S0-S1) et p-p* (S1-S2) dans la molĂ©cule de DNQ. Dans l'ultraviolet lointain, la transition Ă©lectronique Ď€-Ď€* dans le benzène ou dans les chromophores Ă  doubles liaisons carbonĂ©es[1] se situent autour de 200 nm. Comme la plupart des transitions d'absorption nĂ©cessitent de plus grandes diffĂ©rences d'Ă©nergie, l'absorption tend Ă  croĂ®tre avec les longueurs d'onde les plus courtes (c'est-Ă -dire, prĂ©sentant une plus grande Ă©nergie). Les photons dont l'Ă©nergie est supĂ©rieure au potentiel d'ionisation de la rĂ©sine photosensible (soit typiquement de l'ordre de 8 eV) peuvent aussi relâcher des Ă©lectrons pouvant ĂŞtre responsables d'une exposition supĂ©rieure de la rĂ©sine. De 8 Ă  20 eV environ, la photoionisation des Ă©lectrons « de valence » externes est le principal mĂ©canisme d'absorption[2]. Au-delĂ  de 20 eV, l'ionisation des Ă©lectrons internes et les transitions Auger deviennent plus importants. L'absorption de photons commence Ă  dĂ©croĂ®tre lorsque l'on approche de la rĂ©gion des rayons X, lorsque de moins en moins de transitions Auger sont autorisĂ©es pour les Ă©nergies photoniques les plus Ă©levĂ©es relativement. L'Ă©nergie absorbĂ©e peut induire d'autres rĂ©actions et est finalement dissipĂ©e sous forme de chaleur. Cela est associĂ© avec le dĂ©gagement de gaz et la contamination issue de la rĂ©sine photosensible.

Exposition Ă  un faisceau Ă©lectronique

Les résines photosensibles peuvent aussi être exposées à des faisceaux électroniques, ce qui produit les mêmes résultats que l'exposition à la lumière. La différence principale est que lorsque les photons sont absorbés, l'énergie est déposée en une seule fois, alors que les électrons déposent leur énergie graduellement et diffusent dans la résine photosensible durant le processus. Comme pour les longueurs d'onde de hautes énergies, de nombreuses transitions sont excitées par les faisceaux électroniques, et le chauffage et le dégagement gazeux sont également concernés. L'énergie de dissociation pour une liaison C-C est de 3,6 eV. Les électrons secondaires générés par le rayonnement ionisant primaire ont des énergies suffisantes pour dissocier cette liaison, provoquant sa rupture. De plus, les électrons de faible énergie ont un temps d'interaction plus long avec la résine photosensible en raison de leur vitesse plus faible. La scission coupe le polymère initial en segments de plus faibles masses moléculaires, plus susceptibles d'être dissous dans un solvant.
Il n'est pas habituel d'utiliser des résines photosensibles pour une exposition à un faisceau électronique. La lithographie à faisceau d'électrons utilise des résines spécialement conçues pour cet usage.

RĂ©sine photosensible DNQ-novolaque

Une résine photosensible positive très commune, utilisée avec les bandes I, G, et H d'une lampe à vapeur de mercure, est basée sur un mélange de diazonaphtoquinone (DNQ) et d'une résine novolaque (résine de phénolformaldéhyde). La DNQ inhibe la dissolution de la résine novolaque, cependant, sous exposition de lumière, le taux de dissolution croît même au-delà de celui de la novolaque pure. Le mécanisme par lequel le DNQ non exposé inhibe la dissolution de la résine novolaque n'est pas encore bien compris, mais on pense qu'il est lié aux liaisons hydrogène (ou plus exactement un couplage diazoïque dans la région non-exposée). Les résines photosensibles DNQ-novolaque sont développées par dissolution dans une solution basique (habituellement dans une solution à 0,26 N d'hydroxyde de tétraméthylammonium dans de l'eau).

RĂ©sines photosensibles DUV

Les résines photosensibles DUV (pour deep ultraviolet : ultraviolet lointain) sont typiquement des polymères basés sur les polyhydroxystyrènes avec un générateur photoacide procurant le changement de solubilité. Cependant, ce type de matériau n'utilise pas le diazocouplage. Les mécanismes couplés des absorptions benzène-chromophore et DNQ-novolaque conduisent à une absorption plus importante par les résines DNQ-novolaque dans l'ultraviolet lointain, nécessitant une plus grande quantité de lumière pour atteindre une exposition suffisante. L'absorption forte dans l'ultraviolet lointain conduit à une diminution de la sensibilité de la résine photosensible.

Amplification chimique

Les résines photosensibles utilisées en production dans les ultraviolets ou dans les longueurs d'onde plus courtes nécessitent l'utilisation d'une amplification chimique afin d'accroître leur sensibilité à l'exposition à l'énergie. Cela est effectué afin de contrer l'absorption plus importante aux longueurs d'onde courtes. L'amplification chimique est parfois aussi utilisée pour les expositions à un faisceau électronique afin d'accroître la sensibilité aux doses d'exposition. Des acides relâchés durant le procédé par la radiation d'exposition diffusent durant l'étape de post-exposition. Ces acides rendent le polymère d'entourage soluble dans le révélateur. Une seule molécule d'acide peut catalyser de nombreuses réactions de déprotection ; par conséquent, moins de photons ou d'électrons sont nécessaires. La diffusion d'acide est importante non seulement pour accroître la sensibilité et la qualité de la résine photosensible, mais aussi pour limiter la rugosité de la ligne de bord due au bruit statistique[3]. Cependant, la longueur de diffusion de l'acide est en elle-même un limiteur potentiel de la résolution. De plus, trop de diffusion réduit le contraste chimique, conduisant encore à plus de rugosité. Une résine photosensible négative amplifiée très commune est basée sur des polymères de type époxyde et la libération d'acide de Lewis par le photo-amorceur. Le nom commun de ce produit est la résine SU-8[4], qui peut être indifféremment exposée à un rayonnement ultraviolet (i-line) ou à un faisceau électronique.

Références

  1. (en) « Visible and Ultraviolet Spectroscopy »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  2. (en) Title: Photoelectric Emission from Dust Grains Exposed to Extreme Ultraviolet and X-ray Radiation [PDF]
  3. D. van Steenwinckel et al., J. Vac. Sci. Tech. B, vol. 24, 316-320 (2006).
  4. (en) SU-8: Thick Photo-Resist for MEMS

Voir aussi

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