Programme tibétain de la CIA
Le programme tibétain de la CIA est un ensemble d'opérations secrètes étalées sur deux décennies et consistant en mesures politiques, en propagande et en opérations paramilitaires et de renseignement liées aux engagements pris par le gouvernement des États-Unis à l'égard du 14e dalaï-lama en 1951 et 1956[1].
Des documents des services secrets, déconfidentialisés par le ministère des Affaires étrangères des États-Unis en 1998, montrent que pour déstabiliser le régime communiste chinois durant la guerre froide et appuyer le projet d'un Tibet autonome, la CIA finança, dans les années 1960, le 14e dalaï-lama, à hauteur de 180 000 dollars par an, et alloua 1,7 million de dollars par an à l'ensemble du mouvement[2] - [3].
Bien qu'assigné officiellement uniquement à la CIA, le programme tibétain était également coordonné étroitement avec le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Défense[4].
Il a progressivement ralenti à la fin des années 1960 pour cesser avec la visite de Richard Nixon en Chine en 1972[5].
Révélations médiatiques
Une bonne partie des informations sur le soutien de l'Agence à la guérilla tibétaine et au dalaï-lama a été révélée par la presse américaine au grand public à la fin des années 1990, d'abord en 1997 par le quotidien Chicago Tribune[6], confirmant en cela les accusations portées naguère par les maoïstes chinois, puis en 1998 à la fois par le Los Angeles Times[7] et le New York Times[8], tirant parti de la déconfidentialisation de documents de l'Agence[9].
La période 1942-1949
Les États-Unis commencent à s'intéresser au Tibet lors de la Seconde Guerre mondiale, après que les forces armées japonaises ont envahi la Chine et coupé, en , la route par laquelle les forces armées du Kuomintang sont approvisionnées en armes et munitions depuis l'Asie méridionale[10].
Ilya Tolstoy et Brooke Dolan II au Tibet (1942)
Le Bureau des services stratégiques[11], l'ancêtre de la CIA, envoie alors comme agents au Tibet, Ilia Tolstoy, fils de l'écrivain russe Léon Tolstoï, et Brooke Dolan II, avec pour mission principale la recherche de voies de communication entre l'Inde et les provinces chinoises du Yunnan et du Sichuan pour compenser la perte de la route de Birmanie. Ils ont pour mission annexe de se faire des amis haut placés dans une région du monde destinée, selon le directeur de l'OSS, à devenir très importante sur le plan stratégique. Ils rencontrent ainsi le jeune dalaï-lama, Tenzin Gyatso, alors âgé de huit ans, et le gouvernement tibétain, notamment en la personne de Surkhang Dzasa, lequel leur confie le désir de son gouvernement de voir les Américains soutenir les efforts de l'Angleterre pour empêcher l'intervention chinoise. Lorsqu'ils font leur rapport à l'ambassade américaine à Chongqing, ils ne font pas mystère du fait qu'ils sont acquis à la cause de l'indépendance tibétaine, ce qui amène le ministère des Affaires étrangères de la république de Chine à protester[12] - [13]. À leur retour aux États-Unis, les deux agents ont en poche le plan d'une nouvelle route et une foule de renseignements sur le pays et ses habitants[14].
Lowell Thomas et Lowell Thomas Jr. au Tibet (1949)
Au retour d'un séjour à Lhassa en 1949, le journaliste Lowell Thomas et son fils, Lowell Thomas Jr., plaident pour que des armes modernes et des instructeurs capables de former à leur maniement soient envoyés au Tibet et qu'une mission américaine soit établie à Lhassa. Ils sont porteurs de documents écrits et de messages oraux du dalaï-lama et de son régent destinés au président Truman et au ministre des Affaires étrangères Dean Acheson[15] - [16].
Les Lowell avaient transmis au gouvernement tibétain, par des voies confidentielles, l'espoir du président de « rassembler les forces morales du monde contre les immorales ». Par la même occasion, ils avaient transmis la proposition du ministre des Affaires étrangères d'introduire au Tibet un haut responsable américain sous le couvert d'un simple voyage, pour évaluer les possibilités d'un programme de soutien[15] - [16].
Par la suite, les interventions radiophoniques de Lowell Thomas père en faveur de l'indépendance tibétaine, valurent à celle-ci de nouveaux soutiens américains[15] - [16].
La période 1949-1951
En 1949, après la prise de pouvoir de Mao Zedong et du Parti communiste chinois et le basculement de la Chine (hormis Hong Kong et Taïwan où le Guomindang s'était retiré) dans le bloc communiste, les États-Unis cherchent à utiliser le Tibet dans leur lutte contre le communisme. Leur objectif est de maintenir en vie le concept politique d'un Tibet autonome chez les Tibétains et parmi les nations étrangères, principalement l'Inde, et de bâtir une force de résistance à d'éventuelles évolutions à l'intérieur de la Chine communiste[3].
La mission secrète de Douglas Mackierman et Frank Bessac (1949)
Pensant que toute tentative ouverte d'armer les Tibétains conduirait à une intervention de l'armée chinoise au Tibet, le ministère des Affaires étrangères américain, en 1949, envoya à Lhassa, depuis le Sinkiang où il était posté pour surveiller les essais nucléaires soviétiques, un officier de la CIA, Douglas Mackiernan (en), en mission secrète auprès du dalaï-lama. Mais Mackiernan fut tué par des garde-frontière tibétains qui avaient l'ordre d'abattre tout étranger dans cette période tendue. Le compagnon de Mackierman, Frank Bessac, reprit la mission à son compte, rencontra le dalaï-lama et s’adressa à l’assemblée tibétaine (le tsongdu) pour qu’elle demande à son pays une aide militaire clandestine. Il quitta Lhassa la demande en poche, la transmettant sous forme codée au ministère des Affaires étrangères. Les Chinois, conscients que Mackierman et Bessac étaient des agents secrets et craignant que cette mission ne traduise la volonté des États-Unis d'apporter une aide militaire aux Tibétains, précipitèrent leur attaque, pour couper court à des « complots impérialistes ». Les États-Unis avaient effectivement commencé, quelques semaines avant l'assaut d', d'aéroporter de l'équipement à l'armée tibétaine[17].
Les plans américains pour le départ en exil du dalaï-lama
Le ministère américain des Affaires étrangères chargea l’ambassadeur américain en Inde, Loy Henderson, de mettre au courant le dalaï-lama de la position des États-Unis. En 1951, pour que le dalaï-Lama puisse quitter le Tibet en sécurité, l'ambassade américaine en Inde demanda au représentant du Royaume-Uni de faire pression avec lui sur le gouvernement indien, pour que celui-ci prenne l'initiative d'inviter le dalaï-Lama. L'ambassade américaine en Inde élabora même un plan pour accompagner le départ du dalaï-lama[18]:
- Sélectionner une petite équipe d'hommes de confiance de son entourage pour accompagner le Dalaï-Lama. Il vaut mieux partir dans la nuit, pour éviter que le Dalaï-Lama ne soit persuadé par des représentants de grands monastères et des institutions de Lhassa de retourner à Lhassa[19].
- Confier à [telle personne nommée] (noms supprimés depuis que les dossiers ont été rendus publics) la tâche d'accompagner le dalaï-lama secrètement en Inde[19].
- Si les deux plans susmentionnés sont impraticables, que le Dalaï-Lama envoie à [telle personne nommée] (noms supprimés dans le dossier) une lettre confiée aux intermédiaires du nom de Heinrich Harrer et de George Patterson[20], pour leur indiquer le lieu exact à Yadong où des personnes déguisées attendront le Dalaï-Lama pour l'accompagner en Inde[19].
