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Prothèse du genou

Une prothèse du genou est un implant articulaire interne qui remplace les surfaces articulaires défaillantes du genou, dans le but de permettre de nouveau un appui stable, la flexion et l'extension, et de récupérer un bon périmètre de marche.

Modèle de prothèse du genou

Épidémiologie

La prothèse de genou (PG ou PTG) est l'une des opĂ©rations les plus communĂ©ment pratiquĂ©es : environ 40 000 prothèses de genou sont posĂ©es chaque annĂ©e en France, Outremer compris.

En 2008, aux États-Unis, 650 000 prothèses de genou ont Ă©tĂ© implantĂ©es[1], chiffre traduisant un taux d'accroissement annuel de 10 % au cours de la dĂ©cennie 1990.

Ă€ titre de comparaison, « seulement » 139 000 prothèses de hanche (PTH) sont implantĂ©es, chiffre traduisant un taux d'accroissement annuel, Ă©galement moins Ă©levĂ© (AAOS Bull 1999).

Ă€ titre d'exemple insulaire, en Guadeloupe, depuis plus de deux dĂ©cennies, si l'on admet que le pays est 1 000 fois moins peuplĂ© et plus jeune que les États-Unis, les statistiques d'activitĂ© de reconstruction articulaire de genoux et hanches sont, depuis le dĂ©but de la dĂ©cennie 1980, rĂ©gulièrement comparĂ©es aux chiffres amĂ©ricains, connus et divisĂ©s par 1 000. Les rĂ©sultats de prothèse de genou (PTG et « uni ») Ă  10 et 15 ans, voire 20 ans seraient comparables, voire surpasseraient les meilleurs rĂ©sultats de la PTH.

Indications

  • Radiographie d'une prothèse de genou (face).
    Radiographie d'une prothèse de genou (face).
  • Radiographie d'une prothèse de genou (profil).
    Radiographie d'une prothèse de genou (profil).

La prothèse du genou n'est en principe, proposée et mise en place qu'en cas de lésions graves : arthrose évoluée, polyarthrite rhumatoïde, destructions d'origine traumatique.

Il n'y a pas de place pour la chirurgie préventive au vu de radios en matière de prothèse articulaire, mais trop tarder aboutit aussi, à l'inverse, à une sédentarisation excessive (avec ses conséquences : hypertension, diabète, obésité, etc.) en majorant le risque opératoire et la complexité des suites.

Les objectifs assignés à la prothèse de genou (PTG) sont de trois ordres : soulagement des douleurs, restauration des axes du membre et restauration de l'amplitude des mouvements du genou.

Les contraintes techniques sont importantes : la PTG se doit tout particulièrement d'autoriser flexion et extension tout en résistant aux mouvements anormaux tels que varus, valgus ou translation excessive.

La précision des coupes osseuses et de la préparation des parties molles sont les principaux gages de bons résultats de la PTG.

Technologie

L'implant est constitué de métal (alliage acier chrome cobalt, titane) et de polyéthylène (versant tibial).
La fixation à l'os utilise soit du ciment chirurgical (polyméthyl métacrylate) soit un système de fixation sans ciment.

Considérations d'ordre technique

Les prothèses de genou peuvent être regroupée en deux principales catégories[2]:

  • les prothèses Ă  glissement : l'implant fĂ©moral glissant sur l'implant tibial, se dĂ©clinant elle-mĂŞme en plateau fixe ou mobile, ultracongruant et/ postero-stabilisĂ©e.
  • les prothèses contraintes : il existe une charnière entre l'implant fĂ©moral et l'implant tibial.

Une troisième catégorie intermédiaire existe :

  • les prothèses semi-contraintes : coques entre l'implant fĂ©moral et tibial.

Geste chirurgical volontiers qualifié de « majeur »

Préparation à l'opération

L'intervention chirurgicale, peut être précédée d'une stimulation par érythropoïétine.

Technique opératoire

La prothèse est en principe posée dans un environnement aseptique strict.

L'intervention chirurgicale dure environ une heure et 30 minutes, durĂ©e variable en fonction de l'expĂ©rience de l'Ă©quipe et de l'habiletĂ© du chirurgien et de l'importance des dĂ©formations du genou.

Soins péri-opératoires

L'hospitalisation dure volontiers moins de huit jours (gonarthrose Ă©voluĂ©e unilatĂ©rale), mais plus si le chirurgien le juge prudent. L'opĂ©rĂ© appuie complètement au plus tard Ă  48 heures sauf exception. Le traitement anticoagulant en post opĂ©ratoire est la règle, plus ou moins intensif ou « curatif » en fonction des antĂ©cĂ©dents et de la mobilitĂ© globale du patient, et ce, en prĂ©vention de la maladie thrombo-embolique. Les techniques modernes de prise en charge, telles que la rĂ©cupĂ©ration rapide après chirurgie permettent de rĂ©duire la durĂ©e de sĂ©jour Ă  4 jours et parfois mĂŞme moins. Certains patients peuvent mĂŞme bĂ©nĂ©ficier de prise en charge en chirurgie ambulatoire pour les prothèses uni-compartimentales du genou, voire pour des prothèses totales du genou.

