RĂ©gions du Mali
Les régions du Mali constituent la plus grande subdivision administrative et politique de la république du Mali, pays d'Afrique de l'Ouest. Le pays est divisé, depuis 2023, en 20 régions : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudenit, Bougouni, Diola, Nioro, Koutiala, Gourma, Douentza, San, Bandiagara, Nara et Kita.
Chaque région est divisée en cercles, qui sont, quant à eux, subdivisés en communes.
Histoire
Les régions font officiellement leur apparition dans l'organisation territoriale malienne le à l'époque de la République soudanaise, état fédéré de la Fédération du Mali, et ce, par l'entrée en vigueur d'une loi[1] - [2]. Une autre loi du même jour vient définir la région comme collectivité publique dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière, aptes à s'administrer librement[2] - [3].
Les six régions existantes (Bamako, Kayes, Sikasso, Mopti, Ségou et Gao) sont alors dirigées par un gouverneur, nommé par le gouvernement faute d’assemblée élue[2].
À l'époque de l'établissement de la Première république malienne (1960-1968), entre un discours décentralisateur et une pratique centralisatrice héritée du temps de la colonisation, la priorité est donnée à la construction d'une identité nationale. En effet, les assemblées régionales élues ne sont jamais constituées et sont éventuellement remplacées par des commissions spéciales formées à partir de représentants de l'administration gouvernementale centrale[2].
Sous le régime de Moussa Traoré, une ordonnance est rendue le visant à affirmer que le territoire est subdivisé notamment en régions, à instituer Bamako en tant que district et à définir les régions comme des circonscriptions administratives déconcentrées. La région de Gao est, à cette occasion, également divisée, afin de former la région de Tombouctou.
Le , une ordonnance rendue par le gouvernement dirigé par le Comité de transition pour le salut du peuple, énonce que le territoire de la république du Mali comprend le district de Bamako (divisé en six communes) et huit régions divisées en cercles.
Une loi du [4] vient définir les collectivités territoriales du Mali, constituées des régions, du district de Bamako, des cercles, des communes urbaines et des communes rurales, chacune d'entre elles étant dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et aucune ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre collectivité. Les collectivités s’administrent librement par des assemblées ou conseils élus qui élisent en leur sein un organe exécutif.
En 2011, le président Amadou Toumani Touré entreprend un redécoupage administratif dans le pays. Le gouvernement adopte, le , un projet de loi prévoyant de faire passer le nombre de régions de huit à dix-neuf sur une période de cinq ans[5]. L'objectif est de permettre à l'État et ses administrations d'être mieux représentés sur l'ensemble du territoire malien[6]. Le , le gouvernement adopte un projet de loi visant un nouveau découpage administratif dans le nord du pays et portant création des nouvelles régions de Tombouctou, Taoudénit, Gao et Ménaka ainsi que leurs circonscriptions, cercles et arrondissements[7]. La guerre du Mali déclenchée en ainsi que le coup d'État de mars 2012 viennent cependant suspendre inopinément la réforme.
Les modifications votées le ne sont mises à exécution que le [8] - [9], date où le gouvernement décide de nommer les deux gouverneurs responsables des nouvelles régions de Taoudénit et de Ménaka, ainsi que des conseils transitoires[10].
RĂ©gions actuelles
Chacune des 10 régions porte un numéro, attribué d'ouest en est. Bamako, district à statut spécial, ne porte pas de numéro. La constitution des régions de Taoudénit et de Ménaka en 2016 n'a eu aucun impact sur l'ordre numérique qui préexistait.
RĂ©gion | Capitale | Superficie (km2) | Population (2009) | |
1 | Kayes | Kayes | 119 743 | 1 993 615 |
2 | Koulikoro | Koulikoro | 95 848 | 2 422 108 |
– | Bamako | – | 252 | 1 810 366 |
3 | Sikasso | Sikasso | 70 280 | 2 643 179 |
4 | SĂ©gou | SĂ©gou | 64 821 | 2 338 349 |
5 | Mopti | Mopti | 79 017 | 2 036 209 |
6 | Tombouctou | Tombouctou | 56 435 | 674 793 |
7 | Gao | Gao | 89 532 | 542 304 |
8 | Kidal | Kidal | 151 430 | 67 739 |
9 | Taoudénit | Taoudeni | 440 176 | 18 160 |
10 | MĂ©naka | MĂ©naka | 81 040 | 54 456 |
Notes et références
- Loi N° 60-3/AL/RS portant organisation territoriale de la République soudanaise.
- Kô Samaké et Modibo Keïta, « Penser pour agir / Recherche sur l'Historique de la Décentralisation au Mali », sur archive.wikiwix.com, (consulté le )
- Loi N°60-5/AL-RS du 7 juin 1960 portant organisation des régions et des assemblées régionales de la République soudanaise.
- Loi N° 93-008 du 11 février 1993 relative aux conditions de la libre administration des collectivités locales.
- RFI, « Mali: redécoupage territorial pour lutter contre l'insécurité », sur rfi.fr, (consulté le )
- Gouvernement du Mali, « Conseil des Ministres du 7 décembre 2011 », journaldumali.com,
- Gouvernement du Mali, « Conseil des Ministres du 14 décembre 2011 », journaldumali.com,
- Secrétaire général des Nations unies, « Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali - S/2016/281 », Conseil de sécurité des Nations unies,‎ , par. 4 (lire en ligne)
- Malijet, « Régionalisation: Deux Nouvelles régions créées au Mali », sur malijet.com, (consulté le )
- Secrétaire général des Nations unies, « Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali - S/2016/1137 », Conseil de sécurité des Nations unies,‎ , par. 4 (lire en ligne)