Le gouvernement américain aurait conseillé au dalaï-lama de trouver exil en Inde ou au Sri Lanka, car cela aurait pu contribuer à sa cause[21]. Il aurait été également proposé au dalaï-lama de s'exiler aux États-Unis avec les membres de sa famille et son entourage[21] - [22].
Les États-Unis auraient proposé d'entretenir des relations informelles avec le Tibet et d'exercer une influence sur le Royaume-Uni, la France, l'Inde notamment afin de promouvoir l'indépendance du Tibet. Enfin, Gyalo Thondup, frère aîné du dalaï-lama, pourrait trouver refuge aux États-Unis[23].
Le gouvernement américain aurait fait clairement comprendre au dalaï-lama que l'assistance qu'il apporterait aux Tibétains serait utile uniquement « si les Tibétains s'efforçaient de résister résolument »[24].
La période 1952-1959
Relations de l'Agence avec les frères du dalaï-lama
Alors qu'en , des représentants du dalaï-lama ont signé, avec le gouvernement chinois, l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, le pontife tibétain reçoit un message du gouvernement américain lui proposant de fuir son pays, de rejeter l'« accord en 17 points » et d'organiser une résistance en exil[25].
À la même époque, Gyalo Thondup et Thupten Jigme Norbu, deux des trois frères aînés du dalaï-lama, s'exilent en Inde. En 1951 ou 1953 (selon les sources), la CIA entre secrètement en contact avec Gyalo Thondup, le plus jeune des deux frères, alors à Darjeeling[26], où celui-ci a commencé à établir un réseau clandestin faisant acheminer des textes de propagande à Lhassa et extrayant des renseignements sur la situation dans la capitale tibétaine. Sous son impulsion, la communauté tibétaine émigrée devient une sorte d'association d'aide non officielle[27]. Gyalo Thondup devait devenir un atout majeur de l'Agence[28].
En 1955, Thupten Jigme Norbu obtient l’asile politique aux États-Unis[29]. En 1956, il commence à voyager et à donner des conférences sous l'égide de l'American Society for a Free Asia, un organisme financé par la CIA[30]. Il est impliqué, avec son frère, dans un projet de l'Agence d'organiser un réseau clandestin d'agents au Tibet[31]. En 1957, il travaille comme traducteur pour la CIA sur l'île de Saipan et aux Îles Mariannes dans le Pacifique, puis à l'instruction des premiers résistants tibétains devant être parachutés au Tibet pour mener une guérilla contre l'armée populaire de libération[32] - [33]. (Son nom figure dans des rapports sur des camps d'entraînement secrets au Colorado, dans les montagnes rocheuses, et sur l'île de Saipan[34]).
Application du plan NSC5412 (1954)
En 1954, par l'intermédiaire de la CIA[35], Washington décide de faire appliquer le plan NSC5412, un plan secret visant à soutenir les forces anticommunistes. La CIA, dirigée alors par Allen Dulles, est dès lors chargée de diriger les actions de renseignement et d'espionnage destinées à contrer l'avancée du communisme dans le monde[36].
Au printemps 1955, une filiale de la CIA commence à recruter des soldats tibétains et à assurer leur entraînement et équipement à Taïwan, sur les îles d'Okinawa au Japon, et les îles de Guam[37]. Ces soldats tibétains sont ensuite envoyés au Tibet pour servir d'agents provocateurs.
En été de la même année, la CIA charge un spécialiste de la guérilla, répondant au nom d'Anthony Poshepny (Tony Poe), de partir au Tibet organiser des attaques menées par les séparatistes tibétains contre des soldats chinois[38].
En , depuis l'Inde, deux groupes de Khampas, munis de radios et d'armes individuelles, sont infiltrés au Tibet. Le premier groupe, deux membres du nom d'Athar et de Lotse, parvient à entrer en contact avec le Kashag. Le deuxième groupe perd deux de ses quatre membres dans une embuscade de l'armée avant de pouvoir contacter l'Agence en vue d'un parachutage d'armes ; un des membres, Wangdu, parvient à gagner Lhassa[39].
La révolte des tribus khampas dans le Kham
En 1956, le monastère de Litang, dans le Kham, se soulève contre Pékin qui tente de prélever des impôts sur les activités commerciales du monastère, lequel abrite alors 5000 moines et chapeaute 113 monastères satellites, tous vivant du travail des paysans[40].
L'armée populaire de libération tente de saisir les armes détenues par les monastères et finit par envoyer un avion bombarder deux d'entre eux[41].
Des bandes armées khampas, fédérées en une organisation du nom de Quatre fleuves, six montagnes (vieille désignation de l'Amdo et du Kham), tendent des embuscades aux convois sur les routes est-ouest récemment construites et se heurtent à l'armée. À partir de 1958, les combats gagnent certaines zones du Tibet central[42].
La CIA intervient rapidement et parachute armes individuelles et provisions aux rebelles depuis des bases avancées dans les États indiens de l'Assam et du Bengale occidental[43].
Le soulèvement de mars 1959 à Lhassa
Appuyé par la CIA[44] - [45] - [46], un soulèvement d'une partie des Tibétains (selon l'historiographie du gouvernement tibétain en exil) ou du clergé et de la noblesse tibétaines (selon celle du gouvernement chinois) débute dans la nuit du 19 au , à la suite d'une rumeur selon laquelle les autorités chinoises sont sur le point d'arrêter le dalaï-lama[47]. Le , les autorités locales du Tibet avaient rejeté ouvertement l'accord en 17 articles[48].
Si nombre de membres ecclésiastiques et laïques de l'aristocratie tibétaine ainsi qu'une bonne partie de l'armée rallièrent les révoltés, la population de Lhassa, dans sa grande majorité, refusa de le faire, assurant ainsi l'échec du soulèvement[49].
La fuite du dalaï-lama en Inde (17 mars 1959)
Le , à la veille de la révolte, le 14e dalaï-lama s'enfuit de Lhassa, accompagné de sa proche famille et de ses principaux conseillers, et traverse l'Himalaya pour rejoindre l'Inde, où il arrive le [50]. L'agent des forces spéciales Anthony Poshepny prétend avoir aidé le pontife tibétain dans sa fuite[51]. L'agence américaine procure une couverture aérienne à la colonne, lui parachutant provisions et argent et mitraillant les positions chinoises[52]. L'opération aurait été filmée. Pour T. D. Allman, il est clair que les Américains voulaient que le chef religieux et politique quitte le Tibet et que les Chinois n'avaient aucune envie de détrôner celui-ci[53].
Pour la fuite du dalaï-lama, des combattants du Chushi Gangdruk, formés par l'Agence, sont déployés en des points stratégiques depuis Lhassa jusqu'en Inde et à la traversée de l'Himalaya pour empêcher toute poursuite par les Chinois, en bloquant les cols importants sur cet itinéraire et en les défendant aussi longtemps que possible, le temps que le dalaï-lama et son entourage poursuivent leur chemin à dos de cheval et se mettent à l’abri[54] - [55]. Pendant les deux semaines que dure le périple, des opérateurs radio formés par la CIA envoient, sous forme de messages codés, des rapports quotidiens sur leur progression à des postes d’écoute situés à Okinawa, lesquels messages sont ensuite transmis à Washington où le directeur de la CIA, Allen Dulles, en prend connaissance[56].
