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Production biologique d'hydrogène par des algues

La production biologique d'hydrogène correspond à la production d'hydrogène par des algues au sein de bioréacteurs. Les algues peuvent produire de l'hydrogène sous certaines conditions. On a découvert à la fin des années 1990 que les algues privées de soufre passent de la production d'oxygène (photosynthèse classique) à la production d'hydrogène.

Production d'hydrogène par des algues.

Problèmes rencontrés lors de la conception de bioréacteurs

  • Limitation de la production d'hydrogène d'origine photosynthĂ©tique par l'accumulation d'un gradient de protons
  • Inhibition efficace de la production d'hydrogène d'origine photosynthĂ©tique par du dioxygène. En effet, l’hydrogĂ©nase, enzyme responsable de la production du dihydrogène, est irrĂ©versiblement inhibĂ©e par la prĂ©sence d'oxygène.
  • NĂ©cessitĂ© de liaison du bicarbonate au photosystème II (PSII) pour l'efficacitĂ© de l'activitĂ© photosynthĂ©tique
  • Acheminement efficace des Ă©lectrons par l'oxygène lors de la production d'hydrogène par les algues
  • FaisabilitĂ© en termes Ă©conomiques : l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique - le pourcentage de conversion de la lumière en hydrogène - doit atteindre 7 Ă  10 % (les algues en conditions naturelles atteignent au plus 0,1 %)

Plusieurs tentatives pour résoudre ces problèmes sont en cours.

Étapes-clés

2006 - Des chercheurs de l'université de Bielefeld et de l'université du Queensland ont modifié génétiquement l'algue verte monocellulaire Chlamydomonas reinhardtii afin qu'elle puisse produire une grande quantité d'hydrogène[1]. Stm6 peut à long terme produire cinq fois le volume produit par la forme naturelle de l'algue, ce qui correspond à une efficacité énergétique de 1,6 à 2 %.

2006 - Un travail non publié de l'université de Californie à Berkeley (programme réalisé par le Midwest Research Institute, agissant pour le NREL) aurait permis de dépasser le seuil de rentabilité économique de 10 % d'efficacité énergétique. En réduisant les piles de chlorophylle dans les organelles photosynthétiques, Tasios Melis a « probablement » dépassé ce seuil[2].

Recherche

2006 - Ă€ l'universitĂ© de Karlsruhe, un prototype de biorĂ©acteur contenant entre 500 et 1 000 litres de cultures d'algues est en train d'ĂŞtre dĂ©veloppĂ©. Le rĂ©acteur doit ĂŞtre utilisĂ© pour dĂ©montrer la faisabilitĂ© Ă©conomique du système au cours des cinq prochaines annĂ©es.

Aspects Ă©conomiques

Une ferme d'algues de la taille du Texas produirait assez d'hydrogène pour pourvoir aux besoins mondiaux. Environ 25 000 kilomètres carrĂ©s suffisent pour remplacer l'utilisation d'essence aux États-Unis (moins du dixième de la surface utilisĂ©e pour la culture de soja dans ce pays)[3].

Historique

En 1939, le chercheur allemand Hans Gaffron de l'université de Chicago, observe que l'algue verte qu'il étudie, Chlamydomonas reinhardtii, passe parfois de la production d'oxygène à la production d'hydrogène[4]. Gaffron n'a jamais élucidé la cause de ce phénomène, et les recherches dans ce sens ont échoué pendant plusieurs années. À la fin des années 1990, le professeur Anastasios Melis, chercheur à l'université de Californie à Berkeley, découvre que si le milieu de culture de l'algue est dénué de soufre, alors celle-ci passe de la production d'oxygène (photosynthèse classique) à la production d'hydrogène. Il s'aperçoit que l'enzyme responsable de cette réaction est l'hydrogénase, et que cette dernière n'est pas active en présence d'oxygène. Mélis découvre que la diminution de la quantité de soufre disponible pour l'algue interrompt son flux d'oxygène interne, ce qui conduit à un environnement permettant à l'hydrogénase de réagir, causant la production d'hydrogène par l'algue[5]. Chlamydomonas moeweesi est également un bon candidat pour la production d'hydrogène.

En 2013, une équipe suisse travaillait sur cette problématique[6].

En , deux chercheurs de l'université de Tel Aviv, le Dr Iftach Yacobi et le Dr Nathan Nelson, poursuivent un programme tendant à maîtriser cette technologie[7].

En , le professeur Vincent Aetero, directeur de recherche Ă  l’Institut de biosciences et biotechnologie de Grenoble (BIG), fait Ă©tat d'une recherche[8] inspirĂ©e du fonctionnement des algues pour produire de l'hydrogène, il utilise des molĂ©cules de synthèse « inspirĂ©es du site actif des hydrogĂ©nases – on parle de catalyseurs bio-inspirĂ©s – qui utilisent des mĂ©taux abondants et peu chers Â». Vincent Artero en collaboration avec Marc Fontecave (professeur au Collège de France) et leur Ă©quipe travaillent, par ailleurs, depuis quelques annĂ©es Ă  la fabrication de catalyseurs alternatifs qui n'utilisent pas le platine mais des mĂ©taux beaucoup plus abondants donc beaucoup moins chers, comme le cobalt ou le nickel.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Biological hydrogen production » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « Hydrogen from algae - fuel of the future? » (version du 4 mai 2008 sur Internet Archive).
  2. (en) Christopher Williams, « Pond life: the future of energy : Hydrogen-producing algae breakthrough », sur le site de The Register, (consulté le ).
  3. (en) « Growing hydrogen for the cars of tomorrow », (consulté le ).
  4. (en) John Gartner, « Algae: Power Plant of the Future? », (consulté le ).
  5. (en) Michael Mechanic, « It Came From the Swamp : Reengineering Algae To Fuel The Hydrogen Economy », (consulté le ).
  6. « Produire de l’hydrogène avec des algues, c’est possible Â», interview du professeur Jean-David Rochaix (professeur aux DĂ©partements de biologie molĂ©culaire et de biologie vĂ©gĂ©tale), dans le n° 109 de la revue Campus, de l'universitĂ© de Genève.
  7. « Produire du biohydrogène avec des microalgues : deux groupes de l’UniversitĂ© de Tel Aviv s’associent pour les dompter Â» sur France diplomatie.
  8. « Vers une nouvelle voie de production d’hydrogène : bio-inspirĂ©e ! Â»

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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