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Quinzinzinzili

Quinzinzinzili est un roman de science-fiction post-apocalyptique, Ă©crit par RĂ©gis Messac et paru en 1935. Il est Ă©galement considĂ©rĂ© comme une contre-utopie. L'auteur dĂ©peint comme chimĂ©riques la paix et le mode de vie qu'il aurait souhaitĂ©s pour l'humanitĂ©. Pour l’AmĂ©ricaine Pierrette Le MĂ©hautĂ©, ce roman de critique sociale consacre « l'expression douloureuse d'un ĂȘtre qui se sent impuissant Ă  changer la condition humaine ».

Quinzinzinzili
Auteur RĂ©gis Messac
Pays Drapeau de la France France
Genre anticipation
Éditeur Éditions de la fenĂȘtre ouverte
Collection Les Hypermondes
Lieu de parution Issy-les-Moulineaux
Date de parution 1935
Nombre de pages 205

Résumé

Un retour Ă  l'Ă©tat de nature

Au dĂ©but de Quinzinzinzili, RĂ©gis Messac extrapole les conflits latents des nations dans la pĂ©riode de l'entre-deux-guerres. Au terme d’une conflagration apocalyptique mondiale, qui anĂ©antit toute forme de vie Ă  la surface de la terre, l’auteur conte ensuite comment un homme, une fillette et une poignĂ©e de garçons attardĂ©s, Ă  peine pubĂšres, apparaissent comme les seuls survivants de la planĂšte. RĂ©fugiĂ©s dans une grotte en LozĂšre, les enfants, que Messac qualifie « d’ignares, ahuris, vicieux, superstitieux, peureux... » retournent rapidement Ă  l’état de nature. Ils rĂ©inventent la guerre, la gĂ©omĂ©trie, l’amour, et finissent par se forger un dieu Ă©trange et puĂ©ril : Quinzinzinzili.

Critique

Humour au vitriol : « Votre pessimisme a pour lui une haute tradition littéraire et des faits aussi éclatants qu'innombrables... Je ne crois pas que votre hypothÚse soit celle qui a le plus de chance de se réaliser II reste qu'elle en a quelques-unes ; et c'est assez pour justifier votre sanglant mépris et votre humour au vitriol. Que ceux de vos semblables dont vous froisseriez la susceptibilité veuillent bien se regarder dans la glace et réfléchir. »[1]

Qui es in coelis " Ce qui est l'inspiration de QUINZINZINZILI, sous appellation enfantine"

Quelque tendresse cachée

« Le thĂšme de Quinzinzinzilli a Ă©tĂ© repris par quelques Ă©crivains, et notamment par deux prix Goncourt : Roger Ikor avec Les Grands moyens (Albin Michel) et Robert Merle avec Malevil (Gallimard). Il se rĂ©sume en une phrase : une guerre provoque la disparition de la race humaine ; mais quelque part un petit groupe a Ă©chappĂ© Ă  l’extermination et l’histoire repart Ă  zĂ©ro. (
) L’humour y est grinçant, mais pour qui connaissait bien l’auteur, il y a aussi quelque tendresse cachĂ©e dans ce roman. »[2]

Préfiguration pessimiste

« Les romans de RĂ©gis Messac sont les prĂ©figurations que traçait son pessimisme, ou la peinture des milieux dont il avait saisi le ridicule amer sous la façade brillante des conventions et des rites, il n’avait pas une grande foi en l’homme : Quinzinzinzilli dĂ©crit le monde aprĂšs la guerre finale. J’ai peu goĂ»tĂ© ce livre. »[3]

Prophéties et satires sociales

« Un pessimisme souvent amer anime [cette anticipation] qui, aujourd'hui encore, apparaßt excellente, surtout [celle-ci] le thÚme a pourtant été banalisé depuis quelques années. Mais nous dirons que c'est là un pessimisme actif, celui des mises en garde saisissantes et grandioses impliquant (fût-ce contre le gré de l'auteur) une subsistance d'espoir en la raison humaine et en sa sensibilité aux prophéties et satires sociales. »[4]

Un « Swift » des Charentes

« L’humour et l’alacritĂ© de l’auteur y font merveille, alors mĂȘme que la bĂȘtise et la mĂ©chancetĂ© de l’homme s’y dĂ©chaĂźnent et le dĂ©sespĂšrent. »[5]

Un livre proche de l’allĂ©gorie politique

« Le livre est proche de l’allĂ©gorie politique. [
] Quinzinzinzili confirme la pensĂ©e originale, trĂšs pessimiste malgrĂ© son humour acerbe, de RĂ©gis Messac. »[6]

Un ton, du mordant, de l’allure

« RĂ©gis Messac ricane franchement souvent en pleine catastrophe. Cet excellent petit roman, trĂšs joliment enlevĂ©, date de 1934. Il a un ton, du mordant, de l’allure. [
] Avec RĂ©gis Messac, on dĂ©couvre (ou redĂ©couvre) un des grands de la science-fiction française. »[7]

AprĂšs la fin du monde

« Messac, avec beaucoup d’ironie, dĂ©crit le processus de nasalisation du langage nouveau. Des bribes d’éducation en forment le fond. »[8]