Dans une interview publiée en 2009, Ratuk Ngawang, un des chefs de la résistance tibétaine, confirme qu'il y avait deux opérateurs radio tibétains qui avaient été formés par la CIA pour rendre compte de la fuite du dalaï-lama (…)[57]. Les messages radio étaient ensuite envoyés depuis Washington à l’ambassade américaine à la Nouvelle Delhi où la progression du dalaï-lama était également suivie de près par l’officier de la CIA responsable de Gyalo Thondup et par l’ambassadeur Ellsworth Bunker. Fin mars, l’opération était terminée[58].
Selon T. D. Allman, la facilité avec laquelle purent fuir le dalaï-lama, les milliers de personnes de son entourage et la caravane d'objets précieux l'accompagnant, tient au fait que les Chinois auraient choisi de ne pas se mettre sur son chemin pour écarter tout risque qu'il soit blessé ou tué dans l'entreprise, une issue qui aurait été infamante pour eux[59].
La période des années 1960
Création des Bureaux du Tibet de New York et de Genève
Selon des documents officiels américains rendus publics en 1998, la CIA apporta en 1964 son soutien à la création à New York et à Genève de bureaux destinés à servir de représentations non officielles au dalaï-lama et à maintenir le concept d'une identité politique tibétaine, celui de New York ayant pour but de travailler en étroite collaboration avec les délégations de différents pays soutenant les Tibétains aux Nations unies[60]. Au total, dans les années 1960 et jusqu'au début des années 1970, les services de renseignement américains versèrent annuellement au mouvement tibétain en exil 1,7 million de dollars, dont une subvention annuelle de 180 000 US$ pour le 14e dalaï-lama[61] - [62]. Peu de temps après, le gouvernement du dalaï-lama démentait que le dirigeant tibétain ait profité personnellement de cette subvention annuelle de 180 000 US$, précisant qu'elle avait été dépensée pour fonder les Bureaux du Tibet de Genève et de New York[63].
Le programme d’entraînement ST Circus
Le programme d'entraînement, qui avait pour nom de code ST Circus, était semblable à celui des dissidents cubains en vue du débarquement de la baie des Cochons.
Selon des documents du renseignement américain rendus publics en 1998[46] - [64], la CIA forma secrètement à la guérilla et au sabotage, de jeunes réfugiés tibétains, lesquels effectuaient régulièrement des raids au Tibet, éventuellement sous la conduite de mercenaires et avec l'appui d'avions. De 1959 à 1964, ces volontaires furent transportés par avion, depuis le Népal, aux États-Unis, pour y être formés secrètement au Camp Hale, près de Leadville dans le Colorado[65], dans une région située à plus de 3 000 mètres d'altitude au-dessus de la mer et censée rappeler le terrain de la zone himalayenne[66] - [67]. Le camp d’entraînement serait toutefois resté ouvert jusqu’en 1966[68].
Le responsable de la CIA, Bruce Walker, qui supervisa les opérations menées par des agents tibétains, fut troublé par l'hostilité manifestée par les Tibétains de l'intérieur envers ses agents : « Les équipes radio rencontraient une très forte résistance de la part de la population à l'intérieur du Tibet », reconnaît-t-il. De fait, de 1957 à 1972, les agents tibétains formés aux États-Unis mêmes et parachutés ensuite au Tibet pour y susciter des révoltes, tombaient rapidement entre les mains l'Armée populaire de libération, n'ayant guère le soutien de leurs compatriotes. Au cours d'un incident, un agent fut dénoncé sur le champ par son propre frère et arrêté avec les trois autres membres de son équipe. Loin d'être maltraités, ils eurent droit à un mois de séances de propagande avant d'être raccompagnés à la frontière indienne et relâchés[69].
L’opération ST Circus ne prit fin qu’en 1974, lorsque les États-Unis cessèrent officiellement leur ingérence dans les affaires du Tibet[70].
La base du district de Mustang au Népal
Après la décimation en 1959 de quatre groupes de guérilléros formés au Camp Hale et parachutés au Tibet pour rejoindre ce qui restait de la Résistance, la CIA changea de stratégie et mit sur pied une base au Mustang, région du Népal qui s’avance dans le Tibet et où vivent des populations tibétaines. En raison des difficultés d'accès depuis Katmandou, l'Agence fonda la compagnie aérienne Air Népal Pour s'occuper de la logistique et mit sur pied un faux programme d'aide de l'Agence pour le développement international. Vingt-six bâtiments furent construits, dont un de quatre étages pour servir de quartier général[71].
LA CIA rassembla au Mustang près de 2 000 Tibétains, organisés en armée moderne et commandés par Bapa Yeshe, un ancien moine. Ravitaillés en armes et munitions par air, ces combattants avaient pour mission de lancer des raids au Tibet[72].
En 1964, la plupart des villages du Mustang abritaient des camps ou des bases militaires, pour un nombre de combattants estimé à 6 000[73].
Le dernier lâcher d’armes eut lieu en mai 1965 puis, début 1969, l’Agence interrompit tout soutien, à la grande déception des guérilléros. Elle expliqua que c’était une des conditions mises par la Chine à l’établissement de relations diplomatiques avec les États-Unis[74] - [75].
En raison des mesures efficaces de surveillance à la frontière prises par la Chine et des luttes intestines que se livraient les différents chefs tibétains, la guérilla de Mustang s’était retrouvée impuissante et n’avait plus d’objet[76].
Appui financier
Pendant une bonne partie des années 1960 la CIA a fourni au mouvement des exilés tibétains 1,7 million de dollars annuellement, dont une allocation annuelle de 180 000 dollars pour le dalaï-lama[77].
Le programme de l'Agence avait pour objectifs de soutenir les guérilléros tibétains au Népal, de financer un centre d'entraînement militaire secret dans le Colorado, d'établir à New York et à Genève des maisons du Tibet pour promouvoir la cause tibétaine, de former des agents tibétains à l'Université Cornell et d'équiper des commandos de reconnaissance. Il s'agissait de maintenir en vie le concept politique d'un Tibet autonome à l'intérieur du Tibet et parmi les pays étrangers, l'Inde au premier chef[78].
Au titre de l'année 1964, ce programme de 1 735 000 dollars prévoyait notamment[79] :
- le soutien à une guérilla de 2100 Tibétains basée au Népal (500 000$),
- une subvention pour le dalaï-lama (180 000$),
- les dépenses du site de formation secret pour les Tibétains dans le Colorado (400 000$),
- le transport par avion des Tibétains formés vers l'Inde (185 000$),
- un programme d'éducation pour 20 jeunes officiers tibétains (45 000$),
- la création de Tibet Houses à New York, Genève et (non rendu public).
En 1968, l'Agence abandonna ses formations de combattants à l'intérieur des États-Unis et réduisit le financement du programme tibétain à moins de 1,2 million de dollars par an[80].
Le gouvernement du dalaï-lama reconnaît aujourd'hui avoir reçu de l'argent de la CIA, mais dément que le dirigeant tibétain ait tiré un avantage personnel d'une allocation annuelle de 180 000$, ajoutant que cette somme a servi à entraîner des volontaires et à financer des opérations de guérilla contre les Chinois. L'allocation destinée au dalaï-lama aurait servi à mettre en place des bureaux à Genève et à New York et à rechercher des appuis internationaux. Le soutien du mouvement d'indépendance du Tibet faisait partie d'un programme décennal de la CIA visant à saper les gouvernements communistes, en particulier l'Union soviétique et la Chine[81].
