République de Saint-Malo
La république de Saint-Malo est une brève période de l'histoire de Saint-Malo, pendant laquelle cette cité fut une micronation. L'indépendance a été proclamée vis-à -vis de la couronne de France le dans une époque de grande prospérité liée aux grandes découvertes et de guerres civiles ayant fortement affaibli le pouvoir central. Cette indépendance durera jusqu'en 1594. C'est probablement à cette République que l'on doit les devises officieuses de la ville, « Ni Français, ni Breton, Malouin suis », et la plus répandue, selon les guides touristiques modernes, « Malouin d'abord, Breton ensuite... et Français s'il en reste[1] ».
République de Saint-Malo (1590-1594) | |
Administration | |
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Pays | France |
Territoire revendiqué | Saint-Malo |
Statut politique | Micronation |
Gouvernement | République |
Démographie | |
Gentilé | Malouin(e)s |
Langue(s) | Français, Gallo |
Divers | |
Devise | « Ni Français, ni Breton, Malouin suis » |
Contexte socio-économique
Localisation sur la carte de France
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Les marchands de la ville de Saint-Malo étaient alors riches[2]. En 1589, Henri IV hérite du royaume de France, mais les Malouins refusent de reconnaître l'« hérétique ». Les guerres de religion durent jusqu’en 1598. Le Gouverneur de Bretagne le Duc de Mercoeur Philippe-Emmanuel de Lorraine opte pour la Sainte-Ligue celui de Saint-Malo Honorat du Bueil pour Henri de Navarre.
Déroulement des événements
Face à cette agitation, le gouverneur de la cité se réfugie au château, de peur que la population ne s'attaque à lui. Le , une cinquantaine de jeunes Malouins part à l'assaut du château, qu'ils finissent par prendre à l'issue d'une bataille acharnée. Le gouverneur et huit de ses hommes sont tués.
Dans la foulée, la République de Saint-Malo est proclamée, et durera quatre années tout en gardant ses distances avec la Sainte-Ligue.
La fin de la République
Le , Henri IV abjure solennellement le protestantisme, puis il est couronné le . Le Parlement de Bretagne prononce la peine de mort contre les insurgés de 1590. Afin de s'assurer du soutien des gouverneurs des villes de France, il multiplie les promesses de cadeaux, atteignant un total de 25 millions de livres. C'est dans ce contexte que le retour de Saint-Malo à la couronne de France est négocié, en octobre 1594 en échange de quoi les franchises et libertés de commerce acquises lors de l'indépendance sont maintenues. Cet accord est enregistré par le Parlement de Bretagne le 5 décembre suivant Henri IV déclarant y vouloir oublier le passé.
Références
- Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Bretagne 2013 Petit Futé, (ISBN 978-2-74696-820-2), p. 459.
- Louis Grégoire, La Ligue en Bretagne, Paris, J.-B. Dumoulin ; Nantes, André Guéraud, 1856, 375 p., p. 103.
Annexes
Bibliographie
- Gilles Foucqueron, Saint-Malo, histoire et géographie contemporaine, pages 51-53, éditions Palantines, Plomelin, 2008, (ISBN 978-2-911434-67-9)
- Tudi Kernalegenn, « La république de Saint-Malo », ArMen, Quimper, Éditions Fitamant, no 200,‎ , p. 32-39 (ISSN 0297-8644)
- Jacques Chardonnet, « La République malouine », Dalc'homp Sonj, Lorient, no 8,‎ , p. 11