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Prototype Ă  terre

Le prototype à terre (PAT) est un réacteur nucléaire de recherche, de type réacteur à eau pressurisée, sur la propulsion nucléaire navale du programme nucléaire français. Il est conçu par le département de construction des piles du CEA localisé à Cadarache, et fonctionne avec de l'oxyde d'uranium enrichi fourni à la France par les Américains en 1959. Il a permis durant les années 1960 le développement des sous-marins à propulsion nucléaire français.

Historique

La maîtrise d'ouvrage du PAT est confiée au Groupe de propulsion nucléaire (GPN) au sein du CEA, renommé par la suite département de propulsion nucléaire. Le GPN est dirigé par Jacques Chevallier à partir du printemps 1959. Le sont adressées au GPN les caractéristiques demandées par la Marine pour l'installation de propulsion nucléaire. L'avant-projet est remis le . Le devis s'élève alors à 180 millions de francs de 1959. En 1960 débute la construction du prototype à terre (PAT).

La pile critique Azur, un modèle réduit du PAT, diverge le et permet de réaliser des essais.

La construction du PAT débute en 1960. En la cuve du réacteur est installée, construite par l'arsenal d'Indret, comme les deux générateurs de vapeur et le pressuriseur et autres capacités sous pression. Les équipes d'Indret montent aussi les circuits primaire et secondaire[1].

Le PAT diverge le et atteint sa pleine puissance 10 jours plus tard[2] - [3].

Du au , le PAT se lance dans une croisière virtuelle, fonctionnement Ă©quivalent Ă  un tour du monde. Ce type de rĂ©acteur sera installĂ© Ă  partir de 1971 sur les sous marin nuclĂ©aires lanceurs d'engin français (SNLE), dont le premier sera le Redoutable. Lors de son exploitation qui durera jusqu'en , le PAT divergera plus de 3 500 fois et servira Ă  la formation de 2 800 marins.

En 1974, le prototype baptisé « CAP » pour « Chaufferie avancée prototype » prend le relais du PAT et permet de valider un nouveau concept de réacteurs nucléaires plus petits - modèle K48 - destinés aux sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Rubis[4].

Le PAT est définitivement arrêté en et TechnicAtome a été chargé par le CEA de réaliser son démantèlement à partir de 1994. En 2002, le combustible nucléaire du PAT est entièrement déchargé et les circuits vidangés (niveau 1 du démantèlement)[5].

Caractéristiques

Il s'agit d'un réacteur à eau pressurisée à deux boucles primaires, installé dans un tronçon de coque de sous-marin immergé dans une piscine[6].

Le cœur est constitué d'éléments combustibles de type à plaques[6].

Les mécanismes de commandes sont de type « croix de contrôle »[6].

Ce réacteur utilisait dans un premier temps de l'uranium fortement enrichi (à 90 %)[7]. La France ne disposant pas, à l'époque, de capacité d'enrichissement suffisante, la première charge sera fournie par les États-Unis en 1959, à condition qu'elle soit réservée à un usage de recherche. Par la suite ont été mis au point des cœurs dits « à longue durée de vie », chargés avec de l'uranium moyennement enrichi (inf. à 20 %), permettant d’alimenter un sous-marin durant plus de la moitié de sa vie[6].

Notes et références

  1. La genèse de la propulsion nucléaire en France par Jacques Chevallier - Actes du colloque « 1899-1999. Un siècle de construction sous-marine », DCN Cherbourg, 1999.
  2. « Histoire Propulsion Nucléaire », sur http://www.laradioactivite.com/, (consulté le ).
  3. Le plus grand sous-marin du monde - Reportage de l'Office national de radiodiffusion télévision française sur la construction et l'architecture du sous-marin "Le Redoutable" dans l'arsenal de Cherbourg, 31 mars 1967.
  4. « Propulsion nucléaire, A terre comme en mer », ATOUT Cadarache, no 3,‎ (lire en ligne [PDF]).
  5. Le démantèlement des sous-marins nucléaires - Philippe Queau - Chef de projet exploitation nucléaire - DCN Cherbourg, 3e forum de radioprotectique, Radioprotection et logique de démantèlement, La Grande Motte - octobre 2002
  6. J. Chevallier, « La propulsion nucléaire (le PAT) », Bulletin d'histoire de l'électricité, no 23,‎ , p. 119-129 (lire en ligne).
  7. « Les États-Unis livreront à la France jusqu'à 440 kgs d'uranium enrichi pour son sous-marin atomique », sur www.lemonde.fr, (consulté le ).

Voir aussi

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