Dans ses mémoires publiées avant la déconfidentialisation des documents de la CIA, le dalaï-lama s'est démarqué des opérations de l'Agence et de la guérilla tibétaine. « Quoique j'eusse toujours admiré la détermination de ces guérilléros », écrit-il, « leurs activités n'avaient jamais eu mon appui... »[82]. Pourtant, dans son autobiographie, Gompo Andrugtsang, le chef du Chushi Gangdruk, cite la lettre que le dalaï-lama lui envoya fin mars début , depuis le dzong de Lhuntsé, pour lui annoncer sa nomination en tant que général et l'encourager à poursuivre la lutte[83].
Beaucoup d'amis du Tibet et d'admirateurs du dalaï-lama croient que celui-ci n'était pas au courant du programme de la CIA. Mais un de ses frères, Gyalo Thondup, était impliqué étroitement dans les opérations de l'Agence et l'agent John Kenneth Knauss, qui prit part lui aussi aux opérations et publia, en 1999, Orphans of the Cold War: America and the Tibetan Struggle for Survival, affirme que Gyalo Thondup tenait son frère informé des caractéristiques générales du soutien de la CIA[84].
La période de 1972 à nos jours
Cessation du soutien officiel à la guérilla tibétaine (1972)
Le réchauffement des relations sino-américaines à partir de 1971, marqué par l'admission de la Chine à l'ONU (), puis par la visite du président Richard Nixon et sa rencontre avec le président Mao Zedong (), entraîna l'arrêt du soutien technique et militaire de la CIA[85].
Fermeture de la base du Mustang (1974)
En 1974, sous la pression des Chinois, le gouvernement népalais envoya des troupes au Mustang pour exiger que les combattants se rendent. Craignant un bain de sang, le dalaï-lama leur envoya un message enregistré leur demandant de se rendre, ce qu’ils firent, non sans regrets, certains d’entre eux se suicidant même peu après[86]. Ceux qui ne se suicidèrent pas furent internés jusqu’en 1981[73].
Réactions
Nombre d’agents américains impliqués dans les opérations d’aide à la guérilla tibétaine prirent très mal cet abandon de la part de Washington, certains d’entre eux, pour se consoler, se tournant même vers les prières qu’ils avaient apprises durant toutes ces années aux côtés du dalaï-lama[87].
À la question de savoir si le soutien de l'Agence avait été une bonne ou une mauvaise chose, le dalaï-lama répondit à son interlocuteur, l'agent John Kenneth Knauss, que malgré son côté bénéfique pour le moral de ceux qui résistaient aux Chinois, « la résistance s'était soldée par des milliers de vies perdues ». Et d'ajouter que « le gouvernement américain s'était impliqué dans les affaires du Tibet non pas pour aider celui-ci mais uniquement en tant que moyen de défier la Chine dans le cadre de la Guerre Froide »[88]. Dans son autobiographie, Freedom in Exile, publiée en 1989, le dalaï-lama affirmait déjà que si la CIA avait accepté de soutenir la résistance tibétaine, c'est non pas parce qu'elle se souciait de l'indépendance du Tibet mais parce que cela faisait partie de ses efforts pour déstabiliser tous les gouvernements communistes dans le monde[89].
Rumeurs de soutien à la révolte d’octobre 1987
La CIA, selon certaines rumeurs, aurait été impliquée, au moins indirectement, dans la révolte avortée d', laquelle fut suivie de troubles et de leur répression jusqu'en [90].
Un ancien agent du nom de Ralph McGehee prétend même que l'Agence a financé la constitution de l'image médiatique du dalaï-lama[9].
Notes et références
- (en) « Status Report on Tibetan Operations - 342. Memorandum for the 303 Committee1 », sur Office of the Historian, : « The CIA Tibetan program, parts of which were initiated in 1956 with the cognizance of the Committee, is based on U.S. Government commitments made to the Dalai Lama in 1951 and 1956. The program consists of political action, propaganda, paramilitary and intelligence operations, appropriately coordinated with and supported by [less than 1 line of source text not declassified]. »
- « Le dalaï-lama a été financé par la CIA », Libération, (Sauvegarde archive.org sauvegarde archive.is : « Au total, c'est 1,7 million de dollars que le mouvement tibétain en exil recevait annuellement des services de renseignement américains, au titre de leur effort de déstabilisation des régimes communistes, en pleine guerre froide. La CIA, qui a également entraîné des guérillas tibétaines au Népal et dans le Colorado (centre-ouest des Etats-Unis), s'était longtemps refusée à dévoiler ses opérations au Tibet ».
- Jim Mann, « CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show », sur Los Angeles Times, (consulté le ) : « The money for the Tibetans and the Dalai Lama was part of the CIA's worldwide effort during the height of the Cold War to undermine Communist governments, particularly in the Soviet Union and China. [...] "The purpose of the program . . . is to keep the political concept of an autonomous Tibet alive within Tibet and among foreign nations, principally India, and to build a capability for resistance against possible political developments inside Communist China," explains one memo written by top U.S. intelligence officials. »
- (en) « Status Report on Tibetan Operations - 337. Memorandum for the Special Group1 », sur Office of the Historian, : « This Tibetan operational program has been coordinated with the Department of State for a number of years. Specific operational activity has been coordinated with the Department of Defense and the [less than 1 line of source text not declassified] as necessary. »
- (en) Jonathan Mirsky, Tibet: The CIA’s Cancelled War, The New York Review of Books, 3 avril 2013.
- (en) Paul Salopek, The Cia's Secret War In Tibet, Chicago Tribune, January 26, 1997.
- (en) Jim Mann, CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show, Los Angeles Times, 15 septembre 1998.
- (en) World News Briefs; Dalai Lama Group Says It Got Money From C.I.A., The New York Times, 2 octobre 1998.
- (en) George Fetherling, « Dalai Lama's Link to CIA Still Stir Debate », The Georgia Straight, :
« Much of this information became public in 1997 in the far-right Chicago Tribune, of all places, confirming what Maoists had been charging for decades. In 1998 both the Los Angeles Times and the New York Times added further details, using newly declassified agency documents. / Now the debate may be shifting. One former CIA agent named Ralph McGehee, admittedly a professional thorn in the side of his former employer, alleges that the CIA has been a prime funder of the Dalai Lama's media profile as a symbol of meditative peace and Buddhist mindfulness. »
- (en) Benjamin Austin, Contradictions Of Cold War Diplomacy: The United States And Tibet, 1942-1974, Westminster College, Salt Lake University, Utah : « The United States took little notice of Tibet until Japanese forces invaded China during the Second World War. Washington considered China an ally and helped Chiang Kai-shek and the Kuomintang Nationalist Government through supplying military ordnance to defend against the invading Japanese Army. The United States had an extremely difficult time providing supplies to the Nationalist forces because of the high altitude and uncharted terrain of South-western China and Tibet. Only one road connected South Asia to China, and in May 1942, the Japanese forces cut the route. »
- Office of Strategic Services, en abrégé OSS.
