RĂ©al Bouvier
Réal Bouvier est un navigateur et un journaliste canadien, né le à Longueuil et décédé le à Longueuil. En 1977, il franchit le passage du Nord-Ouest aux commandes du J.E. Bernier II, un voilier de plaisance de 11 mÚtres. Le J.E. Bernier II était à son époque le plus petit navire à avoir franchi le passage du Nord-Ouest, voyage réalisé pendant les trois périodes estivales de 1976 à 1978, et le premier voilier de plaisance à avoir fait le tour de l'Amérique du Nord, un trajet de 18 500 milles marins.
Naissance |
Longueuil |
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DĂ©cĂšs |
Longueuil |
Nationalité | Canadienne |
Profession |
Biographie
CarriĂšre de journaliste
D'abord collaborateur au Quartier latin de l'Université de Montréal, journaliste au Soleil à Québec, à La Voix de l'Est à Granby, puis aux quotidiens montréalais La Presse et Le Devoir, Réal Bouvier devient chroniqueur spécialisé en nautisme, notamment aux revues maritimes Québec Yachting et L'Escale[1].
Le J.E. Bernier II et la traversée du passage du Nord-Ouest
En 1975, il fait construire chez Fercraft Marine à CÎte-Sainte-Catherine le J.E. Bernier II, un cotre d'acier de 11,8 mÚtres (39 pi) selon les plans de Robert Dufour, l'architecte naval qui a dessiné peu aprÚs le Corbin 39. Le J.E. Bernier II, qui arbore une fleur de lys au point de drisse de sa grand-voile, a un déplacement de 9,9 tonnes (22 000 lb), un tirant d'eau de 1,52 mÚtre (5 pi) et est doté d'un moteur Volvo Penta diesel de 36 cv.
Parti de Lachine le , RĂ©al Bouvier entreprend l'expĂ©dition 74° Nord, rendue possible grĂące Ă de nombreux commanditaires et dont le principal est Canada Steamship Lines[2]. Elle vise Ă franchir le passage du Nord-Ouest. Bouvier est secondĂ© dans ce pĂ©riple par Marie-Ăve Thibault, photographe, Jacques Pettigrew, cinĂ©aste, Pierre BĂ©dard, gĂ©ologue ainsi que Marc Paquet, James Gray, Yves Desbiens et Lee Brock.
à l'hiver 1976, le Détroit de Lancaster est pris par les glaces, ce qui force l'équipage à hiverner à Holsteinsborg au Groenland. Le voilier reprend la mer le et fait la rencontre d'un voilier des Pays-Bas, le Williwaw, mené par Willy de Roos et Jean-Louis de Gerlache. Les deux équipages décident de joindre leurs efforts pour atteindre la Baie de Baffin.
Bouvier est toutefois ralenti, il doit s'arrĂȘter dans le fjord de Strathcona (en) pour faire machiner un nouvel arbre d'hĂ©lice et un inverseur Ă la mine de Nanisivik au Nunavut. Il gagne par la suite l'Ăźle Beechey oĂč se trouvent les pierres tombales des membres de l'expĂ©dition Franklin de 1845. Deux routes s'offrent dĂ©sormais Ă lui : celle du sud empruntĂ©e par Roald Amundsen en 1905 ou celle du nord empruntĂ©e par le superpĂ©trolier Manathan en 1969. Bouvier opte pour le sud et navigue dans le dĂ©troit de Peel le , Ă 400 milles du pĂŽle nord magnĂ©tique. Il mouille Ă Pasley Bay, lĂ oĂč en 1942 Henry Larsen a hivernĂ© Ă bord du St. Roch. Ensuite, Bouvier gagne successivement la baie de Gjöa, le dĂ©troit de Simpson et le golfe de la reine Maud pour finalement atteindre le cap Bathurst le et entrer dans la mer de Beaufort. Le J.E. Bernier II hiverne Ă Tuktoyaktuk pour relever les voiles Ă la mi-juillet 1978. Le dĂ©troit de BĂ©ring est traversĂ© le et Bouvier atteint Vancouver le aprĂšs avoir parcouru 9 800 milles marins. Finalement, il navigue vers le sud, franchit le canal de Panama et rejoint le QuĂ©bec par l'Atlantique et le fleuve Saint-Laurent. Le J.E. Bernier II est conservĂ© depuis 1979 au MusĂ©e maritime du QuĂ©bec situĂ© Ă l'Islet[2].
Par la relation de son expédition publiée dans La Presse entre 1976 et 1979 et par ses autres écrits, Réal Bouvier a été une inspiration pour les plaisanciers du Québec. Il leur a donné le goût de l'aventure.
Postérité
En 2001, le Port de plaisance de Longueuil est rebaptisé Port de plaisance Réal-Bouvier[3].
Citation
« On va faire le tour du monde, puis aprÚs ça, on ira ailleurs ! »
Filmographie
Les cinĂ©astes Jacques Pettigrew et Marie-Ăve Thibault ont rĂ©alisĂ© un documentaire sur le voyage du J.E. Bernier entre 1976 et 1979[4]. IntitulĂ© Cap au Nord - L'aventure du J.E. Bernier II ce film raconte l'histoire du voyage du voilier et de son Ă©quipage, son dĂ©part, ses deux hivernements dans l'Arctique et son retour Ă MontrĂ©al[4]. Le premier visionnement public du film a eu lieu en 1980[4].
Notes et références
- Ăric Trottier, « L'ultime voyage du capitaine RĂ©al Bouvier », La Presse,â (ISSN 0317-9249)
- (en)« A bold endeavour for the MusĂ©e maritime du QuĂ©bec », Canadian Sailings - Canada's weekly Transportation and Trade logistics magazine,â (ISSN 0821-5944, lire en ligne)
- Ville de Longueuil - Sogerive, « Un accÚs privilégié au fleuve pour les touristes et les citoyens de Longueuil - Le port de plaisance Réal-Bouvier » (consulté le )
- D.J. Turner et Micheline Morriset, Index des films canadiens de long métrage, 1913-1985, Ottawa, « Archives nationales du film, de la télévision et de l'enregistrement sonore du Canada », , 816 p. (ISBN 0660533642), p. 279
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Port de plaisance RĂ©al Bouvier
- L'expédition 74° Nord par Pierre Bédard