RĂ©gis des Plas
Régis des Plas, né le à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et mort officiellement le à Sandbostel (Allemagne), est un militaire et résistant français. Responsable de l'Organisation de résistance de l'Armée pour la zone Normandie-Ouest, il est été arrêté sur dénonciation et meurt en déportation.
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(Ă 46 ans) Sandbostel |
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Commandant Sylvain |
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Biographie
Origine
Antoine Albert Jean François Régis des Plas est né à Saint-Denis le [1] d'Antoine Gabriel Jean François des Plas, lieutenant d'artillerie, et Amélie Marie Madeleine Fernande Noé son épouse. Il épouse à Dijon le [1] Germaine Arbanière, fille d'un général de division[2] dont naîtront quatre enfants. Son père, le vicomte Jean des Plas, est officier d'artillerie. Comme lui, Régis des Plas se destine à l'armée.
Première guerre mondiale
Après des études effectuées à Grenoble puis à Orléans, il s'engage lors de la Première Guerre mondiale au 25e bataillon de chasseurs alpins en . Chasseur alpin, il devient aspirant en . Il est au front en .
Il est grièvement blessé en . Sous-lieutenant, il termine la Première guerre mondiale avec la Croix de guerre et une citation à l'ordre de l'armée. Il est à nouveau cité et décoré pour ses faits d'armes au Maroc, et devient chevalier de la Légion d'honneur en 1921[3].
La paix revenue, il participe à l'occupation de la Rhénanie en 1923, à la campagne au Maroc contre Abd-el-Krim en 1925. Il rejoint ensuite l'état-major du conseil supérieur de la guerre à Paris (1931-1936).
Deuxième guerre mondiale
Régis des Plas prend le commandement d'une compagnie du 25e bataillon de chasseurs alpins à Menton de 1936 à 1938. Lors de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en , il se trouve dans le service de la défense passive à Paris[3]. Affecté en dernier lieu au grand quartier général du général Dufour[note 1] il parvient de justesse à éviter la capture le .
Il obtient une nouvelle citation à l'ordre du corps d'armée et le grade d'officier dans l'ordre de la Légion d'Honneur. En , le capitaine des Plas est affecté à Marseille, à l'état-major du département militaire des Bouches-du-Rhône avant, d'occuper, à Nice, les mêmes fonctions mais pour les Alpes-Maritimes. Il est affecté à l'état-major de la 2e demi-brigade de chasseurs alpins. Il quitte alors Nice pour Hyères où s'établit le 25e bataillon de chasseurs alpins.
Il est promu commandant le , et retourne à la vie civile après la dissolution de l'armée d'armistice le . Il regagne alors la demeure familiale des Clairets à Mâle, dans l'Orne. Rentré à Paris en , il prend un poste d'inspecteur social à la Société générale[note 2].
RĂ©sistance
En , il rejoint les rangs de l'Organisation de résistance de l'Armée et prend le pseudonyme de commandant Sylvain[4]. Il est nommé responsable du département de l'Orne[2], puis de la zone Normandie-Ouest de l'ORA en [5]. Il place à ce titre et sous son commandement les groupes de Condé-sur-Noireau et d'Athis.
En , lorsque Paul Grenier est nommé chef national du réseau Action Plan Tortue, il confie la direction du bloc Sud[note 3] au commandant des Plas. Des Plas prend alors comme adjoint, Jacques Foccart[6].
Le nombre d'équipes Tortue est en avril- notoirement insuffisant. Des Plas et Foccart multiplient alors les contacts avec des représentants de l'Organisation civile et militaire[note 4] pour se renforcer. Trois terrains de parachutage[note 5] spécifiquement attribués au Plan Tortue permettent d'équiper les groupes en armement. En complément, les groupes aident les réfractaires du STO, ou assurent des opérations spécifiques comme le camouflage de Charles Moore, un aviateur américain.
Au mois de , dans le cadre de la constitution du nouvel état-major de la subdivision M1, Des Plas est appelé à occuper les fonctions de chef d'état-major adjoint[note 6]. Le , le commandant des Plas est présent lors de l'importante réunion tenue à Argentan chez Alain Barrière destinée à coordonner les différents plans d'action qui devront être mis en œuvre à l'annonce du débarquement.
Une grande partie du réseau organisé et de ses ramifications (OCM, ORA) tombent à partir du à la suite de dénonciations concernant le Réseau Action-Tortue Foccart et le Réseau ORA d'Athis[note 7]. Le , alors qu'ils doivent assister à Flers à une autre réunion avec Jacques Durrmeyer, le chef de l'Armée secrète du secteur, Régis des Plas et son adjoint Albert Petron sont arrêtés ainsi que les autres résistants locaux lors d'une nouvelle rafle organisée par Bernard Jardin[4]. Conduits à la Feldgendarmerie locale, les captifs sont durement interrogés. Interné à la prison d'Alençon le jour même, des Plas est transféré le à Compiègne puis déporté comme NN le au camp de Neuengamme[7].
Il est transféré au Kommando d'Osnabrück, puis en avril 1945 au camp de Sandbostel, le « mouroir de Neuengamme »[note 8] qui est libéré par les britanniques le . Pour l'administration française, il est officiellement mort à Sansbostel le [1]. Pour certains, il aurait été transféré à cette date dans un hôpital britannique de Bremen-Farge, où il serait décédé au début du mois de juin, victime du typhus, alors qu'un avion sanitaire s'apprêtait à le ramener en France.
Notes et références
Notes
- Commandant le corps d'armée D.
- Ce poste lui permet de se déplacer dans tout l'Ouest de la France ainsi qu'en zone interdite.
- Orne, Sarthe, Mayenne, Calvados, et Manche.
- Jacques Durrmeyer à Flers, Paul Herlemont à Domfront, Almire Viel à La Ferté-Macé et Olivier Challemel du Rozier à Saint-Patrice-du-Désert.
- Athis, Berjou et Rânes.
- Cette nomination montre la volonté d'intégrer un responsable du Plan Tortue au sein des FFI en vue d'une meilleure efficacité.
- La Résistance locale avait été infiltrée par Léa Blanquart, agent secret de l'Abwher.
- Il y rédige une lettre datée du , qui parviendra à ses proches le 15 mai.
Références
- Archives de Seine-Saint-Denis, acte de naissance no 1164, année 1898 (vue 67/41) (avec mentions marginales du mariage et du décès).
- Gérard Bourdin, « La Résistance face à la répression », dans Le Pays Bas-Normand, n°245-248, Flers, Association le PBN, , p. 177-179.
- « DES PLAS Antoine Albert Jean François Régis », sur Archives nationales - Base de données Léonore (consulté le ).
- Gérard Bourdin, « La Résistance face à la répression, seconde partie : Jardin, les tragédies de 1944 », dans Le Pays Bas-Normand, n°245-248, Flers, Association le PBN, , p. 1921.
- Françoise Passera et Jean Quellien, Les normands dans la guerre - Dans l'ombre du pouvoir, Paris, Tallandier, .
- Frédéric Turpin, Jacques Foccart - Dans l'ombre du pouvoir, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-08845-1, lire en ligne).
- « Livre mémorial », sur Fondation pour la mémoire de la déportation (consulté le ).