- (en) Hugh Deane, « History Repeats Itself: The Cold War in Tibet », CovertAction Quarterly, vol. 29, No 2 (1987), pp. 48-50 : « In 1942 the Office of Strategic Services (OSS), the predecessor to the CIA, sent two agents into Tibet - Ulya Tolstoy, emigre: grandson of Leo Tolstoy, and Brooke Dolan, another professional adventurer. Their principal mission was to search out transportation links between India and Yunnan and Sichuan provinces that would at least partially offset the loss of the Burma Road, severed by the Japanese. Their task also was to win high-level friendships in an area which OSS chief William J. Donovan predicted "will be strategically valuable in the future." He supported the opening of radio communication with Lhasa. The Tibetan leadership also had agents. When Tolstoy and Dolan reported to the American Embassy in Chongqing they made clear they had been won over to the view that the United States should support Tibetan spirations for independence from China. The Chinese Foreign Ministry officially complained. »
- (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Open Road + Grove/Atlantic, 2007, 496 p., p. 293 : « As Surkhang explained, "Tibet owed her independence entirely to Great Britain ... and the Tibetan government wished to see ... America backing up Great Britain in her effort to maintain Tibet'independence." ».
- (en) Benjamin Austin, op. cit. : « After spending several months in "Land of Snows," the two men returned with a suggested layout of a new supply road and heaps of information regarding the people, culture, and land of Tibet. »
- (en) Hugh Deane,op. cit. : « Returning from a stay in Lhasa in 1949, journalist Lowell Thomas and his son Lowell Thomas, Jr. urged that "modern weapons and advisers to instruct in their use" be sent to Tibet. After an interview with President Truman they transmitted confidentially to the kashag (Tibetan government) his "hope to organize the moral forces of the world against the immoral." They also passed on a proposal by Secretary of State Dean Acheson that a high American official enter Tibet disguised as "merely another traveler" to investigate the possibility of a "definite program of support." The mellifluous voice of Lowell Thomas on the radio won converts to the cause of an independent Tibet. »
- (en) James August Duncan, [https:/lib.dr.iastate.edu/etd/12231 American Journalism and the Tibet Question, 1950-1959], Graduate Theses and Dissertations 12231 : « Stepping off of the plane at La Guardia airport in New York City, Thomas immediately spoke of the US giving the Tibetans guerrilla training and modern weapons, “which would make it more difficult for the Chinese Communists to approach on the North,” as well as establishing a US mission in Lhasa. He also carried with him parchment and verbal messages from the Dalai Lama and his regent to Truman and Secretary of State Dean Acheson. »
- Into Tibet. The CIA’s First Atomic Spy and his Secret Expedition into Lhasa, publicité du journaliste Thomas Laird pour son livre du même nom (Grove Press, Hardcover, 1st edition, May 2002, 364 pages) : « Standing up in the Potala the twenty eight-year-old American agent made an impassioned plea to the Tibetan National Assembly, urging it to officially request covert US military aid. This is what he thought Mackiernan would have done. Chinese spies in Lhasa followed his every move. Six weeks after he left Tibet, with the governments' official written request for covert military aid in hand, that document was encrypted and transmitted back to Washington where it landed on the desk of Dean Rusk, at the State Department. Weeks later the CIA began to air drop small amounts of military aid into Tibet. Weeks after that China invaded, claiming it did so to halt 'Imperialist Plots'. America publicly denied any covert US involvement as 'Communist Propaganda'. Tibet had to lie about these events, to protect America ».
- (en) FRUS (Foreign Relations of the United States), VII, China area, The ambassador in India (Henderson) to the Secretary of State, 1951, p. 1759. Dans les archives du FRUS, une lettre en question des responsables américains souligne : « Si vous restez au Tibet, cela sera dommageable pour votre peuple. Si vous voulez aller au Sri Lanka ou chercher refuge dans un autre pays, le Gouvernement américain sera prêt à vous aider à obtenir l'asile, à obtenir la permission de transiter dans les pays nécessaires, et à payer votre voyage et celui de votre entourage [...] La pré-condition de l'assistance et du soutien américains est que vous quittiez le Tibet, que vous rejetiez ouvertement l'accord signé entre les délégués du Tibet et les représentants communistes, et que vous veuilliez coopérer avec les États-Unis dans le domaine anticommuniste».
- Géopolitique des États-Unis.
- Il s'agit de George N. Patterson, ancien missionnaire dans le Kham et traducteur du consulat américain à Calcutta, cf (en) Dr. Liu Chao, Secret CIA Sponsorship of Tibetan Rebels Against China Exposed - How a Ground-Breaking Book Unveiled History as it Was, entretien avec Kenneth Conboy, auteur de CIA's Secret War in Tibet, People's Daily, 28 mars 2008 ; autre adresse : CIa Secret War in Tibet : « Original Excerpts from the Book: (...) "(In July 1950,) US Embassy officials even flirted with fanciful plans for Heinrich Harrer, the monarch's former tutor, and George Patterson, an affable Scottish missionary who had once preached in Kham, to effectively kidnap the Dalai Lama and bundle him off to India" ».
- Géopolitique des États-Unis, p. 375.
- « Le Dalaï-Lama pourrait s'exiler aux États-Unis avec les membres de sa famille et son entourage (une centaine de personnes), où il pourrait jouir du titre de "dirigeant religieux" et de "dirigeant de l'État tibétain". Le Congrès américain s'efforcerait d'apporter une aide financière ».
- FRUS (Foreign Relations of the United States), VII, China Area, The Consul General at Calcutta to the Secretary of State, 1951, p. 1754.
- FRUS (Foreign Relations of the United States), VII, China Area, The Secretary of State to the Embassy in India, 1951, p. 1693.
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 327, l'épreuve de force (1950-1959) : « (en 1952) Peu après son retour dans sa capitale, le Dalaï-lama reçoit un nouveau messages des États-Unis lui proposant de fuir son pays, de renier l'accord en dix-sept points et d'organiser la résistance en exil ».
- Entretien avec Gyalo Thondup,Give up on the US, deal directly with China: Gyalo Thondup, sur le site LW, sous l'intitulé Reportage - 2005 : « I escaped from Tibet to India in 1952. The CIA probably watched my movements from a far distance. They didn't approach me until 1953. The first meeting took place in Darjeeling where I was residing then. And then I went to the US consulate in Calcutta and Delhi, and then all sorts of things happened. I don't remember the people I met. That was a long time ago ».
- (en) John Kenneth Knaus, Official Policies and Covert Programs: The U.S. State Department, the CIA, and the Tibetan Resistance, Journal of Cold War Studies, vol. 5, No 3, Summer 2003, pp. 54-79 : « Gyalo Thondup established residence in the Darjeeling/Kalimpong border area, where he began organizing a rudimentary underground network that smuggled pamphlets into Lhasa and brought out intelligence reports on conditions in the Tibetan capital. He shared the reports with his Indian hosts. Gyalo Thondup also was the central figure in the local Tibetan emigre community, which he organized as an informal Tibetan Relief-Association ».