Cynisme et désespoir

« Loin de ses convictions anarchistes, le tableau ici brossĂ© [par Messac] vĂ©hicule surtout un dĂ©sespoir et un cynisme qui laisse espĂ©rer peu de choses de l’ĂȘtre humain, la revanche de la nature sur la culture, en somme... »[9]

Surprenant et drĂŽle

« C’est un roman trĂšs court, 177 pages, Ăąpre, sans concession sur la nature humaine, le narrateur n’est pas plus Ă©pargnĂ© que les autres protagonistes. (...) C’est surprenant et, malgrĂ© un parti pris sombre, souvent trĂšs drĂŽle. Romancier partiellement (totalement?) oubliĂ©, il mĂ©rite notre attention. »[10]

Un cri d'alarme d'une étonnante modernité

« Le roman ne franchit pas le cap du nihilisme absolu. Il offre un miroir dans lequel l’humanitĂ© peut se reconnaitre dans toute sa stupide bassesse et Ă©troitesse d’esprit. (...) Quinzinzinzili demeure le cri d’alarme d’une Ă©tonnante modernitĂ© d’un pacifiste convaincu, d’un homme juste qui finalement n’a pas Ă©tĂ© entendu. »[11]

Un modÚle plutÎt cohérent et réussi

« Quinzinzinzili est un ouvrage curieux, qui montre certaines choses devenues vraies par la suite. Messac ne pouvait prévoir toutes les subtilités diplomatiques, mais son modÚle de seconde guerre mondiale était plutÎt cohérent et réussi. » [12]

Cinglant comme un coup de fouet

« Un court roman cinglant comme un coup de fouet. Sa MajestĂ© des Mouches en pire. D’un pessimisme terriblement lucide. (...) Avec Quinzinzinzili, Messac offre au lecteur un miroir, cruel mais salutaire. » [13]

Sources

  1. Non identifié, Correspondance, c. 1935
  2. Ralph Messac, Autour de Quinzinzinzili, mai 1972
  3. Roger Denux, In memoriam, La Tribune des fonctionnaires, novembre 1946
  4. Jean-Jacques Bridenne, Hommage à Régis Messac, Fiction n° 48, novembre 1957
  5. Roland Stragliati, Régis Messac : un « Swift » des Charentes, Le Monde,
  6. Denis Luc, R. Messac, R .A. Lafferty, A. et B. Strougartski, Combat, C. 1972
  7. Michel Nuridsany, 38 ans aprĂšs, RĂ©gis Messac n'est plus un inconnu, Le Figaro,
  8. Jean-Louis Kuffer, AprĂšs la fin du monde, La Tribune de Lausanne,
  9. Maestro, Quinzinzinzili, dors, mon petit Quinquin..., Wagoo, , [lire en ligne]
  10. Artemus Dada, Quinzinzinzili, Superpouvoir.com,
  11. Ubik, Quinzinzinzili, le Cafard cosmique, , [lire en ligne]
  12. Agammemnon, Quinzinzinzili, Arcanes, , [lire en ligne]
  13. NĂ©bal, Quinzinzinzili, Welcome to Nebalia, , [lire en ligne]

Éditions

  • La FenĂȘtre ouverte, coll. des Hypermondes, Issy-les-Moulineaux, 1935, 203 pages
  • Édition spĂ©ciale, Paris, 1972, 205 pages
  • ćŠçƒăźćŒ”æ—— [HankyĂ» no chĂŽki (le Drapeau en berne de l'hĂ©misphĂšre)], 牧焞瀟 Ed. BokushinSha, Tokyo, 1978, 225 pages
  • A Invenção do Mundo (Quinzinzinzili), Editora Cultrix, SĂŁo Paulo, c. 1975
  • Éditions de l'Agly, Saint-Paul-de-Fenouillet, 1998, 103 pages. Édition non autorisĂ©e.
  • L'Arbre vengeur, Talence, 2007, 200 pages. PrĂ©face d'Eric Dussert (ISBN 9782916141183)
  • Éditions de la Table ronde, 2017, 200 pages. Édition de 2007 en version de poche.
  • Quinzinzinzany, premiĂšre traduction anglaise, par Mathieu Triay, publiĂ©e en deux parties dans Visions #1 (2018) et Visions #2 (2019), avec des illustrations de Jean-Albert Triay (www.readvisions.com).

Voir aussi

Bibliographie

  • Natacha Vas-Deyres, « Guerre et Paix dans la science-fiction française des annĂ©es 30 : sur RĂ©gis Messac et Jacques Spitz », Aden, Groupe interdisciplinaire d'Ă©tudes nizaniennes, no 7 « Pacifisme & antimilitarisme »,‎ , p. 75-95 (DOI 10.3917/aden.007.0075).
  • Natacha Vas-Deyres, Ces Français qui ont Ă©crit demain : utopie, anticipation et science-fiction au XXe siĂšcle, Paris, HonorĂ© Champion, coll. « BibliothĂšque de littĂ©rature gĂ©nĂ©rale et comparĂ©e » (no 103), , 533 p. (ISBN 978-2-7453-2371-2, prĂ©sentation en ligne).

Articles connexes

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