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République socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie

La république socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie, ou RSSA tchétchéno-ingouche, RSSA de Tchétchéno-Ingouchie (russe : Чечено-Ингушская АССР), était une république autonome au sein de la république socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR). Sa capitale était Grozny.

République socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie
(che) Нохч-ГІалгІайн Автономни Совецки Социалистически Республика
(inh) Нохч-ГІалгІай Автономни Советски Социалистически Республика
(ru) Чечено-Ингушская Автономная Советская Социалистическая Республика

19361944
(7 ans, 3 mois et 2 jours)
19571991

Drapeau
Drapeau (1978-1991)
Blason
Emblème (en) (1978-1991)
Devise en russe : Пролетарии всех стран, соединяйтесь! Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »)
Hymne Чечено-Ингушетия моя
Description de l'image Soviet Caucasus map.svg.
Démographie
Population
• 1939 697 009 hab.
• 1959 710 424 hab.
• 1970 1 064 471 hab.
• 1979 1 153 450 hab.
• 1989 1 275 513 hab.
Densité
• 1989 66,1 hab./km2
Superficie
Superficie
• 1989 19 300 km2
Histoire et événements
Création.
Dissolution.
Restauration.
23 – Émeutes de Grozny (en)
Déclaration de souveraineté.
Renommage en RSS de Tchétchénie-Ingouchie (non pris en compte par les autorités soviétiques)
Le Congrès national du peuple tchétchène (en) se proclame en faveur de l'indépendance de la république tchétchène.
Prise d'assaut du Soviet suprême par les partisans du Congrès national du peuple tchétchène.
Séparation de la Tchétchénie et de l'Ingouchie.
Proclamation d'indépendance de la république tchétchène.
Référendum sur la création de la république ingouche dans le cadre de la RSFS de Russie.
Premier secrétaire du Comité régional du PCP(b)/PCUS
(1er) Vassili Iegorov (ru)
(Der) Dokou Zavgaïev
Président du Présidium du Soviet suprême
(1er) Ioussoup Tambiev (ru)
(Der) Hajbikar Bokov (ru)
Président du Conseil des commissaires du peuple/ministres
(1er) Soupian Mollaïev (ru)
(Der) Sergueï Bekov (ru)

Entités précédentes :

Au recensement soviétique de 1989, son territoire s'étend sur 19 300 km2 et on y dénombre 1 275 513 habitants, dont 734 501 Tchétchènes (58 %) et 163 762 Ingouches (13 %), le reste étant des Russes (23 %) et d'autres groupes ethniques.

Historique

En 1810, l'Ingouchie rejoint la Russie impériale et en 1859 la Tchétchénie est annexée à la Russie, au cours de la longue guerre caucasienne de 1817-1864.

Après la révolution russe de 1917, les Tchétchènes et les Ingouches, séduits sinon par la promesse d'autodétermination faite par le bolchevisme[1], du moins par celle d'une large autonomie les laissant s'administrer conformément à la charia sans intervention du gouvernement central dans leurs affaires[2], rejoignent la république socialiste soviétique autonome de la Montagne le . Le , l'oblast autonome tchétchène en est séparé, suivi par l'oblast autonome ingouche le . Ils sont ensuite réunis dans l'oblast autonome tchétchène-ingouche, qui est réorganisé en RSSA de Tchétchénie-Ingouchie le .

Désillusionnés par le régime soviétique, les Tchétchènes et les Ingouches s'opposent à la soviétisation par une série de guérillas tant et si bien qu'en 1938, une note envoyée de Grozny à Beria, chef de la police politique et bras droit de Staline, constate : « La république de Tchétchénie-Ingouchie est le seul endroit dans l'URSS où se maintient le banditisme, qui plus est sous des formes si ostensibles et ouvertement contre-révolutionnaires. »[3]

Pendant l'insurrection en Tchétchénie et la bataille du Caucase, en 1942-1943, la Tchétchénie-Ingouchie échappe à l'occupation nazie, sauf la petite ville de Malgobek située à sa frontière nord-est et peuplée aux trois-quarts de Russes[4].

Alors même qu'un dixième de la population de la république a servi dans l'armée rouge pendant le conflit, Staline la dissout en 1944 et fait déporter ses habitants tchétchènes et ingouches en Asie centrale sur des accusations calomnieuses de collaboration avec les nazis. L'exil forcé, responsable de la mort de 125 477 Tchétchènes (31 % des déportés) et 20 284 Ingouches (21 % des déportés)[5], prend fin en 1957 avec la restauration de la RSSA sur décision conjointe des présidiums de l'URSS et de la RSFSR.

Le , la république a publié la déclaration de sa souveraineté et en 1991, elle est divisée en république tchétchène de facto indépendante et en république ingouche demeurant dans le giron russe.

Notes et références

  1. Voir Mir-Yacoub, Le problème du Caucase, Paris, Librairie orientale et américaine, 1933, p. 149–151 et 153–156.
  2. (ru) А[бдурахман] Авторханов, Народоубийство в СССР : Убийство чеченского народа, Мюнхен, Свободный Кавказ, (lire en ligne), p. 20.
  3. (ru) Павел Полян, « Коса и камень: конфликтный этнос в крепчающих объятиях Советской власти », Звезда, no 12, (lire en ligne, consulté le ): « Чечено-Ингушская Республика является единственным местом в СССР, где сохранился бандитизм, тем более в таких открытых, явно контрреволюционных формах. »
  4. Boris Souvarine, « L'URSS et l'islam », Le Contrat social, Paris, Institut d'Histoire sociale, vol. III, no 3, , p. 146–147 (lire en ligne).
  5. (ru) Dalkhat Mouradinovitch Ediev, Демографические потери депортированных народов СССР [« Pertes démographiques des peuples déportés de l'URSS »], Stavropol, Izd-vo StGAU "Agrus", , 335 p. (ISBN 5-9596-0020-X et 978-5-9596-0020-4, OCLC 54821667), p. 294

Bibliographie

  • (ru) С. М. Дмитриевский, Б. И. Гварели et О. А. Челышева, Международный трибунал для Чечни : Правовые перспективы привлечения к индивидуальной уголовной ответственности лиц, подозреваемых в совершении военных преступлений и преступлений против человечности в ходе вооруженного конфликта в Чеченской Республике, vol. 1, t. I-V, Нижний Новгород, , 530 p. (lire en ligne [PDF]).
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