- (en) Barry Sautman, Tibet's Putative Statehood and International Law, in Chinese Journal of International Law, 1 March 2010, volume 9, issue 1, pp. 127–142, Oxford University Press : « Indeed, after the 1962 war, B.N. Mullik, India's Intelligence Bureau Chief, told Gyalo Thondup, the Dalai Lama's brother and a top CIA asset, that India supported Tibet's “eventual liberation”. »
- Bertrand M. Roehner, Relations between foreign forces and the population of China (1900-1960), 27 avril 2010 : « Aug 15, 1955: The US Department of State gave political asylum to the elder brother of the Dalai Lama, Thubten Jigme Norbu. (NYT p. 3). »
- (en) Loren Coleman, op. cit. : « Also, we now have some facts about Thubtan Norbu. The eldest brother of the Dalai Lama was connected to the "American Society for a Free Asia," a CIA-funded organization that sponsored a series of visits to and lectures in the United States by Norbu, beginning in 1956 (Prados, 1986). »
- (en) John Gittings, Thubten Jigme Norbu. Buddhist leader and brother of the Dalai Lama, he plotted with the CIA to free his Tibetan homeland, The Guardian, 8 September 2008 : « By 1956, when the Dalai Lama visited India, both brothers were involved with a CIA project to set up a clandestine network of agents in Tibet. Once again the Dalai Lama had to decide whether to return to Lhasa: Norbu told him that he had obtained "foreign support", but China's premier Zhou Enlai persuaded the Dalai Lama to continue cooperating with Beijing. »
- (en) Reuters, Dalai Lama's brother dies in US, ABC News, September 6, 2008 : « He left Tibet after the Chinese takeover in 1950, worked as a translator for the CIA in Saipan in 1957 and helped train the first Tibetan resistance fighters who were parachuted into Tibet to fight a guerrilla war against the People's Liberation Army ».
- (en) John Kenneth Knaus, Official Policies and Covert Programs: The US State Department, the CIA, and the Tibetan Resistance, in Journal of Cold War Studies, Summer 2005, vol. 5, no 3, pp. 54-79.
- (en) John Gittings, Thubten Jigme Norbu. Buddhist leader and brother of the Dalai Lama, he plotted with the CIA to free his Tibetan homeland, The Guardian, Monday 8 September 2008 : « Norbu's name appears in reports of secret training camps in the Colorado Rockies and on the Pacific island of Saipan. The operations were unsuccessful, but the Beijing authorities became aware of the brothers' role. »
- Géopolitique des États-Unis, p. 376.
- (en) Start of Reel 4, Document of the National Security Council, NSC5412/1, NSC5412/2, American University Press, 1980.
- (en) John Prados, Presidents' Secret Wars: CIA and Pentagon Covert Operations Since World War II, New York, Elephant Paperbacks, 1986, p. 159.
- Géopolitique des États-Unis, p. 377.
- (en) Pasden Gyal, Tibet's Forgotten War: Cursed by the Cold War, Institute for Ethics and Emergency Technologies, 26 octobre 2012.
- (en) Norm Dixon, The Dalai Lama's hidden past, sur le site Green Left Weekly, september 25, 1996 : « Chris Mullin, writing in the Far Eastern Economic Review in 1975, described Lithang's monks as "not monks in the Western sense... many were involved in private trade ; some carried guns and spent much of their time violently feuding with rival monasteries". (...) The Lithang Monastery in eastern Tibet was where a major rebellion against Chinese rule erupted in 1956. Beijing tried to levy taxes on its trade and wealth. The monastery housed 5000 monks and operated 113 "satellite" monasteries, all supported by the labour of the peasants. »
- (en) John Kenneth Knaus, Official Policies and Covert Programs: The U.S. State Department, the CIA, and the Tibetan Resistance, op. cit. : « The first armed revolt occurred in late February 1956 when a band of seminomadic Golok tribesmen attacked a Chinese garrison whose commander had tried to impose administrative controls on them and seize their arms. The unrest soon spread to Litang in the Kham area, where the Chinese again attempted to collect the arms belonging to the monasteries and ended up using an aircraft to bomb two of the principal monasteries. »
- (en) Hugh Deane, op. cit. : « In 1956-57 [...] Armed bands linked in an organization named Four Rivers, Six Ranges (an old name for Amdo and Kham), ambushed convoys on the just-constructed east-west roads, and clashed with China's People's Liberation Army (PLA). Lamas in several monasteries gave the uprising religious fervor and themselves took up arms. In 1958 fighting spread to parts of central Tibet. The CIA got involved swiftly, using planes based in Thailand to drop small arms and other supplies to rebel forces. »
- (en) T. D. Allman, A Myth foisted on the western world, in Nation Review, January 1974 : « In 1959, Khamba tribesmen rose up in revolt in Southeastern Tibet. The Khamba - it now is known - were supported, directed and supplied by CIA agents working from a series of "forward area bases" in the north-eastern Indian states of Assam and West Bengal ».
- (en) The Dalai Lama has CIA connections.
- Tibet. Le soutien ambigu des États-Unis au dalaï-lama.
- (en) « FRUS (Foreign Relations of the United States) 1964-1968], volume XXX, China, Department of State, Washington, DC ».
- (en) The Tibetan Rebellion of 1959 and China’s Changing Relations with India and the Soviet Union, p. 71.
- Laurent Deshayes, « Histoire du Tibet », p. 335 : « Le 17 mars 1959, le Kashag et Tsong-don dénoncent publiquement l'accord en dix-sept points ».
- (en) Hugh Deane, « History Repeats Itself: The Cold War in Tibet », op. cit. : « Many lamas and lay members of the elite and much of the Tibetan army joined the uprising, but in the main the populace did not, assuring its failure. »
- (en) Loren Coleman, op. cit. : « On March 17, 1959, all three groups, the Dalai Lama, his immediate family and senior advisors escaped from Lhasa (Prados, 1986) ».
- (en) Bertil Lintner, Book Review: A Great Place to Have a War. America in Laos and The Birth of a Military CIA by Joshua Kurlantzick, The Irrawady, 30 janvier 2017 : « Tony Poe was involved with the Tibetan resistance in the late 1950s, and claims to have helped the Dalai Lama escape to India in 1959. »
- (en) Hugh Deane, « History Repeats Itself: The Cold War in Tibet », op. cit.: « The Dalai Lama fled Lhasa on the eve of the rebellion, and with CIA assistance reached India. A CIA radio operator attached to the party arranged for the dropping of crucially needed supplies. »
- (en) T. D. Allman, A Myth foisted on the western world, in Nation Review, January 1974 : « The truth is that the Dalai Lama's departure from his own capital was engineered by the CIA American agents who flew air cover for the Dalai Lama's party, dropping supplies and money, and strafing Chinese positions. Color films of this operation were taken (...). This and other documentary evidence makes it clear that it was the Americans who wanted the Dalai Lama to leave Tibet, not the Chinese who wanted to dethrone him ».
- (en) John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, in The American Spectator, December 1997 : « CIA-trained Chushi Gangdruk fighters were strategically deployed along a southern route leading from Lhasa across the Himalayas to India. Their orders were to prevent any Chinese pursuit, blocking key passes along the southern route, and fighting to hold them as long as necessary while the Dalai Lama and his entourage made their way to safety on horseback. »
- (en) United States Bureau of Citizenship and Immigration Services, Tibet (China): Information on Chushi Gangdruk (Gangdrug) : « Chushi Gangdruk was active as a CIA-trained and -backed armed resistance group in Tibet in the 1950s and 1960s (Associate Professor of Tibetan Studies 15 Jan 2003). For the Dalai Lama's flight from Tibet to India during the 1959 Tibetan insurrection against Chinese occupation, Chushi Gangdruk fighters were deployed from Lhasa in Tibet across the Himalayas into India in order to block Chinese pursuit of the Tibetan leader (Roberts 1997) (References : Associate Professor of Tibetan Studies, Indiana University. Email to the INS Resource Information Center (15 Jan 2003) - Roberts, John B. THE AMERICAN SPECTATOR, "The Secret War Over Tibet: A Story of Cold War Heroism -- and Kennedy Administration Cowardice and Betrayal" (Dec 1997)- NEXIS) ».
