RĂ©action de Gould-Jacobs
La rĂ©action de Gould-Jacobs est une synthĂšse organique utilisĂ©e pour la production de quinolĂ©ines et des dĂ©rivĂ©s de la 4âhydroxyquinolĂ©ine.
Principe
La rĂ©action de Gould-Jacobs est fait une sĂ©rie de rĂ©actions Ă partir d'aniline (ou de ses dĂ©rivĂ©s), et d'esters de dĂ©rivĂ©s de l'acide malonique permettant Ă terme de former la 4âhydroxyquinolĂ©ine (ou 4 4âquinolone) et ses dĂ©rivĂ©s.
La réaction classique commence par la condensation/substitution de l'aniline avec un ester methylÚnemalonique ou un ester acylmalonique, produisant l'ester anilidométhylÚnemalonique. Celui est ensuite transformé via une cyclisation à six électrons en 4-hydroxy-3-carboalcoxyquinoléine, qui existe principalement sous sa forme 4-oxo. Ce produit est ensuite saponifié pour donner l'acide équivalen qui subit enfin une étape de décarboxylation pour donner un dérivé de 4-hydroxyquinoléine[1].
Cette réaction est efficace pour les anilines avec des groupes donneurs en position méta[2].
Le principe de la rĂ©action de Gould-Jacobs peut ĂȘtre Ă©tendu pour produire des quinolĂ©ines non-substituĂ©es, notamment par la rĂ©action de Skraup[1].
MĂ©canisme
Le mécanisme de la réaction de Gould-Jacobs commence par une attaque nucléophile de l'azote du groupe amine, suivi par la perte d'un groupe éthanol pour former le produit de condensation. Une cyclisation à six électrons avec la perte d'une autre molécule d'éthanol forme une quinoléine (4-oxo-4,4a-dihydroquinoléine-3-carboxylate d'éthyle). La forme énol est obtenue à partir de la formé céto par un mécanisme de tautomérisation céto-énolique. La protonation de l'azote produit la forme 4-oxo-1,4-dihydroquinoline-3-carboxylate d'éthyle.
Exemples et applications
La réaction de Gould-Jacobs permet de synthétiser de nombreux dérivés de la quinoléine. Il permet en particulier de synthétiser le 4-quinolone, à partir de l'aniline et de l'éthoxyméthylÚnemalonate d'éthyle[3] :
- réaction de Gould-Jacobs
La réaction de Gould-Jacobs permet également de synthétiser de nombreux composé pharmaceutiques, ou d'intermédiaires utilisé ensuite dans la fabrication de composés pharmaceutiques. On peut notamment citer :
- la floctafénine et la glafénine, deux anti-inflammatoires non stéroïdiens fénamates[4] :
- de nombreux antibiotiques de la famille des quinolones, comme la rosoxacine, l'acide oxolinique, la droxacine, etc.
- la 4,7-dichloroquinoléine[5], un important intermédiaire notamment utilisé dans la synthÚse de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine, deux antipaludiques ;
- elle est enfin utilisée dans la synthÚse d'antipaludiques dérivés de la 2,3-dihydrofuroquinoléine[6] :
La réaction de Gould-Jacobs est aussi utilisée pour convertir le 5-aminoindole en quinoléines afin de synthétiser des dérivés pyrazolo[4,3-c]pyrrolo[3,2-f]quinoléin-3-one. Il a été montré que composés avaient le potentiel d'agir comme des antagonistes des récepteurs centraux des benzodiazépines dans les ovocytes de Xenopus laevis[7].
Une variante de la rĂ©action de Gould-Jacobs utilise une irradiation par micro-ondes, ce qui permet d'obtenir directement le composĂ© bicyclique sans passer par l'intermĂ©diaire acyclique issu de la condensation du dĂ©rivĂ© aniline avec le dĂ©rivĂ© malonique. Il est ainsi possible de synthĂ©tiser des 4âoxoâ4,8âdihydropyrimido[1,2âc]pyrrolo[3,2âe]pyrimidineâ3âcarboxylates d'Ă©thyle 8,10âsubstituĂ©s de la sorte[8] :
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « GouldâJacobs reaction » (voir la liste des auteurs).
- Jie Jack Li, Name Reactions : A Collection of Detailed Reaction Mechanisms, Berlin, Heidelberg, Springer, , 289â290 p. (ISBN 978-3-540-30030-4), « GouldâJacobs reaction »
- Zerong Wang, Comprehensive Organic Name Reactions and Reagents, John Wiley & Sons, Inc., , 3824 p. (ISBN 978-0-471-70450-8), « GouldâJacobs Reaction »
- R. Gordon Gould et Walter A. Jacobs, « The Synthesis of Certain Substituted Quinolines and 5,6-Benzoquinolines », J. Am. Chem. Soc., vol. 61, no 10,â , p. 2890â2895 (DOI 10.1021/ja01265a088)
- Jennifer Tsoung, Andrew Bogdan, Stanislaw Kantor, Ying Wang, Manwika Charaschanya et Stevan Djuric, « Synthesis of Fused Pyrimidinone and Quinolone Derivatives in an Automated High-Temperature and High-Pressure Flow Reactor », Journal of Organic Chemistry, vol. 82, no 2,â , p. 1073â84 (PMID 28001397, DOI 10.1021/acs.joc.6b02520)
- 4,7-Dichloroquinoline (Quinoline, 4,7-dichloro-), Org. Synth. 28, coll. « vol. 3 », , 38 p., p. 272
- Philip A. Cruickshank, « Antimalarials. 1. Aminoalkylamino derivatives of 2,3-dihydrofuroquinolines », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 13, no 6,â , p. 1110â1114 (DOI 10.1021/jm00300a022)
- Maria Grazia Ferlin, « Novel anellated pyrazoloquinolin-3-ones: synthesis and in vitro BZR activity », Bioorganic & Medicinal Chemistry, vol. 13, no 10,â , p. 3531â3541 (PMID 15848766, DOI 10.1016/j.bmc.2005.02.042)
- Nirmal D. Desai, « The gouldâjacob type of reaction for the synthesis of novel pyrimidopyrrolopyrimidines: A comparison of classical heating vs solvent free microwave irradiation », Journal of Heterocyclic Chemistry, vol. 43, no 5,â , p. 1343â1348 (DOI 10.1002/jhet.5570430530)