Cela passe par une mobilisation très précoce de l'articulation, elle-même conditionnée par un traitement parfait de la douleur. L'utilisation de l'infiltration peropératoire d'un mélange d'antalgique, d'anti-inflammatoire et d'adrénaline est un facteur facilitant l'obtention de cette antalgie quasi parfaite et tend donc à se diffuser. L’inflammation est maximale entre 2 et 6 jours après l’opération puis diminue progressivement au fil des semaines[3].

Un œdème du genou apparaît dans les heures ou jours qui suivent. Il est maximal 3 à 8 jours après l'opération. En moyenne, le volume est augmenté de 35 % par rapport à avant l'opération. Trois mois après l'intervention, il est encore augmenté de 11 %[4].

RĂ©Ă©ducation

La rééducation précoce par des kinésithérapeutes/physiothérapeutes est recommandée. Elle débute dès le lendemain de l'intervention en l'absence de complications, au plus tard dans les deux semaines pour être qualifiée de précoce et être plus efficace en termes de qualité et rapidité de récupération.

Les kinésithérapeutes, en collaboration avec les patients, réalisent un bilan pour déterminer les objectifs de la prise en charge qui sont généralement :

  • la rĂ©cupĂ©ration des amplitudes articulaires du genou en flexion et extension ;
  • la rĂ©cupĂ©ration de la force musculaire des muscles du membre infĂ©rieur ;
  • la surveillance de la non apparition de complications et de la diminution des douleurs ;
  • la reprise des activitĂ©s de la vie quotidienne puis sportive[5].

Le séjour en centre de rééducation (ou soin de suite et de réadaptation) n'est pas nécessaire si les suites sont simples[6]. À la sortie de l'hôpital, les soins de rééducation se déroulent à domicile ou en cabinet.

Après l'opération, 88 % des personnes retrouvent leur niveau d'activité physique et sportive antérieur à l'opération. Dix ans après, encore 70 % continuent à pratiquer un sport[7].

Complications

Complications dites « non mécaniques »

Ce sont :

Complications mécaniques

Les problèmes qui peuvent se présenter sont essentiellement :

  • l'usure de la prothèse (plus prĂ©cisĂ©ment du polyĂ©thylène)
  • le dĂ©scellement de la prothèse d'autant moins Ă  redouter que l'indication de l'opĂ©ration et sa mise en Ĺ“uvre sont de qualitĂ© (expĂ©rience du chirurgien).

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Carr AJ, Robertsson O, Graves S et al. Knee replacement, Lancet, 2012;379:1331-1340
  2. Sulimovic S, Sedel L., « Revue de prothèses totales de genou multidirectionnelles », sur pepite.univ-lille2.fr (consulté le )
  3. (en) Viney Lohchab, Jaspreet Singh, Prasant Mahapatra et Vikas Bachhal, « Thermal imaging in total knee replacement and its relation with inflammation markers », Mathematical Biosciences and Engineering, vol. 18, no 6,‎ , p. 7759–7773 (ISSN 1551-0018, DOI 10.3934/mbe.2021385, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Brian J. Loyd, Andrew J. Kittelson, Jeri Forster et Scott Stackhouse, « Development of a reference chart to monitor postoperative swelling following total knee arthroplasty », Disability and Rehabilitation, vol. 42, no 12,‎ , p. 1767–1774 (ISSN 1464-5165, PMID 30668214, DOI 10.1080/09638288.2018.1534005, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Kate G. Henderson, Jason A. Wallis et David A. Snowdon, « Active physiotherapy interventions following total knee arthroplasty in the hospital and inpatient rehabilitation settings: a systematic review and meta-analysis », Physiotherapy, vol. 104, no 1,‎ , p. 25–35 (ISSN 1873-1465, PMID 28802773, DOI 10.1016/j.physio.2017.01.002, lire en ligne, consulté le )
  6. Haute autorité de santé (HAS). Orientation en rééducation après prothèse totale de genou. 2008. Lire en ligne
  7. (en) Ana Oljaca, Ivan Vidakovic, Andreas Leithner et Marko Bergovec, « Current knowledge in orthopaedic surgery on recommending sport activities after total hip and knee replacement », Acta Orthopaedica Belgica, vol. 84, no 4,‎ , p. 415–422 (ISSN 0001-6462, PMID 30879445, lire en ligne, consulté le )
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