- John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, op. cit. : « The Dalai Lama's trek lasted from mid-March until the beginning of April. During the entire trip through the remote mountains of Tibet, CIA-trained radio operators sent daily progress reports to Allen Dulles. Coded radio messages were broadcast from Tibet's peaks to CIA listening posts on Okinawa, and then relayed to Washington, where Dulles anxiously monitored the day-by-day movements during the two-week-long trek ».
- (en) Claude Arpi, 'We cleared the route for the Dalai Lama', 2 avril 2009 : « His Holiness stayed for one night there. At that time, you had CIA-trained radio operators? There were two men who were handling radio transmissions. They were Tibetans? Yes, they were Tibetans. (...) Everybody felt happy that His Holiness could get asylum in India. »
- John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, op. cit. : « Nowhere, perhaps, was the Dalai Lama's progress more anxiously tracked than at the U.S. Embassy in India. That is where Gyalo Thondup's CIA control officer and Ambassador Ellsworth Bunker awaited the Dalai Lama's arrival. The clandestine radio broadcasts, once relayed to Washington, were then retransmitted to the CIA Station in New Delhi. By March's end the wait was over ».
- T. D. Allman, op. cit. : « The ease of the Dalai Lama's escape – along with an entourage of several thousand, and heavy caravans of art objects, money and gold – cannot be explained, however, solely in terms of CIA intervention. There is no doubt that the Chinese could have blocked the Dalai Lama's escape, but only at the risk of his death or injury. Rather than risk the stigma of harming the Dalai Lama's person, the Chinese, while trying to dissuade him from leaving, did not stand in his way ».
- (en) « Foreign Relations of the United States, 1964-1968, volume XXX, China, Departement of State, Washington, DC » : « The Agency is supporting the establishment of Tibet Houses in [less than 1 line of source text not declassified] Geneva, and New York City. The Tibet Houses are intended to serve as unofficial representation for the Dalai Lama to maintain the concept of a separate Tibetan political identity. The Tibet House in New York City will work closely with Tibetan supporters in the United Nations, particularly the Malayan, Irish, and Thai delegations. »
- (en) Jim Mann, CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show, The Los Angeles Times, 15 septembre 1998 : « For much of the 1960s, the CIA provided the Tibetan exile movement with $1.7 million a year for operations against China, including an annual subsidy of $180,000 for the Dalai Lama, according to newly released U.S. intelligence documents. »
- Le dalaï-lama a été financé par la CIA, Libération, 16 septembre 1998.
- (en) World News Briefs; Dalai Lama Group Says It Got Money From C.I.A., The New York Times, 2 octobre 1998 : « The Dalai Lama's administration acknowledged today that it received $1.7 million a year in the 1960's from the Central Intelligence Agency, but denied reports that the Tibetan leader benefited personally from an annual subsidy of $180,000. The money allocated for the resistance movement was spent on training volunteers and paying for guerrilla operations against the Chinese, the Tibetan government-in-exile said in a statement. It added that the subsidy earmarked for the Dalai Lama was spent on setting up offices in Geneva and New York and on international lobbying. ».
- (en) Jim Mann, CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show Los Angeles Times, 15 septembre 1998 : « The declassified historical documents provide the first inside details of the CIA's decade-long covert program to support the Tibetan independence movement ».
- (en) Declassified documents shed new light on American support to Dalai Lama.
- (en) Jonathan Mirsky, Tibet: The CIA’s Cancelled War, The New York Review of Books, 2013 : « In 1959, the agency opened a secret facility to train Tibetan recruits at Camp Hale near Leadville, Colorado, partly because the location, more than 10,000 feet above sea level, might approximate the terrain of the Himalayas. »
- (en) John B. Roberts II, « The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal », The American Spectator, décembre 1997 : « Eager Tibetans were flown from the refugee camps in Dakota transport airplanes with blacked-out windows halfway across the world to Camp Hale, an army training base taken over by the CIA near Leadville, Colorado. »
- (en) Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, Asia Times, March 26, 2008 : « The CIA established a secret military training camp for the Dalai Lama's resistance fighters at Camp Hale near Leadville, Colorado, in the US. The Tibetan guerrillas were trained and equipped by the CIA for guerrilla warfare and sabotage operations against the communist Chinese. The US-trained guerrillas regularly carried out raids into Tibet, on occasions led by CIA-contract mercenaries and supported by CIA planes. The initial training program ended in December 1961, though the camp in Colorado appears to have remained open until at least 1966. »
- (en) Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA's Secret War in Tibet, in Modern War Studies, The University Press of Kansas, Lawrence, 2002, X + 301 p., p. 213.
- (en) Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « The CIA Tibetan Task Force created by Roger E McCarthy, alongside the Tibetan guerrilla army, continued the operation codenamed ST CIRCUS to harass the Chinese occupation forces for another 15 years until 1974, when officially sanctioned involvement ceased. »
- (en) Hugh Deane,« History Repeats Itself: The Cold War in Tibet », op. cit. : « A Nepalese vassal state, the area was the home of a Tibetan minority and could be reached only with difficulty from Katmandu, the capital. To hanfle the logistics, the CIA established Air Nepal and set up a fake AID (Agency for International Develoment) project in Nepal. Twenty-six buildings, including a four-story headquarters, were constructed. »
- (en) Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, in Outlook, February 15, 1999, reproduit sur le site World Tibet News : « Undeterred, the CIA parachuted four groups of Camp Hale trainees inside Tibet between 1959 and 1960 to contact the remaining resistance groups. But the missions resulted in the massacre of all but a few of the team members. The CIA cooked up a fresh operation in Mustang, a remote corner of Nepal that juts into Tibet. Nearly two thousand Tibetans gathered here to continue their fight for freedom. A year later, the CIA made its first arms drop in Mustang. Organised on the lines of a modern army, the guerrillas were led by Bapa Yeshe, a former monk. […] The Mustang guerrillas conducted cross-border raids into Tibet. »
- Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa, un épisode méconnu de la guerre froide, sur le site stratisc.org, 2005.
- Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army. How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « The CIA made two more arms drops to the Mustang force, the last in May 1965. Then, in early 1969, the agency abruptly cut off all support. The CIA explained that one of the main conditions the Chinese had set for establishing diplomatic relations with the US was to stop all connections and all assistance to the Tibetans. »
- Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « By the mid-1960s, the CIA had switched its strategy from parachuting guerrilla fighters and intelligence agents into Tibet to establishing the Chusi Gangdruk, a guerrilla army of some 2,000 ethnic Khamba fighters at bases such as Mustang in Nepal. This base was only closed down in 1974 by the Nepalese government after being put under tremendous pressure by Beijing. »
- Joseph G. Morgan, a review of Kenneth J. Conboy and James Morrisson’s The CIA’s Secret War in Tibet, published by H-Diplo, June 2002 : « The guerrilla force based at Mustang scored an impressive early success by capturing a cache of classified Chinese documents in 1961, but did little in subsequent years because of effective Chinese border control measures and infighting among the force’s leadership. The unit, as one of its officers put it, “went on existing for the sake of existence” (p. 197) ».
- Jim Mann, op. cit., Los Angeles Times, September 15, 1998 : « For much of the 1960s, the CIA provided the Tibetan exile movement with $1.7 million a year for operations against China, including an annual subsidy of $180,000 for the Dalai Lama, according to newly released U.S. intelligence documents ».
- (en) Jim Mann, op. cit. : « The CIA's program encompassed support of Tibetan guerillas in Nepal, a covert military training site in Colorado, "Tibet Houses" established to promote Tibetan causes in New York and Geneva, education for Tibetan operatives at Cornell University and supplies for reconnaissance teams. "The purpose of the program ... is to keep the political concept of an autonomous Tibet alive within Tibet and among foreign nations, principally India, and to build a capability for resistance against possible political developments inside Communist China", explains one memo written by top U.S. intelligence officials. »
- Foreign Relations of the United States 1964-1968, op. cit. : « The cost of the Tibetan Program for FY 1964 can be summarized in approximate figures as follows:
a. Support of 2100 Tibetan guerillas based in Nepal--$ 500,000
b. Subsidy to the Dalai Lama--$ 180,000
c. [1 line of source text not declassified] (equipment, transportation, installation, and operator training costs)--$ 225,000
d. Expenses of covert training site in Colorado--$ 400,000
e. Tibet Houses in New York, Geneva, and [less than 1 line of source text not declassified] ( 1/2 year )--$ 75,000
f. Black air transportation of Tibetan trainees from Colorado to India--$ 185,000
g. Miscellaneous (operating expenses of [less than 1 line of source text not declassified] equipment and supplies to reconnaissance teams, caching program, air resupply--not overflights, preparation stages for agent network in Tibet, agent salaries, etc.)--$ 125,000
h. Educational program for 20 selected junior Tibetan officers-- $ 45,000
Total--$ 1,735,000 ». - (en) « Report: CIA Funded Tibetan Movement », The Associated Press, 15 septembre 1998 : « By 1968, the CIA dropped its training programs inside the United States and cut the program's budget to below $1.2 million a year, the Times said. »
- (en) World News Briefs; Dalai Lama Group Says It Got Money From C.I.A., 0ctober 2, 1998 : « The Dalai Lama's administration acknowledged today that it received $1.7 million a year in the 1960's from the Central Intelligence Agency, but denied reports that the Tibetan leader benefited personally from an annual subsidy of $180,000. The money allocated for the resistance movement was spent on training volunteers and paying for guerilla operations against the Chinese, the Tibetan government-in-exile said in a statement. It added that the subsidy earmarked for the Dalai Lama was spent on setting up offices in Geneva and New York and on international lobbying. (...) The decade-long covert program to support the Tibetan independence movement was part of the C.I.A.'s worldwide effort to undermine Communist governments, particularly in the Soviet Union and China ».
- Dalaï Lama, Au loin la liberté, Livre de poche, 1993, (ISBN 225306498X).
- (en) Dramatic Events in Lhasa : « A few days earlier, I had received a letter from His Holiness who was then at Lhuntse Dzong with some of His senior officials, trying to set up a temporary government there. The letter read in part : "You have led the Chushi Gandrug force with unshakeable determination to resist the Chinese occupation army for the great national cause of defending the freedom of Tibet. I confer on you the rank of 'DZASAK'(the highest military rank equivalent to General) in recognition for your service to the country. The present situation calls for a continuance of your brave struggle with the same determination and courage." » Traduction : « Vous avez mené les forces du Chushi Gandrug avec une détermination inébranlable afin de résister à l'armée d'occupation chinoise dans la défense de la grande cause nationale de la liberté du Tibet. Je vous confère le rang de 'DZASAK' en reconnaissance des services que vous avez rendus au pays. La situation actuelle exige de poursuivre, avec la même détermination et le même courage, votre lutte pleine de bravoure. »
- (en) Jonathan Mirsky, Tibet: The CIA’s Cancelled War, op. cit. : « Many friends of Tibet and admirers of the Dalai Lama, who has always advocated nonviolence, believe he knew nothing about the CIA program. But Gyalo Thondup, one of the Dalai Lama’s brothers, was closely involved in the operations, and Knaus, who took part in the operation, writes that “Gyalo Thondup kept his brother the Dalai Lama informed of the general terms of the CIA support.” According to Knaus, starting in the late 1950s, the Agency paid the Dalai Lama $15,000 a month. Those payments came to an end in 1974. »
- Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « Though Washington had been scaling back support for the Tibetan guerrillas since 1968, it is thought that the end of official US backing for the resistance only came during meetings between president Richard Nixon and the Chinese communist leadership in Beijing in February 1972. ».
- Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « In 1974, armtwisted by the Chinese, the Nepalese government sent troops to Mustang to demand the surrender of the guerrillas. Fearing a bloody confrontation, the Dalai Lama sent the resistance fighters a taped message, asking them to surrender. They did so, reluctantly. Some committed suicide soon afterwards. »
- Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « Victor Marchetti, a former CIA officer has described the outrage many field agents felt when Washington finally pulled the plug, adding that a number even "[turned] for solace to the Tibetan prayers which they had learned during their years with the Dalai Lama". »
- Posted on Nov 6th 2008 1:30PM by Kelly Wilson, « Rogue State: A Guide to the World's Only Superpower », Members.aol.com, (consulté le ) : « thousands of lives were lost in the resistance [...] the US Government had involved itself in his country's affairs not to help Tibet but only as a Cold War tactic to challenge the Chinese. »
- Dalaï Lama, La Sagesse du cœur. Le Dalaï-Lama par lui-même, Le Seuil, 288 pages (livre électronique Google) : « Dans les années 1970, après avoir reconnu le gouvernement de la Chine, les Américains finirent du reste par retirer l'appui qu'ils donnaient aux guérilleros, ce qui montre bien que leur aide répondait à leur politique anticommuniste plus qu'au désir sincère de soutenir un peuple dans sa lutte pour la liberté (pp. 161-162). »
- Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « Despite the lack of official support it is still widely rumored that the CIA were involved, if only by proxy, in another failed revolt in October 1987, the unrest that followed and the consequent Chinese repression continuing till May 1993 ».
Voir aussi
Bibliographie
(Ouvrages non mentionnés dans le corps de l'article)
- (en) Start of Reel 4, Document of the National Security Council, NSC5412/1, NSC5412/2, American University Press, 1980.
- (en) John Prados, Presidents' Secret Wars: CIA and Pentagon Covert Operations Since World War II, New York, Elephant Paperbacks, 1986.
- (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, Berkeley and London, 1989.
- (en) Sydney Wignall, Spy on the roof of the world, Lyons & Burford, New York, NY, 1996 (ISBN 1558215581).
- (en) A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, revised edition, Armonk, N.Y., 1996.
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet, and the Dalai Lama, University of California Press, Berkeley and London, 1997).
- (en) Roger McCarthy, Tears of the Lotus: Accounts of Tibetan Resistance to the Chinese Invasion, 1950-1961, McFarland, Jefferson, N.C., 1997.
- (en) William M. Leary, Secret mission to Tibet. The CIA’s most demanding, most successful airlift, in Air & Space, December 1997/January 1998, pp. 62-71.
- (en) J. K. Knaus, Orphans of the Cold War: America and the Tibetan Struggle for Survival, Public Affairs, New York, 1999.
- (en) Mikel Dunham, Buddha's warriors: the story of the CIA-backed Tibetan freedom fighters, the Chinese invasion, and the ultimate fall of Tibet, J. P. Tarcher, 2004, 433 p. (ISBN 1585423483).
- (en) Tim Weiner, Legacy of Ashes: The History of the CIA, Doubleday, 2007, (ISBN 9780385514453).
- Ouvrage collectif et Aymeric Chauprade (dir.), Géopolitique des États-Unis : culture, intérêts, stratégies, .
Articles connexes
Liens externes
- Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa, un épisode méconnu de la guerre froide, sur le site stratisc.org, 2005.